Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Bérenger Brouns, le charcutier du marché st- Martin - Le récit

Europe 1 Europe 1 10/17/23 - 31m - PDF Transcript

Mais U peut-on trouver plus de 3 millions d'euros en bond d'achat mis en jeu ?

Je peux les trouver dans mon caddie ?

Non, vous allez récupérer des jetons en caisse.

Ah oui, pour ensuite gagner des bonds d'achat.

Oui, voilà, c'est dans ce sens-là.

Donc c'est bien chez U que plus de 3 millions d'euros sont mis en jeu sous forme de bond d'achat de 2, 5, 10 et 100 euros.

Alors rendez-vous à la borne de jeu de votre magasin U, du 3 au 22 octobre.

U, commerçant autrement.

Jeux avec obligation d'achat valable à partir de 25 euros d'achat et ou l'achat d'un produit partenaire jusqu'au 22 octobre inclus.

Selon ouverture de votre magasin, nombre total des dotations mis en jeu.

Règlement complet sur magasin-u.com.

Je suppose que vous avez de bonnes adresses dans un marché près de chez vous.

Un bon marchand de fruits et légumes.

Un bon marchand de fromages.

Un bon boucher-chircutier.

Ou un bon tigre-chircutier.

Ou un bon tigre-chircutier.

Ou un bon tigre-chircutier.

Ou un bon tigre-chircutier.

Ou un bon tigre-chircutier.

Ou un bon tigre-chircutier.

Ou un bon tigre-chircutier.

Ou un bon tigre-chircutier.

Ou un bon tigre-chircutier.

Ou un bon tigre-chircutier.

Ou un bon tigre-chircutier.

Ou un bon traiteur italien peut-être.

Qui vend de bonnes pattes fraîches.

Du jambon de parmes.

De la mortadelle.

De bonnes escalopes de vos Milanaises.

C'est bon ça, hein ?

Eh bien, je le regret de vous annoncer que cette histoire

va vous couper le goût pour la cuisine italienne

pendant quelque temps.

On est en février 2005 à Paris.

Et Christelle, 26 ans,

et son petit garçon Luc à 4 ans,

ont disparu.

Christelle devait déposer son fils chez sa grand-mère

pour les vacances.

La mamie a attendu toute la journée.

Pas de nouvelles.

Elle l'a appelé 100 fois sur son portable.

Pas de réponse.

Alors, le soir venu, elle va voir la police.

Va madame,

il y a un plan hors sec.

Chaque fois, quelqu'un disparaît.

Oui, je sais, mais...

Mais là, quand même,

elle est avec son petit garçon.

Eh bien, ils ont peut-être un proviso de vacances.

Mais je vous dis que le petit

devait venir en vacances chez moi.

Vous l'avez appelé sur son portable.

Mais oui, plein de fois,

elle répond pas.

Eh bien, elle a peut-être oublié son chargeur.

Donc, je ne peux pas porter

plainte pour disparition.

Ça me paraît un peu prématuré, madame.

Vous pouvez faire

ce qu'on appelle une main courante.

Et puis on va laisser passer un peu de temps.

Et si il n'y a pas de nouveau,

on viendrait nous voir.

Le lendemain,

coup de fil du petit ami

de Christelle.

Bérengé. Enfin, petit ami.

Disons plutôt amant.

Parce que lui, il est toujours avec Bobon.

Il a une charcuterie italienne

au marché Saint-Martin,

dans le 10e arrondissement de Paris.

Et Christelle n'est pas que sa maîtresse,

elle est aussi son employé.

Et lui aussi, est sans nouvelle.

La mère et la sœur de Christelle

passent donc au marché

de les clés.

Bonjour Bérengé.

Comment ça va ?

Bien moyen. Je suis un peu inquiet,

comme nous.

Tu t'es fait quoi, là, sur le nez ?

Ah, l'écriffure, là.

Regarde, c'est la vitrine, elle m'a tombé dessus.

Bon, tenez, voilà, les clés.

Vous me tenez au courant, hein.

Quelques minutes plus tard,

voici donc la mère et la sœur

dans l'appartement de Christelle

et de son fils Lucas.

Elle ne revient pas. Tout est là.

C'est ça que s'évaluent

son manteau, ses chaussures.

Elle n'est pas partie en vacances.

Il y a même ces cigarettes sur la table.

À croc comme elle est,

on n'a pas pu partir sans ses clopes.

Elle aurait pu éventuellement oublier

tout le reste, mais pas les clopes.

Et le pompon,

c'est qu'il manque le chien,

le chien chéri du petit Lucas,

et que la laisse

est posée là.

Les deux femmes décident

de retourner au commissariat.

Vous ne voudriez pas venir

voir l'appartement,

s'il vous plaît.

On est vraiment à inquiète.

Les flics font un geste.

Ils acceptent d'aller y faire un tour.

Mais bon, ils ne voient rien

d'anormal.

Au revoir mesdames.

Mais la mère de Christelle

est une coriale.

Elle décide, avec un peu de naïveté,

d'alertée des médias.

Tééphane, France 2

et puis M6.

Elle veut lancer un avis de recherche.

Évidemment, on l'envoie gentiment

boulet.

Vous devez comprendre que si on devait lancer

un avis de recherche, à chaque fois que quelqu'un disparait

trois jours, franchement,

on s'en sortirait pas, quoi.

C'est pas faux.

Mais dans le loup, un journaliste

du nouveau détective

accepte de s'intéresser à cette histoire.

Mieux que ça. Il accepte

d'aller chez Christelle.

Et il constate, comme la mère

elle a sort avant lui, que tout est là.

Il y a même les tétines du petit

dans la cuisine.

Mais lui,

lui, il voit quelque chose qui avait

complètement échappé aux deux femmes

et aux policiers.

Vous aviez vu la petite tâche brune

là, près de la porte d'entrée.

Regardez, il y en a une autre sur la serrure.

Je suis pas expert,

mais j'ai un peu l'habitude.

J'ai l'impression que c'est du sang.

Du sang séché.

Et là, d'un coup,

ça fait tilt

dans la tête de la mère et de la soeur.

Un truc elle n'avait pas osé

formuler jusque-là, mais

qui leur trotte dans la caboche

depuis qu'elles sont à déprendre

les clés au marché.

Il faut qu'on vous dise

quelque chose, monsieur.

Notre jour,

nous sommes allés récupérer

les clés de l'appartement de Christelle

chez son fiancé, enfin son amant,

il est charcutier-traiteur au marché Saint-Martin,

dans le dixième.

Il a une boutique italienne.

Pour tout vous dire,

eh bien on l'a trouvé bizarre.

Il transpirait.

Il avait l'air pas à l'aise, vous voyez.

Il avait l'air nerveux.

Alors on se trompe peut-être,

mais quand même.

Il n'est pas comme ça d'habitude.

Et puis alors, il avait

deux griffures sur le nez.

Et moi,

j'ai l'impression qu'il est lié

à tout ça.

Béranger comment ?

Son nom ? Bruns.

Béranger Bruns.

Quand on donne un os arrongé

à un journaliste de détective,

en général, il ne le lâche pas.

Et donc, le voilà

au marché Saint-Martin,

où il va tout droit

vers le stand du traiteur italien.

Il débarque avec un a priori dans la tête.

Forcément.

Il s'attend à trouver barbe bleue.

Mais il tombe sur un type

rondouya, jovial,

sympathique.

Vous êtes Béranger Bruns ?

Oui monsieur.

Qu'est-ce que je peux faire pour vous ?

J'ai de la copain qui vient d'arriver ce matin.

Elle lui dit, excellent.

Je vous remercie.

Mais en vérité, je suis venu

pour vous parler de Christelle.

Et là, d'un coup,

le type se referme comme une huile.

Il est désolé.

Il n'a pas le temps.

Il a des clients qui attendent.

Évidemment, la maman de Christelle

prévient immédiatement la police

de la présence dans l'appartement

de ces tâches qui pourraient être du sang.

Trois techniciens de la scientifique

déboulent.

Au début, ils trouvent les tâches trop petites.

Ils n'ont pas du tout l'air convaincus

d'être sur une scène de crime.

Et puis, les voix-là

qui parcourent le mur.

Et regarde.

Il y en a une autre ici, non ?

Et là, regarde, regarde.

Encore une autre.

Et maintenant, qu'ils parlent la voix basse.

Et là, deux répétants en boucle.

C'est pas bon.

C'est pas bon du tout, ça.

Pas bon du tout, du tout, du tout.

Et la mère

leur parle tout de suite

de Berangé-Brunes.

Et de ses doutes sur lui.

Ni une, ni deux, les policiers

filent au marché Saint-Martin.

Bonjour, monsieur.

Police.

Nous travaillons sur la disparition

de Christelle, le roi.

Ah bon, d'accord.

Qu'est-ce que vous voulez savoir ?

Qu'est-ce que vous l'avez vu ?

C'était quand ?

Bon, dimanche ?

On a fermé la boutique du marché

vers 14h.

Je l'ai ramenée chez elle.

Rien de particulier à nous signaler

concernant cette matinette dimanche.

Euh, non, non.

On s'est engueulés, comme ça arrive souvent

entre nous. Parce que le matin,

elle était arrivée en orteurs.

Voilà. Et puis vous, je veux pas de nouvelles.

Les flics ne lui disent pas

des traces de sang dans l'appartement.

Ni des griffures

sur son terrain.

Le lendemain matin,

Bérangé Bruns appelle la mère de Christelle.

Lui aussi voudrait jeter

un coup d'œil à l'appartement.

Alors elle lui donne rendez-vous sur place.

Et quand il arrive,

elle y va, direct.

Regarde-moi.

Regarde-moi en face, Bérangé.

Regarde-moi.

T'aurais pas fait du mal à Christelle

et à Lucas, quand même.

Mais non, pourquoi tu dis ça ?

En fait, tu sais depuis que je suis comme toi,

je suis complètement retourné.

Je n'arrive pas de pleurer.

Arrête de penser que je suis pour quelque chose.

La mère se dit qu'il a l'air sincère.

Elle a été maladroite.

Elle s'en veut.

Elle aurait pas dû lui parler comme ça.

Bon.

Il faut quand même que je vous dise quelque chose.

Mais ça me pèse.

Parce que je ne voudrais pas que vous en concluiez,

que Christelle est pour quelque chose

dans sa disparition.

Je ne veux pas que vous pensiez

une seconde qu'elle l'a bien cherchée.

On est d'accord.

Vraiment d'accord.

Alors maintenant, je vous le dis.

Christelle est une fétarde.

Je rappelle qu'elle n'a que 26 ans.

Elle se remboîte

tous les samedis soir,

sans exception.

Et elle a un goût marqué

pour les hommes plus âgés.

Le papa de son petit garçon Lucas,

par exemple, avait 16 ans de plus qu'elle.

Il a tout lâché pour elle.

Famé enfant.

Mais elle l'a trouvé ennuyeuse

et surtout radar.

Alors elle l'a quittée.

Et c'est là qu'elle est tombée sur Bérangé-Brunes.

15 ans de plus.

Marier, 2 enfants.

Tout ce qu'elle aime.

Au début, c'était son patron.

Et très vite, c'est devenu son amant.

Et ça, n'a échappé au commerçant du marché Saint-Martin.

Qui ne se chaîne pas

pour le raconter aux policiers.

Au début, elle faisait que travailler pour lui.

Et puis, on l'a vu,

qu'il commençait à s'asseoir sur ses genoux.

Lui, il l'a ploté.

Et tout ça devant tout le monde.

Mais il est marié, M.Brunes.

Non ?

Ah oui, oui, oui.

Je vous confirme.

On la voit, M.Brunes.

Elle passe de temps en temps.

À mon avis, elle est parfaitement au parfum

de ce qui se passait entre son mari et Christian.

Mais honnêtement,

ça n'avait pas l'air de la déranger.

Voilà.

C'est dit.

Mais j'y tiens.

Ça n'est pas parce qu'elle aime sortir en boîte.

Ça n'est pas parce qu'elle aime les vioques.

Ça n'est pas parce qu'elle est géronte au fil.

Qu'elle mérite ce qui lui est arrivé.

Les vacances de février s'achèvent.

Et le jour de la rentrée,

eh ben, Lucas n'est pas à l'école.

Le compte en banque de Christelle n'a pas bougé.

Pas de retrait.

Pas d'utilisation de sa carte crédite.

Aucun hôtel.

Aucun foyer.

Aucun hôpital.

N'a signalé ni la mère,

ni l'enfant.

Quand au petit chien,

le cocaire de Lucas,

pourtant tatoué.

La S.P.A. n'a aucune tête.

La S.P.A. n'a aucune tête.

La S.P.A. n'a aucune trace.

À ce stade,

les policiers n'ont qu'une piste.

Bérangé, brouillé.

Les policiers décident de retourner le voie.

Ils se montrent plus bavards

que la première fois.

Moi, pour vous dire,

moi, j'ai ma petite idée

de pourquoi elle est partie Christelle.

Elle aime l'argent, Christelle.

Et elle dépense plus qu'elle gagne.

Alors moi, bien sûr,

je lui ai payé des trucs, normal.

J'ai aussi prêté de l'argent.

Et puis au bout d'un moment,

ça commençait à me déplaire.

Et je lui ai dit,

comme elle est fière, Christelle,

à mon avis, c'est ça qui s'est passé,

elle a voulu prendre ses distances avec moi,

mais elle reviendra, hein.

Elle revient toujours, vous verrez.

Parce que moi,

je l'aime, hein.

Je suis amoureux, hein.

Et elle le sait.

Ok.

Et maintenant,

puisqu'on en est à tout poser sur la table,

parlons de vous,

Monsieur Brons.

Il paraît que vous êtes très colériques.

Et ça n'a pas échappé au commerçant

des boutiques voisines.

Un jour, vous n'allez pas le croire.

Il a carrément giflé

une cliente.

Franchement, c'était la honte.

Et alors avec les autres commerçants,

le nombre de fois où il s'est pris la tête,

au point d'ailleurs qu'il a reçu une mise en garde

du responsable du marché,

il est très impulsif,

mais rangé beaucoup trop impulsif.

D'accord.

Mais bon, si tous les sanguins

étaient des assassins,

ça ferait à bout de temps que je serai en prison.

Fin de la parenthèse

autocratique.

...

Ça fait un mois

que cette enquête est menée par la brigade

en charge des personnes disparues.

Mais là, on n'est pas dans une disparition.

On est plutôt sur un meurtre.

Alors le dossier vient d'être confié

à la brigade criminelle

du 36 et des Orphèvres.

Changement de braquets.

...

Bon.

J'ai fermonté sa téléphonie.

Bérangé Brousse nous a dit

qu'il la dépose chez El Rue.

Lucien s'en paie à 14h, on est d'accord.

Et qu'il n'a pas revu depuis.

Eh bien son téléphone bouge à nouveau

dans la soirée.

Et où borne-t-il d'après toi ?

Je lui,

exactement.

22h15, le téléphone de Christel Le Roi

est près de chez lui.

Donc il m'en.

Et donc,

Brousse est plus suspect que jamais.

...

Quelques jours plus tard,

la maman et la sœur de Christel

retournent à l'appartement.

Et à peine arrivé en bas de l'immeuble,

méga surprise.

...

Elle regarde le balcon, là.

Il est vite.

Mais où est le vélo de Lucas ?

Ah !

Tu crois qu'elle est revenue ?

La mère et la sœur montent

les escaliers 4 à 4.

Elles ouvrent la porte.

...

Mais qu'est-ce qui s'est passé ?

La part est vide.

Complètement vide.

Pas un meubles.

Pas un objet.

Prêt à être reloué.

Et renseigne m'a appris

ces bérangs chez Brousse

qui l'a vidé.

...

C'est le propriétaire qui m'a appelé.

Il m'a dit qu'il voulait le relouer.

Alors je l'ai vidé, quoi.

Mais j'ai tout gardé.

Rassurez-vous.

Et puis je l'ai nettoyé, quoi.

Je pouvais pas le rendre ça, là.

...

Oh, l'enfoiré.

Il a tout effacé.

Toutes les traces.

Toutes les empreintes.

C'est ça que pense la mère et la fille.

Et elle ne se prive pas de le dire au policier du 36.

Qui débarque au marché Saint-Martin

dans la foulée.

C'est leur première visite

sur le stand de Béranger.

Eux, pour l'instant, ils ne l'ont

jamais vu.

M. Brousse ?

Oui, bonjour M. Brousse.

Brigade criminelle.

...

Et là, Brousse

lique et fille.

Lidéralement,

il se met à transpirer à grosses gouttes.

Il dégouline.

Il a peur.

Peur de quoi ?

...

Les flics lui demandent

de leur montrer le garage

où il a entreposé les affaires de Christelle.

Ils y vont.

Ils le rouent.

Et ils se mettent à fouiller.

...

Hé, viens.

Regarde ce que j'ai trouvé.

Une feuille avec un rendez-vous

au service gynécologique de l'hôpital de Montreuil.

Je pense qu'elle était enceinte.

...

Hé, oui.

Il est là le contexte de cette disparition.

Christelle attendait un bébé.

Et l'enquête va démontrer

que ça n'est pas une première.

Christelle est déjà tombée en satte

de Bérangé Brousse.

L'année dernière.

Et lui forcément, mariée,

ça lui a pas plu.

Alors elle a avorté et hop, elle s'est cassée.

Et lui a ramé

pendant de longues semaines pour la récupérer.

Mais il est arrivé assez fin.

Et puis ils se sont engueulés à nouveau.

Et elle a claqué la porte.

Et elle est revenue.

Vous avez compris le blème entre les deux.

Lui ne voulait pas quitter sa femme.

Il ne voulait qu'une maîtresse.

Et elle, elle le voulait tout entier.

Et elle voulait un bébé de lui.

Il n'était pas du tout

sur la même longueur d'ombre.

...

...

Dans la disparition de Christelle et Lucas,

tout désigne Bérangé Brousse.

Alors qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

On l'arrête ?

Le problème, c'est qu'on manque de biscuits.

En dehors du portable de Christelle

qui borne près de chez lui,

les flics n'ont rien.

Si ce n'est une impression générale.

Et bah tant pis.

Brousse s'est arrêté et placé en garde à vue.

Pour vue qu'il craque.

...

Bien.

M. Brousse,

est-ce que vous pouvez nous raconter

votre journée du dimanche

20 février ?

Oui, bien sûr.

Je suis arrivé au marché.

Christelle était pas là.

Alors je me suis mis à la chercher.

Et je l'ai trouvé dans un bistro

en train de boire un café avec le fromager.

Forcément, ça m'a énervé.

Pour tout dire,

la matinée a été un peu froide.

Entre nous deux.

Mais bon, la fermeture à 14h,

je l'ai quand même ramené chez elle,

comme d'habitude.

Je suis monté à l'appartement

et puis on s'est engueulé à cause du fromager

et tout ça.

Et alors là, dans la dispute,

elle m'a collé une baffe.

Alors je lui en ai collé une.

Et puis alors je suis arrivé à la maison

et je me suis aperçu que j'avais oublié

mon portable chez elle.

Alors j'y suis retourné.

Et là, il n'y avait plus personne.

Ils étaient portés tous les deux.

Et alors en cherchant mon téléphone,

j'ai vu de toutes petites gouttes de sang.

Je me suis dit, tiens, c'est Lucas qui s'est blessé.

Alors moi, je n'ai nettoyé.

Et après, je suis porté.

Et c'est là que les policiers

décident de lui parler du portable de Christelle

qui borne près de chez lui

après la disparition.

Ça le déstabilise

beaucoup,

beaucoup.

Et sans doute qu'il a compris que c'était fini.

Alors,

alors il se lance.

En fait,

vous retrouverez pas les corps ?

Je les ai étranglés tous les eux.

Christelle et Lucas.

Et après,

je les ai découpés.

Et là, il dit qu'il est épuisé.

Qu'il racontera la suite

demain matin.

Après une nuit en cellule,

revoye la Bérangée Brunns

devant les flics du 36.

Et maintenant, ils veulent tous les détails.

Tous.

Alors Robinet, à parole,

se remettant marre.

Quand on est arrivé chez elle,

elle s'énervait un magiflet.

Et puis Lucas est arrivé à ce moment-là.

Et puis,

j'en ai collé une lui aussi, quoi.

Et alors, il allait se réfugier dans la chambre.

Il s'est saigné.

C'est pour ça qu'il avait des coutes.

Et puis là, je me suis retrouvé

seul avec Christelle.

Et puis,

j'ai mis mes mains autour de son cou.

Je l'ai tromblé.

Et après, quand je veux qu'elle bougeait plus,

je suis allé chercher Lucas.

Je l'ai tromblé aussi.

Et puis après, j'ai tout fait le chien.

Le chien, je l'ai mis dans le vide-order.

Et là,

il raconte que le soir,

il a mis les cordons des sacs poubelles,

qu'il a mis les sacs dans le coffre de son 4x4,

qu'il est allé au marché Saint-Martin,

qu'il a porté les deux corps

jusque dans son arrière boutique,

qu'il a enfilé un tablier

et cambant au professionnel de la charcuterie.

Il a découpé les cadavres

en morceaux.

Découpé en morceaux,

Christelle et Lucas,

4 ans,

ces monstrueux

et après,

il est allé disséminer les morceaux

dans des poubelles.

Il faut que je vous dise que

j'avais gardé les têtes.

Je les avais mises dans ma chambre froide

et puis, 3 jours plus tard,

j'ai eu peur.

J'ai mis les têtes dans des sauts

et puis j'ai mis du ciment dessus à prise rapide.

Et quand c'était sec,

j'ai tout jeté dans la

la benne du morceau.

Vous avez noté la froideur

avec laquelle il dit tout ça.

Il vient de raconter tout ça

sans la moindre émotion,

sans la moindre trace d'affection,

sans le moindre regret.

Ce type est un serpent froid.

Les policiers, bien sûr,

perquisitionnent l'arrière boutique de Bruns

au marché Saint-Martin.

Ils pulvérisent du bloustard

partout.

C'est un produit qui révèle les taches de sang.

Ils ne trouvent rien.

Vous entendez ?

Rien.

Ni dans les vieux, ni dans le siphon,

ni sur le sol, ni sur les murs,

ni dans la chambre froide.

Rien.

Il a tellement bien nettoyé

qu'il n'y a aucune trace

de son crime.

Dans la perspective du procès qui approche,

Bérangé Brun s'est examiné

par des experts psychiatres.

Leur conclusion

son sans appel.

Nous sommes absolument

formels.

Ce monsieur n'est ni psychotique

ni même

psychopathe.

Il ne s'ouvre d'aucune maladie

mentale.

C'est un homme, je dirais, normal

qui a perdu ses repères

de conscience au moment où la victime

lui met une gifle.

C'est quelqu'un qui est capable

d'accumuler de petites contrariés

et d'exploser

d'un coup.

...

Le procès de Bérangé Brun s'a

lieu en février 2007

devant la cour d'assise de Paris.

...

Est-ce que vous pouvez nous dire

monsieur Brun s'est-il

dans quelle circonstance

est-ce que vous avez tué madame le roi ?

C'est qu'elle était capricieuse

un cristel quand même.

Avec elle, je ne savais plus

sur quel pied dansait.

Et alors, ce qui a tout déclenché, c'est la gifle.

Moi, je suis un homme.

On ne me gifle pas un homme.

C'est une histoire de fierté,

de dignité.

Et voilà.

Je me suis mis à serrer son cou.

J'étais dans

une espèce de furie.

Mais dans ce cas, monsieur Brun

Pourquoi avoir tué aussi le petit Lucas ?

Le petit, il était là.

Au mauvais moment, c'est tout.

Et le pire,

c'est que quand on lui demande de raconter

il veut donner tous les détails.

Comment il a coupé les articulations ?

Comment il a découpé les têtes ?

Non, mais vous n'allez tout de même

pas nous raconter en combien de morceaux

vous les avez découpés, monsieur Brun.

La femme de Brun

vient à la barre.

La personne qui a fait ça

je la connais pas.

Mon mari n'était pas lui-même.

Mais je tiens à vous dire

que je ne lâcherai pas.

Je ne vais pas te laisser tomber,

chéri.

Je serai le rocher

sur lequel tu pourras t'accrocher.

D'accord, mon chéri ?

L'avocat général réclame

la réclusion à perpétuité.

La tâche de l'avocat de Brun

de ce maître Fédida

n'est pas facile.

Je pense

que sommeil en chacun d'entre nous

un pérenge hébreu

une personne

normale, qui travaille,

qui élève ses enfants,

qui est courageuse dans son existence

et qui, un jour,

se retrouve dans une situation

telle

que l'émotion la submerge

et ses mécanismes de défense

s'effondrent.

Après 2h30

délibéré

Méranger Brun s'est condamné

à 30 ans de réclusion criminelle.

Sous-titrage ST' 501

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En février 2005, à Paris, Christelle Leroy et son fils Lucas ont disparu. Bérenger Brouns, l’amant de Christelle, charcutier italien au Marché st Martin, est le dernier à les avoir vus. La famille de Christelle le considère d’emblée comme un suspect