Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: [BONUS] - Histoires de légiste : Batte mobile / Bonne année, bonne santé !
Europe 1 10/25/23 - 27m - PDF Transcript
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On de l'âtre à compte.
Christopher Delatt.
Je vous raconte une histoire de médecin légiste
que je tire du livre du docteur Michel Sapané, médecin légiste à Poitiers,
autre chronique d'un médecin légiste chez Poquette.
Il y a question d'un simplez qui, dans son village,
fait la chasse aux mobilettes à coups de battes de baseball.
Et il en a en meurt.
Qui l'a tué ?
C'est le médecin légiste qui va permettre de résoudre l'énigme.
Je l'ai écrit avec Nicolas Loupien,
la réalisation et de Céline Lebrace.
Européen, Christopher Delatt.
Robert est le simplez du village.
Il ne supporte pas le bruit des mobilettes.
Ça lui frille les oreilles.
Surtout le soir quand les jeunes s'amusent à lancer leurs engins pétaradans
en haut de la côte sur la départementale,
qui sert de rue principale au village.
Et lui, il habite pile au milieu.
Alors il a décidé de les chasser.
Il se poste devant sa maison, un peu en retrait.
On ne peut pas le voir, il n'y a pas de lampadaire.
Et quand le bruit est presque à sa hauteur,
il bondit avec une batte de baseball à la main,
et il la balance de toutes ses forces dans le vide.
Hein ?
Raté.
Et il entend la mobilette qui va s'essouffler dans la remontée.
Et il lui arrive aussi de faire ça en plein jour.
Et les mômes, sur leurs engins, ça les amuse évidemment.
Ça pimentent leurs jeux.
À l'approche de chez lui, ils se couchent sur le guidon
et ils font juste un petit écart.
Ça suffit.
Le pauvre Robert avec son manche en bois est bien trop l'empoureux.
Surtout qu'il opère rarement à jeu.
Et la précision du geste d'un mec bourré est en squelée.
En général, quand il abat son arme,
les petits gars sont déjà loin.
Et Gognar, il entend leur rire.
Plusieurs fois, les gens du village sont venus lui dire.
« Mais c'est pas bien, Saint-Grobert,
ce que tu fais.
Faut pas faire ça.
Mais ils sont fous.
Ils continuent.
Un jour, il en aura un.
Je l'aurai.
Je l'aurai.
Et puis, un soir de novembre,
un voisin découvre le pauvre Robert,
couché dans le fossé et inconscient.
Il appelle les pompiers.
C'est bon.
C'est bon, il respire encore.
On l'évacue vers l'hôpital.
Allez, on le met sur le branchard.
Une, deux, trois.
Le diagnostic tombe à l'arrivée aux urgences.
Comme un profond et tension très faible.
Il faut le transporteur le rocher au chute-poitier.
Mais le temps de préparer l'ambulance
et le pauvre Robert décèdent.
Et donc, c'est finalement, dans un fourgon mortuaire,
qu'il arrive au C.H.U.
direction les frigos de la morgue,
le parquet a ordonné une autopsie.
C'est le patron,
le docteur Michel Sapané, qui s'y colle.
Quand il entre dans la salle d'autopsie,
les gendarmes chargées de l'enquête sont déjà là.
Et oui, ça vous l'ignorez peut-être,
mais les enquêteurs, qu'ils soient policiers ou gendarmes,
assistent toujours à l'autopsie.
Il y en a qui se mettent du coton dans le nez
avec une goutte de menthe pour l'odeur.
Et d'autres, surtout au début,
qui tournent de l'œil au milieu du démontage.
Mais ils n'ont pas le choix.
Ils doivent rester jusqu'au bout, c'est le métier.
Ce qu'il faut faire, c'est de briffer le légiste.
Mon docteur,
on a un individu qui faisait la chasse au mot bilette
devant chez lui.
C'est un homme un peu diminué intellectuellement.
Et donc on est sur deux hypothèses,
soit il a été percuté par une voiture,
soit un gars au mot bilette lui a réglé son compte.
Nous, on penche plutôt pour la dernière hypothèse.
A vous de nous dire.
Les gendarmes lui remettent le certificat de décès rédigé par les urgences,
vraisemblablement un traumatisme crânien
et une hémorragie méningée.
Bon, très bien.
Vous l'amenez au scanner, courantier.
Le corps revient du scanner dans son grand sac plastique.
Verdict, pas de fracture, aucune.
Et pas non plus d'hémorragie cérébrale.
C'est étonnant, ça.
Mais une grande quantité de liquide autour des intestins.
Le corps est des balets de son sac.
Il est posé sur la table d'autopsie,
il est déshabillé.
Le docteur s'appanait le balet du regard
centimètre par centimètre.
Rien.
Pas des mathomes.
Pas de traces de cou.
Juste un petit frottement sur le front.
Et un autre un peu plus marqué sous le sternum.
Une trace de frottement d'environ 8 cm
avec un départ très net à gauche
avant de filer vers la droite.
Ça ressemble pas du tout à un choc avec une voiture.
Et pas non plus à un passage à table.
Et après ma foi,
le docteur s'appanait et se lance
d'une manière assez classique.
Il pratique une grande incision au scalpel
du pubis jusqu'au menton.
Et il a à peine ouvert l'apparoi abdominal
qu'un flot de sang jaillé.
Au moins un litre et demi d'hémoglobine
aromatisé d'alcool.
Mais oui, le docteur s'appanait du genre
qui regarde et qui sent.
Et bien maintenant, on sait de quoi il est mort
le pauvre copère.
C'est une émoragerie abdominal, hein.
Colossal.
Il y a deux organes
qui provoquent ce genre d'émorager.
Le foie et la rate.
À cause de la trace de frottement
sous le sternum,
sa panée pense tout de suite
à un éclatement du foie.
Et pour vérifier,
il faut commencer par vider l'abdomen
de tout son sang.
Mais là, il faut être patient, hein.
Parce qu'avant,
il y avait des succeuses, comme on dit,
avec un tuyau de gros diamètre.
Elles s'étaient quand même
d'avaler 5 litres de sang en 30 secondes.
Mais maintenant, les chirurgiens,
ceux qui s'occupent des vivants,
les ont fait remplacer par des petites machines
avec de tout petits tuyaux
qui se bougent tout le temps avec les cailloux.
Ça prend trois plombes.
Sa panée leur tendrait bien le coup.
Mais c'est comme ça.
Quand le pompage est terminé,
le docteur pratique un grand lavage
à l'eau claire.
Et puis, il se penche sur le foie
intacte,
mauvaise pioche.
Alors, c'est la rate, peut-être.
Il glisse ses mains sous les intestins.
Il les soulève, il regarde.
La rate est entière.
Masse alors.
Et pourtant, ce type a saigné.
Il va donc falloir inspecter
tous les vaisseaux sanguins,
tous ceux qui irriguent les organes du corps.
Il doit y avoir une plaie, quelque part,
ou une rupture.
Bon ben,
il va falloir que je pratique
un grand ligament
Roupéto amidalien.
Ça, je vous le dis tout de suite.
Roupéto amidalien,
ce n'est pas une expression
qui sort d'un manuel de médecine légale.
C'est une expression personnelle
du docteur Saint-Pané.
Très imagémé, efficace.
Il s'agit de tout retirer
d'un bloc, tout le mou,
pour les organes connecter les uns aux autres.
Des roupettes, donc du sexe,
jusqu'aux amidales.
Et surtout, sans sectionner les vaisseaux,
qui relient les organes.
Sinon, impossible de trouver la fuite.
Alors, il commence par découper les côtes,
ou ses cateurs.
Et puis, il part de la langue,
il la crochette, il la fait ressortir
sous le menton.
Et ensuite, il part derrière les offages,
il tire, doucement.
Et tout l'intérieur du cou se décolle.
Et ensuite, il soulève
les organes de la poitrine,
le cœur, les poumons.
Vous me donnez un coup de main ?
Tenez-moi ça.
Il a des assistants, heureusement,
parce que c'est lourd tout ça.
Il sectionne le diaphragme,
il passe derrière les reins.
Et là, il faut faire attention aux intestins,
parce qu'ils n'ont qu'une seule idée
de s'échapper façon poule.
Il ne faut pas traîner, c'est vraiment lourd.
Il glisse ses mains jusqu'au dernier
vertèbre lombaire.
Il décolle la vessie,
puis l'anus.
Et là, un petit coup de scalpel.
Et ça y est, tout le bloc est libre.
Il le dépose sur un brancard,
sur sa face ventrale.
Le docteur Sapané
ouvre ensuite la boîte crânienne.
Il en sort le cerveau.
Indaine.
Pas de trauma crânien.
Bon.
Et bien maintenant,
il va se concentrer sur son tas de vissaires.
Les carottides du cou
sont intactes.
La partie thoracique
de la horde aussi.
Il ouvre l'arthère,
et il ouvre la porte.
Il ouvre l'arthère,
il la remonte.
Trouve rien, hein.
Il n'y a pas de plaies artérielles.
Et donc il repart du haut,
et cette fois, il suit le réseau
des veines.
Jusqu'à la veine cave.
Et il avance.
Et là, il arrive aux veines suscépatiques
qui viennent du foie.
Et puis, la veine pancreatique.
Stop.
Stop, j'ai trouvé.
La veine pancreatique est totalement déchirée.
Et le pancréa coupé en deux.
Bon ben maintenant,
je sais de quoi il est mort, votre gars.
Déchirure du pancréa.
Ça colle avec la trace relevée sur le plexus.
Il a fallu y aller, hein.
Il a fallu un choc
d'une très grande violence.
À votre avis,
est-ce que ça collerait avec un
un guidon de mobilette ?
Ouais.
Ouais, c'est fort possible.
Dans la foulée,
les gendarmes lancent une opération
de contrôle de tous les deux roues
du village.
Ça ne donne rien.
Et puis, dans les environs,
ils apprennent qu'un jeune
a fait réparer le guidon,
le guidon fossé de son cyclot.
Alors, ils vont le voir.
Ben, un soir, je traversais le bourre
avec mon scout.
Et puis, j'ai horté quelque chose
avec le côté droit de mon guidon.
Il faisait complètement noir, quoi.
J'ai pas vu ce que c'était.
Ça m'a déstabilisé.
Je suis parti en zigzag, comme ça, sur la route.
J'ai bien fallu y aller, hein.
Heureusement, j'avais aussi à me rattraper.
Le quelque chose qu'il a horté,
c'était Robert.
Il était plus bourré que d'habitude.
Quand il est sorti de son recoin,
il a trop avancé sur la route.
Il n'a pas eu le temps de lever sa batte.
Il s'est envoyé au fossé.
C'était un accident.
Et le procureur peut refermer le dossier.
Grâce au docteur Sapané.
Voici une histoire de médecin légiste
que je tire du livre du docteur
Michel Sapané,
légiste à Poitiers.
Autre chronique d'un médecin légiste, chez Poquette.
Voici l'histoire d'un meurtre
commis un soir de réveillon
pour pas grand chose.
Je l'ai écrite avec Nicolas Loupien,
et de Céline Lebrass.
C'est un 1er janvier.
Et je rentre dans ses jours au ski.
Et j'avoue qu'après les fêtes,
disséquer un cadavre putréfié,
un vieux macabé pourri,
alors qu'on digère à peine le foie gras et les huîtres,
ça peut vous gâcher la reprise.
Mais, coup de chance,
mon 1er cadavre de l'année
est en parfait état de conservation.
Il arrive tout droit de l'hôpital,
d'abord celui de la Rochelle,
puis le CHU de Poitiers.
C'est un homme de 44 ans,
athlétique.
Il a été roué de coup, dans la rue,
la nuit du réveillon.
Par qui ? On ne sait pas.
Je commence par regarder son dossier médical.
À son arrivée aux urgences de la Rochelle,
il avait une fracture à la tombe droite, ok ?
Une importante contusion cérébrale,
une pneumoence effalice,
c'est-à-dire de l'air dans la boîte crânienne,
et une hémorragie en arrière des deux orbites.
Et enfin, un neudemne,
compriment le cerveau.
Ah bah dis-donc, il a pris cher, hein ?
Le jour même, il a été transféré
au CHU de Poitiers, ok ?
Ils ont tenté de faire baisser
la pression intra-crânienne
en faisant un petit forage
dans l'os du crâne,
et en passant une sonde, d'accord ?
Il est mort deux jours plus tard.
Et donc le procureur de Charente Maritime
me demande de déterminer
les causes de la mort.
Vous les pros, vous devez sans cesse optimiser.
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Naturellement,
je commence par un examen externe.
Il a une grosse plaie au cuir chevelu,
à l'arrière de la tête.
Et la lèvre supérieure écladée
est une incisive qui est partie.
Vous avez vu, là ?
Sur le nez et sur la joue.
On voit, c'est clairement la marque d'une semelle.
Une semelle de chaussure.
Et enfin, l'œil droit
est fermé par une énorme équipose.
C'est un carnage.
Mais tout ça n'entraîne pas forcément la mort.
Et donc, je commence à ouvrir.
Une grande incision sur toute la longueur
du public saumanton.
Les côtes aux sécateurs.
Bon.
Le thorax et l'abdomen ne m'apprennent rien.
Alors,
je me lance dans la dissection de la tête,
qui a été la cible principale des coups.
J'insise le cuir chevelu
d'une oreille à l'autre, en passant par le sommet du crâne.
Et je rabat les deux parties,
la première vers l'avant,
sur les yeux et l'autre sur la nuque.
Et là, je découvre une dizaine de lésions
bien séparées.
On les voyait pas, ces lésions,
sur le cuir chevelu.
On sait normal, le cuir chevelu est très épais.
Il faut souvent plusieurs jours pour que le sang remonte
et qu'on voit quelque chose dans les cheveux.
Et puis,
il y a la fracture du crâne révélée par le scanner.
Mais quand on la voit,
elle est beaucoup plus impressionnante.
Elle va d'un bout à l'autre de la tête.
Ensuite, j'ouvre la boîte crânienne
avec une sorte de meuleuse.
Je retire la partie supérieure du crâne,
un peu comme un couvercle.
Et j'extrais à la main le cerveau.
Et ensuite, je le coupe en tranches.
Ah ouais, ouais.
On voit clairement les lésions sévèbres.
Vous voyez ?
Là, là, là.
C'est très marqué.
Bon.
Voilà, je sais de quoi est mort cet homme.
D'un traumatisme crânien grave.
Associé à Huit équimoses
où est ma tombe sur le crâne.
Et quatre impacts de violence sur le visage.
Voilà donc une affaire rendement menée.
Et j'écris tout ça dans mon rapport aux procureurs.
Et quand j'ai terminé,
je ne sais pas que cette histoire
va me rattraper dans un an et demi.
Entre temps,
les enquêteurs ont mis la main
sur une petite bande de cinq jeunes
dont deux mineurs.
Et ils sont parvenus à reconstituer
ce qui s'est passé.
C'était donc le soir du réveillon.
Depuis son balcon,
notre homme a vu la petite bande en bas,
dans la rue,
qui tournait autour d'une voiture.
Il s'est dit, ce sont des voleurs.
Ça n'était pas sa voiture.
Mais il est descendu.
Et il était bourré, bien sûr.
C'était le réveillon.
Et voilà, il a voulu les raisonner.
Et il en a pris plein la gueule.
Et il en est mort.
Un an et demi après mon autopsie,
le juge d'instruction chargée de l'affaire m'appelle.
Dites-moi docteur,
parmi les mises en examen,
j'en ai un qui reconnaît le juge d'un petit pavé
à la tête de la victime.
Il dit qu'il ne l'a pas jeté de loin.
Il dit à environ 30 cm de distance.
Et il dit qu'il ne l'a pas jeté fort.
Et il dit surtout qu'à ce moment-là,
l'homme s'est écroulé
et qu'il n'a jamais plus bougé.
Je voudrais donc savoir
si c'est le coup mortel.
Vous pouvez travailler là-dessus ?
Heureusement, j'ai conservé le juge.
Heureusement, j'ai conservé le cerveau
dans le formol.
Je ne l'ai pas entièrement disséqué à l'époque.
J'ai juste pratiqué une coupe.
Parce que sinon, ça serait de la bouillir.
C'est fragile, un cerveau.
Et donc, je confie ce cerveau
à un confrère qui est un expert
en anatomopathologie.
Il le regarde au microscope.
C'est très intéressant, Michel.
Regarde, parce qu'au-delà des ématomes
visibles à l'œil nu,
on a des lésions beaucoup plus discrètes.
Tu vois ?
Mais des contusions cérébrales.
Et là, il faut que je vous explique.
Dans un traumatisme crânien,
les lésions cérébrales peuvent avoir
plusieurs causes.
Il y a d'abord des chocs directs.
Par exemple, le choc d'un petit pavé,
il vient percuter l'os de la tombe,
l'os éclate, l'os pénètre dans le cerveau.
Et il provoque un bel ématome cérébral.
Ça, c'est le premier cas.
Mais il y a aussi, deuxième cas, des lésions
qui viennent d'un phénomène d'accélération-décélération.
Exemple.
Le type tombe en arrière
et sa tête vient percuter le sol.
Et là, à l'impact, le crâne est brutalement arrêté.
Mais le cerveau
a gardé une certaine vitesse,
qui est celle de la chute.
Et donc, il vient, à son tour, percuter
les parois du crâne,
sur lequel il s'écrase
et il se déchire.
Autre exemple.
Un coup de pied dans le visage, bam !
La tête part brutalement en arrière.
Mais le cerveau prend du retard.
Il l'a gardé son inertie.
Et donc, il vient percuter le crâne au milieu du front.
Et quand il y a, comme sa plusieurs coups violents,
portés sur la tête,
le cerveau se retrouve à faire
la balle de ping-pong dans sa boîte.
Et notre conclusion à tous les deux,
l'anatomopathologiste et moi,
eh bien, c'est qu'on ne peut pas,
qu'on ne sait pas dire quel coup
a provoqué le décès.
C'est comme ça.
2 ans plus tard,
me voilà convoqué devant la cour d'assises de Sainte
pour le procès de la petite bande.
Mais l'un des accusés, celui qui a lancé
le pavé, justement, n'est pas là.
Il était libre.
Il s'est enfu dans son pays d'origine,
de l'autre côté de la Méditerranée.
Bien,
son témoignage étant capital
pour la compréhension de cette affaire,
nous prenons la décision d'ajourner le procès.
L'audience est levée.
Un allé retour pour rien.
Mais un an plus tard,
le type rentre à son chez lui en France.
Et il est arrêté.
Et je suis donc à nouveau convoqué
à la barre, à Sainte.
Et cette fois,
les cinq sont dans le box,
et juste avant mon intervention,
l'un des cinq fait un aveu.
Un aveu qu'il n'avait pas fait jusque-là.
Je reconnais que je lui ai donné
dans le visage.
Je le reconnais.
Ah, je n'avais pas rêvé.
C'était bien la trace d'une semelle.
Et à partir de là,
il y a un doute sur la cause de la mort.
Dans lequel, évidemment, les avocats de la défense s'engouvent.
Est-ce que c'est le coup de pied
à la tête, ou est-ce que c'est
le pavé à la tompe.
Et moi, voilà ce que je dis,
à la barre.
C'est l'ensemble des coups.
L'ensemble des coups qui entraînent le décès
de la victime.
Et le verdict tombe.
Ils sont tous condamnés
à des peines de quatre à huit ans de prison.
Sauf le meneur qui prend douze ans
de réclusion criminelle.
Le meneur
est le seul à faire appel.
Et donc un an plus tard, je le retrouve seul
dans le box des assises de Poitiers.
Et je redis ce que j'avais dit la première
fois.
Mes conclusions sont que
c'est l'ensemble des coups
qui provoquent le décès
de la victime.
Et quand j'ai fini, l'avocat
de la défense se lève.
Il agit de ses manches, de façon
théâtrale. J'ai l'habitude, hein.
Il va passer à l'offensive. Il va essayer
de me déstabiliser pour défendre
son client. Mais ça ne m'impressionne
plus. L'essentiel est de rester calme.
Ne pas se sentir agressé.
Monsieur l'expert,
êtes-vous sûr qu'il y a eu
autant de coups?
Parce que moi, je n'en compte pas
autant que vous.
Alors je vous en prie, reprenez votre
décompte.
Je maintiens qu'il y a eu
11 ou 12 coups
dont un coup à la nuque parfaitement
corrélé à un hématon.
Mais dans ce cas,
monsieur l'expert,
vous comptez deux coups, un pour
l'appeler et un pour l'hémato?
Non.
Non, c'est un seul impact.
Mais je ne peux pas dire
si c'est un coup porté par un objet
ou par une chute en arrière
ou par un coup de semelle en plein visage.
Je ne peux pas le dire.
Et là, l'avocat reprend ses mouvements
de manches. Il quitte sa table.
Il vient se mettre à ma droite légèrement
en arrière. Et il sort le grand jeu.
Monsieur l'expert,
j'ai dans mon dossier
les avis d'un médecin légiste
et d'un neuroschirurgien
de ma connaissance,
dont les conclusions sont
totalement en contradiction
avec les vôtres.
Je vois
le piège.
Et je n'aime pas ça.
Il va distiller
des informations sans s'éprevenir
du travail de mes confrères
sans que je puisse avoir
la totalité de leurs écrits.
Et le président lui aussi est surpris.
Maître, je n'ai pas
connaissance de contre-expertise.
En tout cas, il n'a pas été ordonné
par le juge d'instruction et, à minima,
le résultat aurait dû être communiqué au parti
avant le procès.
Je dois mettre tout de suite
un coup d'arrêt à cette tentative
de déstabilisation.
Maître, je peux m'étonner
quand même que
vous n'ayez pas fait citer mes confrères
afin que j'aurai eu plaisir
en débattre avec eux.
J'ai à peine terminé que l'avocat
de la Parti Civil se lève de un bon.
Il a raison.
En fait, c'est un scandale.
Ces pièces n'ont pas été communiquées
à la partie adverse.
Et là, le président.
Effectivement, c'est un problème.
Maître, vous n'avez pas informé la cour
de l'existence de ces documents.
Qu'en pensez-vous, Monsieur l'avocat général ?
Eh bien, j'en pense que
les arguments évoqués par Monsieur l'avocat
de la Défense ne sont pas recevables.
Et j'en pense par ailleurs
que le docteur Sapané est
un expert très sérieux.
Qu'il a eu
une réputation nationale
voire internationale
qui le trésor d'eux
de vouloir contester son expertise
par des documents que par ailleurs nous n'avons pas.
La Défense a-t-elle quelque chose
à ajouter ?
L'avocat fait demi-tour
et il va se tasser
dans son fauteuil.
Son coup de poker a échoué.
Et la cour condamne l'accusé
à dix ans ferme.
Ce que j'ai découvert
au cours de ces deux procès
c'est que cette histoire,
ce n'est pas l'histoire d'un cambriolage.
Quand le pauvre type qui est mort est intervenu
il n'avait pas l'intention de voler la voiture
et pour cause
c'était la voiture du meneur de la bande.
En vérité il voulait y mettre le feu
comme ça se fait chaque année
au Nouvel An.
Pour que le meneur qui avait des dettes
touche la prime d'assurance
et donc on a un mort
pour une arnaque à l'assurance.
Sous-titres réalisés par la communauté Amara.org
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