Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: [BONUS] - Joël Deprez, brûlé vif !

Europe 1 Europe 1 9/16/23 - 32m - PDF Transcript

Non et c'est pas toi Clara, c'est juste que j'ai du mal à m'engager !

Non, je comprends, moi aussi j'ai préféré une CAT Bizac disponible sans apport

et surtout sans engagement à partir de 199€ par mois.

Allez, bisous !

On de l'être à compte, Christophe Andelat.

Voici un crime commis par un groupe, un groupe de 4. Un groupe de 4 liés au point qu'on aura

beaucoup de mal à départager les responsabilités. Il s'agit de l'assassinat en janvier 2000

à Irani dans le Val d'Oise, de Joël Dépré. C'est une histoire très douloureuse parce que ce

que ces 4 là ont fait subir à cet homme jusqu'à le brûler, vif, est absolument terrible.

J'ai écrit cette histoire avec Thomas Houdoir, réalisation Céline Lebrasse.

C'est une histoire qui commence comme tant d'autres. Un samedi de février 2000, le 5 février,

à Irani dans le Val d'Oise, pas très loin de Sergi Pontoise. Un groupe de chasseurs est sur

le chemin du retour. La nuit est en train de tomber, il ne faut pas traîner. Mais le

chien manifestement a d'autres plans. Bien donc là ! Mais qu'est-ce que tu fais ? Le

chien vient de sauter le tanu et il entraîne le groupe de chasseurs vers le bois juste derrière.

Et il s'arrête au bord d'un trou, pas très profond. Au merde, il y a un corps humain calciné au fond du trou.

Quand les flics de la péjite verser y arrivent sur place, il fait nuit noir. Il découvre le

cadavre calciné à la lumière de leur tord. Un homme, un homme qui s'assalle et frappe tout de suite,

tient dans la main une branche. La main est brûlée, mais pas la branche. Et mieux, sur la branche,

il y a un petit bourgeon qui est en train d'éclore. Bizarre. À part ça, l'homme porte une alliance et à

l'entour, on trouve des chiffons qui sont peut-être ses vêtements. Et une basquette qui a échappé au

flamme. Et puis au fond du trou, quand on enlève le cadavre, les policiers découvrent un téléphone

portable brûlé et une montre. T'as vu ? Elle est arrêtée sur deux heures et qu'à. Et puis quand

ils font les poches du cadavre, c'est une liste de courses ça, non ? Les cives assouplissants à la

pêche. Les analyses montreront que le cadavre a été incendié avec de l'essence, de l'essence de

voitures, mais pas de bidon sur place. Le cadavre est confié au légiste de l'hôpital de Garche.

Bien. Alors il s'agit d'un sujet de sexe masculin de race blanche, non circonci, mesurant environ

un mètre 80, pesant ressemblablement autour de 70 kg avant sa carbonisation. Pas de signe

particulier, des cheveux châtins moyens et court. Et quel âge docteur ? Je dirais entre 25 et

35 ans environ. Il était vivant ou mort quand il a brûlé ? Il était vivant. Il y a de la suite

dans ses poumons. Et la mort romantaquant, une dizaine de jours selon toute résemblance,

le corps ne présente aucune trace de violence ou de coups.

Le premier réflexe des policiers est de se plonger dans la liste des disparitions

inquiétantes dans le Val-d'Oase, disons de mi-janvier à fin janvier. Tu me dis qu'une habitante de

Franc-Conville est venue signaler que son mari avait abandonné le domicile conjugale le 23 janvier ?

Ça colle ça. Il s'appelle comment ton gars ? Écoute, elle s'appelle Nathalie Dépré et donc son

mari s'appelle Joël Dépré. Quand elle est venue signaler sa disparition, elle a dit qu'elle ne l'avait

pas vu depuis trois jours. Côté gabarit, côté âge, ça colle. Ce Joël Dépré qui a disparu à 39

ans, il est déménageur, le couple vit dans un HLM de Franc-Conville et ils ont cinq enfants et on

s'aperçoit que sa femme n'est pas la seule à s'être inquiété. Un frère aussi est allé s'inquiéter

de sa disparition à la police et puis des voisins aussi, notamment un, monsieur Thomas.

Moi ce qui m'a inquiété, c'est que j'ai croisé à des gamins de Joël et Nathalie. Il m'a dit

que si on regarde par un, papa il est parti sans son permis de conduire et il m'a montré le permis.

Là je me suis dit que c'était pas du tout genre de Joël de ne pas avoir pris son permis sur lui.

Il est déménageur. Donc à ce stade, on n'est pas sûr à 100% que le mort et Joël Dépré mais tout colle.

C'est quand les policiers qu'on parle, la dentition du cadavre,

à une radio saisissie le dentiste du déménageur, que les policiers ont la certitude qu'il s'agit

bien de Joël Dépré. Une molère supérieure très dégradée ne laisse absolument aucun doute.

Et donc le 8 février, trois jours après la découverte du corps carbonisé,

les policiers débarquent au domicile du coupe Dépré. C'est elle Nathalie qui leur ouvre la porte,

en robe de chambre. Bonjour madame, on est de la police. On peut entrer ? Oui bien sûr.

Il lui montre la basquette retrouvée près du cadavre et l'alliance. Vous reconnaissez ces objets madame ?

Oui c'est la basquette de Joël et ça c'est son alliance ? Vous avez vous trouvé ça ?

Votre Marie madame est décédée ? Non. Oh non. Mon Dieu.

Une chose intrigue les policiers. Il y a un monde fou dans cet appartement. Des enfants partout et

beaucoup plus que cinq. Et aussi un couple d'adultes. Ce sont des amis. Ils sont là avec leurs enfants et

ils mettent depuis que Joël est parti. Les policiers relèvent l'identité de ces amis.

Ils s'appellent Stéphane et Sandrine Esrae. Et les enfants en plus sont donc leurs enfants.

Détois madame Dépré. Est-ce que vous pensez que votre Marie a pu se suicider ? Étonnante question.

Parce que dans cette affaire, le suicide est une hypothèse très faible arne.

Parce que certes, Joël Dépré a pu s'arroser lui-même des sens et mettre ensuite le feu.

Mais on n'a pas retrouvé le pideau. Cela dit, écoutons la réponse de la dame.

Non. Non, il aurait pas pu faire ça. On se l'a dit depuis quelques temps. Il avait beaucoup changé.

Je sais pas. Vous dites changé. Mais changé comment ? Il buvait beaucoup. Et quand il avait bu,

il frappait. Il frappait les enfants aussi ? Non. Les enfants ont insulté. Mais il ne les frappait pas.

Donc, on texte des tensions dans le couple.

Les policiers cherchent à reconstituer l'emploi du temps de Joël Dépré.

La veille, il a amené sa voiture au contrôle technique avec l'un de ses fils.

Ensuite, il a aidé un voisin à déplacer en matelas. Il est rentré à 21h30. Le lendemain matin,

il est parti au travail à 6 heures. La copine, Sandrinéry, était là. Et elle précise…

Mais il était dans sa tenue des ménageurs. Et je me souviens, il s'est flotté.

Mais à propos, où est sa voiture ? Sa Renault 18. Elle est sans doute garée sur le parking

de son entreprise de déménagement. Les policiers vont voir. Ils tournent sur la patronne.

Ah ben, il n'est pas venu le 21 janvier. Le 21, il avait pris un congé. Pour…

Il m'a dit une affaire personnelle. Moi, je ne sais pas quoi exactement. En creusant,

les policiers découvrent qu'il avait un rendez-vous à sa banque ce matin-là. Mais,

d'après le banquier, il n'est pas venu. Mais vous savez pourquoi il voulait vous voir,

monsieur Dépré ? Ah oui, oui. Oui, il voulait me voir pour ouvrir un compte à son nom propre.

Parce qu'avec sa femme, il avait jusqu'à la compte commun. Et lui, il voulait un compte à son nom.

Signe supplémentaire que s'abardait dans le couple. Joel préparait manifestement son départ.

Ensuite, les policiers se lancent dans une enquête assez classique dite de voisinage.

Et ils découvrent que les Déprés ont beaucoup d'amis dans l'immeuble. En fait,

leurs voisins sont des amis. Et eux, n'écrivent Joel comme un type adorable.

Oh ben, ils ramenaient toujours des petits cadeaux à Nathalie, des fleurs et…

Et aux enfants aussi, ils leur ramenaient des cadeaux. Oh ben, c'était quelqu'un de gentil, Joel.

Tiens. Tiens, ça n'est pas exactement ce qu'a dit sa femme. Là-dessus, les policiers comprennent

que le couple arrive des problèmes d'argent. Elle ne travaillait plus et lui, un temps a perdu

son emploi dans un supermarché. Il a passé deux mois au chômage, deux enfants de plus sonner à

ce moment-là. Il a alors réussi à se recasser comme des ménageurs juste avant la naissance d'un enfant de plus.

Nathalie avait alors 29 ans. Elle a sombré dans la dépression. Elle n'arrivait plus à s'occuper

des gosses. C'était une fédulogie il y a vant. Mais là, elle ne faisait plus le ménage. Les

cafards ont commencé à infester l'appartement. Et là, elle a fait une tentative de suicide,

en avalant des médoques.

Joel, ça, ça l'a détruit. Il s'est senti responsable, je pense. Et à partir de là,

comme il a eu peur qu'elle recommence, il a commencé à dire où il y a tout. Tout ce qu'elle

demandait. Il voulait satisfaire ses désirs. C'est moins de désirs. C'est lui qui faisait les

courses. C'est lui qui s'occupait des gosses. Elle, elle avait complètement émissionné.

Décidément, l'histoire racontée par les voisins amis n'est pas la même que celle de sa femme. Et

c'est pas fille. D'autres voisins racontent que Nathalie appelait son mari du con, du matin au soir. Et

une voisine encore décrit la scène suivante. Joel est en train de réparer une fenêtre. D'un coup,

la fenêtre se décroche, elle va lui tomber dessus, il la rattrape in extremis, et elle,

« Mais dommage que tu ne l'aies pas prise dessus. Au moins, tu serais mort tout de suite. »

Elle l'a dit ça, sa femme. Là-dessus, le médecin légiste envoie les résultats des analyses

effectuées sur les prélèvements réalisés pendant l'autopsie. Et très intéressant,

on a retrouvé dans son sang du lexomil. Le lexomil, c'est un anxiolytique. Retour de l'hypothèse

d'un suicide. Il n'allait vraiment pas bien. Mais on bute toujours sur le fait qu'on n'a pas retrouvé

le piton d'essence. Dans la foulée, les flics mettent enfin la main sur sa voiture,

sa Renault 18. Il la trouve garée sur un parking dépiné sur scène à deux kilomètres de sa

boîte de déménagement. Je vous rappelle qu'il n'est pas allé le jour de sa disparition.

La R18 est fouillée, bien sûr. Et dans le coffre, on trouve une paire de rangers qui sont

les chaussures qui l'utilisent pour son boulot. Plus une bouteille de white spirit. Mais c'est

bien de l'essence de voiture qui a été utilisée pour mettre le feu au cadavre. Mais surtout à l'avant,

côté conducteur et côté passager, sur le tapis de sol. Les experts trouvent des traces de terre.

Et cette terre est la même que celle retrouvée sous la basquette de Joël. Et ça, ça dessine

un autre scénario que le suicide. Ça veut dire que deux personnes, qui sont présents quand

Joël est brûlé vive, montent dans cette voiture après et viennent la garer là.

Alors vous allez peut-être me dire que la terre était là depuis longtemps. Et peut-être que c'est

lui-même Joël qui l'a mise d'un coup côté conducteur et d'un coup côté passager. Mais

non. Parce que le copain qui a aidé à déménager le matelas la veille est absolument formel.

Oh il n'y avait pas de terre sur le tapis. Ah non, non, sur un. La voiture était impeccable comme

toujours. Comme juste avant, Joël était allé faire son contrôle technique. Peut-être qu'il en a

profité pour passer l'aspirateur. Donc à ce stade, l'hypothèse la plus probable est que la terre

était déposée là. Parce qu'il l'en tuait.

À propos, puisque cette voiture a passé le contrôle technique, le mécanicien a dû noter

le kilométrage exact. Ça peut être intéressant de comparer avec le kilométrage de la voiture

qu'on vient de retrouver. Le paplard du contrôle technique indique 173.368 km. Tu peux

regarder combien elle a de... de kilomètres au compteur cette voiture ? Attends, je regarde.

173.427 km. Ça fait une différence de 59 km. Alors est-ce que ça colle ?

Du contrôle technique à chez lui, 7 km4. Ensuite on sait que Joël aide à déménager le matelas

de son voisin avec sa voiture. À les retours, ça fait 3 km8. Ensuite de chez lui, à cette forêt,

des ranni où on le retrouve mort, eh ben ça fait 22 km. Et enfin de la forêt des ranni à ce

parking dépiné sur scène où on vient de retrouver sa voiture. Il y a 25 km9. Vous faites

l'addition. 59 km100 à 100 mètres près, ça colle. Que conclure de ça ? Eh bien que Joël n'a

rien fait d'autre ce soir-là que de déménager ce matelas. Et ensuite aller mourir dans cette forêt.

Il a été assassiné. Oubliez définitivement l'idée d'un suicide.

Il y a quand même des gens auquel il faut qu'on s'intéresse à un moment dans cette histoire.

Ces amis-là, ce couple d'amis qui fichent chez Nathalie avec deux enfants. Les Esri. Qu'est-ce

qu'ils fichent là ? Nathalie a dit au policier qu'ils étaient venus lui donner un coup de main

après la disparition de Joël. C'est faux. Enfin c'est faux, les voisins disent qu'ils étaient là

bien avant. À la base, Stéphanesri est un copain de Joël. Ils ont bossé ensemble dans une société

de quartiernage. D'après ce qu'apprennent les policiers, Stéphanesri était en pleine séparation.

Et Joël lui avait proposé de s'installer chez eux en échange de menus travaux. C'est-à-dire à un coup

de peinture dans la cuisine et changer la tapisserie de la salle à manger. La suite. La suite vous

l'imaginez, elle était jouée d'avance. Il n'a pas fait que retapisser la salle à manger,

le Stéphane. Pauvre Joël. Dès qu'il a eu le dos tourné, son copain est devenu l'amant de Nathalie.

Tous les voisins sont au courant. « Ah ben ça oui ! Un jour elle m'a dit, Stéphane,

c'est l'amant parfait. Je lui ai demandé pourquoi. Elle m'a dit, on baisse toute la journée.

« Ah ! Ok ! Mais pour le coup ça, femme à lui, Sandrine, qu'est-ce qu'elle fait là avec

ces deux marmots ? Elle tient la chandelle ? Eh ben non. Elle est là pour éviter que Joël ait des

soupçons. Comme elle était au bord de se faire expulser de son appartement, elle a accepté. Et

elle a débarqué avec son nouveau mec, William, William le guillon. Il y avait un monde fou dans

cet appartement, dans ce F5. Cinq adultes et sept enfants. Drôle de situation. Cinq adultes et sept

enfants dans le même appartement. » L'insuite n'est pas drôle du tout. Du tout. Les voisins

encore eux racontent que Joël était devenu l'esclave de la bande. « Oh c'est lui qui

raquait pour tout le monde ? Il payait tout et puis il fermait sa gueule. » Mais il y a bien

pire que ça. Au fil des jours, les deux mâles dominants, Stéphane, la Mande madame et William,

le compagnon de Sandrine Esri, ont fait de Joël leur tête de Turc. Une fois pour rigoler,

ils lui ont mis du détergent dans son café. Et une autre fois, ils l'ont réveillé pour qu'ils

fassent la vaisselle en pleine nuit. Et enfin, on découvre que quatre jours avant de disparaître,

Joël a trouvé sa femme et Stéphane Esri au plus marre. Et à poil. Les voisins racontent qu'après,

ils l'ont vu en larmes. C'est évidemment ça la clé du meurtre. C'est pour ça qu'il veut ouvrir

un compte en banque à son nom. Il n'en peut plus de se faire perner. Il n'en peut plus de nourrir

tous ces picaciettes. Et eux, eux, ils ont senti le vent tourné. Il serait peut-être temps de placer

tout ce petit monde. En garde à vue. Patience ! On n'est pas dans un épisode de maigrés,

ou dans les cinq dernières minutes. C'est plus la police à papa. Les flics de la Pégie se

sont fait envoyer les phadètes du quartier. C'est à dire le relevé détaillé et géolocalisé de

leurs téléphones portables respectifs. Stéphane Esri a toujours prétendu que le soir du crime,

il était au lit. Ah bon ? Alors pourquoi est-ce que cette nuit là ? Il appelle trois fois Nathalie

entre 1h43 et 2h6 du matin, alors qu'elle est censée être couchée à côté de lui. Et pourquoi

le dernier appel qu'il a passé est-il passé à deux pas du bois d'Iranie, où on a retrouvé le

cadavre, sachant que la montre de Joël est figée par le feu à deux heures et quart du matin ? Stéphane

Esri a menti. Et Nathalie, Nathalie des prêts, était au courant de son mensonge.

Et d'ailleurs, où sont-ils passés ces deux-là ? Au moment où les policiers de la Pégie veulent les

interpeller, ils ont disparu. Ah ben, je l'ai sécroisé dans la casse d'Escalier,

en plein milieu de la nuit. Ils étaient en train de déménager. Elle m'a dit qu'elle partait

parce qu'elle ne supportait plus de se sentir harcelée. On va voir ? On les retrouve, rassurez-vous.

Ils sont arrêtés dans la région de Nantes. Et le même jour, Sandrine Esri et William Leguillon

sont interpellés à Hollney sous bois. Tous les quatre sont placés en garde à vue. Et c'est Sandrine Esri

qui craque la première. Je vais vous dire ce que je sais sur la mort de Joël. C'est Stéphane et William Leguillon qui l'ont tué.

Et dans la foulée, les trois autres sont bien obligés de se mettre à table. Alors voilà ce qui s'est

passé. Le moment en clé, c'est bien quand Joël découvre que Stéphane est à poil avec sa femme dans son

plumard. À partir de ce moment-là, il devient gênant. Et là, William, le nouveau mec de

Sandrine Esri, a une idée. On a camé toutes ses affaires sur le payation, puis c'est tout. Mais assez vite,

il est question de l'éliminer. Le 20 janvier, Stéphane Esri pile une dizaine de cachets de

l'exomile, que Nathalie mélange à l'assiette de bœuf en sauce qu'elle sert à son mari. Après le repas, tourner

général, églou, églou, églou, et il y a aussi des pétards qui tournent. Mais à minuit, il est encore conscient et ça

on le sait parce qu'il a décroché quand une amie a appelé. Mais juste après, il s'endort sur le canapé.

Stéphane Esri va chercher la voiture. Il le descende inconscient par l'ascenseur. William, le guillon, se met au volant et

Stéphane Esri prend sa propre voiture. Vers deux heures du matin, il s'arrête dans une station service de l'autoroute

à 15. Et là, ils achètent 4 litres d'essence. Ils arrivent dans le bois, ils se gardent, ils tirent

Joel toujours inconscient jusqu'au trou. Et c'est Stéphane Esri qui répond l'essence. Et c'est aussi lui qui

craque la lumètre. Enfin, lui dit que c'est l'autre. Mais l'autre dit que c'est lui. Il y aura des balles

là-dessus jusqu'au bout. C'est essentiel parce que, factuellement, c'est celui qui met le feu, qui commet le meurtre.

Et ensuite, ils vont garer tous les deux la R18 à épiner et ils rentrent à la maison où les deux

femmes les attendent en regardant la télé. Et tout ce petit monde boit le café.

Stéphane Esri et William le guillon sont mis en examen pour assassinats. Nathalie Dépré est pour

complicité d'assassinats. Et Sandine Esri pour non-assistance à personne en danger. Et tous les quatre filants en prison.

Dans les mois qui suivent évidemment, les uns et les autres vont tenter de se défoncer à commencer par

Nathalie, la femme de Joëlle. Quand Joëlle l'a su pour moi et Stéphane, il l'a menacé, tué les gosses,

et après de se suicider. Et moi, je voulais les protéger. Stéphane Esri, lui, cherche à

accabler son ex, Sandrine. C'est comme un meule qui m'a fourni l'exo-mil. Ce dont l'instruction ne trouvera

jamais la preuve. Reste à départager les deux bonhommes, c'est-à-dire les deux qui sont sur place,

William le Guillon et Stéphane Esri. On est d'accord que cette histoire est une logique de groupe,

mais dans un groupe qui a toujours un leader. Alors qui est le leader de cet assassinat ? William

le Guillon dit qu'il est passé à l'acte parce que Nathalie lui a dit que Joëlle était violent

avec elle. Stéphane Esri dit que Joëlle était infivable depuis qu'il avait découvert sa liaison

avec Nathalie. Il dit que c'est elle, que c'est elle Nathalie, qu'il l'a remonté, que l'idée n'est pas de lui.

Une reconstitution est organisée dans l'appartement. Quand Nathalie des Prêts arrive, elle est huée

par les gens de l'immeuble. Il lui crache dessus. La scène est rejouée, pas à pas, ce qui n'est

pas évident. Il n'y en a pas un qui raconte la même chose que ce qu'il a dit précédemment.

Ça ne va pas être simple au procès.

Le procès s'ouvre le 21 octobre 2002 devant la cour d'assises du Valdoise à Pontoise. Il est

présidé au passage par un juge assez célèbre, Jean-Michel Ayat qui est aujourd'hui premier

président de la Cour d'appel de Paris. Entre temps, les deux couples ont explosé en vol. Nathalie

des Prêts et Stéphane Esri ne s'échangent pas à un regard et les deux autres non plus.

Stéphane Esri a décidé pour tenter de sauver sa peau de charger William le Guillon.

Il faut bien reconnaître qu'à chaque fois, William le Guillon ne se défend pas si mal. Il

fait des réponses précises. Bref, on le croit. On le croit plus que Stéphane Esri. Car c'est

l'enjeu de ce procès, déterminé qui a été le leader de ce crime abominable. Ils l'ont brûlé,

vif, je vous rappelle. Et la pression qui se dégage des audiences, c'est que Stéphane Esri n'est pas

franc du collier. Le deuxième jour du procès, le Président s'empare de la déposition de

Nathalie des Prêts pendant sa garde à vue. Madame des Prêts, maintenez-vous, comme vous l'avez

dit sur procès verbal, que la mort de Joël a été un soulagement pour vous. Elle était déjà

très blème. Elle se décompose. Oui, oui, j'ai voulu la mort de mon mari. Oui, j'ai donné le signal

pour l'exécuter. Oui. Le témoignage de l'un des experts psychiatres, le docteur Dubret, est très

intéressant. Je dirais qu'ils ont tous les quatre, et c'est sans doute ça qu'ils les réunis, qu'ils

rassemblent une forme d'immaturité. Et je pense que cette immaturité a été le terreau de la dynamique

mortifère du groupe. Au moment de plaider, l'avocat général est très sévère. Je vous demande de

condamner Stéphane Esri à la réclusion criminelle à perpétuité. William Leguillon et Nathalie des

Prêts a au moins 30 années de réclusion criminelle. Et sans l'innèserie dont on veut bien comprendre

qu'elle a eu un rôle plus effacé dans le crime, à une peine de 12 ans de réclusion criminelle.

Les jurés délibèrent deux heures seulement. Et le verdict est assez proche. Stéphane Esri

prend perpète. Nathalie et William Leguillon prennent 30 ans, avec une peine de sûreté de 15 ans,

et Sandrine Esri s'en sort avec 8 ans. Stéphane Esri, William Leguillon et Nathalie des Prêts font

appel. Et donc on rejuge tout le monde, en février 2004, devant la cour d'assises de Versailles. Les

jurés n'ont pas su les départager. Et finalement, ils condamnent Leguillon, Nathalie des Prêts et

Stéphane Esri à la même peine de 30 ans chacun. Et Sandrine Esri prend à nouveau 8 ans.

Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org

Machine-generated transcript that may contain inaccuracies.

En février 2000, la Police Judiciaire de Versailles enquête sur la mort de Joël Deprez, 39 ans, dont le corps est retrouvé calciné dans un bois du Val-d'Oise, et ce, 15 jours après que sa femme ait signalé sa disparition...