Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: [BONUS] - Audrey, victime d’un violeur récidiviste

Europe 1 Europe 1 9/15/23 - 30m - PDF Transcript

Alors voilà, on a un bel espace, tout équipé, chauffage central connecté, et disponible immédiatement.

Ah, et au niveau de l'exposition ?

Ah ben ça, ça dépend des virages.

Ah ben oui.

Avec 3 mois de loyer au fer, c'est le moment d'investir.

Dans une nouvelle Polo.

Pendant les portes ouvertes Volkswagen du 15 au 18 septembre, profitez de 3 mois de loyer au fer sur Polo.

Elle est le des 37 mois, premier loyer de 2000 euros, puis 33 loyers de 219 euros,

si acceptation par Volkswagen Bank.

Valable sur une sélection de véhicules, condition sur Volkswagen.fr.

Au quotidien, prenez les transports en commun.

On de l'âtre à compte.

Christopher Delat.

Je vais vous raconter aujourd'hui l'histoire d'un violeur récidiviste extrêmement dangereux,

qui sous vos yeux, dans le cours du récit, va franchir un cap pour devenir un tueur.

Je vous donne pas son nom pour l'instant, vous allez le découvrir au fil de l'histoire.

L'effet se déroule en 2005, assoisie sur scène, dans la banlieue sud de Paris,

quand il étrangle une jeune fille de 24 ans, ou dréchoînée.

Et on découvre qu'à plusieurs reprises, par le passé, les psychiatres qui ont eu à se prononcer sur son cas,

ont dit qu'il était très dangereux, qu'il allait récidiver, qu'il était psychopathe et incurable,

inaccessible à la moindre thérapie.

Et d'abord, cette histoire que j'ai écrite avec Thomas Odoir,

réalisation signée Céline Lebrace.

Européen, Christophe Fondelat.

Laissez-moi d'abord vous planter le décor de cette histoire.

Une résidence de soisie sur scène, dans la banlieue sud de Paris, dans les Sônes.

La résidence de Gerville, allée des Marouniers.

N'imaginez pas une cité, c'est une petite résidence tranquille de quatre étages,

style années 70, quelques dizaines d'appartements, avec chacun leur petit balcon.

Sécurisé, il y a un interphone et il y a même un gardien.

Et là, au deuxième étage, habite une jeune fille de 24 ans, Audrey Joannet.

Joli, blonde.

L'appartement est à sa mère, qui vit maintenant chez son nouveau compagnon à une centaine de kilomètres de là.

Le jeudi 15 septembre 2005, les amis de cette Audrey Joannet se rendent compte qu'elles n'ont aucune nouvelle depuis deux jours.

Deux jours, c'est pas beaucoup.

Elle l'appelle au téléphone, elle ne répond pas.

Elle a peut-être perdu son portable.

Alors l'une des copines décide de passer voir.

Elle sonne à l'interphone.

Bien.

Elle fait le tour de l'immeuble, elle sait très bien où est l'appartement d'Audrey.

Là, au deuxième.

Les rideaux sont tirés, il n'y a pas de lumière.

Et sur le parking, elle aperçoit la 206 d'Audrey.

Tiens, c'est bizarre ça.

Elle est garée à sa place habituelle.

Bien.

Elle repart et elle raconte ça aux autres copines.

Tu crois pas qu'on devrait prévenir sa mère ?

Oh non, écoute, deux jours, on ne va pas l'inquiéter pour rien.

On pourrait peut-être appeler Marie-Claude.

Marie-Claude Vigo.

C'est la meilleure amie de la mère.

Elle habitait-elle aussi à Soisi, elle est infirmière.

Marie-Claude ?

Oui, bonjour.

Je suis allé chez elle.

Les rideaux sont tirés et sa 206 est sur le parking.

Elle ne répond pas.

Du coup, Marie-Claude va sur place, elle aussi.

Mais sur le chemin, elle s'arrête au bureau de la police municipale.

Et elle arrive donc avec deux policiers municipaux de Soisi.

Aux alentours de neuf heures du soir.

Et elle sonne chez le gardien.

Pour qu'il leur ouvre la porte de la résidence.

Oui, bonsoir.

Je suis une amie de madame Joannet, la mère d'Audrey.

Je suis un peu inquiète, on n'arrive pas à joindre Audrey.

Vous pouvez nous ouvrir ?

Et le gardien les accompagne.

Elle et les deux policiers jusqu'à la porte du deuxième étage.

Audrey ?

Audrey, c'est moi, c'est Marie-Claude.

Est-ce que tout va bien, ma belle ?

Pas de réponse.

Marie-Claude sait que, normalement, la voisine de Palier,

une dame âgée, a un double des clés.

Ah oui, vous voulez les clés ?

Eh bien, écoutez les voilà.

La vieille dame leur tente alors une clé de voiture.

Ah mais c'est pas ça ?

C'est pas du tout ce type de clé ?

Ça, c'est des clés de voiture, madame.

Ah ben, c'est tout ce que j'ai.

Mais je sais bien que c'est la clé que m'a donnée madame Joannet.

Bon, on ne va pas pouvoir entrer.

Le gardien propose de laisser un mot sur la porte.

Il écrit donc un petit mot et il le scotch sur la porte.

Mademoiselle Joannet,

joindre la police municipale à votre retour,

numéro de téléphone 0169-89-18-18,

inquiétude des proches, signé M. Caillais, le gardien.

Et la nuit passe, toujours sans nouvelles.

Mais Marie-Claude ne prévient toujours pas la mère,

cette envie de ne pas l'inquiéter.

C'est le gardien qui la prévient.

...

Allô ? Madame Joannet, c'est M. Caillais, votre gardien.

Je vous appelle parce qu'on a un petit souci,

on n'a pas vu votre fille depuis au moins 24 heures.

Ah bon ? Mais vous êtes sûr qu'elle n'est pas chez elle ?

À certains, on a frappé plusieurs fois.

Elle ne répond pas.

Mais je vais vous dire, les rideaux sont fermés.

La mère, à son tour, tente de joindre Audrey ?

Pas de réponse.

Alors elle va sur place, et elle, elle, elle a un double de la clé.

...

Elle ouvre, elle entre.

Audrey n'est pas là.

Quant à l'appartement, il n'est pas vraiment en désordre,

mais pas non plus rangé rangé.

La table n'est pas débarrassée.

Elle est travers d'ailleurs, la table, c'est bizarre ça.

Audrey rentrait d'un voyage au Brésil, ses valises ne sont pas des fêtes.

Son ordinateur est branché et traîne sur le canapé.

Alors la mère appelle la banque d'Audrey.

Elle leur explique la situation,

et le banquier consent à regarder l'état du compte d'Audrey.

Aucun retrait depuis trois jours,

et pas non plus de paiement par carte de crédit.

...

Et là, la mère formule les choses dans sa tête pour la première fois.

Audrey a disparu.

Jusque-là, elle était entre deux.

Une jeune fille de 24 ans a bien le droit de découcher trois jours.

Et là, elle se dit qu'est-ce que je fais.

Je vais voir les flics.

Elle se doute de ce qu'ils vont lui répondre.

Elle est majeure.

Elle a le droit de disparaître.

Alors elle appelle son compagnon.

Elle est en larmes.

Tu peux me rejoindre à soi s'il te plaît ?

Tu comprends si Audrey rentre ?

Je veux être là.

Audrey n'a aucune chance de rentrer.

...

Et en attendant, la mère décide de se lancer dans une petite enquête perso.

Elle commence par fouiller l'appartement.

Et dans la chambre d'Audrey,

elle tombe sur un répertoire des numéros de téléphone.

Alors elle s'assoit sur le lit d'Audrey,

et elle se met à appeler des numéros.

Au hasard.

Oui, bonjour.

Voilà, je suis la maman d'Audrey, joignée.

Je n'ai aucune nouvelle.

Vous en avez, par hasard ?

Et là, son pied accroche quelque chose sous le lit.

Sur le moment, elle ne réalise pas la flemme de se pencher.

Et elle va se coucher.

Et puis, au moment de s'endormir, elle se souvient de ce micro-événement.

Son pied qui a accroché quelque chose sous le lit.

Alors elle retourne dans la chambre d'Audrey.

Elle se penche.

La scène est terrible.

Elle ne réalise pas, elle dit.

Audrey ?

Mais qu'est-ce que tu fais sous le lit ?

Et puis, elle comprend.

Et là, elle pousse à un hurlement.

Le corps d'Audrey est là.

Sous le lit.

Nus.

Elle a été étranglée.

Et elle a des blessures sur le corps.

Elle est là.

Sous le lit.

Le quelque chose qu'elle avait accroché avec son pied.

C'était les cheveux de sa fille.

Terrible scène.

Le hurlement, bien sûr, a réveillé Bernard,

le compagnon qui dormait dans la chambre d'à côté.

Il entre.

Il est gêné par la nudité de sa belle fille.

C'est lui qui appelle les gendarmes.

Les gendarmes de soisies sur scène.

Qui arrivent sur place quelques minutes plus tard.

Allô central ?

Je vous appelle depuis l'intervention

à la résidence Gerville.

La fille est décédée.

A priori, le décès serait de nature criminelle.

Il faudrait nous envoyer les gadutiques.

Terminé.

Les tiques, les techniciens en identification criminelle.

Les experts de la gendarmerie.

Qui constatent que oui,

elle a été étranglée.

Mais elle a été frappée aussi.

Elle a des équimoses au cheville et sur le visage.

Habillés de leurs combinaisons blanches,

ils font le tour de la pièce.

Ils trouvent un ticket de caisse taché d'une goutte de sang.

Et ils se mettent à chercher des traces ADN.

Et notamment des poils et des cheveux.

Ils n'en trouvent aucun.

Bizarre.

Ils n'ont qu'aucune ouverture

pour tout fenêtre n'a subi des fractions.

Et que le léger désordre

qui règne dans l'appartement

fait penser qu'il y a eu une lutte là.

Qu'on s'est battus

à cet endroit.

Le lendemain, ils font le tour des voisins.

Trois voisins disent qu'ils ont entendu

des cris la nuit du 13 au 14 septembre

vers 3h30, 4h du matin.

Ah c'était un cri de quelqu'un qui appelait à l'aide.

J'ai tout de suite réveillé ma femme.

Et puis je suis sorti voir dehors ce qui se passait.

Mais plus rien.

Maintenant je sais qu'Audré est morte.

Je m'en fais terriblement.

Cette nuit là, le voisin est donc sorti dehors.

Il a fait le tour de la résidence

et il a remarqué qu'il y avait de la lumière

au deuxième dans l'appartement d'Audré.

Il est resté un peu.

Et puis il a vu la lumière s'éteindre

et il est rentré se coucher.

Audré aurait donc été tué

entre 3h30 et 4h du matin.

Le soir du 13.

C'est à dire quelques heures après

qu'elle a dîné avec l'une de ses amis

c'est la dernière fois qu'on l'a vu vivante.

Le voisin raconte autre chose.

Le lendemain il est allé

sonner chez le gardien

qui d'ailleurs avait l'air malade

et qui transpirait comme un bœuf.

Bonjour monsieur Caillaises.

Vous avez entendu ce cri

cette nuit vers 4h?

Ah non, j'ai rien entendu.

Vous êtes sûr?

Bah si vous voulez, je demanderai aux autres occupants.

Je vous tient au courant.

Et le lendemain, le gardien lui dit

j'ai demandé

personne d'autre a rien entendu.

Alors le voisin se dit que c'était un mauvais rêve.

Dans les jours qui suivent,

les gendarmes reviennent plusieurs fois.

Le gardien fait tout ce qu'il peut pour les aider.

Il leur dit tout ce qu'il sait

sur les habitants de la résidence.

Ils connaissent les habitudes

et les emplois du temps de tout le monde.

C'est une vraie pipelette.

Et puis, le deuxième jour,

il vient les voir l'air un peu emmerder.

Messieurs,

faut que je vous dise

parce que de toute façon, à un moment,

je vais avoir des soucis.

Vous allez finir par vous intéresser à moi.

Mais pourquoi vous dites ça, monsieur Caillès?

Bah,

je suis déjà connu moi.

J'ai déjà fait de la prison.

Je suis tombé pour viol.

Les gendarmes n'étaient pas au courant.

J'ai déjà fait de la prison.

Je suis tombé pour viol.

Les gendarmes n'étaient pas au courant.

Les gendarmes n'étaient pas au courant.

Ils n'avaient pas encore passé les noms

des protagonistes de cette affaire au fichier.

Mais le gardien les rassure tout de suite.

Mais c'est pas moi.

Moi, j'ai plus de libido.

Je suis en traitement de castration chimique.

Parce que, je voulais vous dire,

il y a des chances que vous trouviez mon ADN

dans l'appartement de mademoiselle Joannée.

Et il y a pas longtemps,

je lui ai apporté une bombe assacticide.

Elle avait des guêpes.

Voilà quoi.

J'ai respecté un moment.

Parce que j'ai commis des viols.

Des viols.

Tiens, pourquoi est-ce qu'ils parlent de viols ?

Pour l'instant, on ne sait pas si Audrey a été violée.

Elle a été battue.

Elle a été étranglée, ça, c'est sûr.

Mais on attend toujours les résultats de l'autopsie.

Alors pourquoi est-ce que le gardien

parle de viols ?

Alors, caillesses, caillesses, caillesses.

Les gendarmes passent le nom

du concierge au fichier.

Eh bien, il ne m'a pas menti.

Il a bien été condamné pour viol dans les années 80.

Une jeune femme, Evelyn,

qui l'a traîné dans un bois sous la menace

d'une arme, qui l'a ensuite ramené chez lui,

à qui il a dit, assez bêtement,

son nom, son prénom et même son adresse,

il a donc été arrêté dans la foulée

et il l'a avoué tout de suite.

Ah ! Ca, c'est intéressant.

Les experts psychiatres à l'époque

l'ont diagnostiqué psychopathe.

Ils ont dit qu'il était dangereux.

Il a pris sept ans de cabane

et il est sorti au bout de cinq ans.

Mais mieux que ça,

il a récidivé.

A sa sortie de prison,

il a agressé deux campeurs

et six mois de prison de plus.

Et là, il ressort

et il replonge.

Il vient de s'installer à l'unel dans l'héro.

Un jour de juin 1990,

il fabrique des crèmes au chocolat

qu'il offre gentiment à sa voisine

et surtout à la fille de sa voisine.

Une gamine de 19 ans

qui en mange

deux d'un coup.

Et là,

elle s'endort en moins de deux.

Il avait mis des somnifères

dans la crème au chocolat.

Quand elle se réveille à une heure du matin,

Jean-Luc Caillais le voisin d'en face

est couché à côté d'elle.

Il est même couché sur elle.

Il l'attache avec une corde,

il la gifle, il la mort

et il la viole.

Il lui fait avaler

deux somnifères de plus.

Et il l'est arrêté.

Il explique que c'est pas sa faute,

que c'est la faute de la justice

qui ne le soigne pas

quand il est en prison.

Et il en prend pour 20 ans

devant les assises de Montpellier.

Et que disent les psychiatres au cours

de son procès

qu'il présente un énorme risque de récidive.

On pouvait craindre qu'il ne recommence

une infraction sexuelle

et ce n'était pas

un viol de circonstance

comme parfois on peut le voir

un viol d'autostopeuse

ou un viol dans le cadre

de relations qui tournent mal

c'était quelque chose

de préparer dans son esprit.

Donc on pouvait dire qu'il y avait

un risque de récidive.

Les psychiatres ajoutent qu'à leurs yeux

il est incurable

que tenter de le soigner

est illusoire incurable.

Et pourtant

condamné à 20 ans

il sort au bout de 12 ans

en octobre 2002

sans aucun suivi

une bombe qui se retrouve dans la nature

et qui quelques mois plus tard

se fait embaucher comme gardien

à la résidence Gerville

de Soisie sur Seine.

Et d'ailleurs

en plongeant dans leur fichier

les gendarmes découvrent quelque chose de

légèrement ennuyeux

Il y a un an et demi

alors qu'il venait d'être

nommé gardien de cette résidence

une habitante

à porter plainte contre caillaises

le gardien

Vous savez pourquoi ?

Dans son salon

il était entré avec un jeu de clé dont elle

ignorait l'existence

Elle dit texto dans sa plainte

qu'elle l'a perçu comme un prédateur sexuel

Et ce qui est ennuyeux

c'est que les gendarmes

n'ont pas donné suite

à cette plainte

Bref, voilà le profil du gardien

et disons le tout de suite du principal

suspect

désormais

Il avait raison de penser qu'on allait lui chercher

cette résidence avec un profil pareil

Puis là, à ce moment-là, tombent les résultats

de l'autopsie

Audrey a bien été violé

lesions vaginales

et annales

Bonne nouvelle, on a retrouvé du sperme

donc on a la DNA du tueur

Si c'est caillaises

les gendarmes vont le voir immédiatement

Vous savez pourquoi on est là, monsieur Caillais

Nous vous plaçons en garde à vue

D'accord, d'accord

Pour commencer, est-ce que vous voulez bien

vous prêter un test ADN ?

Ça consiste à prélever un échantillon de votre salive

Oui, oui, d'accord

Il aurait pu refuser

Et il le sait

il a suffisamment fréquenté les gendarmeries

et les commissariats pour savoir qu'on peut refuser

un test ADN

Pourtant, il ne mouffte pas

il se laisse prendre un peu de salive avec un coton-tige

qui n'a pas l'air inquiet

et ça, les gendarmes le remarquent

ça les surprend

ils vont perquisitionner chez lui

rien de particulier

et puis ils le ramènent à la gendarmerie

en attendant le résultat des tests ADN

qu'ils ont commandé en expresse

et ils parlent avec lui, enfin

c'est surtout lui qui parle

comme une fille, il le raconte sa vie

sa mère qui claque la porte quand il avait 10 ans

l'école qu'il quitte à 13 ans

et comment il se retrouve papa

à 17 ans d'un enfant

qu'il ne connaît pas

et puis c'est là que je me suis fait choper

pour des vols de ma bilette

j'étais plus mineur alors

ça riolait pas quoi

là on m'a dit soit tu vas 11 ans

soit tu vas à la Légion

bah j'ai préféré la Légion

il raconte la Légion

et puis les viols

et puis la prison

il parle encore de cette castration chimique

qu'il aurait subi

il parle, il parle, il parle et

arrive les résultats des comparatifs ADN

entre l'ADN de Caillais

et celle du violeur Tueur

Bah chef c'est pas lui

comment ça c'est pas lui

comment on le rapport du labo

bah le voilà chef mais je vous dis c'est pas le même

c'est pas l'ADN de Caillais

qu'on l'a retrouvé sur le corps

stupéfaction générale

on appelle le procureur

qu'est-ce qu'on en fait

on le relâche

du coup les gendarmes se disent

peut-être que c'était un viole collectif

peut-être qu'ils étaient deux

qu'ils avaient la victime

forcé sa porte et que c'est un de ces copains

qu'il l'a violé

et peut-être tué

c'est la seule hypothèse qui tienne

ça serait quand même le comble que ce ne soit pas lui

ça serait le comble de devoir le relâcher

parce qu'objectivement en l'absence d'ADN

ils vont devoir le relâcher

donc ils le maintiennent en garde à vue

quelque temps mais il lui colle la pression

Monsieur Caillais

vous nous avez dit que vous suiviez un traitement de castration chimique

vous avez suivi un traitement

de castration chimique

mais c'était il y a trois ans

depuis vous l'avez arrêté n'est-ce pas

donc vous n'êtes plus sous traitement

mais puisque je vous dis que j'ai plus de libido

je bande plus

c'est impossible que ce soit moi qui ai violé Audrey

tiens donc

vous l'appelez Audrey à présent

ça n'est plus Mademoiselle Joannet

et là

visiblement déstabilisé

Caillais plonge la tête dans ses mains

et puis il la relève

lentement

il regarde un à un légendaire

qui sont en face de lui

et il dit

c'est moi

c'est moi qui l'ai fait

il passe aux aveux

ils étaient sur le point de le relâcher

et il passe aux aveux

et d'un coup il raconte tout

d'abord il avait les clés

et comment ?

il les avait volés à la voisine

c'est pour ça que la voisine ne les avait plus

et ensuite il raconte qu'il s'équipe

j'ai mis une cagoule

et aussi des gants

et puis j'ai pris un fusil que j'avais

et je suis monté chez elle

il monte au deuxième étage

il s'approche de la porte d'Audrey

il introduit la clé

il ouvre et là contretemps

il entend Audrey qui s'approche

qui est là ?

c'est moi c'est monsieur Caillais

en confiance

elle enlève le crochet

il met un grand coup d'épaule dans la porte

et il entre

il lui ordonne de se déshabiller

il a son fusil à la main

il se fait pratiquer une félation

il raconte assez facilement

psychopathe peut-être mais psychopathe bavard

bavard et flambeur

et à votre avis

elle est morte à quelle heure Audrey ?

à quelle heure à quelle heure d'après ce que dit l'autopsie

elle est morte à 4h du matin

aha !

erreur

je ne l'ai pas tué tout de suite

il a l'air content de son coup

il dit qu'il ne l'a tué que le lendemain soir

et qu'il l'a gardé une journée entière

prisonnière

dans sa loge

une journée entière

elle ne s'est pas rebellée

je l'avais bourrée de somnifères

et elle était baïonnée

elle risquait pas de crier

et pourquoi est-ce que vous l'avez séquestrée chez vous ?

bah pour jouer avec elle

jouer

il raconte qu'une fois qu'il l'a déshabillé

il lui a rasé les poils plus bien

et puis qu'il lui a fait prendre une douche

et qu'il l'a gardé comme ça

toute la journée l'icoté sur une chaise

baïonnée

une journée entière

il dit qu'à un moment il l'a détaché

qu'elle s'est promenée tranquillement

dans l'appartement

qu'il lui a fait des frites

et qu'ils ont regardé le film Halloween

et puis qu'en fin d'après midi

il a pris une corde, il lui a passé autour du cou

et il l'a serré

ça a été long

je peux vous dire que ça a été long, vous ne pouvez pas savoir

ça a été atroce

vous n'avez pas raconté le viol

monsieur Caillais

vous avez oublié le viol ?

comment s'est passé ce viol à quel moment ?

ah le viol

ça n'était pas un

c'était une mise en scène

pour faire croire à un viol

moi je l'ai juste tué

à ce moment là les gendarmes sont dans un potage complet

bien sûr ils sont contents que Caillais est avoué

mais rien ne colle dans ses aveux

elle a été violée c'est sûr

il y a des lésions au niveau du sexe

et de l'anus

et puis il y a ce sperme qui n'est pas le sien

c'est incompréhensible

et là Jean-Luc Caillais va leur livrer

les clés de son incroyable machination

il leur explique comment

il se fait qu'on trouve sur le corps dodrait

du sperme qui n'est pas le sien

alors même qu'il jure qu'il ne l'a pas violé

et les gendarmes découvrent que Caillais

est encore plus pervers

qu'il ne l'avait imaginé

vous dites que vous ne l'avez pas violée

monsieur Caillais

mais elle a été violée

c'était une mise en scène

j'ai utilisé un concombre

mais enfin monsieur Caillais

d'où vient le sperme qu'on a retrouvé

sur le corps et qui n'est pas le vôtre

oh ça

ça aussi c'est une mise en scène

et là Caillais raconte quelque chose d'hallucinant

ce sperme retrouvé sur le corps dodrait

provient d'une capote

qu'il a trouvé dans les poubelles de l'immeuble

c'est le sperme dans l'occataire de l'immeuble

il a défait le nœud

du préservatif

il a absorbé le sperme avec une seringue

et il l'a mise au congélateur

et quand il a tué Audrey

il n'y avait plus qu'à le décongeler

et à en mettre dans la bouche

et dans le vagin de sa victime

mais Caillais vous êtes dégueulasse

vous vouliez faire accuser quelqu'un d'autre

un homme de l'immeuble

pfff c'est un truc que j'ai vu

à la télé dans NCIS

j'ai rien inventé moi

et les gendarmes se mettent à visionner

l'un après l'autre

tous les épisodes de la série NCIS

et ils retrouvent

l'épisode en question

incroyable

il n'aurait pas eu de casier

il avait commis le crime parfait

et probablement que le voisin

serait tombé

à sa place

et d'ailleurs

il avait mis de côté un autre préservatif usagé

d'avance

il demande qu'on l'emmène chez lui

et dans sa loge il désigne

un conduit d'aération

on y retrouve une capote usagée

il est aussi où elle fusit

un fusil à canoncier qu'il avait planqué

dans un appartement inoccupé de l'immeuble

dont il avait les clés

il indigne l'endroit dans la scène

toute proche où il a jeté 4 sacs poubelles

qui contiennent pelmelle

les draps, les vêtements d'audrait

du ruban adhésif

et le fameux préservatif

voilà

maintenant les gendarmes ont tout

des aveux et des preuves

avant d'être déféré chez le procureur

Jean-Luc Caïs leur fait

une dernière confidence

heureusement que vous m'avez arrêté maintenant

que sinon j'aurais recommencé

quelques heures plus tard

l'affaire est révélée par les médias

l'histoire d'un violeur

récidiviste dangereux qui se retrouvait

en liberté sans aucun suivi

et qui a franchi un cap

qui a tué

ce qui vaut cette question au procureur

comment se fait-il aujourd'hui que un violeur

multirécidiviste puisse devenir

gardien d'immob, qui est un rôle

quand même social où on rencontre des gens

c'est effectivement une question qui se pose

c'est le point faible de l'affaire Caïs

ces dernières années on a bien mis

en place un suivi des auteurs

d'infraction sexuelle mais lui

il est passé entre les mailles

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

a hurlé. Il refuse qu'elle s'exprime et il bugle tellement que le président finit par y renoncer.

Et à la fin, le verdict est extrêmement sévère. Après trois heures et demie de

délibérer, le verdict est tombé. C'est donc la perpétuité avec 22 ans de sûreté,

c'est-à-dire la peine maximale. Marie-Péro, vous avez suivi ce procès pour

européen, ce verdict a été accueilli par des applaudissements et ensuite par des insultes.

Oui, elle est noncée de la perpétuité, la salle entière s'est levée comme au spectacle pour

applaudir. Des insultes ont ensuite fusé. Jean-Luc Caillès s'est alors tourné vers

le public en brandissant ses deux majeurs. La mère d'Odré El a pleuré longuement avant de sortir de la salle.

Jean-Luc Caillès pourra présenter une première demande de libération conditionnelle en 2027.

Il sera alors âgé de 70 ans. Des centaines d'histoires disponibles sur vos

plateformes d'écoute et sur europe.fr

Machine-generated transcript that may contain inaccuracies.

En septembre 2005 à Soisy-sur-Seine, Audrey Jouannet, une jeune femme de 24 ans est retrouvée morte chez elle, étranglée sous son lit…L’enquête conduit à l’arrestation du gardien de son immeuble, Jean-luc Cayez, violeur récidiviste, plusieurs fois condamné et diagnostiqué psychopathe incurable lors de ses précédentes affaires. Mais les gendarmes butent sur un hic : l’ADN relevé sur le corps de la victime n’est pas le sien !