La source: Black Metal
Radio France 9/21/23 - Episode Page - 50m - PDF Transcript
François Sainterre
Aujourd'hui dans Raffer sensible, une histoire qui mêle Satanisme, jalousie, incendie, suicide et meurtre sur fonds de black metal.
Le black metal, c'est l'excroissance la plus extrême de la grande famille du heavy metal.
Aussi bien en termes d'attitude que de musique, c'est le sous-genre qui va le plus loin et plus loin que les autres, trop loin même.
Entre 1991 et 1994, dans ce pays pourtant bien tranquille qu'est la Norvège, une poignée d'activistes décide de révolutionner le black metal.
Et comme toute révolution, celle-ci se fait avec des armes et dans le sang.
Sur scène, on exhibe des cadavres d'animaux, en colisse, on tue et on met le feu.
La violence n'est plus alors seulement un sujet de chanson, mais une réalité nourrie par une idéologie douteuse et une rivalité artistique malsaine.
Au moment où nous parlons, 30 ans après ces événements extra-musicaux, le black metal est un genre respecté.
Certes, mais sa naissance a été tourmentée et plus encore.
Notre invité aujourd'hui est le journaliste spécialiste du metal, Olivier Badin.
Affaire sensible, une émission de France Inter, récit documentaire Olivier Badin, coordination Franconiaire, chargé de programme Rébecca Donante, réalisation Frédéric Milano.
Fabrice de Rouelle, affaire sensible, sur France Inter.
17 octobre 2013, Palais de justice de Paris. Au milieu des allées et venus des avocats et des policiers, un homme au physique, tout ce qu'il y a le plus banal, apparaît.
Vétu d'un simple switcher de marron cacu, irsut, cheveux, poivre et sel, mais rares, ils sont le d'abord discret.
Mais difficile de le rester lorsque vous êtes poursuivi par une horde de caméras et une poignée de personnes qui se sont déplacées pour vous soutenir.
Cet homme s'appelle Vorgh Vikernes, il a 41 ans, c'est un habitué des tribunaux.
Deux mois auparavant, en effet, ce norvégien, stêlant en France depuis trois ans, a été arrêté dans sa ferme de Salon Latour, en Corse, où il séjourne avec sa femme, française et leurs trois enfants.
Et les accusations fousent, terroristes, néo-nazis, ou encore sympathisants d'Anders Brevik, cet extrémiste nationaliste qui vient de tuer 77 personnes sur l'île du Toya en Norvège.
Un tour de masse, auteur d'un manifeste délirant de 1500 pages envoyé à plusieurs personnes influentes avant la tuerie, dont apparemment, Vikernes.
Lors d'une perquisition d'un ferme en Corse, cinq armes sont saisies, dont quatre fusils.
Pour le premier ministre de l'époque, Manuel Valls, c'est bien la preuve qu'un projet terroriste était possible.
Une ferme perdue dans la nature au cœur de la Corse, quatre véhicules tout terrain, carrosserie, camouflage, sont garés dans le jardin.
C'est ici que vive le norvégien Christian Vikernes, 40 ans, et son épouse française, Marie-Cache, 25 ans, ainsi que leurs trois enfants.
Le couple a été interpellé cette nuit et placé depuis en garde à vue ici au commissariat de Brie-Vlagaya.
C'est la DCRI, les services de renseignement français qui les auditionnent.
Dans le hameau, leur arrestation a provoqué la stupeux.
En Norvège, celui qui se fait appeler Varg, est connu pour ses positions extrêmes.
En 1993, il est condamné à 21 ans de prison pour le meurtre d'un de ses amis, musicien comme lui, de Black Metal.
Au final, c'est pour provocation à la haine et apologie de crime que Vikernes, sous Vikernes, comparé devant un juge.
Il en ressort, condamné à six mois de prison avec sourcil et une amende de 8000 euros.
Mais c'était pas une première, non. Ce type-là est un habitué, des tribunaux ont l'a dit, sauf que pour la première fois, c'était pour une affaire beaucoup plus grave.
Presque 20 ans avant, c'est pour incendie volontaire et surtout meurtre que Vikernes est condamné.
Si à l'époque, il a déjà commencé sa dérive identitaire, il est surtout connu comme musicien.
Et pas de n'importe quelle musique.
Non, la plus dure, la plus impitoyable, la forme la plus extrême qui soit dans la culture metal, le Black Metal.
Sous-genre de la scène Heavy Metal, le Black Débarque avec Fracca le 1er décembre 1981, avec le sortie de Welcome to Hell.
Autrement dit, bienvenue en enfer, le premier album du groupe anglais, Venom.
Originaire de Newcastle, ces trois musiciens savent qu'ils sont de piètre technicien.
Mais fin stratège à un brin cynique, ils décident de pallier leurs défauts en jouant plus vite, plus fort et surtout de faire monter d'un grand la provocation.
Le satanisme et les forces occultes font peur, tant mieux, ça fait vendre.
Le trio inventent donc son propre sous-genre musicale, le Metal Noir.
Et tant pis si tout s'attirera une et qu'une façade sans réelle conviction derrière, c'est ça aussi le rock'n'roll après tout.
Et l'Angleterre de Margaret Thatcher a bien besoin d'un Crockmitten.
Alors très vite, la popularité du groupe des passées fontières et touche la scandie navie et notamment la Norvège.
Grand comme les deux tiers du territoire français, ce pays, la Norvège, compte 12 fois moins d'habitants.
Mais c'est désormais, aujourd'hui, l'un des pays européens les plus riches grâce à la découverte de gisement pétrole.
Au milieu des années 80, il prospère, son mode de vie, assez conservateur.
La religion et la famille ont une place prépondérante.
Bref, une petite vie bien rangée, bien propre,
où chacun doit rester à sa place et rentrer dans le rang, ce qui en fait le terreau parfait pour une musique prenant la rébellion.
Justement, Einstein, Arsène, fait partie de l'une de ses milliers de familles de la classe moyenne habitant au sud d'Oslo.
Petit pavillon de banlieue, quartier tranquille, parents sans histoire, sa vie semble toute tracée.
Sauf qu'il est fou de musique, et particulièrement de l'homme,
qu'il a même monté en 84 son propre groupe pour suivre ses modèles, mayhem, désordre en anglais.
Comme il sait même choisir pseudonyme sonnant comme un non-guerre,
Euronymous, du nom d'un démon d'enfer dans la mythologie grecque.
Son look est au diapason.
En plus d'une ceinture à balle et d'un perfecto noir,
il utilise un type de maquillage appelé Corse Pains, soit peinture de cadavre en français.
Fontain blanc blafard, ziocerte de noir, dégoulinant.
Un artefact morbide, tout pour évoquer la paure d'un cadavre.
Et tant pis, si musicalement, tout cela reste un peu indigeant et même très maladroit,
seul compte l'attitude de la passion.
Et surtout, surtout, aller plus loin.
Pour le coup, on n'avait plus besoin d'être géniaux musicalement,
ou de se distinguer forcément, bien qu'on voit quand même que sur la durée,
le talent compte aussi quand même.
C'était une musique d'attitude.
En fait, même s'il y a vraiment plein de différences,
on pourrait le comparer au punk.
Le punk à l'époque, il ne s'agissait pas d'être bon techniquement.
Au contraire, il fallait renverser ses clichés et être...
il fallait casser des bouteilles de bière sur la tête des gens.
Il fallait que les gens nous craignent sans vraiment savoir ce qu'on faisait,
sans le comprendre en tout cas.
Le comprendre, c'était entre nous.
On voulait se démarquer, pas par notre talent, pas par notre musique,
si ça se fait tant mieux, par notre attitude.
On voulait adopter un mode de vie à part entière.
On voulait être une révolution, tu vois.
Même si j'aime pas le terme, parce que c'est populiste.
Une sorte de révolution.
Une maladie, une gangrene dans la société.
C'est ça qu'on voulait être.
Voici le black metal résumé ici par le chanteur
de l'un des premiers groupes de black metal français
qui répond aux nos 13 avenants de mutilation.
L'un des prophètes du genre, c'est l'homme Pelléoline.
Son nom de scène, Deb, mort en anglais.
Son destin tragique et révélateur de l'influence toxique de Ronimous.
Originaire de Stockholm en Suède, Deb est un adolescent introverti.
Artiste, ce qui est peu grand, n'est pas forcément contradictoire.
Après avoir été tabassé par une bande,
il est déclaré cliniquement mort pendant quelques minutes.
Depuis, il développe une fascination pour le dernier voyage.
En 1988, il devient le nouveau chanteur de Mayhem.
Après avoir envoyé par la poste une souris au corps putréfiée,
crucifiée sur deux bouts de bois, histoire de montrer sa motivation.
Au bout du compte, après les presque 3 ans passés,
Mayhem ne laisse derrière lui qu'un maigre héritage, ce groupe.
Deux morceaux enregistrés dans un petit studio et seulement six concerts,
dont trois en Allemagne et un étonnamment au Turquie.
Mais des concerts légendeurs.
Sur scène, des têtes de cochons sont empalées sur des pics.
Deb porte des vêtements qu'il a volontairement enterré
pendant plusieurs jours dans la terre afin qu'il commence à se décomposer.
Il garde près de lui un sac en papier contenant un cadavre d'oiseaux
dont il hume entre les morceaux l'odeur pestinentiel pour,
selon lui, rester dans le bon esprit avant de se sacrifier
pour mieux projeter son sang sur le public.
Jamais diagnostiqué mais probablement magnaco-dépressif,
Dede devient plus en plus mystique et de plus en plus obsédée
par la vie après la mort.
Plutôt que de le retenir,
Ronny Moussel encourage à poursuivre son obsession
et tant pis pour sa santé physique et morale.
Dede se suicide le 8 avril 1991, mort pour de bon cette fois.
Alors que tous les autres rendent visite à leur famille
pour le week-end de paque,
ils se tranchent les poignées avant d'empoigner un fusil de chassé
de ce tirine-ball dans la tête.
Ils laissent derrière lui une courte lettre
pour expliquer son geste,
la dernière phrase,
pardon pour tout ce sang.
Ronny Moussel découvre son corps,
mais plutôt qu'appeler les secours,
ils récupèrent des morceaux de son crâne
et parpuller dans toute la pièce
et prend photo de cadavres de son amie
dont la cervelle s'est répandue sur le sol.
Les morceaux de crâne sont ensuite envoyés
à quelques amis musiciens de black metal
triés sur le volet en guise de cadeau.
La photo, elle, est également
et largement distribuée à ses contacts.
Elle finit même sur la pochette d'un disque pirate
et elle s'occupe d'une poignée
et elle s'occupe d'une poignée
et elle s'occupe d'une poignée.
Elle finit même sur la pochette d'un disque pirate,
témoignage à peine au diable
de l'un des rares chauds de Mayhem
donné avec d'aide au chant.
Ronny Moussel va ensuite
jusqu'à laisser couvrir une rumeur
affirmant qu'il aurait cuisiné des morceaux
de sa cervelle pour en faire un ragout et le manger.
Bon, impurement songe.
Mais comme le dit la gage,
lorsque la légende est plus belle que la réalité,
eh bien, on imprime la légende.
Bergen, deuxième billet de Norvège.
Dans un studio local,
Mayhem est venu enregistrer son très attendu premier album
intitulé
des mystéristes d'homme Satanas,
autrement dit les rites secrets de Satan
en latin.
Pour le réaliser,
Ronny Moussel a dû reformater son groupe.
À la base, on retrouve désormais
Vorgue Vicarance,
originaire de Bergen,
lui aussi joue du black metal.
A l'origine, son prénom s'est Christian.
Mais il l'a changé légalement
pour Varl,
autrement dit loup en Norvégien.
Il n'a que 21 ans,
mais bien éduqué, élevé par sa mère,
le jeune homme est déjà très sûr de lui.
Il fait souvent l'alertour entre Bergen et Oslo
et fréquente de façon aussi du magasin
de disques que Ronny Moussel a ouvert
dans le centre-ville.
Le lieu, ce nomme,
elle vêtait en fer en Norvégien.
Ce n'est pas très grand.
Les murs ont été repeints en noir
en disques, mais aussi d'armes médiévales.
C'est le lieu de rencontre
de la poignée de jeunes musiciens
gravitant tous alors
dans la petite scène éçue
en cette petite scène black metal naissante.
Ronny Moussel en est l'élément central indéniable
et Varl fait d'abord tout son possible
pour s'en rapprocher.
Ça tombe bien. Vicarance
a son propre groupe de black metal
même si ce n'est pas exactement un groupe
vu qu'il y joue tous les instruments.
En tout cas, le projet s'appelle
« Ténèbres » dans la langue noire
inventée par l'anglais d'Hier Tolkien.
Perkins étant alors un grand fan
de l'auteur du Seigneur des anneaux.
La musique de Bourzoum
est portée par un souffle à la fois
épique et mélancolique.
Pas de patagramme, ni de paroles sataniques
ici, mais il ne sortent d'aud
au retour à la nature et à des temps ancestraux.
Mais surtout,
le tout est porté par la voix
démoniaque de Vicarance,
un hurlement à vous glacer le sang.
« Ténèbres »
« Ténèbres »
« Ténèbres »
« Ténèbres »
« Ténèbres »
« Ténèbres »
« Ténèbres »
« Ténèbres »
De cinq ans, son éni
Euronymous est d'abord flatté
de voir ce jeune musicien chercher constamment
son assentiment.
Sans lège alors, une relation d'abord
de confiance, mais qui va rapidement devenir
toxique et meurtrière.
Mais à l'été
1991, Vicarance lui les emmet
partie du premier cercle des amis d'Euronymous.
Honneur suprême,
il est même autorisé à se rendre
à plusieurs réunions du Black Circle
qui se tiennent dans le sous-sol du magasin Leveté.
Le Black Circle,
le cercle noir.
Euronymous se vend d'être à la tête
de cette soi-disant organisation sataniste
aux membres secrets.
Une organisation prévoyant de répandre
la peur et les froids parmi les chrétiens
par tous les moyens possibles.
Et tant pis là encore, si personne
ne peut vraiment certifier avoir été
moins dans les actions.
En fait, ce cercle s'est résumé à une bande
de copains réunis autour de la même musique.
Au cours de Bevris
enfin, dans le sous-sol de Leveté,
il échafa aux détesses fumeuses,
jamais suivies des fées.
Un mirage assez symbolique de la vie
d'Euronymous.
Trop occupé à construire sa légende,
c'est un mauvais gestionnaire et il a du mal
à joindre les deux bouts.
Incapable de se payer un appartement,
il dort dans son magasin, dans des conditions
spartiate sur un matelas derrière le comptoir.
Son colocataire
et employé émitant du magasin
et le jeune batteur du groupe de Black Metal,
Emperor,
Borde et Toon, surnommé Faust.
Il n'a que 18 ans,
genre Tassiturne,
mais lui aussi est sur le point de jouer un rôle
dans l'escalade de la violence.
Il n'a que 18 ans,
genre Tassiturne,
mais il n'a que 18 ans,
genre Tassiturne,
mais il n'a que 18 ans,
genre Tassiturne,
mais il n'a que 18 ans,
genre Tassiturne,
mais il n'a que 18 ans,
genre Tassiturne,
mais il n'a que 18 ans,
genre Tassiturne,
mais il n'a que 18 ans,
genre Tassiturne,
mais il n'a que 18 ans,
genre Tassiturne,
mais il n'a que 18 ans,
genre Tassiturne,
mais il n'a que 18 ans,
genre Tassiturne,
...
Merdeux Châte龍 marine,
dans le nom de Black Metal en Norway.
1150 n'est plus qu'un tas de cendres.
Elle a été détruite par un feu démarré le 6e jour du 6e mois à 6h du matin.
Vous avez bien entendu 666 soit 666, le chiffre du diable,
un détail évidemment qui ne passe pas inaperçu.
J'ai entendu parler de l'incendie alors que je rentrais de vacances du Portugal.
J'ai alors lu dans le journal que ma vieille église n'existait plus.
J'ai alors parlé aux autorités et à mes collègues de la section Polyjustice
ayant déjà travaillé sur le sujet.
J'ai demandé ce qui était devenu la pierre verte que l'on trouvait
à l'entrée de l'église, connu comme une sorte artefact.
C'était une chose qui avait de l'importance lorsqu'on était enfant.
La légende disait que si tu l'as touché et faisais trois voeux,
ils se réalisaient.
J'ai donc demandé ce qu'elle était devenu.
La police m'a répondu.
C'est drôle que tu évoques cela car c'est l'une des choses les plus bizarres à propos de cette incendie.
Nous n'avons pas retrouvé cette pierre, mais quelque chose de très étrange à la place.
Le cadavre d'un animal.
Il ne m'a pas précisé lequel.
Mais j'ai tout de suite pensé à une sorte de sacrifice.
J'ai donc commencé à écrire une série d'articles sur ce sujet
en soulevant la question que tout le monde se posait.
Étesse des Satanistes, ou équivalents, qui étaient responsables de cet attaque.
Entre le mois d'août et le mois de décembre 1992,
cinq autres églises sont incendiaires.
Et c'est la panique.
Les médias s'affolent et des milices constituent à droite et à gauche
pour protéger les lieux de culte.
La police commence à s'intéresser de plus en plus à cette bande de jeunes musiciens
aux déclarations tapageuses sur la scène en round.
Pendant ce temps,
Warwick est en train d'y aller.
La police est en train d'y aller.
Pendant ce temps, Warwick Hans est fatigué de jouer le second.
Il veut, à son tour, devenir celui que l'on regarde et celui que l'on admire.
Ses relations se détériorent avec son mentor.
Même, politiquement, il ne s'entend de plus.
Si Ronimus admets ouvertement son intérêt pour les régimes communistes en général
et celui de la RDA en particulier,
allant jusqu'à afficher un poster dérichonné-queur dans son bureau,
Dick Hans, lui, tient des propos de plus en plus réactionnaires.
Et c'est l'époque où la réputation de la scène black metal norvégienne ne cesse de grandir.
Et la rumeur autour de l'implication de certains de ses acteurs
dans les incendies d'église ne fait qu'amplifier le phénomène.
C'est à ce moment-là que Warwick Hans décide de jeter de l'huile sur le feu.
Ainsi, en mars 1993, il sort un mini-album de Biorzum, son titre Aska, sainte en norvégien.
En guise de Pochette, une photo des restes calcinés de l'église de Fantof.
Un briquet, même incluant cadeau avec la première édition.
De la simple provocation, pas seulement.
Même s'il n'a jamais été officiellement condamné Vickens,
est alors fortement soupçonné d'être le responsable de cette incendie criminelle.
Mais plutôt que de faire profil bas, il choisit la surenchère.
Le 20 janvier, il fait la couverture du plus gros quotidien de la région de Bergen.
Il refuse d'y dévoiler son nom, mais répond à une interview choc,
où il se vende de savoir qui est derrière tous ses incendies.
Il prend même une pause guerrière pour le photographe,
cachant son visage derrière ses cheveux longs, tout en tenant deux longs couteaux asserrés.
Effet garantie.
Piqué au vif, car incapable de mettre la main sur les incendies représumées,
la police norvégienne arrête.
Au même moment, le magasin LVT montrait du doigt.
Déjà en difficulté financière, Ronimous ferme ses portes pour debout,
excédé par toute cette attention.
Et il a un autre grand projet, sortir enfin,
le mystériste d'homme Satanas de Mayhem, qui, il en est sûr, marquera l'histoire du genre.
Il en a d'ailleurs déjà choisi la pochette,
la représentation monochrome et sinistre de la célèbre cathédrale Lida Rose Trondheim,
dans le nord du pays.
Mais il n'a plus un sous, et donc pas de quoi financer sa sortie.
Pire, après avoir monté son petit label,
sur lequel il a signé quelques artistes de black metal,
dont Glorzum, il est aujourd'hui incapable de payer leur droit d'auteur.
Et plus le cirque médiatique autour des incendies déglisées
de cette pseudomaphia sataniste enfle,
plus les groupes de black metal commencent à apparaître à droite et à gauche
en se réclamant ouvertement de Mayhem,
les égaux enfle, et avec eux, la frustration et la jalousie,
cocktail de passion triste.
Le 27 mars 1993,
à l'époque, le plus populaire magazine anglais de métal au monde à Kering,
fait sa couverture sur le black metal.
Un article racoleur de cinq pages,
à la titraille sans équivoque.
Un sang du criminel, mort à riteuil satanique.
En plus d'une rapide présentation,
et d'un rappel défait sur les vagues d'incendie déglise,
Vic Aranze et Ronny Moose,
et de l'analyse,
les vagues d'incendie déglise,
Vic Aranze et Ronny Moose,
ils sont tous les deux interviewés.
Les deux prétendent être à la tête du fameux black circle,
soit disant financé par les ventes de disque
et appelé à faire régner la terreur.
Pure fanfarona, bien sûr,
mais l'opération comme marche à merveille.
Sauf qu'au bout du compte,
c'est une nouvelle fois Vic Aranze,
qui se retrouve en photo sur la couverture,
par son collègue de Mayhem,
ce qui ne fait qu'accentuer leur rivalité.
Les deux hommes ne se parlent plus,
s'insultent et s'enverraient même des soi-disant menaces de morts
parcouris interposés.
Ce qui est libide normal,
dans un milieu où les déclarations provocantes
font partie du jeu.
Donc, personne ne voit le bras m'arriver.
L'homme trouvé mort ce matin s'appelle Euston Horsett,
une personne édité réputée du milieu satanique norvégien.
Horsett gérait un magasin de disques sataniques
nommé Helvet Auslo.
Le 11 août 1993, à 5 heures du matin,
dans l'immeuble où il a emménagé depuis peu,
le corps mutulé de renumus s'est découvert
à 5 heures du matin par un voisin.
23 coups de couteau,
dont deux à la tête.
La police avait déjà mis sous surveillance
la scène black metal depuis les incendies l'église.
Elle décide maintenant d'y effectuer un gros coup de filet.
Tous ses membres sont convoqués au commissariat,
questionnés pendant des heures et des heures,
pressés de donner des noms, des dates, des indices.
Et l'un d'entre eux finit par craquer
et lâche tout aux enquêteurs.
Oui, la nuit du crime.
Il a accompagné Vorgh Vickerns
et il a fait avec lui le trajet de 500 km
qui s'est par Bergen Dosslo en voiture.
Oui, il confirme que pendant ce temps
un autre complice est resté dans l'appartement
de Vickerns à Bergen,
louant un film avec la carte bleue de ce dernier
pour lui fournir un alibi.
Oui, il confirme qu'une fois arrivé à Oslo,
Vickerns lui demande de l'attendre dans la voiture
pendant qu'il monte dans l'appartement de Ronimus.
Et lorsqu'il revient, ses vêtements sont pleins de sang.
Alors que la police enregistre cet aveu,
les empreintes de Vickerns sont découvertes
sur les lieux du crime.
Le leader des bourgeois m'est arrêté le 19 août 1993.
Devant l'évidence, il ne nie même pas l'effet.
Mais il affirme que son geste
est dure légitime défense.
Ronimus l'ayant menacé de le torturer à mort
devant une caméra pour en faire un snuff mouvi.
Son appartement est fouillé et la police
y trouve plus de 3 bucartouches
et 150 kilos d'explosif.
Ce coup de filet permet également
de résoudre un autre beurre
transuspond depuis un an.
Le 21 août 1992, à Lille-Hamor,
fut aux résidences des Jeux Olympiques Giver,
le corps sans vide de Manny Andreasson
est retrouvé dans un parc de la ville
contre Couteau,
un acte sauvage et gratuit
qui n'a laissé aucun indice ni motif.
Mais interrogé dans le cadre
de la mort de Ronimus,
son ex collocataire et employé fausse
craque à son tour et il avoue.
Le meurtrier d'Andréasson, c'est lui.
Et lui non plus une exprimation
qu'un remord ni offre d'explication.
Fasciné par les torrents séries,
il se contente de dire qu'il voulait voir
ce que cela faisait de tout quelqu'un
après avoir été sollicité par Andréasson.
Avant son arrestation,
deux personnes seulement avaient été
mises dans la confidence.
Ronimus.
J'ai été condamné à 14 ans de prison
pour un meurtre au premier degré
et pour l'incendie du néglise en 1992.
J'ai reconnu l'accusation complète
devant le tribunal
parce que l'épreuve contre moi
était pour le moins accablante.
J'ai tué un homosexuel à Lille-Hamor
en le poignardant à mort 37 fois
avec un couteau plutôt petit
ce qui fait qu'il est mort d'une émoragerie.
Par conséquent, aucun des coups
n'était mortel en soi.
Je me souviens de certaines parties
ou plutôt je me souviens de tout
mais certaines choses sont un peu flous,
un peu vagues.
Mon adrénaline travaillait à plein temps
et la rage était quelque chose
que je n'avais jamais ressenti auparavant
ni plus tard d'ailleurs.
J'ai dit dans des interviews précédentes
que l'acte en lui-même m'a donné cette impression
d'être comme à l'extérieur de moi-même
et de cette personne.
Vague V. Karnes, né le 2 novembre 1973
est reconnu coupable
et purgera une peine de 21 ans de prison.
V. Karnes est reconnu coupable de meurtres
avec préméditation,
de détention d'explosif
et de l'incendie volontaire de 3 églises
à Oslo et Bergen.
Le 16 mai 1994, au bout de 3 semaines de procès
V. Karnes ou V. Karnes
est cop de la peine maximale autorisée
par le Code pénal norvégien.
Trois semaines éprouvante
où la presse fait de se fait diverses échouures.
Il faut dire que le personnage fascine
bien cagé de seulement 20 ans
il est plein d'assolance
et très sûr de lui.
Habillé de noir, les cheveux longs, lâché
il alterne attitude charmeuse,
provocation gratuite,
et jubilation.
Alors que des jeunes fans,
portant fièrement des t-shirts bonzoom,
assistent coditiennement aux audiences,
écrit son nom.
Procédon très médiatisé,
les caméras des journalistes
sont autorisées à filmer les débats.
Lorsque la sentence tombe,
elle scrute le visage du condamné.
Rien.
Non, aucune émotion.
Si ce n'est un petit sourire narcois,
regardant droit dans les yeux l'objectif
avant de quitter le tribunal sous bonne escorte.
Que reste-t-il aujourd'hui du black metal ?
C'est désormais un genre musical respecté
avec des groupes aux quatre coins du monde.
En Norvège,
la cave qui servait de lieu de réunions
soi-disant black circle
se visite aujourd'hui comme un musée.
Le premier album de Mayhem,
donc de mystéries d'un Satanas
est désormais perçu comme un trésor national.
Le premier album de Mayhem
de mystéries d'un Satanas
et désormais perçu comme un trésor national
en Norvège.
Un disque presque possédé par des forces
venus d'ailleurs,
à l'atmosphère, c'est plus le cas.
Un disque véritablement hanté
dans tous les sens du terme.
Deux de ses créateurs sont morts avant sa sortie
et le meurtrier de l'un d'entre eux joue dessus.
Et tant pis une nouvelle fois,
pour la famille de Rodius,
qui a demandé en vain que les parties de basses
enregistrées par vicarnes soient effacées.
La tombe discrète du guitariste
entéré à Chy au sud de Slot
et de Vinuel, une sorte de lieu de périnage.
En 2009,
après 16 ans de prison,
son meurtrier est libéré.
Depuis 2010, il vit en France
avec sa femme et ses enfants.
Il a pris le nom de famille de son épouse
et s'est renommé Louis Caché,
histoire de se faire plus discret.
Il vit à l'écart de la société
en autarcie totale,
dans le sens de notre civilisation
auquel il croit dur comme fer.
Pendant un temps,
il a tenu un journal vidéo sur YouTube,
mais il a fini par en être banni
à cause de propos tendanciux, tient donc.
Depuis,
il noircie via son blog des pages et les pages
sur sa vision du monde,
son envie d'un retour au valeur ancestral
et son rejet d'une société cosmopolite.
Il a surtout arrêté de faire de la musique
et il rejette désormais tout
à partenance à la scène métal.
Pourtant, il reste là des acteurs
de premier plan de cette période clé.
Corte période
où l'art s'est confondu avec la vie
avant de basculer dans la violence et le meurtre.
Le tout au nom d'une idéologie
dont chacun semble avoir sa définition bien à lui,
laissant hélas, la musique, loin derrière.
La posterité, elle,
retient le poignet de disque révérait
aujourd'hui par les fans comme des reliques.
Ces événements fascinent toujours autant
et génèrent encore aujourd'hui
documentaires, livres
et même une œuvre de fiction en 2019.
Mais pour voir
tous ces veux de gloire exaucés,
le personnage de Faust
n'avait-il pas, selon Goethe,
vendu son immodirable.
Aujourd'hui, l'histoire du black metal,
l'excroissance la plus extrême
de la vie du heavy metal,
dont vous êtes un spécialiste Olivier Bannin.
Bonjour.
Merci pour l'enquête qui a permis
ce récit.
J'ai une question un peu personnelle
à vous poser, mais qui doit faire écho,
je pense, aux oreilles de beaucoup de monde.
Qu'ont-on donc ces gens
qui nous font cette culture-là
à ne pas aimer la mélodie ?
C'est un peu provocateur.
C'est tout à fait provocateur.
C'est une bonne question.
Dans le black metal, il peut y avoir
une époque où tout devait être
façonné, tout devait être fait.
Et l'intention, première,
était avant tout de repousser
plus loin les limites de ce qui
était acceptable, les limites
de la dissonance.
Il y avait volontairement, c'est une
musique qui s'est construite en
contre-reaction à ce qui se faisait.
Mais une fois que la musique s'est
installée, on peut trouver, aujourd'hui,
nous avons des groupes de black metal
qui enregistraient des disques avec
des orchestres symphoniques,
sur le propos des tout premiers
artistes.
Vous avez parlé du heavy metal,
aujourd'hui, c'est bien une évolution
mélodique.
C'est important de le souligner, évidemment.
Vous nous avez expliqué que le black metal
est né en Angleterre au tout début
des années 80, puisque c'est la
troisième émission qu'on fait avec vous.
Donc, né en Angleterre au tout début
des années 80.
Est-ce que cette musique-là portait
déjà en elle les germes de cette
violence qu'on vient de raconter
?
C'est une question de point de vue, mais
on va dire que pour les géniteurs
de black metal, qui sont le groupe
Venom, c'est avant tout une histoire
d'opportunisme.
C'est-à-dire qu'au début des années
80, l'Angleterre est secoué par un
mouvement musical à renouveau du
vie metal, dont les chefs de fil sont
Iron Maiden, Def Le Pard, Saxon,
des groupes comme ça.
Et Venom arrive là-dedans, disant
comment on va tirer notre épingle
du jeu, comment est-ce qu'on peut
faire ?
On n'est que 3 et on n'est pas très
très bons.
Par contre, ils ont fait un peu le
même calcul que Black Sabbath.
En se disant, les gens payent pour
les voir des films d'horreur, les
gens payent pour avoir peur, on va
leur offrir ça, mais version
metal.
Ça a marché tout de suite avec
cette idée d'offrir plus que de
la musique.
Mais un récit, en fait, c'est un
récit.
Dans le cas de Venom et des
progrès de Black Metal, c'est
tout un appara, c'est-à-dire, ce
n'est pas que les paroles, ce sont
les pochettes, ce sont même les
poses, les premières photos de
Venom, ils posent torsenu en
tenant des épées avec des
ceintures en forme de balles,
tout ça pour donner, ils avaient
presque des postures de super
héros.
Et il faut savoir que maintenant,
avec Internet, en trois clics, on a
accès à tout, à des vidéos,
des photos qu'on pouvait voir dans
les fanzines et les magazines.
Et ces photos, on voyait trois
personnages, presque, qui étaient
plus vraiment humains, qui étaient
des espèces de carres semblées
des démons médiévaux.
Et ça, pour un adolescent, ça
enflamme tout de suite l'imagination.
Est-ce que quelqu'un, ça me
traverse l'esprit avec les images
que vous donnez, comme Alice
Cooper était un peu...
Bien sûr, il y a le propos.
D'ailleurs, le satanisme, on
remonte aux années 60.
À cette époque-là, il y a eu
toute une vague avec, notamment,
les studios anglais de production
cinématographie, qui étaient la
hameur, qui ont fait toute une série
de films un peu de séries baies
avec Christopher Lee, Peter
Cushing autour du satanisme, qui
avait très bien marché à l'époque.
Et dès la fin des années 60,
il y avait des groupes comme
Coven aux États-Unis ou Black
Sabat en Angleterre ou Black Widow
qui jouaient sur le côté,
qui recréaient sur scène
une messe noire, avec un pseudo-sacrifice.
Bon, la musique suivait pas trop,
mais ça a quand même fait parler d'eux.
Donc, finalement, Venom n'a pas tellement
en termes de concepts, n'a pas vraiment
inventé grand-chose, sauf qu'il l'a adapté
à la musique Heavy Metal.
Pourquoi ça prend en Norvège?
Dans l'époque, début des années 90,
on a raconté pourquoi la Norvège.
Pourquoi est-elle...
Ce pays est-il le cadre de cette histoire?
Alors, pourquoi la Norvège et pourquoi
à cette époque-là, il faut savoir
qu'on a éché un peu une escalade
de la violence du métal
dans la seconde moitié des années 80,
avec d'abord le Heavy Metal,
ensuite ce qu'on a appelé le Trash Metal,
Metallica, Megadeth Slayer,
ensuite le Death Metal.
Enfin, ça va de plus en plus vite,
de plus en plus loin.
Et au début des années 90,
on est un peu en panseche.
On sent que le métal commence un peu
à se mordre la queue,
à se rouiller, ou en tout cas,
ne plus savoir trop où aller.
Donc, il y a ce besoin
de pousser le bouchon encore plus loin.
Et la Norvège, c'est un pays
un peu oublié de l'Europe.
Alors, à ce moment-là, au début des années 90,
c'est un pays riche,
qui a une culture lutérienne,
c'est un pays conservateur,
c'est un très beau pays.
J'ai la chance d'y aller pas mal de fois,
très beau pays, mais c'est un pays
où on ne rigole pas trop.
Ce sont des gens très sérieux,
le travail, la famille,
rester fidèle, rester à la maison,
c'est très conservatrice.
Et donc, forcément, il y a ce besoin
de faire péter les coutures.
Petite considération touristique,
si vous allez en Norvège,
vous voyez ces cathédrales en bois,
elles sont vraiment magnifiques
et absolument impressionnantes.
Elles sont vraiment des relicades.
Dernière chose pour un Norvège,
aussi, ce qui est important,
il ne faut pas oublier ce cadre géographique,
cette nature en y présente.
Et en même temps, c'est effectivement
ces hivers très rudes,
de votre vie où les gens restent chez soi,
ne se mélangent pas trop.
Tout ça a contribué.
Et puis, en plus, la Norvège,
avant Internet, c'est loin de tout,
c'est loin de tout le monde.
Oslo, c'est la capitale,
mais même Oslo, vous êtes un peu loin.
Imaginez des adolescents au début de 1990
vivant dans un petit village
du nord de la Norvège,
vous êtes au bout du monde.
Quel sont les répercussions
en France de cette culture-là,
c'est un des premiers pays
où on a vu apparaître des grottes de black metal
en dehors d'un Norvège et de la Suède,
avec toute une série de groupes
qui se sont appelées après les légions noires,
qui ont essayé d'appliquer un peu
les notions du black circle
en Norvège dont on a parlé.
Notamment, avec déjà cet esprit de rebellions
qui, à l'époque, parlait beaucoup,
un peu à cette frange, un peu franchuière
qui a besoin de ne pas être dans les rangs.
Et tout de suite, il y a toute une série de groupes
qui, à ce moment-là, sont arrivés
dans un réseau très underground,
avec des enregistrements très crues
qui n'étaient distribués qu'en très initiés,
mais dont la légende a grandi
des années après.
Les légions noires, c'est même devenu un peu synonyme
d'un style de black metal à la française.
Alors, provoquer,
faire peur ou créer des fausses peurs,
ça s'interpelle,
c'est-à-dire,
c'est-à-dire,
c'est-à-dire,
c'est-à-dire,
ça interpelle aussi notre esprit d'enfant.
On aime bien, comme ça a retrouvé
une espèce de fiction,
de décor.
Bon, jusque-là.
Mais cette explosion de violence
et tous ces drames,
c'était prévisible ou pas ?
Il faut un élément qui, pour moi,
a été sensuel, c'est qu'il faut se souvenir
qu'il faut se souvenir l'âge de tous ces gens-là.
C'est au jeune, c'est pour ça que je parle de l'enfant.
Là, ils ont 20 ans.
19 ans au moment du meurtre.
Faust, le batteur de Emporor,
lui aussi responsable de meurtres,
à 18 ans.
Donc, ce sont des gens,
quand vous allez une nouvelle fois à Oslo,
vous allez en Norvège,
il y a cette impression de,
je n'ai pas à dire l'ennui d'enfant riche,
mais ce sont des gens venant d'un milieu
plus ou moins éduqué
et qui se sont laissés en bobinet
dans une espèce de,
il y avait ce besoin de,
comme un espèce de jeu d'enfant,
il n'y avait pas capable de sauter d'eau,
il n'y avait pas capable de faire ça.
Il y avait cette espèce,
ça renvoie un peu à l'enfance
et comme il y avait toute cette musique
qui était basée sur cette imagerie
très, très forte,
et cette déception, entre guillemets,
de la part de certaines personnes
qui voyaient certains des groupes de l'autre,
le death metal ou certains des membres,
cela jouait satanique, très méchant,
et en vrai, dès que les lumières étaient éteintes,
étaient des types comme vous et moi,
ça a déçu beaucoup de ces gens-là
et il y avait un côté défi.
Et tous ces groupes-là,
auraient-ils lu, alors c'est un peu fictif,
comme question, mais on peut essayer d'imaginer,
auraient-ils lu le statut légendaire
qu'ils ont désormais,
sans ces événements violents et dramatiques ?
Ça, c'est très difficile,
de répondre à cette question,
car les deux sont désormais indissociables.
La musique est difficilement dissociable
aujourd'hui de la légende.
C'est un éternel débat,
est-ce qu'on peut faire la part des choses,
entre par exemple,
et Bourzoum.
Ça, c'est le...
Mais sur le plan strictement musical,
oui, Mayhem, Bourzoum,
Emperor, Dark Throne,
dont on n'a pas parlé,
ou ces genres de groupes,
qui étaient là au tout début,
oui, sont essentiels,
ont su créer à eux tout seuls un mouvement
qui, 30 ans après,
a encore des répercussions,
a encore des groupes de black metal
dans le monde entier,
en Norvège, en Suède,
en Finlande aussi, mais beaucoup en Norvège,
qui ont créé, à la base,
avec rien du tout,
avec trois bottes ficelles,
parfois avec des simples enregistrements,
un album, deux albums à tout casser,
on crée une sorte de légende.
Ce sont des disques
qui restent encore aujourd'hui
révérés pour de bonnes raisons, oui.
Y a-t-il une équivalence
dans d'autres genres musicaux,
une équivalence dans le récit ?
Dans le récit,
que l'on a retrouvé dans le gang-starap, par exemple,
dans le gang-starap,
entre Toupac-Chacour et Notorious Big,
qui, d'ailleurs,
les deux sont morts au bout de ça.
Il y avait cette espèce aussi de culture,
bravage, culture du défi,
culture de ouais, toi, t'es pas cap,
non, c'est moi le plus dur,
non, c'est moi le roi de la West Coast,
non, c'est moi le roi de la East West Coast,
et qui a débouché, là aussi,
dans la violence et dans la mort.
Donc, ça c'est quelque chose,
le même de réviolence,
mais la rivalité,
ça a toujours fait les chougras de la presse.
On revient toujours aux Beatles,
la rivalité présumée entre
The Rolling Stones et les Beatles,
qui était créée de toutes pièces
à l'époque par le manager,
totalement fausse, même un autre niveau,
Oasis, Blur, Blur, tout ça,
ça fait partie de Rock'n'Roll,
ça fait parler et ça crée cette mystique,
et en plus, ça régale la presse
et donc les fans.
Alors, on l'a vu, même s'il s'en défend,
son nom initial, c'est Christian,
mais il a légalement changé son nom
en Varga,
qui veut dire loup en Norvégien.
Désolé, j'ai fait que deux ans
en Norvégien à l'école.
Vickernes, tout Vickernes,
est devenue une personnalité très politique
avec un discours identitaire très marqué à droite.
C'était le cas au moment des faits
ou c'était étouffé ?
Non, c'était pas tellement étouffé,
je dirais que c'était même
pas vraiment affirmé.
Je le rappelle une nouvelle fois,
Vickernes avait 18, 19, 20 ans
au moment des faits
et donc il n'avait pas de pensée politique
clairement affirmée,
peut-être dépensant,
mais qui s'affichait pas du tout
dans la musique de Burzum.
Ça, toute la différence avec certains groupes
qui, là, sont ouvertement en néo-nazis
et ça se voit tout de suite
dans leurs choix iconographiques,
dans leurs paroles, à aucun moment
dans un album de Burzum,
il y a des appels haumeurs,
des Norvèges un peu fantasmés,
moins haineuses,
faire qu'un avec la nature
et lui, dès le début,
plutôt parler de Satan
et partie vers l'odinisme,
référence à la culture viking
et avec le temps au tort et au don.
Tout cela.
Et a priori, on pourrait dire
qu'Vac, c'est sûrement un peu radicalisé
en prison,
il a été emprisonné à Trondheim
en prison de haute sécurité.
Il a été seul dans sa cellule.
Trondheim, c'est la 2e, 3e ville de Norvège.
C'est en tout temps haut, sur la côte ouest.
Donc, vous êtes vraiment...
L'hiver, vous avez 4, 5 heures de jour,
pas plus de lumière
et pendant des années, Vac a été seul
confronté à ses propres démons
et à sa légende qui naissait,
qui s'agrandissait en son absence
et je pense que ça, à ce moment-là,
que sa pensée s'est radicalisée.
Est-ce que l'affaire Brévik a eu
une quelconque influence
de masse, pardon,
qui avait frappé tout le monde ?
En affluence sur Vargue-Vicarnès ?
Oui, sur ces groupes-là, non, il n'y a pas...
Non, il n'y a pas eu, parce que là,
on touche, là, pour le coup, notamment
avec les contacts que j'ai au sein
de la scène Black Metal,
Norvégienne,
là, on parle de 77 morts.
Les jeunes, essentiellement,
ça a tellement marqué,
ça a été le 11 septembre pour la société
Norvégienne, ça a tellement marqué tout le monde
que, non, en contraire,
on dit d'église à l'époque, oui,
un certain nombre, on dit bien fait,
autant Brévik, non.
Dernière question, le Black Metal,
est-il en voie de gentrification
aujourd'hui, de beauboisation,
de tout ce que vous voulez ?
C'est une mode question,
parce que, justement, encore récemment,
le groupe PM a été, en quelque sorte,
couronné, célébré par un sort
de victoire de la musique locale
à la télévision Norvégienne.
Les endroits comme le sous-sol
ont été se visite.
Maintenant, il existe un tour guide.
Vous voulez prendre un bus,
et vous faites le tour à Oslo,
des lieux emblématiques de la scène
Black Metal.
Et surtout, le Black Metal,
les autorités Norvégiennes
l'ont envoyé à Domimo, bien tardivement,
qu'en fait, le Black Metal avait
paradoxalement mieux,
beaucoup plus contribué au tourisme
en Norvège que des années de communication,
parce qu'avec toutes ces pochettes
de Black Metal, avec des belles photos
qui ont découvert la culture,
d'en apprendre la langue.
Donc, le Black Metal est désormais
dans cette espèce de zone un peu grise,
à la fois respectée,
célébrée en Norvège,
se retrouvant dans les charts,
notamment beaucoup, en scandinavie,
et en même temps, se cherchant peut-être
ayant peur de perdre cet aura
de dangerosité.
Alors, il y a une dernière question,
souvent, il y en a une autre après.
Est-ce qu'il y a une ville parmi Oslo,
Bergen et Trondheim,
Black Metal ?
On considère qu'en termes,
c'est très subjetif,
moi, personnellement, je préfère Bergen,
qui est une très jolie ville,
beaucoup plus petite provinciale,
avec moins de groupes,
mais qui ont tous une identité assez incroyable,
comme Gorgorot, Enslave, TAC,
ou ce genre de groupe.
Mais Oslo reste la capitale du Black Metal,
c'est là d'où viennent les groupes principaux.
C'est là où, chaque année,
vous avez un festival,
qui s'appelle le Festival Inferno,
aujourd'hui, l'épicentre.
Merci infiniment.
Merci pour ces numéros autour du Black Metal,
Olivier Badein,
et pour votre connaissance de la chose.
C'était Affercencil,
donc aujourd'hui, l'univers du Black Metal,
à la technique, il y avait Laurent Baudois.
Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org
Machine-generated transcript that may contain inaccuracies.
durée :00:49:13 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle - .