Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: [BONUS] - L’affaire Bouvard
Europe 1 10/18/23 - 27m - PDF Transcript
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On de l'âtre à compte.
Christopher Delat
Une affaire criminelle de 2006 aujourd'hui. L'assassinat de Marcel Bouvard à Ladois Serigny en Bourgogne.
L'histoire très émouvante d'une vieille dame qui meurt sous les coups d'un jeune garçon de 21 ans,
qu'elle considérait comme son petit-fils et qu'il l'a tué pour toucher l'héritage mais pas que, vous verrez.
J'ai écrit cette histoire avec Christophe Dumazer, la réalisation de Céline Lebrun.
Européen, Christopher Delat
Je vous emmène en Bourgogne, au milieu des rangs de vigne de Nuit Saint-Georges et d'Alox Cordon,
dans un gros bout à environ 10 km de Bonne, Ladois Serigny.
Le lundi 17 avril 2006, lundi de Pâques, vers midi,
les gendarmes débarquent chez une habitante du village, Marcel Bouvard.
Une habitante qu'ils connaissent bien, d'ailleurs tout le monde la connaît dans le coin, c'est la veuve de l'ancien maire Charles Bouvard.
Et s'ils viennent déranger Marcel comme ça de bon matin un jour férié, c'est pour la bonne cause.
Quelqu'un a trouvé son portefeuille dans un bois, il l'a rapporté à la gendarmerie, il vienne gentiment le lui rendre.
Pas de réponse, mais comme le portail est ouvert, les gendarmes entrent dans le jardin.
Et puis comme la porte du garage est ouverte elle aussi, ils passent une tête.
Oh merde !
Au pied de l'escalier du garage, un corps bêne dans une mare de sang, une femme.
Les gendarmes préviennent tout de suite leur chef.
Oui, a priori c'est la propriétaire, madame Marcel Bouvard, bien reçu ?
Affirmatif, vous procédez au gel de la scène et vous attendez l'arrivée de la SR de Dijon, à vous.
Alors, examinons la scène de crime ensemble.
Le corps j'ai topié de l'escalier à environ un mètre de la dernière marche.
Il est recroquevillé, il présente des entailles importantes à la tête, la dame a perdu beaucoup de sang.
Est-ce que ça pourrait coller avec une chute dans l'escalier ?
Marcel Bouvard avait 79 ans, elle a pu tomber.
Elle vivait seule depuis la mort de son mari il y a 4 ans, elle est morte sans avoir pu appeler au secours.
Eh bien non, parce qu'il y a des gerbes de sang sur le mur, à l'angle de l'escalier, des projections.
Et ça, ça c'est le signe qu'on lui a porté un coup, ou plusieurs coups, a priori sur la tête.
Avec un objet, genre, masse, ou cours d'un, bam, bam.
Donc, ça n'est pas un accident, c'est un meurtre.
Les experts de la section de recherche de Dijon débarquent.
Ils cherchent des traces, traces de bâtes, traces ADN, en prennent digitale, rien.
Pas de désordre dans l'appartement au-dessus du garage.
En revanche, les fils du téléphone ont été arrachés, et dans l'entrée, il y a un vanity case vide.
Est-ce qu'il contenait des bijoux ?
Ça se pourrait bien.
Mais étrangement, la vaisselle, les tableaux, les bipelots, tout ça, a une certaine valeur, et tout est encore là.
Et puis sur la porte, il n'y a pas de traces des fractions, comme si Marcel avait ouvert à ceux ou à celui qui l'ont tué.
Dernière chose, il manque sa voiture, une lagoonable avec bleu.
D'habitude, elle est toujours garée dans la cour.
Elle n'est pas là.
Le corps de Marcel est emmené à l'Institut médico-légal de Dijon.
On pratique une autopsie.
Le légiste identifie 14 plaies, rien que sur la tête.
Fracture du crâne, fracture des eaux de la face.
Celui qui l'a tué n'y est pas allé demain morte.
D'après le légiste, le tueur a utilisé un objet contendant, comme on l'envisageait.
Lourd. Forcément lourd.
On retrouve la voiture dans un bois.
Le bois de la borne, en environ 5 km de Sérénie, complètement calciné.
A l'intérieur, il ne reste rien.
Tout est cramé.
Tout ce qui reste, c'est un gros bout de verre dans le coffre.
Et la coute peau.
En lisant le bien public, le journal local, le lendemain, un pompier volontaire
se souvient d'avoir vu une fumée dans la foirée samedi dernier.
Quel heure était-il ? Vous vous en souvenez ?
Ah ouais, ouais, ouais, j'ai regardé ma montre.
Elle était 7h30.
Donc le crime a eu lieu le samedi avant 7h30.
Or, ce témoignage peut être recoupé avec un autre, une voisine de Marcel.
Je l'ai vu.
Je l'ai vu le samedi dans son jardin.
Il était 6h20, je crois.
Et puis après, je l'ai plus revu.
Donc, le crime a eu lieu le samedi de Pâques, entre 6h20, heure où la voisine la perçoit pour la dernière fois.
Et 7h30, heure où le témoin voit au loin la voiture brûlée dans le bois.
Une fenêtre de 70 minutes, 1h10.
Voilà ce qu'on a pour l'instant. Je résume.
Le meurtre est commis en fin d'après-midi le samedi.
Celui qui a tué était costaud.
Le légiste dit que l'arme du crime était forcément lourde.
On ne fracasse pas un crâne comme ça.
Faut y aller.
Comme il n'y a pas de trace des fractions.
On peut penser que Marcel a ouvert à son tueur.
Elle le connaissait.
Donc c'est sans doute un proche.
Après le meurtre, on vole la voiture.
On va la cramer dans le bois de la borne.
Comment est-ce que le tueur fait pour repartir ?
Il est à pied.
Sauf s'ils étaient deux.
Donc un proche, costaud,
possiblement aidé par un complice,
qui était dans le coin, samedi,
en fin d'après-midi début de soirée.
Voilà ce qu'il faut chercher.
Et la coutchance.
Parce qu'un proche justement de Marcel Bouvard
se manifeste.
Fabrice.
Son petit neveu
ou plutôt le compagnon
de sa petite nièce.
Et voilà ce qu'il vient raconter.
Je voulais vous dire.
J'ai reçu un SMS.
Un drôle de SMS.
Il a écrit, on sait que c'est toi.
C'est ça le message.
Je voulais vous prévenir quoi.
Et qui vous a envoyé ce SMS ?
Je sais pas.
Je sais pas.
C'est un 06 que je connais pas.
Il n'est pas dans mon repertoire.
Vous vous faisiez quoi, monsieur,
le samedi de Pâques en fin d'après-midi ?
Le samedi de Pâques ?
Bah j'étais à la maison.
Quelqu'un peut en attester ?
Bah...
Non.
Non, je réfléchis, personne est venu.
Enfin j'étais chez moi.
Comment voulez-vous que je le prouve ?
Eh oui.
Fabrice était venue aider l'enquête.
Il se retrouve suspect, forcément.
Et sa femme aussi d'ailleurs,
qui est interrogée en ce moment dans la pièce d'à côté.
Ils sont jeunes.
Ils sont proches.
Il est costaud.
Il a exactement le profil.
On découvrira plus tard
que le SMS provient de son beau frère
qui dit qu'il a voulu lui faire une farce.
Mâche.
Alors maintenant, il faut que je m'arrête 2 secondes
pour vous expliquer les affaires de famille des bouvins.
Marcel et Feuçon-Marie-Charles,
l'ancien mère,
n'avaient pas d'enfants génétiques.
Mais ils avaient quelqu'un
qu'ils considéraient comme leurs fils.
Je dis y avait parce qu'il est mort lui aussi.
Petit Marcel.
Un neveu qui s'était trouvé orphelin
à 8 ans et qu'ils avaient élevé.
C'est une histoire assez triste.
Parce que devenu adulte,
Petit Marcel s'est mis à boire.
Il était marié, il avait 2 enfants,
sa femme a fini par se barrer avec les gosses.
Et puis un soir, il est allé dîner chez Charles et Marcel.
Il est sorti bourré comme un coin.
Il s'est tué dans son accident
près du cimetière.
Donc, à la mort du Petit Marcel,
qu'est-ce qu'il reste comme famille au bouvins ?
Eh bien, leurs 2 petits enfants
qui sont en réalité leurs 2 petits neveux
peu importe les enfants
de leur Petit Marcel.
Marie Madeleine et Geoffrey.
Quand on parle des proches des bouvards,
il ne reste plus que ces 2-là.
Est-ce qu'ils voyaient leur grand-mère
avant son assassinat ?
Eh bien, justement, non.
Ni l'un, ni l'autre.
Et pourtant, Marie Madeleine vit à la Doie Serigny
dans une maison qui appartient à Marcel.
Mais il ne se voyait pas.
Depuis la mort du Petit Marcel
et puis après celle de Charles, le grand-père,
ils avaient tous les 2
perdu le contact avec Marcel.
Il paraît que Marcel en était très égris, d'ailleurs.
Très.
Dans le journal intime qu'on a retrouvé chez elle,
elle écrit
« Je suis seul au monde,
à jamais ».
D'où le reconstat,
pour une femme qui n'ayant pas pu avoir d'enfants,
se retrouve finalement seul,
seul au soir de sa vie.
Après, il y a des gens qui disent qu'elle l'a un peu cherchée.
Qu'elle n'avait pas la fibre mamie-gâteau,
qu'elle n'était pas tendre, qu'elle n'était pas généreuse
avec ses petits-enfants, alors qu'elle avait
les moyens importants.
Et la preuve que s'abardait entre Marcel
et ses petits-enfants,
réside dans le testament qu'elle a laissé.
Elle laisse sa maison
à Marie Madeleine,
une toute petite maison qu'elle a dans le village
à Geoffrey et tout le reste.
Une autre maison dans Le Bourg,
ses 3 résidences secondaires,
ses 2 vignes et tout l'argent qu'elle a
sur ses comptes, elle le lègue
à sa famille, à elle,
à des cousins.
Charles, il était question que les gamins
héritent de tout, elle a changé
son testament sans le leur dire,
notez-le bien.
Dans son journal intime, on trouve
une phrase terrible,
ne rien laisser à Geoffrey.
Marcel a déshérité
ses petits-neveux,
c'est ça, le contexte
de cette assassinat.
Et donc Fabrice, celui
qui a reçu le SMS,
c'est le compagnon de Marie Madeleine.
Et pour l'instant, vous avez compris,
ils sont tous les deux dans le collimateur
des gendarmes.
Et Geoffrey, alors,
le deuxième petit-neveux,
le plus jeune, il a 21 ans,
il habite dans le doux
à environ une demi-heure de la doigt sérénie.
Les gendarmes le convoquent
à son tour.
Alors, monsieur,
que faisiez-vous le samedi
de Pâques en fin de journée ?
J'étais chez moi,
je n'ai pas bougé de l'après-midi.
Quelqu'un pourra le confirmer ?
Bah oui, oui.
Ma copine Lucie, quand elle est
rentrée, je ne sais pas, vers les 7h,
j'étais à la maison.
La copine Lucie est interrogée
à son tour.
Qu'avez-vous fait le samedi de Pâques, mademoiselle ?
L'après-midi, je suis allé
à la maternité, pour avoir
une copine qui avait un coucher.
Je suis allé avec un copain
qui s'appelle Anthony.
Vous êtes rentré à quelle heure ?
Je ne sais pas, vers les 7h.
Et Geoffrey était là.
Ah oui, oui.
Oui, il était à la maison.
Donc, elle confirme
la Libye de Geoffrey.
Mais elle peut mentir.
Et donc, les gendarmes vérifient
auprès de cet Anthony, avec lequel
elle se rétallait à la maternité.
Dites-moi, monsieur,
Lucie,
dit qu'elle est allée à la maternité avec vous
le samedi. Vous confirmez ?
Bah oui, je confirme, oui.
Elle dit que vous l'avez raccompagné
vers 19h. Est-ce que c'est le cas ?
Ouais.
Même quand je m'en ai croisé Geoffrey,
il était dans la voiture de son copain de Johnny.
Même quand on s'est croisé,
il nous a rattrapé.
Il était furieux que j'ai passé l'après-midi avec Lucie.
Il est jaloux. Alors il nous a tapé le scandale.
Il a même voulu me coller un coup de boule.
Intéressant.
Ça veut dire que Geoffrey et Lucie
mentent. Il n'était pas
à la maison chez lui, à 19h.
Il était en voiture avec son copain de Johnny.
Là-dessus, les gendarmes
se font remonter les fadettes
de Geoffrey. Le relevé détaillé
est géo localisé de son portable.
Ça prend toujours un peu de temps.
Mais le résultat est bien intéressant.
A 18h30,
le portable de Geoffrey
accroche une antenne relais
à Bonne,
laquelle antenne arose le village
de la Dois-Sérigny.
Donc Geoffrey était sur les lieux
du meurtre à l'heure du meurtre.
21 ans,
le quasi-petit fils de Marcel.
Elle a eu du nez quand elle a écrit
un mois avant d'être assassinée dans son journal intime.
Ne rien donner
à Geoffrey.
Au quotidien, prenez les transports en commun.
Alors, pour quelle raison
Geoffrey aurait-il tué
sa quasi-grand-mère ?
Ça coule de source.
L'héritage.
Il ne savait pas que Marcel
ne lui avait laissé qu'une toute petite maison.
Il pensait toucher le gros lot.
Et l'enquête va révéler
que Geoffrey est sans le sous,
qu'il passe ses journées à fumer des pétards,
qu'il n'a pas de travail,
qu'il vient de se faire un tour,
qu'il n'a pas de travail,
qu'il n'a pas de travail,
qu'il vient de se faire virer pour faute.
Voilà le mobile a priori.
Il comptait sur l'héritage.
Et maintenant est-ce qu'il va avouer ?
Un mois et demi après le meurtre,
Geoffrey 21 ans,
sa copine Lucie 19 ans
et son ami Johnny sont placés tous les 3
en garde à vue.
Geoffrey commence par nier et en bloc.
Il ne comprend pas ce qu'il fait là.
Sa copine Lucie en vanche
apparait d'entrée beaucoup plus fragile.
C'est une pauvre gamine qui finit
par cracher le morceau.
C'est Geoffrey !
C'est Geoffrey qui a tué sa grand-mère !
Ah !
Retour dans le bureau
où Geoffrey est en garde à vue.
Je nomme.
Votre ami Lucie
vient d'adiquer sur procès verbal
que vous avez tué votre grand-mère.
Avec la complicité
de votre ami Johnny qui vous aurait conduit
sur place.
Qu'avez-vous à dire là-dessus ?
Il craque. Il craque assez vite.
Il raconte qu'effectivement
il a demandé à son ami Johnny
de l'emmener chez Marcel en lui promettant
une petite rétribution.
Qui se sont garés pas loin,
qui l'a hésité et que cette Johnny
qui lui a dit, allez vas-y
c'est pas le moment de reculer Geoffrey.
Qui l'a mis des gants
qui l'est allé frapper
elle ne l'aurait pas reconnue
figurez-vous.
Ils sont allés parler dans le salon
à un moment donné elle s'est levée pour aller chercher
quelque chose dans le garage des photos
elle a pris l'escalier
il l'a poussé
et après il a attrapé l'arme du crime
un chéroboam, une bouteille de 3 litres
de vin et bam
il lui a collé des coups de bouteilles
sur la tête et après
il a simulé un cambriolage
il a coupé les fils du téléphone
il a volé les bijoux et il est parti
avec la Laguna rejoindre
son ami Johnny qu'il attendait
près de la gare et ensemble
ils sont allés au bois de la borne
dans la boîte à gants de la voiture
Geoffrey dit qu'il trouve le portefeuille
de Marcel qu'il le vide
il y a 20 euros et deux carnets de timbre
et qu'il le jette
et après il brûle la voiture
et Johnny le ramène
il a tout avoué
il va dormir en prison
mais maintenant
il nous reste à comprendre pourquoi
un gamin de 21 ans a peu paumé
on est arrivé à tuer une vieille dame
qui quoi qu'il en dise
était un peu sa grand-mère
en tout cas celle que son père aimait
comme une mère
l'héritage
c'est une explication
mais ça n'est pas toute
l'explication
ça ne dit pas comment un gamin de 21 ans
se retrouve à tuer une vieille dame
à coups de chéroboam
14 coups minimum
BIM BIM BIM
qu'est-ce qu'il peut expliquer
cet orage
au cours de l'instruction
Geoffrey ne va livrer d'explications
qu'à une seule personne
qu'on lui envoie à des fins d'expertise
et c'est très intéressant
Geoffrey du haut de ses 21 ans
tient sa grand-mère
comme responsable
de l'alcoolisme de son père
le petit Marcel
elle le laissait boire
elle la laissait se détruire
elle la laissait détruire son couple
il a gardé Geoffrey un traumatisme
de l'alcoolisme de son père
combien de fois c'est moi
j'avais quoi 6 ans
7 ans
je lui disais papa
conduis pas si vite
papa ralentit
papa garde ta droite
c'est horrible il était bourré
il conduisait comme un fou
mieux
Geoffrey tient sa grand-mère
pour responsable de la mort
de son père
vous souvenez que le père meurt
dans un accident de voiture
chez ses parents adoptifs
elle la laissait partir sous
elle la tuait
elle la tuait son père
voilà ce que pense Geoffrey
et voilà donc ce qu'il dit à la psychologue
pas au juge d'instruction
juste à la psy
mais c'est une explication
qui figure au dossier
et on verra si les jurés de la cour d'assises
ils seront sensibles
au passage vous remarquerez que l'arme du crime
devient pour le coup psychanalytique
tu sa grand-mère qu'il juge responsable
de l'alcoolisme de son père
avec un géro bohame de vin
comme dans toutes les enquêtes criminels
une reconstitution est organisée
sur place chez marseille
et elle est intéressante
parce que Geoffrey change un peu de discours
il laisse entendre que c'était un accident
qu'il était venu pour parler avec marseille
que le ton est monté
qu'ils se sont empoignés
qu'elle est tombée dans l'escalier
par accident
même si après il reconnaît que oui
il l'a frappé avec le géro bohame
à part ça
l'enquête s'intéresse au rôle du copain Johnny
quel est son niveau de participation
au meurtre
il dit qu'il était dans sa voiture
dehors
qu'il ne savait pas que Geoffrey voulait
tuer sa grand-mère
il prétend aussi qu'il n'a pas participé
à l'incendie de la voiture
sauf que le juge ne le croit pas
et il décide de le renvoyer lui aussi
devant la cour d'assises
et lucy aussi d'ailleurs
même si les deux restent libres dans la tente du procès
pas pour longtemps
parce que quelques mois plus tard
lucy et johnny qui étaient censés
ne pas se parler
ne pas se rencontrer avant le procès
se font pincer dans un accident de voiture
ensemble
et du coup johnny qui a violé les conditions
de son contrôle judiciaire
se retrouve lui aussi en tolle
dernière question
avant le procès
le meurtre a-t-il été commis
avec ou sans préméditation
est-ce que c'est un assassinat
c'est important
si c'est un assassinat
j'offrais risque perpétuité
alors que s'il n'y a pas préméditation
il risque 30 ans de prison maximum
arrivé au bout de son enquête
le juge d'instruction pense que le meurtre
était prémédité
que c'est donc un assassinat
pour au moins deux raisons
d'abord dans les mois qui précèdent
j'offrais a dit à plusieurs reprises
qu'il allait s'en prendre à sa grand-mère
il le dit notamment à lucy
qu'il le répète
et puis deuxième elle est marre à cablan
quand il descend de voiture
pour aller vers la maison de marseille
j'offrais en fil des gants
alors il a beau dire
depuis la reconstitution qu'il est allé la voir
pour parler qu'il ne voulait pas la tuer
pourquoi met-il des gants
si ça n'est pour ne pas laisser
d'emprunt sur la bouteille
sur le cher au bohame
donc pour le juge
c'est clairement un assassinat
et j'offrais renvoyer devant la cour d'assises
pour assassinat
et du coup son copain Johnny est renvoyé
pour complicité d'assassinat
et lucy est renvoyé pour recel figurez-vous
elle n'a pas participé au fait
elle n'était pas là
mais elle a récupéré
les timbres qui étaient dans le portefeuille
de marseille
un autre juge d'instruction aurait laissé
passer ça
pas celui là
ils seront donc trois dans le box
devant la cour d'assises
le procès s'ouvre
un peu plus de deux ans après le drame
pour cinq jours
devant la cour d'assises
de la Côte d'Or
à Dijon
drôle de procès
vous savez pourquoi
parce qu'il n'y a personne
sur le banc des partis civils
personne
d'habitude il y a toujours de la famille
qui paye un avocat
pour défendre la mémoire de la victime
pour demander au passage
une réparation financière
et ben là il y a personne
le banc est vide
et disons que ça joue d'emblée en faveur de Joffrey
vous voyez qu'elle n'était pas
une mamie gâteau cette marseille
puisqu'il y a personne
puisqu'il y a personne pour s'en souvenir
à côté de ça
Joffrey et son avocat plaident le coup de folie
ils s'engueulent, ça dégénère
elle tombe
elle tombe accidentellement dans l'escalier
et après oui seulement après
effectivement sur un coup de folie
il la tue à coup de bouteilles
il avait tellement de compte
à régler avec elle
elle avait tué son père
voilà en gros la ligne de défense
de Joffrey
qui prend un petit coup dans l'aile
quand on débarque à la barre un témoin surprise
un vendeur de voiture de luxe
qui dit que Joffrey est venu le voir après le meurtre
avec son copain Johnny
oui il m'a dit qu'il allait avoir
une grosse rentrée d'argent
et qu'il était intéressé par un coup
de sport dans les 70 000
ce témoignage aurait été
accablant si la visite chez le concessionnaire
avait eu lieu avant le meurtre
mais comme elle a eu lieu après le meurtre
disons qu'il est gênant
mais qu'il n'est pas déterminant
Joffrey pouvait penser
légitimement qu'il allait
citer d'une partie des biens de sa grand mère
arrive la fin du procès
l'avocat général réclame 30 ans
pour Joffrey
et 8 ans pour Johnny
et il passe l'éponge pour le vol de timbre
de Lucie
mais au final le verdict est beaucoup plus clément
les jurés en manifestement
étaient touchés par la défense de Joffrey
il est condamné à 20 ans
Johnny est acquitté
et Lucie relaxé
à ce moment là évidemment
Joffrey n'a aucun intérêt à faire appel
il s'en sort bien
sauf que l'avocat général lui considère
que le contenait pas
et donc c'est lui qui fait appel
deuxième procès donc en septembre 2009
devant la cour d'assises de Sonélois
et il n'y a toujours personne
sur le banc des partis civils
et d'ailleurs le président s'en étonne d'entrer
je me rappelle une histoire de clochar
où la famille était quand même présente
l'incelle de Marcel Bouvard est absente
je savais pas que c'était possible
et à la fin
le verdict est beaucoup plus lourd pour Joffrey
il est cop de 25 ans au lieu de fin
a sorti d'une peine de sûreté des 2 tiers
en revanche pour Johnny
Biss Repetita
il est acquitté
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Pâques 2006, Marcelle Bouvard, 79 ans, est retrouvée morte chez elle en plein cœur du vignoble de Bourgogne. L’enquête révèle qu’elle a reçu des coups violents de jéroboam sur la tête…