Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Bernadette Benaïm, meurtre en famille - Le récit

Europe 1 Europe 1 4/17/23 - 30m - PDF Transcript

Le meurtre a ses raisons que la raison ignore.

C'est un peu la morale de l'histoire que voici.

En 2014, dans Le Var, une femme qui s'appelle Bernadette Beneim-Kogis est égorgée.

Et à la fin de l'histoire, on a toujours du mal à comprendre pourquoi.

Ou alors on ne veut pas y croire parce que le pourquoi est stupéfiant.

Pour le débrief, je ferai appel à maître Bernard Sivant du Barreau de Nice,

avocat de la partie civile dans cette affaire, interview que vous retrouverez dans un deuxième podcast.

J'ai écrit cette histoire avec Auguste, réalisation Mathieu Fret.

Le cadavre, le cadavre il est là, sur la terrasse de cette jolie maison avec Vumer.

Une femme, dans les 65 ans, en peignoir et dessous à moitié de nuit.

On l'a égorgée et quasi décapité, une plaie de moins 30 centimètres au niveau du cou.

Sa tête ne tient plus que par ses vertelles.

Elle a aussi reçu un coup de couteau au niveau du cœur.

Ça saute aux yeux.

Il fallait qu'elle meurt cette femme.

Et peu apporte la manière, peu apporte sa souffrance,

peu apporte que le crime soit d'une sauvagerie inouïe.

Il fallait qu'elle meurt.

Et pourquoi diable?

Le cadavre de cette femme, qui s'appelle Bernadette Benaim-Cogis, 67 ans,

est découvert le matin du 28 juillet 2014, dans une villa des Issembres, près de Saint-Tropez.

Une jolie bastide en pierre, avec vue sur la Méditerranée.

C'est sa colocataire, Maria, qui la retrouve morte sur la terrasse.

Toutes les deux partageaient cette maison face à la mer.

Chacun son appartement.

Mais tout le reste, la piscine, la terrasse, le jardin, elles le partageaient.

Et elles étaient amies, proches.

Et d'ailleurs, elles ont diné ensemble hier soir.

On s'est quittés vers neuf heures du soir, je dirais.

On s'est souhaités bonne nuit.

Voilà, je comprends pas ce qui a pu arriver.

À quelle heure est-ce que vous avez découvert le corps?

Ah, sept heures ce matin, quand je me suis réveillé.

On lui a volé quelque chose?

Non, rien, en fait, je crois pas.

De toute façon, c'était pas pour la voler, regarder à la cour, c'est vague.

Et ce qui est étrange, c'est qu'à priori, on a tenté de mettre le feu à la maison.

Les gendarmes qui viennent d'arriver découvrent un départ de feu sur le palier de la porte d'entrée

et un autre sur le rebord de la fenêtre de la salle de bas.

Des feux qui ont été alimentés avec de l'essence.

Il y a un arrozoire rempli d'essence qui est posé là, juste à côté.

Si ils avaient vraiment voulu mettre le feu à la maison,

ils auraient vidé l'arrozoire, non? Qu'est-ce que t'en bases?

Donc, ça veut dire que ces deux petits incendies,

ça n'avait pas pour but de mettre le feu à la maison.

T'as raison.

C'était peut-être juste pour qu'elle sorte la villa,

pour qu'elle aille sur la terrasse, pour la tirer d'or, quoi.

Alors, qui est cette femme?

Et pourquoi tant de violents?

D'après le légiste, on lui a donné deux coute-couteaux à la gorge, par derrière.

Tchac, tchac, façon d'ail.

Et après, un grand coute-couteau dans le thorax.

Tchac, qui a traversé un poumon, le foie et l'aorte.

Dites, madame, puisque vous y viez avec elle,

et que vous partagez cette maison avec elle, expliquez-moi un peu

qui c'est cette pauvre femme.

Bernadette a perdu son mari l'année dernière.

Il n'y avait pas d'enfant.

Il lui avait laissé de l'argent.

Elle est venue s'installer ici et partager la bastide avec moi.

C'était pour combler sa solitude.

Ah non, Bernadette n'était pas du tout solitaire.

Elle avait pleine d'amis.

Elle adorait rire, chanter, dansez.

Elle sortait, elle allait jouer au golf.

Non, non, ne pensez pas que c'était une femme isolée.

Pas du tout.

Elle n'a pas?

Oui, de temps en temps.

C'était une belle femme, elle a plutôt bien conservé.

Et en pleine forme.

Et là, me profitez, qu'est-ce que vous voulez?

L'examen de son téléphone portable le confirme.

La dame avait une vie sentimentale,

débridée, des amants de ces deux-là, souvent plus jeunes.

Les messages qu'elle échangait avec eux sont

wow, chaud la braise, et les photos qu'elle leur envoyait, très sexy.

Bon, j'ai regardé avec qui elle échangait ces messages.

Tu ne vas pas le croire, hein.

Et le coucher avait le pisciniste, figure-toi.

Et aussi, il y avait le menuisier qui s'occupait de la bastide.

Il y avait le jardinier.

Et mes liens.

Et il y en avait un avec lequel ils étaient plus liés que les autres.

Oui, le jardinier, Hervé Robineau, 44 ans.

En remontant les messages, on s'aperçoit qu'elle le connaissait

depuis qu'elle s'était installée l'été dernier.

Sa colocataire, elle le connaît, ce jardinier?

Oui, oui, bien sûr, sans être d'ailleurs très emballé par cette relation.

Elle le trouve un peu brute des coffrages.

Tu vois, elle m'a laissée entendre auparavant,

qui ne se comportait pas très bien avec son ami Bernadette.

Elle pense qu'il l'a frappé.

Mais Hervé, c'est pas tout.

Ça n'est pas tout, on est fait.

La relation entre Bernadette et le jardinier

dépassait largement le stade du Jiji Pompon.

Elle fréquentait sa femme aussi, Pascal.

Et leurs deux filles de 18 et 20 ans.

Elle invitait régulièrement tout le monde au restaurant.

Elle a même payé le permis de conduire à l'une des gamines.

Ma rêve, elle avait lié une relation d'amitié

avec toute la famille de son amant, y compris sa femme.

C'est un peu tordu.

Mais alors, est-ce que Mme Robineau savait que son mari couchait avec elle?

Réponse, au début, non.

Et puis le rustique Hervé Robineau

a commencé à se pomponner le matin.

Un peu de crème hydratante, pchit pchit, un peu de déo sous les bras.

Et à la fin, un peu d'eau de toilette.

Il n'avait jamais mis de parfum.

Ça lui a mis la puce à l'oreille à sa femme, forcément.

Elle avait épousé un gars qui sentait des dessous de bras.

Ça la gênait pas. Et maintenant, ils sont la rose.

Elle s'est dit qu'il y a une femme là-dessous.

Et alors, elle s'est mis à fouiller dans son téléphone.

Et elle est tombée sur les messages de Bernadette qui étaient, comment dire,

un peu chauds, quoi.

Et ça a été le choque.

Et les copines de Bernadette racontent une scène qui s'est déroulée six semaines environ

avant qu'on ne retrouve Bernadette égorgée sur sa terrasse.

La femme du jardinier, Pascal, a réuni une sorte de tribunal familial.

Elle et ses deux filles, et en face son mari Hervé.

Et elle lui a demandé de lire les semesses de Bernadette à voix haute devant ses filles.

Et il l'a fait.

Et oui, qu'est-ce que vous voulez qu'il fasse?

Bien sûr qu'il les a lues.

Il les a lues.

La tête passe, la queue entre les gens.

Et à partir de là, Bernadette est devenue l'épouvantail des femmes robinaux.

L'ennemi public n°1 de Pascal Robineau est de cette fille.

Vous voyez la piste que ça ouvre, ça?

Et si c'était-t-elle la mère et les filles qu'il avait quasi décapité?

Ou alors est-ce qu'elles n'ont pas exigé Hervé Robineau à il la tuer?

Pour laver l'infront, pour remettre les pendules à zéro?

Pour que tout recommence comme avant.

On a bien envie de les entendre sur cette séquence, les robinaux, n'est-ce pas?

Les gendarmes aussi rassurez-vous, ils les convoquent tous.

Lui, elle et les deux gamines.

Voyons ce qu'Hervé Robineau, le jardinier qui sent la rose, attend le ventre.

Vous étiez où?

La nuit du crime, M. Robineau.

Et chez moi?

On est rentré en fin de soirée et je me suis couché, j'ai pris un cachet.

J'ai dormi jusqu'au lendemain matin.

Vous me confirmez que vous aviez une relation extra conjugale avec Mme Beneim?

Oui, je vous le confirme, c'est la connerie de ma vie, je ne me pouvais pas savoir.

J'ai tout foutu par terre avec ça, depuis que ma femme est au courant, je suis mal, vous ne pouvez pas imaginer.

J'ai sauté à me foutre en l'air, sérieux.

Et depuis, je vois un psy et je prends des antidépresseurs.

Je ne sais pas si je m'en remettrai de toutes ces conneries.

Dans le bureau d'à côté, sa femme Pascal raconte aussi que la nuit du crime,

elle était dans son lit.

Et après, elle raconte la trahison.

Vous savez, j'ai surmonté deux cancers.

J'ai subi récemment une opération du dos, j'étais malade, j'étais épuisé là-dessus.

J'ai dû subir une double trahison, celle de mon mari et celle d'une amie.

C'est pire que tout, pire que tout.

Et les deux filles, alors, qu'est-ce qu'elle raconte sur la nuit du crime?

Vous allez voir, c'est très intéressant.

Commençons par odrer.

Je suis rentré à la maison vers une heure du matin.

Et à ce moment-là, où étaient vos parents?

Ils s'étaient couchés, ils dormaient.

Et votre sœur, Roxane?

Elle était debout, alors on n'a pas poté.

Jusqu'à quelle heure?

Jusqu'à trois heures du matin.

Et là, ma mère s'est réveillée, elle est descendue nous dire qu'il fallait qu'on aille se coucher.

On a fumé une cigarette tous les trois et on est allé dormir.

Vous visualisez la scène.

La mère entend ses filles papoter à trois heures du matin.

Alors elle descend leur dire d'aller se coucher.

Elle fume une clope avec elle.

Et tout le monde au lit.

C'est clair dans votre tête.

Alors maintenant, allons écouter ce que raconte aux gendarmes.

La deuxième fille, Roxane, 18 ans.

Ma sœur est rentrée vers une heure du matin.

Et on a discuté toutes les deux jusqu'à environ trois heures du matin.

Et là, mon père est descendu pour lui dire qu'il était tard et qu'il fallait qu'on aille se coucher.

Et c'est ce qu'on a fait.

Son père est descendu.

Sa sœur a dit que c'était sa mère.

Écoutez la suite, on est à la toute fin de l'audition de Roxane.

C'est terrible ce qui est arrivé à Bernadette.

Quand même, pourquoi est-ce qu'on l'a quasiment décapité?

C'est terrible.

Dites-moi mademoiselle, comment saviez-vous que Mme Benaïm a été quasiment décapité?

Et oui, à ce stade de l'enquête, personne n'est censé savoir que la tête de Bernadette Benaïm

ne tenait qu'à un film.

Personne.

Les gendarmes ne l'ont dit à personne.

Et elle, Roxane, du haut de ses 18 ans, elle le sait.

Et comment le sait-elle?

C'est vertigineux comme question.

Vertigineux.

Et je vous le dis, vous n'en avez pas fini avec les vertis.

En attendant, toute la famille Rombinot est relâchée et placée sur Écoute.

Ça va de soi.

Les gendarmes ont un moyen de vérifier qui était où la nuit du crème.

Les téléphones portables des quatre membres de la famille Rombinot.

Le père Hervé, le jardinier, n'a pas menti.

Son téléphone n'a pas bougé de chez lui.

Et la mère Pascale, elle était où?

Vous vous souvenez qu'elle prétend qu'elle était chez elle, au pieu.

Asseyez-vous, vous risquez de tomber de l'échelle.

Elle était absolument pas chez elle et la mère.

Son téléphone borne le soir aux Isambres, tout près de chez Bernadette Benaïm,

et le lendemain matin aussi.

Je vous avais promis des vertiges, vous êtes servi.

Et c'est pas fini.

Les filles maintenant, où était-elle à l'heure du crème?

Le téléphone d'Audrey confirme ses déclarations.

Elle est rentrée à une heure du matin et après, elle était chez elle.

Sauf que cette nuit-là, vers trois heures, elle a pris des selfies.

Il y a un détail qui cloche.

Et regarde où elle est sur la photo-là.

Elle est dans sa chambre, non?

Et non, c'est pas sa chambre, ça.

Ça, c'est la chambre de ses parents.

De ses parents.

Mais à trois heures du matin, ça ne s'est dormi à un point fermé, les parents.

Ils étaient sensés, tu l'as dit, de mieux en mieux.

Et Roxane enfin, où son téléphone portable la localiste-elle la nuit du crème?

Chez elle.

Enfin, une partie de la soirée.

Après, on ne sait pas, elle l'a coupé.

Pourquoi?

Peut-être parce que c'est la seule qui a réalisé que le portable était en mouchard.

Mais rêve, tous les robinaux, père, mère et fille, ont menti sur leur emploi du temps.

Ce qui suggère une sorte de crime en bande organisée.

En fouillant dans les portables des uns et des autres, en mettant bout à bout les messages

beaucoup, les SMS, les s'appels téléphoniques, les gendarmes parviennent à reconstituer

la mécanique qui mène au crime.

Bernadette Benaïme, la maîtresse des chuffes, se venger.

Et elle a compris comment fonctionne la famille robinaux.

Elle a compris que pour punir Hervé, il suffit d'attiser la colère de sa femme.

Alors elle l'appelle, la conversation dure 11 minutes.

Et je peux te dire, au colis, Hervé, c'était quelque chose, on s'est éclaté.

Elle lui dit aussi, il allait te quitter pour moi.

Elle attisse le feu, elle nourrit la rage de Pascal contre son mari, sans imaginer la

pauvre que tout ça finira par se retourner contre elle.

Et ça marche.

Pascal est folle de rage contre Hervé.

Et avec elle, leur fille.

Alors, les femmes robinaux convoquent Hervé.

Encore une sorte de procès.

Il doit payer, il va payer.

Hervé, je vais te demander de t'épiler intégralement le corps.

Tu veux dire, tout le corps?

Oui, tout le corps.

Je veux plus voir un seul poil.

Il obéit, puisque c'est sa faute, tout ça.

Hervé, je ne supporte plus la couleur de tes cheveux, alors tu vas te l'éteindre.

Et il le fait, puisque c'est sa faute, tout ça.

Et bien, tout le corps ne te fait, je n'aime pas trop la couleur de tes cheveux, tu vas

te raser la tête.

Et il la rase, puisque c'est sa faute, tout ça.

Et après, la mère et les filles vont fouiller les placards d'Hervé.

Elles prennent tous les vêtements qu'ils s'étaient achetés pour jouer les jolies

coeurs avec Bernadette.

Et elles les brûlent devant lui, et il ne dit rien, parce que c'est sa faute, tout

ça.

Et Bernadette continue d'attiser les flammes.

Hervé, à l'occasion, tu déposeras dans ma boîte aux lettres tout ce que j'ai pu

te faire comme cadeau.

Et de temps en temps, elles passent devant chez eux, en voiture.

Et elle fait poit de poit avec son klaxon.

Elles continuent d'entretenir le feu, c'est sa vengeance de maîtresse déchu.

Sauf qu'elle ne sait pas, à ce moment-là, que c'est elle, à la fin, qui va payer

le prix de tout ça.

15 jours avant le meurtre, Hervé écrit à sa femme Pascal, si cette salope mourrait,

j'en aurais rien à foutre, et Pascal lui répond, tirent un trait, mais invrêt sur

cette pute.

Le jour du crime, à 14h18, Hervé envoie un message à Pascal.

Ce soir, le clair de l'une sera le plus beau du monde, il aura un goût exquis.

Et quelques heures plus tard, Bernadette Benahim était gorgé sur sa terrasse.

C'est quelqu'un de la famille Robino qui a tué Bernadette Benahim, plus aucun doute.

Mais qui, lui, remonté par sa femme et ses filles, elles, jalouse et en colère, ou alors

les filles pour venger leur mère humilier, et pourquoi pas tous les 4?

Pour répondre à la question du qui a commis le crime, les gendarmes entendent à tout,

les relever ADN réalisés sur l'arrozoir rempli d'essence, sur une bouteille retrouvée

près de la porte d'entrée, rempli d'essence elle aussi, et sur un rouleau de saupalin

trouvée sur la terrasse, d'accord, et sur l'arrozoir quelque chose, c'est intéressant,

mais comme l'arrozoir, la bouteille et peut-être le saupalin viennent de chez les robinos,

ça ne prouve rien, et ça n'est pas assez pour démontrer que tous les 3 ont participé

au crime.

Il est temps de placer toute cette famille en garde à vue, la première fois qu'ils

ont été entendus, c'était comme témoin, là c'est plus sérieux.

Le premier jour, ils répètent tous les 4 ce qu'ils ont déjà dit, la nuit du crime

ils étaient chez eux et ils n'en ont pas bougé, deuxième jour de garde à vue, Audrey

là-bas, Jamin est sur le gris, alors mademoiselle, voici un selfie que vous avez pris à 3h du

matin, la nuit de la mort de madame Penaïm, vous êtes dans la chambre de vos parents,

n'est-ce pas? Oui, donc à 3h du matin, ils ne dormaient pas, puisque vous êtes sur

leur lit, elle est coincée, et elle est jeune, elle est verte, elle est facile à déstabiliser,

alors elle déroule, et ce qu'elle racontait, incroyable, je suis rentré vers une heure

du matin, ça c'est vrai, je me suis couché, et puis dans la nuit j'ai été réveillé

par des bruits alors je suis descendu, mes parents et ma sœur étaient en pleine discussion,

et mon père et ma sœur Roxane étaient habillés tout en noir, j'ai compris tout

de suite qu'ils se préparaient à aller chez Bernadette, et ils sont partis, et à quelle

heure est-ce qu'ils sont revenus? Environ une heure et demie plus tard, mon père avait

des traces rouges aux genoux, et ils sont allés se doucher tous les deux Roxane et lui, et

après ils se sont débarrassés de leurs vêtements, et d'un couteau, la suite je vous écoute,

après on s'est tous réunis, et mon père a raconté qu'il s'était retrouvé des années

avec Bernadette, et qu'il l'avait attrapé et égorgé, et après comme elle bougeait

encore, c'est Roxane qui a pris le couteau, et elle l'a planté, vous dites que c'est

votre sœur Roxane qui a donné le couteau, oui, et après mon père nous a demandé de

s'en tenir tous à la même version, comme quoi Roxane et moi, on n'avait pas poté

une partie de la nuit, ça avait réveillé nos parents, et qu'on n'avait pas quitté

la maison, il nous a dit qu'il fallait tenir bon, il fallait qu'on garde cette ligne, sacré

ça veut, c'est donc Hervé Robineau et sa fille Roxane qui ont tué Bernadette Pénaye,

les gendarmes collent immédiatement les aveux de sa fille sous les yeux d'Hervé Robineau,

comment va-t-il se dépatouiller avec ça? C'est vrai que je suis allé chez Bernadette

avec Roxane, mais je vous jure que c'était uniquement pour lui faire peur, et puis quand

tu es arrivé sur place, je sais pas, j'ai vu une ombre, j'ai frappé par réflexe,

ça ne s'avore vraiment qui s'était coimé, je tiens à dire que Roxane elle n'a rien

fait, c'est pas vrai qu'elle a donné un coup de couteau, je suis le seul responsable,

et là-dessus, Hervé Robineau tombe dans les pommes, il faut l'emmener à l'hôpital,

et les gendarmes passent à Roxane, elles confirment qu'elle est allée sur place la

nuit du crime, et là elle se met à trembler, elle fait une sorte de crise de nerf, du coup

la lumière dans le terrain, ça s'est allumé, elle a mévitrissé ouverte et mon père il

m'a fait signe pas faire de bruit, Bernadette était ressortie et j'ai vu mon père abandonne

dire vers elle, il lui tranchait la gorge, c'était l'horreur, je m'ouvais plus bouger,

mon père m'a trappé le bras pour sortir, et puis il le bougeait encore, il retournait

lui mettre un coup de couteau, quand à Pascal Robineau, la mère, elle dit qu'elle n'a

pas vu son mari et sa fille partir, qu'elle n'était pas au courant de ce qu'elle

se passait, qu'elle a tout appris quand ils sont rentrés, tu parles, c'est elle qui

a remonté son mari comme une pendule.

Dans la foulée des gardes à vue, Hervé et Roxane Robineau sont mis en examen pour

assassina et Pascal pour complicité, 3 ans et demi plus tard, Hervé, Pascal et Roxane

Robineau se retrouvent devant la cour d'assises du va, la mère comparée de l'hymne, le

père et la fille, eux arrivent tout droit de la maison d'arrêt, ils ont les yeux cloués

au sol, s'ils pouvaient disparaître d'un coup, on sent qu'il le ferait, la honte,

la honte de ce crime sordé, entre temps la jolie famille a volé en éclat, Pascal

a demandé le divorce et elle accuse maintenant Hervé d'avoir violé ces deux filles quand

elles étaient enfants, en quête en cours, mais pour Hervé, pas question d'en caisser

le crime tout seul, il répète que Roxane n'a rien fait, mais il met sa femme au centre

du jeu.

Oui j'ai tué Bernadette Benaïme, et moi seul, ma fille Roxane est innocente, c'est

mon épouse qui m'a ordonné d'aller tuer sa rival pour être sûr que je ne me dégonflorais

pas, et elle a demandé à Roxane de venir avec moi, oui ce meurtre était prémédité

mais c'est mon épouse qui m'a poussé tuer, et le problème pour la mère c'est que Roxane

est sur la même ligne, papa a raison, c'est ma mère qui insidiosement a amené cette

idée qu'il fallait qu'il tue Bernadette, alors on se tourne vers Pascal, elle a du

mal à répondre, elle pleurniche au point qu'on ne comprend rien à ce qu'elle dit,

en gros elle dit que tout est fou, et puis Audrey, la seule à ne pas être mêlée au

crime vient à la barre, je vous rappelle qu'elle a dit aux gendarmes que sa soeur Roxane

a donné le coup de couteau, Roxane a été manipulé par mon père, quand ma mère, elle

avait rien demandé à personne, il n'y a qu'un coupable, c'est mon père, à la fin

l'avocate général réclame 30 ans pour le père, 15 pour la mère et 10 pour Roxane,

les jurés sont moins durs, il condamne Hervé Robineau a 20 ans de prison, Pascal Robineau

a 10 ans pour complicité et Roxane a 7 ans, mais Pascal fait appel, il y a donc un nouveau

procès en 2019 à Aix-en-Provence, pour les parents ça ne change pas grand chose, Hervé

Robineau écope de la même peine de 20 ans de prison, et Pascal prend 16 au lieu de 15

ans.

Il n'y a qu'en Roxane qui est des raisons de regretter ce procès en appel, elle avait

pris 7 ans, elle en prend 14, le double, et ainsi se termine cette affaire sordidée

et hallucinante, qui a vu toute une famille péter les plombs pour une histoire de cul,

rien qu'une histoire de cul.

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En juillet 2014, dans une villa des Issambres, près de St-Tropez, on retrouve le corps de Bernadette Benaïm Cogis, 67 ans. Elle a été poignardée et quasi décapitée. Il apparait qu’elle était la maitresse de son jardinier, Hervé Robino, tout en étant amie avec sa femme.