Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: [BONUS] - La marée noire de l’Amoco Cadiz

Europe 1 Europe 1 10/7/23 - 25m - PDF Transcript

Comme je vous le disais, en ce moment, votre CAT Ibiza est à partir de 99€ par mois.

Oui, d'accord, mais ça, c'est sans les roues.

Eh, si, avec tout.

Même le volant, même les phares, là.

Absolument tout !

Wow !

Je vous raconte la catastrophe de l'Amococadis, le 16 mars 1978, au large de la Bretagne,

220 000 tonnes de pétrole brut se répandent dans la mer.

Avant de vous raconter cette histoire, il faut d'abord que je vous présente la bête,

l'Amococadis a un pétrolier de 334 mètres de long et 51 mètres de large.

C'est ce qu'on appelle un super tanker.

Il appartient à la compagnie américaine Amoco, mais il navigue sous pavillon du Libéria.

Cet homme a tôt presque neuf, quatre ans, pour un pétrolier, c'est rien du tout.

Dans ses sous-tiles, il emporte 220 000 tonnes de pétrole brut.

Il les a chargés dans le Golfe Persique.

Il doit les livrer à la chelle à Rotterdam, au Pays-Bas.

Voilà ce qui va nous tomber dessus.

Le jour du drame, le matin du 16 mars 1978, c'est la tempête.

Le vent souffle à 100 km.

Les vagues font 8 mètres de côte.

Et l'Amococadis se trouve au large du Finistère, à 16 km de l'île Doué-Saint.

Il est 9h10.

Le capitaine Pasquois-les-Bardarie ordonne de virer au nord-ouest pour entrer dans la manche.

Cap 45.

45, bien reçu.

Mais quelques secondes plus tard.

Capitaine, le Gouvernail ne répond plus.

Répétez.

La barre ne répond plus, capitaine.

Ok, stoppez les machines.

Envoyez un message de sécurité TTT et précisez, tenez-vous au large avarie de Gouvernail.

Le message TTT est le premier degré dans l'échelle des incidents en mer.

Il est capté à terre par la station de surveillance radio conquée à la pointe du Finistère.

Le capitaine envoie tout de suite des mécanos à inspecter le fameux Gouvernail.

Et quand ils arrivent à l'arrière du pétrolier, il découvre une mare d'huile.

Putain, c'est le distributeur hydraulique du Gouvernail.

Il y a une fuite.

Les mécanos tentent une réparation et soudain une soupape explose.

Un Gésert d'huile.

Et à partir de ce moment-là, l'énorme Gouvernail de Sandy Tonnet hors service.

Il est comme la queue d'un poisson fou.

L'Amoco Cadiz ne peut plus se diriger et dans une mer démonter.

C'est une sale nouvelle.

À 11h20, le capitaine Bardari envoie un nouveau message.

Amoco Cadiz au conquet.

Amoco Cadiz au conquet.

A Vary de Gouvernail, demandons l'assistance de remorqueurs.

Navire en pleine charge.

Je répète, navire en pleine charge.

Le conquet décide alors de dérouter un remorqueur allemand, le Pacifique,

qui se trouve à ce moment-là à environ 25 km de l'Amoco Cadiz.

Il met une heure pour arriver sur zone.

Et là, comme toujours, il utilise un fusil pour lancer une amare au pétrolier.

Ça y est, le pétrolier est accroché.

Et maintenant, il faut tirer, tirer vers le large, tirer vers l'ouest,

l'éloigner des côtes à tout prix, dans une mer démonter avec des vents à 100 kmh.

La bataille dure des heures, mais à 16h18 exactement, la mare se rond.

Et à partir de ce moment-là, l'Amoco Cadiz redevient une coquille de noix

livrée à elle-même au large de la Bretagne.

Une coquille qui, poussée par les vents, par les vagues, par les courants,

dérive inexorablement vers la côte du Léon.

L'antis des marins depuis des siècles, les cailloux de la côte du Léon.

...

Le capitaine Bardari tente de jeter l'encre, l'encre n'accroche pas.

Le remorqueur essaye plusieurs fois de lui larguer une nouvelle amare

et à 20h16, ouf, ça marche.

Le pacifique tire, tire, tire, rien à faire.

L'Amoco continue de dériver vers les cailloux.

À 21h04, un premier rocher entaille la coque du pétrolier,

comme une boîte de concert.

Et le pacifique tire, tire et tire toujours.

À 21h43, deuxième coup de scalpel dans la coque.

Les cuves de pétrole sont maintenant percées.

Le mazout commence à s'échapper.

Et à 20h12, le câble qui relie le pétrolier au remorqueur,

casse à nouveau, il n'y a plus rien à espérer.

Et l'Amoco-Cadis va s'échouer sur les rochers,

le nez face à la bretale.

À environ 2 km de la côte.

Et sous l'effet des vagues, il se déchire.

Il se coupe en deux.

L'arrière s'enfonce.

Le pétrole commence à s'écouler.

Le début d'un cauchemar.

Alfonso Arzel est le maire de Ploudalmézot.

Et donc le maire de Porçal,

la station balnéaire qui se trouve juste en face de l'Amoco-Cadis.

Il est déjà au Plumar, son adjoint le prévient.

Alphonse, le conquet m'a appelé.

Un pétrolier s'est échoué à 1 000 d'ici.

Les culs sont éventrés, il y a 220 000 tonnes de brut à l'intérieur.

Ça nous arrive dessus.

Le pétrolier, je le vois de chez moi.

Bon sang.

Ça recommence.

Ça va être la catastrophe, Alphonse.

Et là, ni une ni deux, Alphonse Arzel saute dans ses bottes.

Il grimpe dans sa voiture.

Et il fonce jusqu'à la dune qui domine la baie.

Et il la perçoit dans la nuit.

Il le voit très bien au loin grâce au projecteur du remorqueur.

Il sent l'odeur aussi.

Tout de suite, épouvantable.

Et il aperçoit les deux hélicoptères superfrelons de la marine

qui ont commencé à élitreiller.

Les deux hélicoptères, c'est-à-dire les deux hélicoptères,

deux hélicoptères superfrelons de la marine

qui ont commencé à élitreiller un par un les 43 marins du navire.

Au lever du jour, les journalistes racontent en direct.

Nous sommes à quelques cent mètres de la moco-cadise.

Et le spectacle est vraiment très impressionnant, je vous assure.

On entend des bruits sinistres qui se dégagent du bateau par les vagues.

Vous voyez ma main.

Si je plonge ma main davantage,

il n'en ressort du pétrole.

Je crois qu'il y a 30, 40, 50 centimètres.

Je ne sais pas exactement combien il peut y avoir de pétrole ici.

Au GT, on montre des goélands morts,

englués de pétrole noir.

Les journalistes les tiennent par le bout des ailes

et les brandissent devant la caméra.

Et le goéland devient l'amplem de cette catastrophe.

Et puis arrivent les politiques.

Michel Dornano est à la fois ministre de la Culture et de l'Environnement.

Étonnant.

Il vient raconter des blagues aux journalistes.

Nous utiliserons notamment des barrages.

Ces barrages ne permettent pas d'arrêter le pétrole, mais de le dévier.

Mais nous utiliserons des absorbants.

C'est-à-dire un produit qui est fabriqué en France spécialement pour ça.

Et qui permet d'agglomérer le pétrole.

Et puis ensuite de le ramasser.

Autrement dit, on va appliquer le plan Paul Marmer.

Une frégate de la marine vient projeter les fameux absorbants

et dérouler de gros boudins rouges.

Des risoires.

Alfonso Arzel, le maire de Poudalmézo et Furax.

Faudrait de quoi pomper, filtrer, stocker.

Mais avec quoi ?

Comment ?

Les services de l'équipement n'ont pas le début de la queue

d'un matériel adapté.

Alors quand le lendemain, le premier ministre Raymond Barre

vient faire l'état des lieux, il en prend pour son grade.

Monsieur, ceux qui m'intéressent, ce sont les marins.

Ce sont les pêcheurs.

Vous n'avez rien fait.

Toutes les mesures, toutes les mesures ont été prises.

Voyons, messieurs, je suis venu ici étudier sur place

les problèmes qui se posaient.

Vous dire que les indemnisations seront accordées

et ces indemnisations seront justes.

À un moment, de petits rigolos réussissent même

à couvrir la tête de Barre avec un drapeau breton.

Un élément de contexte tout de même

pour expliquer cette excitation politique.

On est pile entre les deux tours des législatives de 1978.

Raymond Barre joue sa peau à la fin de la semaine.

Il va la sauver, je vous le dis tout de suite.

Plus qu'il ne sauvera les côtes Bretonnes de l'enfer.

L'odeur de ma lutte devient de plus en plus forte

et dans les rues on patole dans le pétrole

répandu par le pompage effectué au bord de la mer.

Le goémon, le poisson, les oiseaux, le rivage,

tout est mort, sale, détruit.

Le mazout est partout.

Un retraitémadique après la pluie d'hier,

la pelouse devant sa maison était irrisée

par le pétrole déposé par les embruns.

Un cultivateur a trouvé du mazout sur ses choufleurs.

Tous les jours, on découvre de nouveaux méfaits

de cette marée noire.

Alors, après le plan Paul-Mar-Mer,

on déclenche le plan Paul-Mar-Terre.

Mais les moyens sont Rikiki, 15 camions de vidage,

10 pompes, 30 camions citaires,

ne gros porteurs et 250 militaires,

mais sans aucun matériel.

Ils débarquent avec leur bite et leur couteau.

Quatre jours après la catastrophe,

les plans Paul-Mar-Terre, Mer et Saint-Esprit

n'ont pu avaler que mille tonnes de mazout.

Dans les cus de la moco-cadise,

il y en avait 200 fois plus.

Et le pire est avenu.

Au 7e jour, tempête.

Au 9e jour, grande marée.

Et au bout de dix jours, il faut être lucide.

On n'arrivera pas à pomper le pétrole.

Il faut se résoudre à le voir déferler

sur tout le nord de la Bretagne.

300 km de côte, du goulet de Brest,

jusqu'à la baie de Saint-Brieue.

Un ruban de pétrole d'un bout à l'autre,

les cuves de la moco-cadise sont vides.

Et maintenant,

il n'y a plus qu'à nettoyer.

Les paysans du coin s'y collent les premiers.

Ils déboulent avec leurs tracteurs

et leurs répandeurs apurins.

Et c'est pas fait pour ça, mais ça marche du tonnerre.

Et puis l'État se réveille

et envoie 2 000 soldats.

Et puis les gens, les Bretons,

une armée de six régions,

avec leurs bottes, leurs pelles, leurs sauts, leurs poubelles,

ils frontent, ils grattent le pétrole avec leurs mains

et il faut recommencer à chaque marée.

C'est pas avec des produits, des detergents et tout,

qu'ils vont abîmer le fond,

qu'ils vont abîmer les plantons, les algues et tout.

Maintenant, il n'y a plus qu'à subir les conséquences.

Mais dans 10 ans d'ici, les rochers,

il n'y aura pas de vernis dessus,

il n'y aura plus d'algues,

il n'y aura plus de plantons,

donc automatiquement il n'y aura plus de poissons,

parce que le poisson, lui,

il va pas rester dans le coin, c'est pas possible.

Les oiseaux, j'ai pas vu un oiseau sur la mer.

12 jours après la catastrophe, le 28 mars,

15 000 bretons en colère défilent à Brest

devant la sous-préfecture maritime.

Bien décidé à faire payer le pollueur.

La mairie de Brest fait alors appel à un avocat,

il a déjà défendu la ville après les marais noirs de 1976.

Et mettre uglot dit aux élus,

si vous voulez vraiment obtenir

réparation de la société Amoco,

c'est devant la justice américaine

qu'il faut porter plainte.

Avec une échéance,

l'été 1978,

faire revenir les touristes,

coûte que coûte,

et donc pendant quatre mois,

sa pompe, sa gratte,

bénévoles et militaires, côte à côte.

Et le 3 août,

le président Giscard Destin

vient constater que c'est fini.

Il descend sur la plage,

il sert des mains pleines de mazout

et il promet que l'État va demander

des comptes à Amoco.

Mais les élus du coin

ont décidé d'agir par eux-mêmes.

Ils ont créé deux comités

de coordination et de vigilance.

L'un pour le Finistère,

l'autre pour les côtes du Nord,

qui deviendra plus tard les côtes d'armor.

Et tout le monde se retrouve

en Assemblée générale le 31 août.

Qui est pour le dépôt d'une plainte

contre Amoco en New York ?

Tous les bras se lèvent.

L'Assemblée générale vote donc

pour un dépôt de plainte

aux États-Unis.

Les communes du littoral Breton

vont donc attaquer Amoco Corporation,

et ce peut dire que le combat

est disproportionné.

En 1978,

le chiffre d'affaires d'Amoco

pèse un quart du budget de la France.

Il faut être gonflé

pour s'attaquer à un géant

comme Amoco.

Maître Uglot a trouvé un cabinet d'avocats

à New York.

6 mois après la catastrophe,

une plainte est déposée à Chicago

où se trouve le siège social d'Amoco.

Un juge de la Cour fédérale

de Chicago est saisi.

Frank Magar, c'est lui,

tout seul, qui va décider.

Les avocats engagés par les Bretons

mènent une perquisition

dans les locaux du pétrolier américain.

Ils repartent avec des millions

et des millions de documents

de quoi remplir des entrepôts

entiers.

Ils se mettent à les séplucher

un par un, un travail de dingue.

Et un soir,

tard, l'un des juristes

tombe sur une pépite.

C'était un de nos collaborateurs

qui a trouvé,

on est plus chaud,

un même randonne critique

où l'Amoco a admis

dans un même randonne interne

qui savait bien qu'il y avait un problème

avec le gouvernement et de ce navire

et qu'ils ont décidé

en connaissance de cause

de laisser le navire partir en mer

et le réparer après.

Et donc ils ont pris le risque

de laisser partir l'Amoco Cadiz.

Énorme découverte.

Amoco savait.

Amoco a joué avec le feu.

Amoco a préféré laisser partir

le pétrolier vers Rotterdam

plutôt que de réparer le gouvernail

avant de partir.

Pour des raisons bassement matérielles,

envoyer l'Amoco Cadiz au garage

aurait coûté 28 000 $ par jour

d'immobilisation.

Le moteur américain a préféré faire

des économies.

Et c'est la Bretagne qui en a payé le prix.

Évidemment, dans le même temps,

Amoco envoie ses avocats

en Bretagne.

Ils débarquent à 50. Ils soulèvent les galets.

Ils sont de le sable.

Ils se font présenter le registre des hôtels

pour mesurer le manque à gagner.

Ils épluchent WF

et le Telegram de Brest pour exhumer

les déclarations des élus.

Avec une idée derrière la tête,

les défenseurs de l'Amoco Cadiz

n'ont pas pu se retrouver

à payer la note.

Les défenseurs des compagnies américaines

développent une contre-attaque inattendue.

Ils invoquent une mauvaise surveillance

des côtes,

un défaut d'assistance au pétrolier

en difficulté, l'improvisation du plan

Paul-Mar. Ils demandent en conséquence

que les victimes de l'Amoco Cadiz

partagent la responsabilité de la marée

Noire. Un peu comme si après une guerre,

l'agresseur refusait de payer les dommages

et de s'être mal défendu.

Alors, le remorqueur et les sauveteurs

ont-ils commis des fautes ?

Comme pour un crime,

on organise une reconstitution

un jour de tempête, pile à l'endroit

où l'Amoco Cadiz est parti en sucette

avec un bateau de la même taille

et un remorqueur du même type

qui commence, comme en mars 1978,

par tirer,

tirer, tirer jusqu'à rompre la marre.

Conclusion, le naufrage

de l'Amoco Cadiz était inéluctable.

Il n'est pas dû au lacune

des opérations de sauvetage.

Il est dû à la Panne de Gouvernail.

Point.

L'enquête dure 3 ans.

Et le 3 mai 1982

s'ouvre à Chicago le procès

de la catastrophe.

40 élus de Bretagne, de tout bord politique,

de droite, de gauche, peu importe,

ont fait le déplacement.

En tout cas, au début, parce que

ça va être long. 2 ans.

Ce procès dure 2 ans.

Pendant 2 longues années,

le juge McGarr

auditionne les responsables d'Amoco.

Les pilotes du remorqueur,

les juristes français.

Et le 19 avril 1984,

il rend sa décision.

Oui, Amoco avait

connaissance du défaut de construction

du Gouvernail.

Amoco est donc responsable.

Il ne reste plus qu'à fixer le montant

des compensations.

Le maiseau Alphonse Arzel exulte.

Comment vous considérez ce jugement

de la Cour fédérale de Chicago ?

Eh bien, je peux répondre

que ce fut pour nous hier

un événement exceptionnel

que d'avoir ce résultat.

C'est au-delà de nos espérances.

Alors combien ?

Combien Amoco va-t-il verser

aux communes sinistrées de Bretagne ?

C'est au breton de présenter

l'addition. Il faut mettre un coût

en dollars en face de chaque dépense,

de chaque destruction,

de chaque manque à gagner.

C'est un travail titanesque.

Les communes ressortent

les factures de nettoyage.

Les marins pêcheurs, les ostriculteurs,

les récolteurs de Goaimont fournissent

leur bilan. On essaye d'évaluer

le préjudice écologique.

Le CNRS, par exemple, compte les big ornaux.

90% de la faune marine

a disparu depuis la marée noire.

Et pour évaluer le manque à gagner,

on se met à compter les baguettes

de pain vendues par les boulangeries.

La preuve que les touristes ont

déserté. Et puis ensuite,

on fait tourner la calculette

et on arrive à 693 millions

de francs.

Un peu plus de 100 millions d'euros.

Et maintenant, nouveau procès.

Pour définir le montant de l'indemnisation.

Il s'ouvra Chicago le 15 avril

1986, 8 ans

après le drame. Et à nouveau,

Alfonso Arzel et 40 élus Bretons

font le déplacement.

Et chaque petit maire Breton est appelé

à la barre pour défendre sa cause.

Quand on était à Chicago

là-bas, on allait

10 jours avant, au moins

15.

Et puis on attendait qu'on soit cités.

On ne nous disait pas la veille.

On nous disait le bata.

Mettez-vous à la place de ces élus Bretons

venus parfois de tout petit village

et qui se retrouvent à la barre

d'un tribunal américain. Ils ont été

coachés, bien sûr, autant que faire

ce peu. Mais peut-on se préparer

à affronter le redoutable

Frank Cicero, l'avocat

d'Amoco.

Etiez-vous là, sur la côte, le soir

de la catastrophe ?

Non ? Alors

où étiez-vous ?

Arène.

Votre honneur, encore un témoignage

par Whedire. Je vous demande

de l'écarté.

Au maire de Saint-Paul-de-Léon,

Frank Cicero tente une photo.

Connaissez-vous ce lieu, monsieur ?

Bah oui. C'est Carigou ?

Non.

C'est Boulénoux.

Bah non, c'est Carigou. Je connais ma commune

quand même. Votre honneur,

cette localisation est erronée.

Vous le jetez, ça demande.

Après des mois d'audition,

le juge Magard rend son jugement

le 11 janvier 1998.

10 ans après

le drame. Et pour les Bretons,

c'est la douche froide.

Les Bretons sont déçus. Mais quand même.

Une compagnie américaine

vient d'être jugée responsable

d'une marée noire et vient d'être

condamnée à ouvrir sa bourse.

Pas assez, peut-être.

Mais elle a été condamnée.

Et c'est une première.

Alors, est-ce qu'il faut faire appel ?

Les Bretons n'ont pas le temps

de se poser la question.

Mais les Bretons,

ils n'ont pas le temps

de se poser la question.

Car Amoco fait appel.

Il y aura donc un nouveau procès.

Le procès en appel

s'ouvre le 12 juin 1991.

Il va durer plus de 6 mois.

Et le 24 janvier 1992,

14 ans après la marée noire,

la Cour fédérale d'appel de Chicago

rend une décision définitive.

C'est la victoire à Chicago

du petit asteris

face au super géant du pétrole américain.

14 ans de procédure

pour aboutir à beaucoup plus qu'un lot de consolation.

Au total, 1,3 milliard,

soit 400 millions de plus qu'en première instance.

Alfonso Arzel, sénateur maire de Poudalmézo.

Il y a deux choses qui me font

beaucoup de joie ce soir.

C'est donc le résultat, alors qu'on s'attendait pas.

Et puis, c'est quand même

la solidarité, la bonne entendre

qui a régné pendant si longtemps

qui a été payante.

Il y a de la rosé-sa comme il faut

quand le jugement sera définitif.

Deux semaines plus tard, c'est définitif.

L'État et les collectivités locales

se répartissent le milliard-trois.

226 millions

vont en Bretagne,

le reste dans les caisses de l'État

qui reversent lui-même 100 millions

au Breton pour couvrir les frais de procédure.

Et puis,

vous savez comment ça se termine en général

chez les irréductibles gaulois.

Par un banquet,

un grand banquet qui a lieu

le 22 février 1992

à Port Salle.

Et pour une fois, on laisse chanter les bardes.

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L’affaire de l’Amoco Cadiz, du nom de ce pétrolier américain qui le 16 mars 1978 s’échoua à 2 km des côtes du Finistère et laissa échapper la totalité de sa cargaison de pétrole brut, soit 220 000 tonnes. Les Bretons, appuyés par 2000 soldats, se lancent alors dans une démarche désespérée : nettoyer les plages et les rochers à la main.