Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: [BONUS] - La malédiction du pull-over rouge. Episode 3

Europe 1 Europe 1 9/28/23 - 31m - PDF Transcript

Carrefour, si je vous dis, eSport CFC 24.

Ben allez, parti entre potes forcément.

Il y a faute là !

Et si je vous dis que c'est le moins Carrefour,

et que pour fêter ça, le jeu eSport CFC 24,

sur PS5, PS4 ou Xbox One série X,

est au prix exceptionnel de 60 euros 37 pour sa sortie nationale.

Vuuuut ! Oh là là ce but !

Et c'est jusqu'au 9 octobre dans vos hypermarchés Carrefour.

Carrefour.

On a tous droit au meilleur.

Dans la limite des stocks disponibles,

je détaille un magasin participant sur Carrefour.fr

Europain.

Christopher Delat.

Dans les épisodes précédents,

le 3 juin 1974,

Marie Dolores Rambla, 8 ans,

est enlevée dans une cité de Marseille.

Son petit frère Jean-Baptiste, 6 ans et demi,

est le seul témoin de l'enlèvement.

Le monsieur arrivait avec une voiture,

il m'appelait avec ma soeur,

après il a dit que je cherchais le chien.

Il avait perdu son chien ?

Oui.

Après il a dit que je passe par là-bas,

et ma soeur est le reste de là.

Et alors tu es parti chercher le chien ?

Oui.

Et ta soeur est restée avec le monsieur ?

Oui.

Et quand tu revenus, le monsieur n'était plus là,

et ta grande soeur non plus ?

Non.

Le surlore de main,

le corps de sa petite soeur est retrouvé

l'ardée de coups de couteau.

Dans la foulée,

Christian Ranucci est arrêté,

il avoue,

puis se rétracte.

En mai 1976,

Christian Ranucci est condamné à mort

et guillotiné le 28 juillet 1976 à l'aube.

Deux ans plus tard, en 1978,

sort le livre de Gilles Perrault,

le Pulover Rouge,

un livre truffé de contre-vérité

qui fait de Christian Ranucci

un martyre du combat pour l'abolition de la peine de mort.

Les ramblins se lancent alors

dans un long combat perdu d'avance

pour ne pas se faire voler leur histoire douloureuse.

Enfant puis adolescent,

le petit Jean-Baptiste grandi de travers,

coincé entre la culpabilité

d'avoir assisté à l'enlèvement de sa soeur,

et une société française

qui, au prétexte d'abolir la peine de mort,

veut réécrire l'histoire

du drame de sa vie.

Un samedi matin de février 2005,

à Marseille,

Patricia, qui depuis quelque temps

partage la vie de Jean-Baptiste,

va dans le cabanon,

au fond de son jardin.

Et quand elle entre,

elle sente une odeur de charogne.

Mais qu'est-ce que c'est ces odeurs ?

Tout ça vient ?

Elle bouge des cartons,

et elle tombe sur un grand sac de sport.

Elle le reconnaît, ce sac,

c'est les affaires de nos mes amis.

Elle touche surtout pas.

D'accord ?

Il y a des produits d'angérol à l'intérieur.

Tu ne t'en occupes pas.

Sauf que là, il pue.

Alors elle l'ouvre.

Il y a un cadavre à l'intérieur.

Un cadavre de femme.

La Pégine Marseille débarque dans le cabanon,

et dans la foulée, le légiste.

Évidemment,

il y a de la ville, à Dodane,

qui fait les asticous.

Il n'est pas d'hier, ce cadavre.

Des asticous, et des insectes macrophages,

des insectes mangeurs de chers humaines.

Dites, docteur,

vous pourriez essayer de sortir le cadavre du sac ?

Je vais essayer,

mais ça ne va pas être facile.

Elle est pliée en trois, la gosesse.

Ça y est.

Et au premier abord, qu'est-ce que vous diriez, docteur ?

Au premier abord,

des traces de strangulation.

Là, c'est bien clair.

Et je crois bien qu'on a

une fracture de l'oxioïde.

Oui.

Dites, madame, madame,

vous savez qui a mis ce sac, là ?

Oui.

C'est mon compagnon.

Jean-Baptiste, Jean-Baptiste

Remblat.

D'accord.

Vous pouvez l'appeler

et lui demander de venir,

mais sans éveiller ses soupçons, bien sûr.

Vous pouvez faire ça.

Oui.

Oui, je vais le faire.

Allô ?

Jean-Baptiste.

C'est Patricia, là, pareil.

Dites, tu pourrais venir

à la maison ?

Oui, il y a une fuite d'eau.

Faudrait faire quelque chose.

D'accord.

Je t'attends.

Quand Jean-Baptiste Remblat arrive,

les flèches de la Pégil attendent devant la maison.

M. Remblat ?

M. Remblat,

vous êtes en état d'arrestation.

Vous n'avez pas l'air surpris.

Non ?

Non, je suis pas du tout surpris.

C'est moi qui l'ai tué.

Je vais...

Je fais tout, vous expliquez.

La victime s'appelait Corinne Biden.

Avec son mari Christian,

elle tenait ce petit restaurant itinérant

sur les plateaux de cinéma

dans lequel Jean-Baptiste était employé.

Elle était portée disparue

depuis 7 mois.

...

Jean-Baptiste Remblat

est immédiatement emmené

au siège de la crime de Marseille.

Et le voilà face à un policier.

Bien, M. Remblat,

je vous signifie

votre placement en garde à vue

à la demande du procureur de la République

pour une durée

de 24 heures

reconductible.

À ce moment-là,

un de ses collègues entre dans le bureau

et il se penche à son oreille.

T'es au courant de qui, ces soins ?

Remblat.

Ça te dit rien, Remblat ?

C'est le frère de la petite Marie Dolores

qui a été assassinée en 74 par Anouti.

C'est fou cette histoire.

Maintenant, c'est lui l'assassin.

Voilà.

Tout le monde est au parfum.

Bien, M. Remblat,

qu'est-ce que vous pouvez

me dire d'abord

sur les faits

pour lesquels vous êtes incriminés,

à savoir le meurtre de Mme Beidel.

D'abord, est-ce que

vous reconnaissez des faits

comme vous en avez manifesté l'intention

lors de votre interpellation ?

Oui.

Oui, j'ai reconné les faits.

Et je vais tout vous raconter.

Jusqu'à il y a 7 mois,

je ne sais plus exactement la date,

mes relations avec mes employeurs

Corine et Christian

étaient très bonnes

sur les tournages.

On vivait comme une petite famille.

J'ai fait mon dernier contrat

chez eux

à novembre de l'année dernière.

Et puis on s'est quittés

d'un désaccord

et sur le montagne

de ma rémunération.

Et puis aussi parce que j'ai été

déclaré que

quand ça a les arrangé.

Ça, c'est le contexte

M. Ramblin.

Est-ce qu'on peut passer au fait ?

Oui, mais c'était

important que je recitue le contexte.

Un matin

Corine est arrivée.

Je lui ai servi

un café

et on a discuté

de mon avenir au sein de la société.

Et je lui ai demandé

d'intervenir

auprès de son mari

pour qu'il me déclare

officiellement.

Et

elle m'a fait des remarques

et je les ai très mal prises.

J'ai roussé le temps pour essayer

de l'impressionner

et après

je l'ai pris entre mes mains

et j'ai serré

très fort.

C'était moi

mais dans ma tête

c'était plus moi.

J'étais en transe.

Son graine a

frappé lourdement le carrelage

et là

j'ai paniqué.

Elle bougeait plus

elle parlait plus

je savais plus

si elle était vivante

ou si elle était morte.

Et puis j'avais trop peur

je pensais

à mes parents

à ma sœur

à tous les gens que j'aime

et puis

ou mal que j'allais leur faire

avec la connerie

que je venais de faire.

Je comprends pas

ce qu'il m'a pris

et c'est là que

j'ai pris la décision

de me débarrasser du corps.

Il raconte qu'il a commencé par mettre le cadavre

de Corinne dans sa baignoire

qu'il l'a arrosé des sens et qu'il y a mis le feu.

Il y avait de grosses flammes

mais le corps n'a pas brûlé.

Je l'ai gardé

deux ou trois jours à la maison

et je savais plus quoi faire.

Alors je l'ai mis

deux ou trois sacs poubelles

et après je l'ai

replié dans le sac de sport

et puis j'ai décidé de le mettre

dans le jardin de la maison

de ma femme

en attendant de décider

ce que je vais en faire

définitivement.

Pourquoi est-ce que vous avez transporté le corps

de Maïdl Corinne au domicile

de votre ex-femme, monsieur

ce qui inévitablement

allait conduire à votre arrestation

alors qu'il était plus facile pour vous

de le transporter dans un lieu isolé ?

Je sais pas pourquoi, je sais pas

je me l'explique pas

peut-être que quelque part

j'espérais que quelqu'un le trouve

et que quelqu'un me trouve

Mais comment votre ex-femme

ne s'est pas rendu compte de l'odeur

que c'était un animal mort

et puis l'odeur, vous savez

elle était pas si présente que ça

le sac était neuf

et bien fermé

En vérité

pendant les 7 mois qui ont suivi

la disparition de Corinne Maïdl

les policiers se sont intéressés

deux fois à Jean-Baptiste Rambl

deux fois ils l'ont convoqué

deux fois ils l'ont interrogé

et deux fois ils l'ont relâché

parce que c'était

le petit Rambla

et aussi parce qu'il n'était pas certain

qu'il était arrivé quelque chose à Corinne

elle avait envoyé un sms

à son fils pour lui dire qu'elle partait

taillis bizarre

Jean-Baptiste Rambla reconnaît que c'est lui

qui a écrit ce sms

juste après le meurtre

Et ensuite, M. Rambla

une fois que vous avez mis le sac

dans le cabanon

vous avez continué à travailler

pour M. Chalanson, le compagnon

de M. Maïdl

Oui, oui, j'ai continué

à servir sur les tournages

comme si de rien n'était

il a fait mieux que ça

et plus fourbe que ça

il est devenu le confident

de Christian Chalanson

il est allé manger régulièrement chez lui

il est devenu son ami

et plusieurs fois il lui a demandé

et l'enquête

Jean-Baptiste Rambla

est jugé en octobre

2008 pour le meurtre

de Corinne Maïdl

et son père est là

bien sûr

dans ce palais de justice

où il y a 30 ans

il a vu condamner Ranuchi

pour l'assassinat de sa petite fille

il sait le père

les traumatismes que son fils a vécu

le pulau vert rouge

les brimades à l'école

mais il ne comprend pas

il passe le procès

la tête entre les mains

et aux correspondants de repas

Roger Ardoin il dit

Ranuchi

il m'a pris mes deux chambres

il m'a pris mes deux chambres

à ce procès

il y en a un autre

qui voudrait comprendre

Adrien, le fils de Corinne

pourquoi est-ce qu'il a tué sa mère

dès le début du procès

Jean-Baptiste ne lui laisse pas

beaucoup d'illusion

depuis que j'ai l'âge de six ans

je n'ai plus d'avenir

et je suis

transparent

et là il s'assoit

et il décide de ne plus rien dire

rien

à la fin

l'avocat général fait preuve

d'une certaine mensuelle étude

au regard de son histoire personnelle

je vous demande

de condamner Jean-Baptiste Remblin

à une peine de

18 années

de réclusion criminelle

et il emporte la conviction

des jurés qui lui accordent des

circonstances s'atténuantes

et le condamne effectivement

à 18 ans de prison

et le père Remblin

reçoit à nouveau, comme il y a 30 ans

des lettres anonymes

maintenant que ton fils

a commis un meurtre

tu dois être bien content

que la peine de mort soit abolie

décidément

rien ne sera jamais épargné

à cet homme

en prison, plusieurs fois

les psy proposent à Jean-Baptiste

de parler

ils ont compris qu'il y avait quelque chose

de très complexe dans ce garçon

peut-être un traumatisme initial

lié à la mort de sa soeur

et pourquoi pas un sentiment de culpabilité

lourd, trop lourd

j'ai rien à vous dire

rien de tout

ce que j'avais à dire, je l'étais chati

j'ai pris 18 ans

je fais ma peine basta

je vais vous poser une question, une seule

si vous me donnez la réponse

je vous dis ce que vous voulez

pourquoi il a pris ma soeur

pourquoi il m'a pas pris moi

il a eu tort de ne pas tenter une thérapie

il a eu vraiment tort

son père est mort

Pierre Ramblas est à le 10 septembre 2013

à l'âge de 88 ans

il part avec tous ses malheurs

en juillet 2014

après 10 années passées derrière les barreaux

Jean-Baptiste Ramblas fait une demande

de libération conditionnelle

il a exécuté plus de la moitié de sa peine

il a eu un bon comportement

en détention conditionnelle

accepté

il sort de prison en février 2015

il a 48 ans

et comme il est interdit de ses jours à marseille

il va s'installer à Toulouse

et il entame

une formation de plombiers chauffazistes

un CAP

d'où en plus tard il passe son examen

bien Mr Ramblas

j'ai la joie de vous annoncer

que vous avez été reçus

à votre CAP

Mr Ramblas

et bonne nouvelle

vous avez une promesse d'embauche

félicitation

il commence son nouveau boulot

mais il finit par se fâcher

avec son patron

il s'enferme chez lui

et puis un jour il va acheter de la cocaïne

je ne vous l'ai pas dit

mais il en consommait aussi avant

avant la prison

et puis il va sur internet

il s'achète un taser

vous savez cette arme qui envoie des décharges électriques

un matin de juillet 2017

il glisse un cutter

dans sa poche

et il sort

il se rend dans le quartier Arnaud Bernard

il s'assoit sur un banc

bon

et là il lève la tête

et sur un balcon

au premier étage

il voit une jeune femme noire

en train de téléphoner

il se lève

il pénètre dans son immeuble

il monte à l'étage par l'escalier

et il va sonner à la porte de cette femme

qu'il ne connaît pas

qu'il n'a jamais vu

et lui ou

et là

la jeune femme

est retrouvée morte

six jours plus tard

elle a été frappée

et égorgée

avec un cutter

elle s'appelait Cynthia Lounimbu

elle avait 21 ans

le cadavre de Cynthia

est découvert six jours plus tard

le 27 juillet

Cynthia, une jeune femme de 21 ans

était retrouvée égorgée dans son appartement

du quartier Arnaud Bernard

à Toulouse

la police vient d'interpeller un suspect de 49 ans

l'homme n'est pas un inconnu

des chroniques judiciaires

il s'agit de Jean-Baptiste Rambla

qui avait assisté en 1974

au kidnapping de sa sœur Marie Dolores

huit ans

dans l'affaire du pullover rouge

l'affaire du pullover rouge

décidément

et donc le voilà, nouveau en garde à vue

Monsieur Rambla, je vous informe

que vous avez le droit

de faire des déclarations

de répondre aux questions qui vous sont posées

ou de vous taire

je vais imposer dans vos questions

bien

est-ce que le prénom de Cynthia

vous dit quelque chose

ah non

je connais pas de Cynthia

avez-vous eu un rapport sexuel

avec une jeune femme d'origine africaine

le jour des faits

ah non

je suis jamais sorti avec une blague

le policier sera alors une photo

qu'il pose sur la table

je vous informe monsieur que cette personne

de son vivant

s'appelait Cynthia Lonembou

et notre enquête

a permis de déterminer

qu'elle a été tuée le 21 juillet 2017

entre 12h et 19h

ça ne vous évoque toujours rien

non

je la connais pas

je sais pas où elle habite

je vois pas pourquoi j'aurais commis un meurtre

il faut un mobile pour commettre un meurtre

bien

on va avancer un peu

je vais vous montrer

un extrait d'une vidéo

prise par les caméras de la ville de Toulouse

regardez

regardez

est-ce que vous vous reconnaissez

c'est quelqu'un qui peut me ressembler

mais ce jour-là

je tournais dans le quartier

vous avez été en contact

avec Cynthia le 21 juillet

nous pouvons même vous dire

que vous étiez à l'intérieur

de son appartement

ah bon

je voudrais bien savoir comment

moi je la connais pas cette fille

je vois pas comment j'aurais pu aller chez elle

votre ADN monsieur Rambla

ça vous parle

des prélèvements ont été effectués

à l'intérieur du domicile

et votre ADN a été mis en évidence

sur la poignée extérieure

de la salle de bain

sur le paumeau de la douche

et sur le sang prélevé sur la poignée

de la porte d'entrée

ainsi que sous les ongles

de la victime

regardez bien monsieur Rambla

voici une photo de la scène de crime

regardez

vous voulez savoir comment elle est décédée

dans quelle souffrance

je suis victime d'une machination

mes gens baptistes Rambla

a bien compris qu'avec son ADN

dans l'appartement

il allait pas pouvoir tourner longtemps

autour du peau

alors il craque

il avoue

pourquoi il ne s'expliquera jamais

là dessus

c'est le comment

je suis monté

j'ai frappé

je savais pas si c'était chez elle

elle a ouvert

et là je sais pas

j'ai basculé

je l'ai poussé et elle est tombée

je l'ai frappé

elle a perdu connaissance

mais moi à ce moment là je la vois pas

enfin

je veux dire je la vois pas elle

je les vois tous

je les vois

tous

qui tous

monsieur Rambla

tous

et après

il lui tranche la gorge

avec un cutter

et il la décapite pratiquement

au point que sa tête ne tient

plus que sur quelques centimètres

mais qu'est-ce qui a pu provoquer chez vous

une telle rage monsieur Rambla

je sais pas

vous aviez à l'intention de la tuer

en arrivant chez elle

j'ai pas d'explication

alors

dans le cadre de l'enquête

on se tourne vers les experts psychiatres

pour tenter de comprendre

le premier

se demande s'il n'est pas passé à l'acte

pour en subir les conséquences judiciaires

pour souffrir

et le second

dit qu'il se dégage derrière l'homme

de 54 ans

un petit garçon

l'ablée sur d'un petit enfant

et à un moment donné dans l'entretien

Jean-Baptiste lui dit

s'il faut

s'il faut en arriver là

pour se faire entendre

alors

le procès de Jean-Baptiste Rambla

s'ouvre le 14 décembre 2020

à Toulouse

il est là

en recroquevillée sur son banque

il a l'allure d'un pénitant

il a reconnu l'effet

il sait qu'il est recidiviste

il sait donc qu'il va

en ressortir avec perpète

ou au minima 30 ans

mais va-t-il enfin

marquer ce qui s'est passé

dans sa tête

à ce moment-là

le président

commence par exposer

les frais

et là

un cri déchirant fiche tout le monde

c'est la maman de Cynthia

mais qu'est-ce que tu vas faire ma fille

pourquoi tout l'a tué

tu moi moi

tu moi moi

des policiers évacuent

la salle d'audience

et elle continue de hurler sa douleur

dans la salle des papers dus

suspension d'audience

à la reprise

le président décide d'interroger

l'accuser et il parle

plutôt à l'aise

je me suis jamais senti à ma place

dans ma vie

j'ai toujours eu ce sentiment là

l'impression que je me la sais vite

j'ai eu quelque chose

des rêves d'enfant

j'en ai jamais eu

j'ai eu mon cauchemar

sur votre personnalité

monsieur Ramblin

vous avez envie de nous dire quelque chose

oui

vous savez moi monsieur

je suis le frère de la victime

mais dans l'esprit

déjà

mon témoignage

il nous sente celui qui a tué ma sœur

et ça

ça me range

ce livre

le pulver rouge

ça a fait l'effet d'une bombe

moi tout à coup je suis devenu le coupable

mon témoignage était essentiel

parce que j'étais le seul témoin

de l'enlèvement

mais on m'a pas protégé

on m'a dit

pas ça autre chose

mais c'était pas facile

quand c'est dans votre chair

le livre de Gilles le Pérot

Jean vomissait

et pendant 6 mois

j'ai eu des piqûres tous les jours

et puis en grandissant

on vous dit

comment ça se fait

que tu l'as pas reconnu

ils ont voulu en faire

une erreur judiciaire

mais l'erreur judiciaire

il n'y en avait pas

si le livre il était pas sorti

nous

on aurait pu faire notre chemin

le chemin de notre deuil

ça aurait duré

2 ans

ça a duré 40 ans

il est pathétique

il ne parle que de lui

lui lui lui

pour la victime de sa bougerie

pas un mot

il en revient toujours à lui-même

à sa propre histoire

est-ce que vous pourriez nous dire

ce qui se passe M.Rambla

pendant les 30 minutes

avant le début

des coups

et de l'égorgement

il n'y a rien qui me revient M.

moi pour moi j'ai fait une transfert

j'étais dans un autre monde

je peux pas vous dire autre chose

moi, à ce moment-là

je pense que je duge

Gilles le Pérot

ce que j'ai rêvé de faire toute ma vie

mais je le fais toujours là

mais pourquoi est-ce que vous n'êtes pas allés

tuer Gilles le Pérot

j'ai envisagé une confrontation

avec Gilles le Pérot à la sortie

de ma peine de prison

j'avais fantasmé de le tuer

j'en ai souvent rêvé

mais du rêve à la réalité

il y a un monde

arrive le dernier jour du procès

le réquisitoire de l'avocat général

qui réclame perpète

et puis l'appelédoirie de son avocat

M.Rambla, levez-vous je vous prie

vous souhaitez dire un dernier mot

oui

ce que j'ai vécu

c'est difficile à expliquer

moi

elle me manque

et j'ai toujours ressenti une culpabilité

mais monsieur m'a dit que j'étais un gosse

Marie Dolores elle m'accompagne toujours

qui dans cette salle

dans son portefeuille

la photo de la tombe

d'un être cher, qui ?

et bien moi j'ai la photo de la tombe de ma sœur

de mon portefeuille

c'est pas normal

mais

je sais ça sert à rien

alors

jugez-moi

en votre âme et conscience

et puis

je voulais dire que je suis

désolé

si j'ai pu toucher

la sensibilité de monsieur et madame

Lumimbu

mais sachez

que Cynthia est tenage

maintenant

et elle veille sur votre famille

mais quelle maladresse

quelle manque d'opatie pour cet homme et cette femme

dont la fille a été égorgée

par lui

il dit ça comme si il était extérieur au drame

il dit ça comme un curé

il est condamné à perpétuité

avec 22 ans de sûreté

la peine maximum

il ne bouge pas

pas un signe, pas une émotion

il se tourne vers son avocat

je pense qu'on va faire appel

j'aurais tellement aimé raconter ma vie

un amitié

et il a fait appel

il sera donc rejugé par une cour d'acide

en droit donc à ce jour

il est présumé inocent

L'amour et la vie

aide-moi

à tenter

l'amour et la vie

amitié

amitié

amitié

amitié

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Jean-Baptiste Rambla est le frère de Marie-Dolorès tuée en 1974 par Christian Ranucci. 30 ans plus tard à Marseille, il tue sa patronne Corinne Beidl et il est condamné à 18 ans de réclusion criminelle. 2 ans après sa sortie de prison, il tue Cintia Lunimbu choisie au hasard à Toulouse. Il est incapable d’expliquer pourquoi.