Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: [BONUS] - L’affaire Rodica Negroiu

Europe 1 Europe 1 10/27/23 - 29m - PDF Transcript

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On de la trahcompte.

Christopher Delatt

Bonjour à tous. Une grande affaire criminelle aujourd'hui, l'histoire d'une empoisonneuse, Rodican Negroyu.

Cette histoire se déroule dans la même région que l'affaire Simone Weber. Quelques années après, et vous serez frappés par la ressemblance entre les deux affaires, notamment parce qu'il est question du même poison.

Et que le moteur de Rodican. Ah ben, c'est le même moteur que Simone. C'est l'argent. L'argent. L'argent.

Voici donc cette histoire unique, l'affaire Rodican Negroyu que j'ai écrite avec Thomas Audoir, réalisation Céline Le Bras.

Européen, Christopher Delatt

Le 14 décembre 1990, avant d'œuvre les Nancy, Raymond Jactel, brave retraité de l'armée, 82 ans, entreprend de dégager la neige dans l'allée de son jardin.

Et puis à un moment, il ne se sent pas bien. Il a du mal à respirer. Alors il appelle les pompiers.

Allô ? Allô ? J'ai la poitrine qui me sert. Ça me fait une de ses douleurs.

Nous allons arriver, monsieur. Ne bougez pas. Vous voulez rester en ligne. Est-ce que vous avez des antécédents cardiaques ?

Je fais un malaise en octobre. Ça m'a fait à peu près pareil. J'ai très mal. J'ai du mal à respirer.

Raymond Jactel est emmené par les pompiers à l'hôpital de Nancy, où il meurt à 20h30.

Le pauvre Raymond était veuf et sans-enfant. Et c'est Claude, un jeune de l'assistance publique qu'il avait pris sous son nez, un temps qui se charge d'organiser les obsèques.

Et pourtant, ces dernières années, Claude n'avait pas trop de contact avec Raymond. Il était devenu distant, vraiment.

Pourquoi ? Il trouvait ça bizarre, en tout cas. Mais bon, c'est quand même lui qui l'accompagne jusqu'au bout, jusque dans la tombe.

Et normalement, l'histoire s'arrête là. Un accident cardiaque à 82 ans, pas de famille.

C'est un appel téléphonique au commissariat de Nancy qui change le cours de cette histoire.

Allô ? Je vous appelle au sujet de la mort de monsieur Jactel. J'ai des choses à vous signaler. Des choses qui me paraissent suspectes.

Déjà, j'ai entendu dire que monsieur Jactel, il avait transformé toutes ses économies, plus de 700 000 francs, en bonds du trésor.

Et puis l'autre chose, c'est qu'il y a une femme qui s'occupe de sa maison, là, depuis sa mort. Elle est chez lui presque tous les jours.

J'espère que vous allez faire quelque chose, hein. C'est vraiment louche, ce qui est arrivé à monsieur Jactel.

Cet appel, évidemment, ouvre l'appétit des policiers.

Au même moment, Claude, le gamin de l'assistance à qui Raymond avait toujours dit, c'est toi qui hérite de tout, va voir le notaire.

Je suis désolé, monsieur. Je puis vous dire que monsieur Jactel n'avait aucune disposition vous concernant.

Mais, mais à qui va revenir la maison, alors ? Vous n'êtes pas au courant.

Monsieur Jactel avait contracté un viagé pour sa maison. C'est donc au bénéficiaire de ce viagé que revient la maison.

Mais je vous le répète, vous n'héritez de rien.

Claude est abasourné. Et qui est le bénéficiaire de ce viagé ? Qui ?

Eh bien, la dame qui vit chez lui depuis sa mort. Et là, absolument le droit d'habiter là, puisque c'est chez elle.

Les policiers se mettent aussi sur la piste des bons du trésor.

Selon l'appel anonyme, Raymond Jactel a converti toutes ses économies 700 000 francs, 100 000 euros en bons du trésor.

Le bon du trésor, c'est de l'argent qu'on prête à l'État et éventuellement, c'est anonyme.

Celui qui les a en main, on est le propriétaire. Alors, où sont-ils ces bons du trésor ?

Et c'est là qu'ils apprennent que le jour des obsèques de Raymond, le jour même,

il s'est passé un truc étrange à la poste de Nancy.

Un type d'une cinquantaine d'années s'est présenté avec trois bons du trésor pour se faire rembourser.

Le guichetier lui a demandé une pièce d'identité.

Cette anonyme, certes, met le fisque veille au grain.

Et le type a dit,

« Ah bon ? Faut des papiers ? Ah ben, je vais voir. Faut que je réfléchisse. »

Et il les repartit.

Louches.

Mais pour les policiers mis au parfum de cette histoire, c'est absolument clair.

Derrière cet homme, c'est elle qui se cache.

Dans la maison, elle est tombée sur les bons du trésor.

Elle a demandé à un ami de tenter de les échanger.

Elle pensait peut-être qu'on allait lui donner l'argent comme ça, sans rien demander.

Alors elle, il est peut-être tant que je vous la présente.

Non ?

Sacré cocotte.

Je vous préviens.

Rodica Negroyou.

51 ans.

Roumaine naturalisée française depuis deux ans.

Et veuve.

Être soignante à l'hôpital psychiatrique de Nancy.

C'est elle qui a acquis cette maison en viagée.

Mais c'est un drôle de viager.

Un contrat comme on en voit, jamais.

Comme toujours, elle devait payer une rente jusqu'à la mort de Raymond, 2000 francs par mois.

Ça, c'est le principe du viager.

Mais en plus, elle devait s'occuper de lui jusqu'à la fin de ses jours.

Et après, elle avait la maison.

Et quand ont-ils signé cet étrange contrat de vente en viager ?

Eh bien, il y a deux mois.

Ah ah !

Elle a fait une bonne affaire.

Deux mensualités à 2000 francs et hop !

La maison dans la poche.

Si en plus, elle a empoché les mondes du trésor, c'est une très bonne affaire.

Les policiers vont voir les voisins.

Bonjour madame.

Police nationale.

Nous menons une enquête sur la mort de votre voisin, monsieur Jacques Tell.

Madame Négrouillou.

Elle s'en occupait vraiment ?

Si elle s'en occupait, ho ho !

Pour lui, qu'elle s'en occupait.

Entre nous, c'est elle qui avait pris le pouvoir.

Mais une voisine raconte une rôle d'histoire.

Monsieur Jacques Tell,

vous savez ce qu'il m'a dit un jour ?

Je sais pas ce qu'elle m'a fait, je sais pas ce qu'elle me donne,

mais je me sens crevé.

D'autres voisins racontent qu'elle lui faisait pas mal.

Je sais pas ce qu'elle m'a fait, je sais pas ce qu'elle me donne,

mais je me sens crevé.

D'autres voisins racontent qu'elle lui faisait peur,

qu'elle était autoritaire,

qu'elle ne parlait à personne, bref,

qu'elle était antipathique.

Et ça,

ça colle avec ce que dit Claude,

le quasi-fils adoptif de Raymond.

Il dit que quand il l'appelait au téléphone,

il avait l'impression qu'il était sous contrôle.

Il lui disait je vais venir te voir

et l'autre inventait toutes sortes de prétexte.

Un jour, il est venu le voir quand même.

Raymond lui avait dit qu'il était absent,

il était là, dans son jardin.

Il avait menti.

Sur le moment, ça l'avait blessé, mais maintenant,

il comprend.

On demande aussi à Claude si par hasard,

ça n'est pas lui qui a les bons du trésor.

Bah non, il ne les a pas,

mais Raymond lui avait dit où il les cachait.

Et là, vous vous dites,

parce qu'il ne l'arrête pas tout de suite,

c'est Rodika Négroyou.

Cet auto,

pour l'instant, les policiers manquent de preuve.

Il y a plein de choses à vérifier

avant de lui passer les bracelets.

Par exemple,

qui a cherché à encaisser ses bons du trésor

à la poste le jour des obsèques ?

Un homme de l'entourage de Rodika.

Son compagnon, par exemple,

Roger, il s'appelle.

On le présente au postier,

celui qui lui a demandé sa carte d'identité.

Il est formel, c'est lui,

mais l'autre n'est vigoureusement,

n'importe quoi.

Et puis, le procureur ordonne

l'exhumation du corps de Raymond Jachtel.

Et dans la foulée,

une autopsie.

Le corps est donc sorti du cavo,

10 jours après son enterrement.

Et à l'Institut de médecine légale de Strasbourg,

on analyse

ses vissaires,

le contenu de son estomac et de ses intestins.

Et là,

aux surprises,

on trouve de la digoxine

et du phénomobarbital.

La digoxine,

c'est la même chose que la digitaline,

et c'est ce que Simone Weber,

à peu près à la même époque,

a fait gober à son compagnon

pour l'envoyer à Patresse.

Très sensible.

Qu'il faut doser très finement,

parce qu'on n'est jamais très loin

de la dose mortelle.

Quant au phénomobarbital,

c'est un médicament de la même gamme

que le gardenal.

C'est un anti-épiléptique.

Alors, est-ce qu'un médecin

lui a prescrit ses deux médicaments,

au bras Raymond ?

Aucune trace dans son dossier médical.

Bien.

Et elle ?

Est-ce qu'elle s'est fait prescrire

de la digoxine et du phénomobarbital ?

Ah !

Dans une pharmacie du boulevard Lobo,

à Nancy, le 29 août,

six mois avant la mort de Raymond,

eh bien voilà.

Elle l'a empoisonné

pour récupérer son viagé

en express et ses économies.

Une empoisonneuse.

Comme Simone.

Mais les policiers ne l'arrêtent pas.

C'est encore trop tôt.

Ils l'ont placé sur écoute.

Elle doit se douter, bien sûr,

que la police s'intéressa à elle.

Je vous rappelle que son compagnon Roger a été

interrogé au sujet des bancs du trésor.

Elle a dû voir les voitures de flics

devant chez ses voisins.

Il s'est dit qu'on a exhumé le corps.

Les policiers se rencardent

sur son compte.

Et là, un fils,

un fils qu'elle a eu

avant en Roumanie,

avec lequel elle a émigré en France

il y a six ans.

Et puis, comme je vous l'ai déjà dit,

elle est veuve.

Elle a été mariée à un certain Gérard et lui.

Oh !

Ça, alors ?

Il n'a pas duré bien longtemps, ce mariage.

Deux ans après la noce.

Elle n'a pas de chance ?

C'est trodicat.

Non, elle n'aurait pas zigouillé lui aussi.

Et d'ailleurs,

comment l'a-t-elle rencontré

ce premier mari ?

Elle arrivait de Roumanie,

elle venait d'immigrer en France,

et elle s'est mariée tout de suite.

Gérard et lui avaient 16 ans de plus qu'elle.

Il est mort

deux ans après.

Les policiers vont voir les deux sœurs

à la fin, Marie.

Oh ! Elle ne l'aimait pas, hein,

trodicat.

Elle lui taille un sacré costard.

Cet trodicat,

avec son accent romain,

et ses cheveux blancs décolorés,

dès que je l'ai vu,

j'ai su que c'était une aguicheuse.

Elle en avait après l'argent de mon frère Gérard,

et puis c'est tout.

Votre frère était riche, madame.

Ah ! Pour sûr.

Il a travaillé toute sa vie comme ouvrier des hauts fourneaux.

Certes, mais

c'était une retraite d'ouvriers tout de même.

C'était pas crézuse, votre frère.

Cette fille,

elle en avait après le fric, je vous dis.

Elle a saigné mon frère tout ce qu'elle pouvait.

Bon,

il y a du racisme un peu là-dedans, c'est sûr,

mais les deux sœurs

ont honte encore sous le pied.

Trop content de lui régler son compte

à cette belle sœur.

Elle raconte, par exemple,

que Gérard,

faisait chambre à part.

Mieux que ça.

Au début, ils ont même fait appartement à part.

Elle n'habitait pas avec son mari

dans sa maison de Custine.

Elle disait que c'était trop loin de son travail.

Elle habitait à Nancy,

pas loin de l'hôpital où elle était aide-soignante.

Et d'ailleurs,

n'a presque disent les sœurs.

Ça lui a joué un mauvais tour.

Quand elle a demandé la nationalité française,

on la lui a refusé,

deux fois, figurez-vous.

Elle ne vivait pas avec son mari.

Pour être naturalisé française,

il faut avoir vécu

deux ans minimum ensemble.

Et donc, à ce moment-là,

et seulement à ce moment-là,

elle est venue vivre chez Gérard

et encore chacun dans sa chambre.

Donc, ça n'était pas un mariage d'amour.

C'était une sorte de mariage blanc.

Et d'ailleurs,

n'a presque disent les sœurs,

que le maire, le jour de la nausse,

afflérait l'embrouille.

Il aurait carrément posé la question.

Des donques.

Il s'agit pas d'un mariage blanc.

Signe que ça se voyait bien

qu'il ne s'émait pas.

Ces deux-là.

Les deux sœurs racontent aussi

l'histoire d'un manteau de vision.

Après le mariage,

elle a voulu un manteau de vision.

Elle l'a eu.

Elle l'a mis sur la paille.

Elle lui dit de quoi faire ses courses.

Elle dit que leur frère a payé ce manteau

14 500 francs.

2000 euros.

Trois fois le montant de sa retraite.

Qu'à un moment donné,

comme il avait des problèmes d'argent,

elle lui ont conseillé de le revendre.

Le fourreur était d'accord pour le reprendre,

mais Rodika ne l'avait plus.

Elle l'avait vendue.

Ça lui a mis un coup,

à Gérard, cette histoire de vision.

Elle dit que ça lui a ouvert les yeux,

qu'il a commencé à comprendre

qu'il était en train de se faire plumer.

Alors,

il a demandé le divorce,

et surtout,

il a annulé la donation au dernier vivant

qu'il avait signé en faveur de Rodika.

Quand Rodika a appris saint,

elle était

furax.

Et elle avait tellement d'emprise sur lui

qu'elle est arrivée

à lui faire faire marche arrière.

Il n'a pas demandé le divorce.

Et il a signé une nouvelle donation au dernier vivant

en faveur de Rodika.

Et,

de quoi est-il mort, au fait,

ce Gérard et lui,

le premier mari ?

Il est mort à domicile,

un jour.

Selon sa femme, il avait trop picolé,

il a été emporté par l'alcool,

et c'est ça, un médecin

qui a signé le certificat de DC.

Incroyable.

Les deux sœurs ont tubo dire.

Mais non,

il ne pouvait pas le Gérard.

Personne ne les a écoutés.

Les policiers vont voir ce médecin un peu léger.

Ils reconnaient

qu'il a été intrigué à l'époque

par cette veuve calme

qui n'avait pas l'air très abattu.

Mais il a signé.

Rodika fait enterrer son mari

dès le lendemain,

et elle hérite de tout

ses économies, sa maison,

sans compter qu'elle touche toujours sa pension

de réversion.

Sacré cocotte.

Bon, et bien si,

on exhumait le corps de ce premier mari ?

4 ans après sa mort,

on le sort de son cavo,

lui aussi.

Maintenant, le corps s'est délité,

et on ne peut plus analyser le contenu

de son estomac.

Mais, vous devez savoir que les cheveux,

les poils et le foie

conservent la mémoire des poisons

que le mort a pu avaler.

Et cependant des années.

Et d'après vous,

qu'est-ce qu'on trouve ?

De la digoxine,

et en grande quantité.

Le même médicament que celui

qu'on a fait avaler à Raymond Jacques Tell.

Un médicament pour le cœur,

qui doit être dosé très finement,

et qui est mortel,

à haute dose.

On vérifie bien sûr, si quelqu'un en a prescrit

à Gérard.

Mais vous imaginez la réponse ?

Non. Personne.

Gérard n'était pas cardiaque.

Elle l'a empoisonné lui aussi.

Son premier mari.

Alors maintenant, oui.

On va la chercher, et on la place en garde à vue.

Madame Negroyu,

nous allons être clairs avec vous.

Nous vous optionnons du meurtre

de deux hommes.

Par empoisonnement.

Et l'un d'entre eux est votre mari.

Gérard est lui.

Gérard. Comment ?

Mais Gérard c'était un alcoolique.

C'est ça qu'il a tué.

Et pas autre chose ?

La dame est volcanique.

Gardez votre calme madame.

Expliquez-moi plutôt comment il est mort.

Ah ben c'est Sam comment il est mort.

Il y avait très un soir du travail.

Il était complètement sous.

Il y avait des bouteilles partout sur la table.

Des vides et des plaines.

Et puis après je suis allé me coucher.

Et puis le son de la télé c'était trop fort.

Je me suis relevé.

Il dormait sur le calimpé.

Et puis je me suis réveillé dans la nuit.

Il était dans mon lit.

Il dormait tout habillé.

Et ce, quand j'ai voulu lui enlever ses vêtements,

que j'ai vu, qu'il était froid.

Ses mains étaient froides.

Et là,

les policiers lui collent sur la table

tout ce qu'ils ont.

La digoxine

dans les deux cadavres.

Et les bons du trésor

que sont rogés à essayer de refourguer.

Et là, elle est bien embarassée.

Mais bon, elle nie.

Elle nie les évidences.

Et comme elle est coincée,

eh bien elle s'énerve.

Elle crie, elle hurle.

Un volcan en éruption.

Enfin, elle est inculpée, comme on disait

encore à l'époque,

d'homicide volontaire en pluriel.

Et elle était crouée à la maison

d'Arée Charles III de Nancy.

Mais avant ça,

on l'emmène chez elle

pour une perquisition.

Ah !

C'est qu'elle a bon goût, la dame.

Des lampes galées

en pâtes de verre,

et du mobilier Louis XIV

d'époque, pas des copies.

Ça vaut bon bon,

tout ça.

Comment est-ce qu'une aide soignante

a pu souffrir ses objets si précieux ?

Ah ben ça vient de chez moi,

en Roumanie.

Je les ai apportés quand j'ai émigré il y a 7 ans.

Tout est à moi.

Autant vous dire que cette histoire,

ce qu'il y a pendant 5 ans après la restation

dans la même région de Simone Weber,

qui a employé le même médicament,

la digoxine, pour se débarrasser

de son mari,

fait les joies de la presse.

La nouvelle empoisonneuse de Nancy.

On en parle même

dans les journaux roumain,

et on en parle dans une revue destinée

au roumain d'Israël.

Et là-bas, à Tel Aviv,

en lisant le journal,

un certain Esther Golstein

manque de s'étrangler.

Et il écrit tout de suite

aux juges de Nancy.

Bonjour, je suis le frère

d'Herman Golstein, le premier mari

de Rodican et Groyou.

Je vis maintenant à Tel Aviv

et je me permets de vous écrire

pour vous informer que mon frère Herman

est mort prématurément d'une crise

cardiaque à l'âge de 51 ans

alors qu'il était marié

avec Rodican.

J'ai toujours eu des doutes

sur les circonstances de sa mort.

Je vous prie de bien vouloir déligenter

une enquête maintenant que vous tenez

Rodican et Groyou.

Merci de trouver si joint une copie

de ma plainte déposée devant

les tribunaux d'Israël.

Je me tiens à votre disposition

si vous souhaitez me convoquer

afin que je vous fasse part

de plus de détails.

Signé Esther Golstein.

Rodican vivait encore en Roumanie.

Elle serait donc

deux fois veuve

et ça ferait donc 3 cadavres

dans le dossier.

Sacré cocotte.

Mais la cocotte a du ressort

vous allez voir.

Son avocat réclame des contres

expertises. Il veut qu'on refasse

l'analyse faite sur les corps de

Raymond Jactel et de Gérard Ellui.

C'est futé.

Parce que l'avocat sait que les expertises

ça va, ça vient.

Résultat.

L'Institut Médicolégal de Paris

détecte bien du fénôme arbitral

dans le corps du vieux Raymond Jactel.

Mais pas de dicoxine.

Et dans celui de Gérard Ellui,

rien. Il ne détecte

ni l'un, ni l'autre.

Pour l'enquête, c'est la tuile.

C'était la preuve.

Et maintenant, le dossier

est un peu branlant.

Du coup, que fait l'avocat

de Rodican Egroyou ?

Il dépose une demande de mise en liberté

et il l'obtient.

Rodica sort de prison

contre une caution de 500 000 francs

tout en restant inculpés

et sous contrôle judiciaire

interdite de quitter le territoire français.

Mais tout de même,

quelle victoire !

Le juge, Agassé, demande alors

une troisième expertise

toxicologique

à un professeur de l'île.

Et là, marche arrière.

Il y a bien de la dicoxine

et du fénôme arbitral dans le corps

de Raymond Jactel.

Le juge demande à l'expert

pourquoi ?

Pourquoi ces résultats contradictoires ?

La chimie n'est-elle pas

une science exacte ?

Réponse.

Ça dépend de la méthode utilisée

et de la quantité

de prélèvement examiné.

Bon.

Du coup, qu'est-ce qu'on fait

avec Rodica ?

On la renvoie en prison ?

Le juge choisit

de la laisser dehors.

Il va le recrêter.

Car, libre,

Rodica n'est groillou,

se lance dans une guerre juridique.

Elle se met à porter plainte

contre tout le monde.

Une plainte contre tout le monde.

Elle se met à porter plainte

contre tout le monde.

Une plainte contre X,

une autre contre Esther Goldstein,

le frère de son premier mari,

d'autres contre les voisins de Raymond Jactel

ou encore une autre contre Claude,

le presque fils de Raymond,

et tant qu'à faire contre la famille et lui.

Et se risent sur le gâteau

contre le directeur de la maison d'arrêt de Nancy,

contre le juge qui instruit son affaire

et contre les policiers,

tournés général.

Mais ça finit par se retourner

et les condamner deux fois

pour dénonciation calomnieuse.

Et du coup,

elle retourne en prison

en attendant son procès

devant les assises.

Le procès s'ouvre le 21 juin 1999.

Le band de presse

est plein à craquer, forcément.

Rodica est la nouvelle Simone Weber.

Regardez-la

dans le box.

Elle est pas mal.

C'est une belle femme, bien droite,

elle est séduisante.

Elle sera défendue par son avocat

depuis le début, maître Michel

et par maître Baird.

Mais la patronne de sa défense,

c'est elle-même, bien sûr.

Elle prend des notes, elle fait passer

des petits papiers, bien sûr.

Elle se fâche, quand quelque chose ne lui plaît pas,

elle monte sur ses grands chevaux.

Elle insulte les parties civiles.

C'est un volcan.

Comme toujours.

Ce procès est marqué par une séquence

absolument culte.

Claude, le protégé de Raymond Jactel,

vient à la barre pour témoigner.

Et là, il fait une confession.

Pas très reluisante.

Vous vous souvenez des bandes du trésor

qu'on n'a jamais retrouvé ?

Eh bien, monsieur le juge,

c'est moi qui l'aisais,

ces bandes du trésor.

Je savais où ils étaient cachés,

je les ai récupérés.

Dans son box,

Rodica fait un bon

se réveil.

Tu n'es qu'un sale voleur,

rends-moi mes bons,

rends-moi mes bons.

La salle explose de rire,

parce qu'en aucun cas,

ce sont ses bons.

Elle n'a fait qu'acheter la maison en viagée,

les bons du trésor n'étaient pas

dans le viagée.

Un peu plus tard,

la présidente fait amener dans la salle

d'audience tous les objets

meubles de valeur qu'on a retrouvés chez elle.

Il empegalait les meubles Louis XIV.

Et là,

un avocat des parties sigiles lui fait

une bonne blague.

Il profite d'un moment d'inattention

de sa part, dans le tas d'objets,

il rajoute sa propre monde.

Et il lui dit...

Et cette montre, madame,

elle est à vous également ?

Bah oui, oui, elle est à moi,

tout est à moi.

Et une fois de plus,

ça fait marrer la salle.

À la fin, finit de rigoler,

l'avocat général requiert 20 ans

de prison pour les 2 empoisonnements.

Et les jurés

suivent son avis.

Rodican et Groyou

est condamné à 20 ans.

À l'époque, il n'y a pas d'appel,

la peine est donc définitive.

Elle ne s'en sort pas mal

entre nous.

Mais double peine, au passage,

la chute de sa nationalité française,

puisqu'elle l'avait obtenue

par le mariage avec Gérard et lui,

qu'elle a empoisonnée.

D'après vous, qu'est-ce qu'elle fait

à l'annonce du verdict ?

Elle gueule ! Elle gueule comme à vous !

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En 1990 à Nancy, Raymond Jactel, 82 ans meurt d’une crise cardiaque. Peu après, un appel anonyme attire l’attention des policiers. Raymond Jactel avait vendu sa maison en viager et aurait converti toutes ses économies, 700.000 francs en bons du trésor… mais où sont-ils passés ? Lors de l’autopsie de son cadavre, on les traces de deux médicaments pour les cardiaques qu’aucun médecin ne lui a jamais prescrit.