Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Azouz Begag : une histoire française - Le récit

Europe 1 Europe 1 8/18/23 - 22m - PDF Transcript

Asus Begag est un inclassable. C'est un rebelle, il ne rentre pas dans les moules. Asus Begag

est un ambitieux que j'ai vu avec des étoiles dans les yeux, le jour où il a été nommé

ministre, et avec des larmes dans les yeux quand il n'a plus été ministre. Asus Begag

a le sang chaud. Asus Begag est un macho. Asus Begag ne croit ni à Dieu ni à Diable,

et tous les ans, il fait le ramadan. Asus Begag est plein de contradictions, alors s'il vous

énerve, et surtout s'il vous énerve. Venez avec moi, je vous emmène la willa grandi au

Shaba, et quand vous saurez, alors sans doute, vous lui pardonnerait tout. Nous voici en 1965,

Asus a eu 8 ans, aux 12 Avenus Monins à Villeurban, près de Lyon. Et là vous imaginez une maison,

un immeuble, pas du tout. Aux 12 Avenus Monins à Villeurban dans ces années-là, les années 60,

il y a un bidon-ville. Les habitants de l'endroit qui sont tous des immigrés algériens l'appellent

le Shaba. En arabe ça veut dire le trou paumé, et pour le coup c'est paumé. Une trentaine de

barraques de planches et de toles collaient les unes à côté des autres. C'est là qu'il habite,

le petit Begag, avec son père Bouzid et sa mère Mesaouda, et toute la malade de ses frères et

sœurs Aisha, Zora, Fatia, Mustafa, et lui, c'est le petit dernier. Qu'est-ce qu'il a fait, le père,

pour mériter d'habiter avec cinq enfants dans une cabane en planche ? Il n'a pas de travail,

il est au chômage, pas du tout. Il est maçon dans une entreprise qui s'appelle l'avenir. L'avenir

tu parles ? Non, c'est simplement qu'en 1965, en France, c'est la crise du logement. Et donc

dernier arrivé, dernier servi. Les immigrés algériens qui au début étaient célibataires ont

fait venir leur famille. Il n'y a pas de logement. Les Begags sont inscrits pour un HLM, mais la liste

d'attente est très longue. Alors en attendant, ils sont là, au Shaba. Et depuis quelque temps,

il y a un débat au Shaba, à cause de Rabah, le cousin d'Azuz. Il a trouvé un moyen d'améliorer

l'ordinaire. Les jeudi et les dimanches, quand il n'y a pas école, il va sur les marchés et il fait

le tour des étales. Il y a de l'embauche ? Il y a de l'embauche ? Il y a de l'embauche ? Et il y a

toujours quelqu'un pour lui proposer de charger ou de décharger la marchandise. En échange, on lui

donne la pièce et surtout on lui donne des invendus. Et Rabah rentre au Shaba les bras chargés de

fruits et de légumes. Et ça, je peux vous dire que ça fait causer dans les cabanes, y compris chez

les Begags, mais Saouda, la mère, est admirative. Vous n'avez pas honte feignant ? Regardez Rabah,

lui au moins rapporte de l'argent et des légumes chez lui. Oh, pourquoi m'a-t-on donné des idios

pareils ? Mais à zoos à huit ans, les marchés, ça ne l'emballe pas. Il préfère faire les 400 coups,

il y a une forêt près du Shaba. Avec ses copains, il a construit une cabane, il a installé des pièges

à oiseaux. Il est mieux là qu'au marché. Et là-dessus, il a le soutien de son père. Je préfère que

vous travaillez à l'école. Moi, je vais à l'usine, pour vous. Je me crève si il faut, mais je veux pas

que vous soyez ce que je suis, un pauvre travailleur. Alors si vous manquez d'argent, je vous en donne,

mais je ne veux pas entendre parler de marché. Non, parce que ce n'est pas lui qui décide,

manifestement. Et le jeudi matin suivant, à zoos, à zoos, réveille-toi. Il est six heures. C'est son grand

frère qui le réveille pour aller au marché. Et c'est bien pour lui qu'il y va. Le cousin Rabat donne

les consignes. Vous attendez qu'un marchand arrive à une place de camionnettes, et dès qu'il commence à

installer ses étalages, vous allez vers lui et vous lui dites, il y a de l'embauche, monsieur. Il y a de l'embauche,

monsieur, s'il vous plaît. Et à zoos se met donc à arpenter les allées du marché. Au loin, son frère

a déjà trouvé un patron. Il lui fait signe de se bouger les fesses. Mais lui, il n'a pas envie. Il a envie

de pleurer. Et en même temps, il ne veut pas décevoir sa maman. Donc il y va, timidement. Il y a de l'embauche,

s'il vous plaît. Il y a de l'embauche, s'il vous plaît. Et évidemment, personne ne veut de lui.

Si, si, si, une vieille dame pour décharger des cajots de salade. Mais je peux te donner que 50 centimes

seulement, gamin. Et il accepte. À zoos Bégage, à huit ans, il vient de rentrer en court moyen,

un. Et donc tous les matins, il quitte le chaba avec les autres, avec son cartable en plastique sur

le dos et sa blouse boutonnée jusqu'en bas. Et à pied, il va jusqu'à l'école Léo Lagrange

de Villeurban. Et en matin, le maître M. Grand fait l'appel. Il écorge tous les noms arabes, comme

d'habitude. Et il annonce. Ce matin, les enfants, le son de morale. Et là, tout y passe. Il faut être

obéissant. Il faut prendre soin de ses affaires. Il faut respecter son maître, respecter ses parents.

Et il ajoute. Quand on est un enfant bien élevé, on dit bonjour, on dit bonsoir, on dit merci

aux adultes. Est-ce que l'un d'entre vous est déjà venu saluer le directeur et les maîtres

le matin, quand ils attendent sous le préau ? Un peu plus tard, M. Grand dit. Par exemple,

un enfant bien éduqué embrasse ses parents tous les soirs avant d'aller se coucher.

Et là, Azou se sent tellement différent. Ça ne se fait pas chez les bégags,

s'embrasser le soir avant d'aller se coucher. Ça ne se fait pas. Il ne l'a jamais fait. Et

comme tous les copains du Chabat, qui sont là, au fond de la classe, ils se disent, c'est tellement

loin de moi, tout ça. Je ne veux plus être différent. Je ne veux plus être faible. Je ne veux

plus être un ignorant. Je veux m'extirper du fond de la classe. Et dès l'après-midi, il s'y colle.

Il s'installe au premier rang, celui des enfants sages. M. Grand est un peu surpris. Et ça n'est

que le début. Azou a décidé d'être le plus obéissant, conformément à la leçon de morale.

Azou a décidé de tenir un carnet du jour propre, nickel. Azou a décidé d'avoir des ongles

impécables. Et maintenant, dès que le maître pose une question, il lève le doigt. Moi, monsieur, moi,

monsieur. Incroyable métamorphose d'un gamin de 8 ans qui ne veut plus être différent. Et le lendemain,

quand Azou arrive dans la cour de l'école, il va droit sur le directeur et sur le maître. Et

je peux vous dire qu'il a le coeur qui bat. Bonjour, monsieur. Il a dit ça en leur tendant la main.

Mais qu'est-ce que tu fais, mon petit ? Mais vous savez ce que c'est. Une fois qu'on a tendu la main,

on ne peut plus faire marche arrière. On ne peut pas la rembobiner. Sauf à passer pour un imbécile.

Alors il assume. Bonjour, monsieur. Et les deux hommes éclatent de rire. C'est pas de la méchancée. C'est

même un rire plutôt bienveillant. Mais Azouz, lui. Lui, il veut se fondre dans la masse. Alors il

a honte. Il a honte. Il est rouge comme une pivoine. Heureusement, au moment d'entrer dans la classe,

le maître lui pose la main sur l'épaule. C'est bien ce que vous avez fait, Bégag. Mais il faut seulement

dire bonjour. Il ne faut pas tendre la main. Ce sont les grandes personnes qui font ça. Mais c'est

très bien. Il faut être toujours poli comme aujourd'hui. C'est exactement ça qu'il lui faut,

à Azouz, de la compréhension et des encouragements. Parce qu'il est très motivé.

A part ça, Azouz continue de faire les marchés avec son cousin et avec son frère. Mais il a trouvé

un travail plus juteux. Il vend des lillas qu'il va cueillir dans la forêt. Et certains jours,

ça lui rapporte 30 francs. Mais ce qui est amusant, c'est que le nouvel Azouz, celui qui s'est installé

au premier rang à l'école, se pose des questions. Genre, est-ce que c'est bien moral de vendre des

fleurs qu'on cueille dans la forêt ? Est-ce que le maître approuverait ? En tout cas, depuis qu'il a

pris ses résolutions, Azouz a de bien meilleures notes. Il a même décroché la deuxième place à la

dernière compoque de français. Du coup, un soir, la mère de son copain, Nasser, vient le voir à la

sortie de l'école. Azouz, écoute, viens voir. Remoie au service. Assez-toi à côté de mon fils,

Nasser, pour l'aider, pendant les compositions. Vous imaginez ce qui lui passe par la tête.

Ça n'est pas moral, ça n'est pas honnête. Et donc, il dit, je me mettrai à côté,

seulement si le maître accepte. D'autant plus que le maître, il a d'autres projets, pour Azouz.

Il a décidé de l'asseoir à côté de Jean-Marc Laville, le premier de la classe, celui qui rafle

tous les bons points et toutes les images. Vous vous rendez compte de la décision de ce monsieur.

Il met le petit arabe du Shaba, à côté de son meilleur élève. Il croit en lui. Et évidemment,

du coup, vis-à-vis des copains du Shaba, qui sont toujours au fond de la classe,

l'autre passe pour un gros faillot. Les enfants sont sans pitié. Un matin,

son cousin Hassen, qui est dans la même classe, lui dit.

T'es pas arabe, toi ? Bah si je suis arabe. Non, je te le dis. T'es pas comme nous. T'es toujours

avec les Français. Faut savoir citer avec eux ou avec nous. Faut le dire franchement.

Azouz a maintenant de neuf ans. Et un matin du printemps 66, il se réveille sur son matelas

posé à même le sol, dans la cabane, et il entend du rafus à l'extérieur. Il passe une tête en

farinée, et là, il voit les voisins, les Bouddhawis, au grand complet, dehors, en dimanche,

en chef à son mariage, avec autour d'eux des cartons et des sacs, fisslés à la vavite.

Les Bouddhawis quittent le Shaba. Ils vont aller habiter à Lyon dans des bâtiments,

et le père Bouddhawis parle avec son père. Si t'as oublié quelque chose, c'est pas perdu.

Oh Dieu sait si je reviendrai un jour. Je préfère te laisser les choses que je laisse ici.

J'ai pas besoin de tes affaires. Elles mourront où tu les as laissées. Mais non,

Boushid, je te dois quelque chose. Tu m'as accueilli ici avec ma famille pendant des années. Tu m'as

trouvé un travail chez ton patron. Je ne t'ai jamais donné un dinar pour te remercier. Et là,

une voiture arrive, braqueballante sur le chemin intérieux, le taxi qui les emmène vers leur

nouvelle vie. Et dans les semaines qui suivent, d'autres familles partent. Et petit à petit,

le Shaba se vide. Et au passage, évidemment, il perd de son âme. L'endroit qui était si vivant,

avant. Et un zoo, évidemment, ça le perturbe. Et maintenant, il n'a plus qu'une idée. Décampé,

lui aussi, il veut t'habiter dans les bâtiments à Lyon. Il ne comprend pas pourquoi son père

s'obstine à vouloir rester dans le bidonville. Pourquoi est-ce qu'il ne cherche pas à partir ?

Le soir, comme tous les soirs, le père est assis sur une marche avec sa chique de tabac

coincée dans la joue. Il écoute la radio. Et Azuz ose lui dire, en espérant que ça ne va

pas trop l'énerver. Papa, j'en ai marre d'être dans les barraques. Je veux déménager. Je veux

déménager. Une fois, ça passe. Deux fois, ça passe. Mais à un moment, le père se lève. Il fait

trois pas vers Azuz. Il le prend par les oreilles. Il le pince très fort. Tu veux déménager ? Je vais

t'en donner du déménagement. Et il lui colle une correction mémorable. Et plus quelques jours

plus tard, dans la soirée, la mer est en train de préparer à dîner des patolets. Le père est

branché sur Radio Alger et Azuz écoute Richard Anthony à la radio.

Et le grand frère Moustap se met à crier.

Hé, venez voir qu'arrive. Les bouches-à-oui sont devant la porte. Les parents

bégaques sortent sur le péron pour les accueillir.

Oh, comment ça va ? Oh, les enfants commis ont grandi. À la salouée.

Pour fêter l'événement, la mère d'Azuz se lance dans un couscous. Et à table,

ils discutent. Les bouches-à-oui racontent leur nouvelle vie. Leurs appartements,

les robinets, l'électricité. Tu cherches pas à partir d'ici, Bousines ? Ah, toi aussi,

t'es comme eux. Tu penses pas que je suis ici chez moi ? Je dérange personne. Je dois rien à

personne. Je suis bien ici. Tu crois que je vais retrouver ça ailleurs ? Tu n'as même pas l'eau

dans le robinet, Bousines ? Viens voir chez moi. Tu comprendras ce que c'est que de tourner un bouton

et puis d'avoir l'eau chaude ? Le confort. Écoute-moi, Bousines. J'ai trouvé un appartement

pour vous à Lyon. Tout confort près de chez moi. Tu seras mille fois mieux qu'ici. Je fais ça pour

toi, Bousines. J'ai rien à y gagner. Et puis les bouches-à-oui repartent chez eux dans leur

appartement, à pied. Et les bégaques se couchent. Et Azuz entend ses parents qui parlent à voie basse.

On va aller le visiter cet appartement. Mercredi. D'accord ? Sur son matelas posé à même le sol,

Azuz est aux anges. Le déménagement a lieu le premier week-end du mois d'août 66. Un collègue

du père est venu avec sa 403. On la charge jusqu'à la gueule. Les lits et les meubles

fissolés sur le toit. Le père veut emmener la cuisinière qui sert de chauffage. Il faut un peu

de temps pour l'an dissuader. Il n'y croit pas à cette histoire de chauffage central.

Et puis, à un moment, il faut partir. Dira Dieu aux Chabins. Le petit Azuz est là. Il est

planté dans la cour. Il regarde une dernière fois les baraques en bois et en tol. L'allée

terreuse. Alors Azuz, qu'est-ce que tu fais ? Tu veux rester là ou quoi ? Tu pleurais pour déménager,

maintenant qu'on part, tu traînes. Allez, dépêche-moi. Ah, ce nouvel appartement. Le rêve.

Un toit, une cuisine, un salon avec deux minuscules alcofes, des chambres et des toilettes avec

une chasse d'eau. Fini la guérite branlante avec sa fausse avidée. Et pour Azuz, un nouveau

quartier à découvrir. La rue Therme, la Croix-Rousse, la Place Antonais. La mère qui,

tous les jours, s'applique à briquer le carrelage, à astiquer l'échelle et la table, à nettoyer

tout doucement le frigo, comme si elle craignait de l'écorger. Et puis c'est la fin des vacances. Et

pour Azuz, c'est la rentrée en CM2 dans une nouvelle école. À 200 mètres de l'immeuble,

l'école, sergent Blandon. Et une nouvelle maîtresse, madame Valar. Pas très chaleureuse,

hein, avec sa blouse verdâtre et ses petites lunettes rondes posées sur le nez.

Nous avons un nouveau, à ce que je vois. Et là, tous les regards se braquent vers Azuz. La

maîtresse prend son carnet scolaire. Elle lit les appréciations de monsieur Grand.

Ah ! nous avons un petit génie avec nous. Elle a dit ça, avec ironie. Et Azuz l'a bien senti.

Alors, d'entrée, cette madame Valar. Il peut pas l'encadrer. Et elle le lui rend bien. Quand

elle remet les copies de la première composition de Français, elle prend son temps, elle laisse

monter l'inquiétude dans les rangs. Azuz begag. 17e sur 30. C'est pas terrible pour un ancien

petit génie. On s'était habitué à être le premier garçon. Et voilà comment. Et pourquoi

Azuz va faire un CM2 médiocre. Passable, comme on dit. Au sens propre et au sens figuré. Puisqu'il

passe en 6e. Madame Valar n'a pas le plaisir de l'annoncer directement à ses parents. Parce

qu'Auz a tout fait pour que son père et sa mère ne soient pas au courant des réunions de parents

d'élèves. Pourquoi ? Parce qu'il a peur. Il a peur de mettre son père en difficulté, lui qui ne parle

pas bien le français. Il imagine assez bien dire oui à tout ce que dit la maîtresse sans jamais

comprendre un seul mot. Alors ça lui fait de la peine. Quand il entre en 6e b au collège

Saint-Exupéry, Azuz a un bon pressentiment qui tient essentiellement à son professeur principal,

monsieur Loubon, qui dès le premier jour au moment de l'appel lui pose 1000 questions. Vous

êtes algérien à Begag ? Oui monsieur. Et de quelle région ? De cet if monsieur ? Enfin mes parents,

moi je suis né à Lyon. Et ben moi aussi j'habitais en Algérie. Atlem Sen, c'est près d'Oran,

vous connaissez ? Non monsieur. Je suis jamais allé en Algérie. Et ben vous voyez, moi je suis

français et je suis né en Algérie et vous vous êtes né à Lyon, mais vous êtes algérien. Je suis

venu en France après l'indépendance. Vous êtes un pied noir alors ? Un rapatrier l'Algérie. Mais on dit

aussi pied noir. Cette conversation du premier jour va sceller entre le petit Azuz et monsieur

Loubon une sorte de connivence. Un jour après le cours, monsieur Loubon lui donne un livre de

Jules Roy, les chevaux du soleil. Vous connaissez cet écrivain ? Non monsieur. Ben c'est un algérien

comme nous. Un très grand écrivain d'Algérie. On fait Azuz. Je vous ai jamais demandé. Vous voulez

faire quoi plus tard ? Je veux devenir président de la République monsieur. Cette année là,

cette année de 6e, honnêtement, les résultats d'Auz sont moyens. Juste de quoi passer en 5e. Mais

pour la dernière rédaction, au mois de juin, le sujet est libre et Azuz raconte sa vie de jeune

lyonnais. 17 sur 20, premier de la classe et monsieur Loubon lit son devoir devant tous les élèves.

Azuz est fou de joie. Il est ivre de fierté. Il est le seul arabe de la classe devant tous les

Français. Alors il ne sera pas président de la République, mais il sera tout de même ministre.

Mais il sera écrivain. Ça c'est sûr. Des centaines d'histoires disponibles sur vos

plateformes d'écoute et sur european.fr.

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Azouz Begag a grandi dans les années 60 dans un bidonville, le Chaâba, à Villeurbanne près de Lyon. A l’âge de 8 ans pour aider ses parents, il faisait l’homme à tout faire sur les marchés contre l’avis de son père qui lui disait : « Moi je travaille pour vous, je me crèverais s’il le faut. Mais je ne veux pas que vous soyez ce que je suis, un pauvre travailleur ».