La source: Appoigny 84, un cauchemar pavillonnaire

Radio France Radio France 9/29/23 - Episode Page - 50m - PDF Transcript

France Inter

Aujourd'hui, il n'aura faire sensible. Cochamara, poignée, plongée dans les abysses de la perversion et de l'incurie de la justice.

Le 20 janvier 1984, Huguette, une jeune femme de 19 ans, s'échappe d'un pavillon dans laquelle elle était séquestrée.

Elle vient de subir trois mois de terreur, des viols quotidiens, mais surtout des actes de torture commis par plusieurs dizaines d'hommes.

Tous sont les clients de son ravisseur, un homme aux herbes de monsieur tout le monde, comme beaucoup de monstres, un certain Claude Dunant.

Mais ce n'est pas tout. Huguette assure qu'une autre victime est toujours retenue prisonnière dans le pavillon.

Pourtant, malgré l'urgence de la situation, l'intervention de la police n'a lieu que trois jours plus tard.

Cette étrange décision est la première d'une enquête judiciaire sur réaliste.

Rien n'est fait pour identifier les clients, des pièces à convictions disparaissent.

Pire encore, plusieurs témoins meurent dans des circonstances étranges.

Et la question se pose. Si Claude Dunant était protégé.

Pour mieux raconter cette affaire, nous appuierons sur les entretiens des victimes qu'a mené le journaliste Thierry Fourmet.

Mais d'où il ressort de ce travail ? Sérieux ? Une histoire ? Un propos très dur, voire difficile à entendre ?

Mais tenter de dédu'lecorer, pour soi-disant rester correcte, pour ne pas choquer, serait en vérité faire preuve d'irrespect vis-à-vis de la souffrance des victimes.

Les faits sont les faits. Nous allons donc les dérouler tels qu'ils se sont produits.

Notre invité aujourd'hui, Michel Marie, journaliste, figure de la chronique judiciaire en France, il a couvert cette affaire et assisté au procès de Claude Dunant.

Affaire sensible, une émission de France Inter, diffusée en direct.

Récis documentaire Guillaume Ballandras, rédaction chef Franck Cognard, chargé de programme Rebecca Donant, réalisation Ellenbizio.

Fabrice Drouel, affaire sensible, sur France Inter.

Cette vieille femme qui se dirige lentement vers le box des accusés, est l'un des deux bourreaux d'Aponis.

En 20 ans de carrière, je n'ai jamais connu une telle affaire.

Cette confession de l'un des avocats de ce procès illustre l'atrocité des faits présentés depuis deux jours devant la cour d'assise d'Ossère.

C'est dans cette maison d'Aponis, près d'Ossère, que trois jeunes femmes ont subi pendant plusieurs mois des sévices sexuelles de la part de ces adeptes du Sadomasochisme.

Enchaîné 24 heures sur 24 dans la cave, elles étaient nourrées de boîtes pour chiens et devaient boire leur urine.

Comment vous expliquez qu'il est fallu trois jours à la police avant d'intervenir pour libérer l'Italie ?

Les clients étaient des personnes importantes habitués au club de rencontres.

Surtout des parisiens et quelques lyonnais.

Il y avait des chefs d'entreprise, des chirurgiens, un homme politique nationalement connu, peut-être des magistrats.

Il n'y a pas de nous, il y a aussi toutes celles qui ont disparu, qu'on ne retrouvera jamais.

J'avais l'impression qu'il y a eu d'autres victimes avant vous et Juliette.

Oui, il me l'avait dit. Il me disait que tu finiras comme les autres.

Tu mangeras le pissenlit par la racine.

A l'heure de l'inspection conduite en novembre du Minas à Ossère par le procureur général de Paris,

il a été révélé que des scellés de l'affaire du Nord avaient été détruits.

Moi, je trouve ça très grave.

Il y a trois carnets, trois carnets noirs, et il y a toutes les adresses de toutes ces clients.

Dans ces carnets, ils sont passés où ?

20 janvier 1984 à Poigny.

C'est un vendredi du verre dans l'avant-lieu d'Ossère.

C'est une impasse typique de nos faubourgs français.

Une enfilade de pavillons ciment, bordée de platone,

où le silence est parfois rond plus par les aboies amandées à un chien.

Au bout de la lait, au numéro 12, le portail d'entrée grince doucement.

Sans faire un bruit, une jeune femme à moitié des véhiculeurs de la propriété

puisse engager pieds nus sur la chaussée.

Ébloui par la lumière du jour, tétanisée, elle remonte l'impasse en un souffle.

Guidée uniquement par son instinct de survie,

la fuyarde marche pendant six kilomètres jusqu'au domicile familial à Ossère.

L'air à gare, elle le frappe à la porte, à bout de force.

Quand sa mère ouvre, il lui faut quelques secondes pour reconnaître sa fille de 19 ans, Huguette.

Voilà près de trois mois qu'elle est sans nouvelles.

Physiquement, la jeune femme est méconnaissable.

Amélie de 40 kilos, mutilée, elle porte sur elle l'estigmat d'un véritable surplus.

Agitée, elle est conduite à l'hôpital psychiatrique, où elle est auscultée par le docteur Lausier.

De mémoire de médecin, il n'a jamais vu ça.

Comme il explique dans la série documentaire La Conspiration du silence, diffusée sur France 2 en 2023.

Je vais me rendre à l'hôpital psychiatrique le jour même et je vais tomber sur une jeune femme

qui va effectivement me décrire des éléments de ses vis de torture, de maltraitance,

qui sont absolument impossibles à croire, on va dire, dans un premier temps.

Et là, je vais être absolument horrifié parce que je vais voir par les psychiatrices,

par les lesions qu'elles présentent, qui sont quelque chose que je n'avais jamais vu et que je souhaite me jamais revoir.

Depuis son lit d'hôpital, la jeune victime raconte une histoire à peine croyable.

Après avoir été enlevée, elle était donnée en pâture à des dizaines d'hommes, tous clients de son torsionnaire.

Ainsi, tous les jours ou presque, elle a subi l'horreur, des viols, des coups, mais aussi des brûlures.

Et elle n'est pas la seule victime.

Non, une autre jeune femme, Michaela, est toujours entre une prisonnière dans le sous-sol du pavis ou maudit.

Il faut y aller tout de suite, dit-elle, elle n'est pas là de mourir.

Pour le médecin, le récit semble véridique.

Non seulement les blessures correspondent à ses déclarations, mais de surcroît.

La victime a apporté avec elle plusieurs documents appartenant à son bourreau, le dénommé Claude du Nord.

Alors, que s'est-il passé ?

Eh bien, la jeune femme remonte le fil d'un cauchemar abominable, débuté trois mois plus tôt, le 12 octobre 1983, dans le centre-ville d'Ossère.

Ce matin-là, Ligette quitte le foyer de jeune travailleur où elle vit pour se rendre dans un petit bar à quelques encabures.

Elle doit y passer un entretien d'embauche avec un couple de cadrajeuneurs qu'elle vient avoir au téléphone, Claude et Monique.

Quand elle pénètre dans l'établissement, elle est nerveuse et pour cause.

Ce travail, elle en a absolument besoin.

Il faut dire que la vie n'a pas été tendre avec elle.

Dès l'âge de sept ans, elle était placée au foyer Montmercy par la juge des enfants pour fuir un environnement familial toxique.

Ballotée depuis par les services sociaux, elle a appris à ne compter que sur elle-même.

Comme elle l'explique au journaliste Thierry Fournet.

Vous avez vécu au foyer de Montmercy ?

À l'âge de sept ans, placée par le juge des enfants puisque j'avais un père qui était alcoolique et que mes parents étaient séparés.

Et par la suite, il m'a repris, il a rechuté dans l'alcool et j'ai été placée au foyer de l'enfant Saauxer.

Au moment de sa rencontre avec les dunans, il guette chez face à un autre problème.

Son contrat de jeune majeur octroyé par la DAS et qui devait courir jusqu'à ses vingt et un an n'a pas été renouvelé.

Ses jours au foyer des jeunes travailleurs sont donc comptés et il va lui falloir trouver un logement et surtout payer le loyer.

Chaque matin depuis les semaines, elle épluche la presse locale à la recherche d'un emploi d'adménagère.

Et justement, deux jours plus tôt, elle a remarqué une annonce parue dans Lyon républicaine à la réprigue Jean de Maison,

une annonce qui dit « l'aconique semblable à tant d'autres ».

A six ans, une table du bistrot, la jeune femme commente timidement un café.

Au bout de quelques minutes, Claude et Monique débarquent.

Ils ont l'allure d'un couple classique sans histoire.

Lui travaille comme chauffeur livreur pour une entreprise de surgelée, elle est fab au foyer.

Avec son col roulé, ses épaises lunettes et sa moustache plongeante, Claude semblait même ration.

Bon vivant, amateur de jazz, il se montre affable, presque jovial.

Rapidement, il explique à la jeune fille qu'elle devra s'occuper d'une vieille femme gravataire quelques heures par jour.

Sur place, Huguette disposera même d'un petit studio, rien que pour elle.

Les travaux sont en cours dans ce sol et tout sera prêt dans quelques jours.

Pour la jeune fille, l'affaire semble sérieuse.

Mise en confiance, elle évoque alors son passé douloureux.

Vinons et ce qui s'insourir.

Cette Huguette, à le profil idéal, personne ne se souvient d'une enfant de la dace.

Après quelques minutes, il lui propose de la conduire à les déviolettes pour rencontrer la vie dame.

La jeune femme accepte, le pied se referme.

Arrivée à poignée première surprise, la vieille dame gravataire n'est pas là.

Non, elle est partie faire des courses, lui dit-on.

Et présent, en revanche, un homme silencieux a mis du couple qui fait des travaux de rénovation.

Tout sourire, Claude propose alors à Huguette de visiter son futur logement au ce sol.

La jeune femme ne se méfie pas, elle s'engage dans l'escalier en ciment,

collée à elle d'une ampré par son attaque.

La suite, nous est racontée par Huguette, toujours au micro de Thierry Fournet.

Il a essayé de me mettre en confiance en me parlant du travail que je devais faire.

Il m'a fait visiter le pavillon et arriver au sous-sol.

Il y avait quelqu'un qui lui l'y attendait et ils m'ont séquestré.

Quelqu'un autre ? Un homme ?

Un homme, oui, ce qui se faisait passer pour un architecte

et qui a détourné complètement mon attention, disant les travaux qu'ils allaient faire dans cette pièce

pour que ça se transforme en une chambre à coucher.

Et pendant ce temps-là, d'une an, m'a mis une couverture sur la tête et ils m'ont attaché aussitôt.

La jeune femme se débat, mais il est trop tard.

Traînait dans la cave, elle est dénudée, puis enchaînait une croix avant d'être laissée dans le noir.

Malgré ses longs cris persants, aucun des occupants ne lui vient tendant,

non, ni Monique, ni les tranches de précolleur.

Ici, tout le monde s'en m'informe et les penchants satiques de Globe du Nord.

A peine quelques heures plus tard, la lumière s'allume et le torsionnaire revient.

Il vit Huguette pour la première fois.

L'igotté, nu, la jeune femme hurle, mais le bruit n'atteint pas la rue.

Les murents parpaient, ont été recouverts d'une couche d'isole anphonique.

En réalité, l'endroit n'a plus rien d'une cave.

C'est une véritable salle de torture.

En plus de la croix sur laquelle la victime est attachée,

on trouve de nombreux outils accessoires destinés à commettre les pierres sévices.

En fin de soirée, d'une an est un allumière et remonte.

Le silence et la penombre reviennent dans la pièce.

Enchaînée, Huguette vit sa première nuit de détention.

Tétanisée, elle est désormais spectatrice de son calvaire.

Il va durer 98 jours.

Le lendemain, quand la lumière s'allume,

du lendemain barque dans la cave accompagnée d'un invité.

Celle-ci porte une cagoule et parle avec un fort accent allemand.

Après une conversation badine,

les deux hommes conviennent d'un programme et d'un tarif.

Huguette comprend alors le projet de son torsionnaire,

faire disposer de son corps à des satiques contre de l'argent.

D'ailleurs, avec un cynisme absolu,

du nom affiché nardois sur la porte de la cave,

on y trouve une tarification des blessures

qu'il est possible d'infliger à la captive,

de la barbarier à la carte,

comme le raconte Huguette, toujours au micro de Thierry Fournet.

C'est là qu'intervient moments du récit difficile à entendre.

Mais il faut l'avoir le courage de l'écouter.

Il m'avait fait apprendre un texte par cœur,

où il y avait marqué les tarifs,

brûlure de cigarettes 300 francs,

brûlure au chalumeau 1500 francs,

passer toute la nuit avec moi pour me torturer 5000 francs.

Oui, c'est sûr qu'il s'est fait du fric sur le monde,

il n'y a pas de problème.

Les jours se succèdent, puis les semaines,

dans le pavillon du fond de l'Allée,

les clients engragoulés se succèdent.

10, 20, 30, et toujours les viols du Nord quotidien.

Ils sont tellement nombreux que la victime a arrêté de compter.

Dans la cave, un rythme épouvantable se met en place.

Les journées se divisent entre la panique des séances de torture,

sous la lumière crude de néons et des plages de sommeil précaire,

dans le silence, l'obscurité.

Parfois, le calme revenu, la jeune femme laisse son esprit divagué.

Épuisé, dénutri, elle vit ses premières expériences d'association.

Peu à peu, ses réactions face aux supplices féblices.

Son système nerveux s'éteint, elle est en train de mourir.

Pour le torsionnaire, il faut agir.

Morte Huguet ne lui servirait plus à l'un.

En décembre, deux mois après l'enlèvement, il faut venir l'un de ses contacts médecins.

Sur place, celui-ci traite les brûlures comme il peu mais il prévient.

Elle ne sert plus à rien.

Quand il repart, il ne donne pas à l'alerte.

La valse des monstres continue.

Pourtant, malgré cette visite,

l'état de santé de la jeune femme continue de se dégrader.

Du Nord, prend donc une décision radicale.

Trouver une nouvelle victime.

Alors, il oblige Huguet à appeler ses amis du foyer

et leur faire miroiter en travail facile et bien payé.

Le stratagème ne fonctionne pas heureusement pour elle.

Convainc que tu ne seras jamais attrapé

dans un état de toute puissance,

le bourreau prend alors une initiative toute simple

et puvantable dans sa simplicité.

...

...

...

...

...

Aujourd'hui, le cauchemar d'Apoignée.

...

Début janvier 1984.

Voilà plus de deux mois, Huguet,

cette jeune femme de 19 ans et séquestrée

dans la cave de son torsionnaire Claude du Nord.

Les horreurs répétées de ce monstre pratiquent de nazis,

mais aussi de ses dizaines de cons puisque son seuil client

ont laissé des traces cruelle.

Si rien n'est fait, la jeune femme risque de mourir.

Donc, pour du Nord, elle est devenue inutile.

Bien décidé à recruter de nouvelles victimes,

comme prévu, il publie une offre d'emploi à la NPE.

Quelques jours plus tard,

une jeune femme de 22 ans répond.

Elle s'appelle Michaëlla

et comme Huguet, elle est une ancienne de la DAS.

Toujours au micro de Thierry Fournet,

elle raconte cet épisode.

...

Moi, je lui ai fait confiance.

J'ai téléphoné.

...

Au téléphone,

du Nord propose de la rencontrer chez elle

dans son petit studio.

Pour mettre toutes les chances dans son côté,

il oblige Huguet à participer au recrutement.

Il la détache de ses chaînes,

la bille et la soeur de sa cellule.

Ensuite,

tous les deux montent en voiture,

direction au cerf.

Quand ils arrivent chez Michaëlla,

le monstre joue à nouveau la carte du travailleur respectable.

Lui, le paisible citoyen,

cherche quelqu'un pour s'occuper de sa vie une tente.

A ses côtés,

Huguet reste mutique,

lessivée par des semaines de détention et de violence.

Elle tente, malgré tout d'alerté la postulante,

par de petits gestes discrets.

Arrivé chez elle, j'ai essayé de...

de montrer à Michaëlla qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas,

mais je pouvais pas parler.

J'avais un collier étrangleur autour du cou caché par un collier

et c'est vrai que derrière la robe que j'avais,

j'étais tenue en laisse.

Au moindre écart, il tirait sur le collier.

Et c'est vrai que j'ai essayé de dire à Michaëlla

qu'elle allait tomber dans un piège

et bah on s'est pas compris.

Effectivement, Michaëlla ne remarque rien

et finit par accepter l'offre.

Elle prépare ses affaires

et tout ce petit monde s'est déjà appointi.

Une fois sur place,

Michaëlla utilise exactement la même méthode employée pour Huiget.

Il demande à Michaëlla de descendre au sous-sol

avant de lui jeter une couverture sur la tête.

Et puis il l'étrangle violemment

et l'attache avec des chaînes.

Il me dispose maintenant d'une toute nouvelle esclave.

Et bientôt, les clients sont prévenus,

les visites du soir au brun.

Dès les premiers jours, Michaëlla subit des viols

répétés de la part d'un an et de ses clients.

De son côté, Huiget est mis en convalescence

dans une autre pièce.

Devenue complice, malgré, évidemment.

Elle a désormais pour mission de s'occuper de la nouvelle.

Chaque jour, entre deux séances,

elle lui apporte de l'eau et un peu de nourriture.

Malgré ses différences de statut,

il est de victimes ou assez vite de liens de solidarité.

Pourtant, les deux femmes ont des personnalités bien différentes.

Michaëlla montre une incroyable force de caractère.

Régulièrement fondeuse contre son bourreau,

elle n'hésite pas à l'insulter dès qu'elle en a l'occasion.

Et bien sûr, à chaque fois, les coups pleurent.

En quelques jours, la jeune femme se retrouve couverte des kimos.

J'ai été violée, j'ai été battue et battue et battue.

Et des sévices où moi-même,

je n'arrive même pas à le dire parce que je ne peux pas.

Et à chaque fois qu'ils me frappent,

à chaque fois que je l'insultais, je le mettais plus bas-pterre

mais avec mes mots à moi.

Et Huguette me disait d'arrêter,

arrête, dis-lui rien, dis-lui rien,

il s'arrêtera, je disais, jamais,

moins vivant, jamais j'arrêterai.

Et Huguette de temps en temps descendait et me donnait de l'eau.

La nourriture, je ne me rappelle pas qu'elle me donnait à manger

parce que je refusais toute nourriture.

Puis arrive le 20 janvier 1984.

Ce matin-là, Claude n'est pas là.

Huguette décide en profiter.

Elle attendrie Monique

avant de lui demander de pouvoir utiliser la salle de bain.

Ensuite, elle descend à la cave

pour tenter d'emmarquer Mikaela.

Malheureusement, celle-ci est bien trop faible pour bouger.

Je me suis libérée,

je suis redescendue en bas et je voulais emmener Mikaela.

Et Mikaela s'est foutue en furie

parce que ce serait qu'elle ne tenait pas sur ses jambes

et elle m'a dit non, tire-toi, tire-toi.

Je disais mais barre-toi, barre-toi, il va nous tuer.

C'est foutu pour nous, si tu ne te barres pas, c'est foutu.

Il y en aura une ou moins des deux qui sera sauvée.

Avant de partir, Huguette fait un tour rapide au lieu de chausser.

Elle a la présence d'esprit remarquable

de s'emparer de plusieurs documents compromettants,

photos, papiers,

mais surtout, le carnet d'adresse personnelle du Sadik.

Enfin, elle découvre son identité complète.

Claude Dunand, 46 ans,

né à Paris en 1937,

époux de Monique Michaud,

douze allées des violettes, 89.380,

à poignée.

Finalement, comme nous le avons raconté au début de ce récit,

la survivante s'échappe discrètement du pavillon de l'horreur.

Enfin, elle est libre.

Arrivé à l'hôpital,

elle raconte toute l'histoire au médecin qui l'examine.

Chose exceptionnelle.

L'affaire est tellement brutale

que le docteur Lausier décide d'appeler personnellement

le procureur de la République Roné Meyère.

La vie de Michaël a été en jeu.

Il faut faire au plus vite.

Mais la réaction du procureur fait froid dans le dos.

Il lui faudra 3 jours,

oui, 3 jours,

pour lever le petit doigt et prévenir la police judiciaire.

Malheureusement,

cette étrange décision est la première d'une longue série

qui va tenir durablement la réputation

judiciaire de la ville.

Une affaire qui dépasse l'imagination,

comme l'explique la journaliste Elsa Vigourre.

L'entendement assez limite

et il y a des horreurs qu'on ne veut pas entendre,

qu'on ne peut pas entendre.

Parce qu'en fait, qu'est-ce qu'on fait après ?

On dit que c'est des choses de l'ordre de l'imaginaire,

qu'on peut imaginer.

Mais on ne peut pas accepter de les envisager comme étant réels.

Parce que ça nous met en fait

de manière personnelle et individuelle en danger.

Lundi 23 janvier, 3 jours après la fuite du guette,

les enquêteurs débarquent en fin à poignée.

Claude et Maniguinement n'ont pas fuit.

Ils sont croyés puis placés en garde à vue.

Avant de descendre au sous-sol, les policiers retiennent leur souffle.

Dans quel état se trouve Mikaela ?

Lentement, l'un des fonctionnaires

ouvre la porte de la salle des tortures.

Le faisceau de sa lampe torche dévoile le corps de la jeune femme.

Le regard vide, elle est ligotée

sur la croix immobile mais vivante.

Pour elle, ce dernier week-end,

seul avec du nom, a été un calaverre absolu.

D'ailleurs, quand les enquêteurs arrivent,

elle est persuadée qu'il s'agit de complices de son torsionnaire.

Et le lundi, il y avait la Pégé de Versailles,

avec les civils de Haussaire.

Et moi, quand je les ai vus arriver,

je pensais que c'était des gens qui venaient m'acheter.

Malgré l'horreur, une bonne nouvelle,

les deux victimes sont vivantes

et Claud Démonic du Nord sont sous les véros.

Mais très vite, un voile entoure l'affaire.

Déjà, du côté des médias,

personne ne s'intéresse à cette histoire.

Non, il n'y a que le journal local Lyon républicaine

qui suit l'évolution d'enquête, et encore.

Le premier article publié le 30 janvier,

soit une semaine après l'arrestation de du Nord.

Et là, ce désintérêt médiatique

sera bientôt suivi du désintérêt judiciaire.

Pourtant, dans les premiers jours,

l'enquête avance vite.

Les perquisitions menées dans le pavillon

permettent la saisie de deux quartiers d'avresse.

Ils viennent s'ajouter à celui des robées par Ruguette

avant sa fuite.

Ensuite, les enquêteurs plongent

dans la vie privée du couple.

Ainsi, ils découvrent que Claude Démonic

entretient depuis des années

des relations sadomasochistes.

Pendant longtemps, il offre sa femme

à des étrangers.

Tous les mois, ils postaient des annonces

avec des photos d'elles dans un journal libertin

baptisé Club Amour.

C'est comme ça qu'il aurait constitué

au moins en partie son réseau.

Pour les enquêteurs, une question se pose.

Est-elle la première victime de son mari ?

S'accomplissent ?

Ou bien les deux à la fois ?

Une chose est certaine.

Quoi qu'elle ait subi auparavant,

elle a participé à un enlèvement

et a vécu sous le même toit

que les deux suppliciers.

Les policiers identifient le troisième victime,

Isabelle.

Reclutée via le milieu échangeiste,

elle est restée quelques jours

en le pavillon avant l'enlèvement de Huguette.

Dans son malheur, elle a eu un coup de chance.

L'un des clients de Dunant,

un certain Christian,

l'a aidé à s'échapper quand il a su

qu'elle était retenue prisonnière.

Les policiers remontent la piste de ce Christian.

Il est localisé puis incarcéré.

Bientôt,

trois autres sont formellement identifiés.

Un chef d'entreprise,

un avocat libanais

et un ingénieur à la retraite.

C'est peu, car on estime

qu'ils sont une trentaine

à être passés par la Cabe d'Apoignée,

une trentaine de clients.

Alors, qui sont-ils ces mystérieux visiteurs ?

S'agit-il d'un réseau organisé ?

Interrogez

Dunant reste silencieux.

Tout juste lâche-t-il

du Bouddhelaire,

que ce sont des notables venus

pour la plupart de Paris ou de Lyon.

Leurs noms,

ils ne s'en souviennent pas,

et évidemment, de toute façon,

du côté des quatre clients identifiés,

ce n'est guère mieux.

Deux d'entre eux meurent en détention

de Chris Cardiac.

Ces deux morts semblent arranger

beaucoup de monde au sein

de l'institution judiciaire observase.

Et pendant des mois,

à rien n'est fait pour explorer la piste

du réseau d'ailleurs.

Le juge d'instruction en charge du dossier,

Jacques Bourguignon, multiplie

les décisions discutables.

Ainsi, quand il reçoit les deux victimes,

il y a une question sur l'identité

des invités de Dunant.

Pire encore, l'un des deux clients identifiés

encore en ville, l'avocat libanais,

bénéficiant catimini d'un non lieu.

Quand au Gardenoire, retrouvé dans le pavillon,

les pièces maîtresses du dossier,

ils ne sont pas exploitées.

Mis sous celles,

ils sont envoyés au grève de tribunal,

et pas pour longtemps.

Quelques semaines plus tard,

ils disparaissent mystérieusement, jamais.

Ils ne seront retrouvés.

Avec cette suite d'événements,

l'affaire prend désert de Patacoal.

On peut même légitimement

se poser la question

d'une langue atile bénéficiaire de protection.

Pour les deux victimes,

c'est évident.

Et c'est aussi la vie de l'ancien substitut.

Les deux victimes,

c'est évident.

Et c'est aussi la vie de l'ancien substitut.

Les deux victimes,

c'est évident.

Les deux victimes,

c'est évident.

Et c'est aussi la vie de l'ancien substitut

du procureur dossier, Daniel Stilinovich.

Pour lui,

toute l'affaire était sabotée.

Les années passent,

et l'enquête s'enlise.

Après 6 ans

d'étention préventive, Claude Dunant

recouvre la liberté grâce à un vice de procédure.

C'est donc libre

qu'il comparait à son procès.

Celui-ci s'ouvre le 15 octobre 1991.

Mais

les débats sont expédiés.

Christian est le seul client dans le box des accusés.

Le commissaire qui a dirigé

l'opération de libération de Michaela

n'a pas été convoqué.

Et Isabelle, la troisième victime,

a été renversée par une voiture

juste avant l'ouverture des débats.

Malgré tout,

en novembre, Dunant écobe d'une peine de prison

à perpétuité, mais sans période de sûreté.

Christian lui est condamné

à 6 mois. Monique

est un an.

Après sa sortie en 1997,

elle meurt après une chute accidentelle

dans les Escoliers.

Cette mort suspecte est la première

d'une étrange série. Car l'année suivante,

en 98,

Isabelle sucombe un empoisonnement

suspect.

Et en 2001, c'est au tour

de Christian, celui qui l'avait sauvé.

Il se suicide après avoir tué sa femme.

En 4 ans,

3 témoins majeurs de la faire

en meurt dans des circonstances trop houbles.

Et puis, au tournant des années

2000, l'affaire

tourne dans l'oubli.

En juin 2001, Claude Dunant bénéficie

d'un régime de semi-liberté.

En tout, il n'aura pas ses 16 ans

derrière les barreaux. Mais alors qu'il aimerait

gagner de l'anonymat, un autre criminel

fait la une des journaux.

Lui aussi a commis ses crimes dans Lyon,

lui aussi s'en est pris à des jeunes filles

su de la DAS, et lui aussi

a bénéficié de l'incompétence de la justice.

C'est à 18h20 hier soir,

Camille Louis, le suspect numéro 1

de l'affaire des disparus de Lyon, est interpellé

à son domicile de draguignants par la section

de recherche de Paris.

L'ancien chauffeur de Carre a été déféré

cet après-midi devant un juge d'instruction d'Aussaire

durant sa garde à vue. Le vieil homme

s'est enfin livré aux enquêteurs.

Des aveux partiels sur certaines disparitions

de jeunes filles près d'Aussaire,

entre 1977 et 1979.

Camille Louis arrive au palais

de justice d'Aussaire. Il semble

détendu, pourtant, la veille

il a avoué 7 meurtres au policier de

draguignants. Les fouilles entreprises

dans la matinée arrouvraient près d'Aussaire

n'ont rien donné pour l'instant.

Camille Louis a pourtant indiqué aux enquêteurs

les 7 lieux où il a enterré ses victimes

toutes dans un même périmètre.

Trop de mystères encore autour

d'Emile Louis.

Interrogé sur Emile Louis d'une an

et formelle, jamais il ne la rencontrait.

Pourtant,

les hommes ont fréquenté les mêmes endroits

à Aussaire et ils avaient des connaissances communes.

Quoi qu'il en soit,

l'affaire des disparus d'Oleone permet

au grand public de découvrir cette histoire

du pavillon d'Apoigny. Désormais,

la France entière connaît le nom de Claude

Dunant.

Dans la presse nationale, quelques informateurs

anonymes font des révélations fracasantes.

Ils soutiennent que le syndic proxénète

était en réalité l'homme

de main d'un réseau criminel composé

de personnalités haut placés.

Malgré ce coup de projecteur,

l'ancien torsionnaire tente de refaire sa vie.

Il se marie une deuxième fois.

Retrouve du travail

et mène une existence discrète

dans l'est de la France.

Le 29 juillet 2021,

Dunant meurt à Emile Louis à l'âge

de 87 ans.

Higuette, elle, n'a jamais pu s'offrir

l'intervention de chirurgies reconstructives

qu'elle convoitait. Dunant,

la solvable, ne lui a jamais versé

la santé.

Pourtant, on raconte qu'au moment de sa mort,

il vivait dans un appartement conçu

avec une femme réficie.

Qui était vraiment ce Dunant

d'échelle d'humanité

qui a infligé et organisé tant

la transouffrance ? Un pervers,

c'est tout à fait établi.

Mais était-il un syndic au centre

d'un réseau de notables et, surtout,

a-t-il bénéficié de protection

par d'individus haut placés ?

La violence abjecte

de Dunant et de ses complices ?

La souffrance des victimes ?

L'attitude de la justice ?

Tout est affreux dans cette histoire, bien sûr.

Tout est, surtout, révoltant.

Tellement révoltant.

Avec nous aujourd'hui, Michel Marie.

Bonjour. Bonjour.

Cet journaliste au Nouveau Detective,

spécialiste du fédiver de la rubrique

Polyjustice, et vous avez couvert

et assisté au procès de Claude Dunant.

Alors, il y a des histoires face auquel

il est difficile, pour un journaliste,

de garder une distance,

de débarrasser de sa part d'humanité.

Donc, moi, je cherchais le mot et le mot que j'ai employé

à la fin de ma vie était révoltant.

Et vous, quel est votre sentiment ?

C'est un sentiment

compliqué parce que

c'est plus que révoltant.

Il y a eu une telle série

de dysfonctionnements dans cette affaire

depuis le premier jour et même

avant,

parce qu'il y a des gens qui savaient, qui n'ont rien fait,

parce que le procureur a été prévenu

il a mis trois jours à se décider

à envoyer la police judiciaire.

Toute cette série de dysfonctionnements,

les carnet qui disparaissent, toutes les pièces,

les preuves,

parce que c'est de la souffrance humaine, de l'autre côté.

Bien sûr.

Et donc, oui, au-delà de la révoltant,

prendre un mot à la mode,

je pense que ça donne la haine

de ces notables,

de ces magistrats,

de tous ces gens qui ont été

corrompus

et qui ont participé

à ce drame

parce qu'en plus, c'est de la lâcher.

Je pensais aussi à ce mot.

Oui, c'est pas ça. Révoltant et lâcher, ça va ensemble.

Voilà. Et c'est de la lâcher

de s'en prendre à ces jeunes filles

qui sont jeunes,

mais qui sont isolés,

qui sont placés

dans des foyers de la DAS

et dont la disparition

n'attirera

a priori aucune recherche.

Et donc, c'est tout ce mélange-là

et entre raconter l'histoire

et la vivre,

parce que moi, j'ai vécu le procès

pour le journal détective

à l'époque, ça fait plus de 30 ans,

je m'en souviens toujours.

Oui, j'allais vous interroger.

Quand on voit ces personnages,

quand on

croise ces victimes,

il en manquait 2,

l'une avait été écrasée

et l'autre n'avait pas été convoqué.

Donc

jusqu'à

cette organisation judiciaire

qui dysfonctionnait, en fait, c'était frayant.

Et donc, c'est Révoltant, jusque

dans le procès, donc il y a lui

en 1991, quand vous voyez

d'une an dans le box des accusés,

quelle impression vous faites-il

? Quand on voit d'une an dans le procès,

dans le box des accusés,

c'est monsieur tout le monde

il a son petit... Comme beaucoup de monstres.

Oui, comme beaucoup de monstres.

Je ne dis pas qu'on lui donnerait le bon dieu

de son confession, parce qu'en arrivant

au procès, on sait évidemment

les faits qu'on lui a reprochés,

mais je l'aurais croisé dans la rue,

je pense qu'on aurait, enfin je ne m'en serais pas

méfié en tout cas, et de sa femme

non plus, Monique. Et quand on sait

que tout ça a commencé

une histoire d'adulterre,

elle est folle

cette histoire.

Revenez sur l'adulterre.

Du non,

oui il avait,

il découvre que sa femme le trompe,

et pour la punir

de cet adultère,

il va l'offrir

à des gens, et ça va devenir un commerce.

C'est comme ça que ça commence, cette histoire.

D'ailleurs c'est les prémices

de ce qui va se passer après,

il fait un commerce.

Comment se comporte-t-il

dans le prétoire ?

Il est très discret,

il a compris que de toute façon

il allait enfin payer l'addition,

il avait très peu

de moyens de défense,

son avocat blanc.

Oui, et puis

des tailles incroyables,

c'est

spectaculaire en même temps,

lorsque je suis arrivé dans cette cour

elle avait des allures par les

scellés qui avaient été

étalés devant

la cour d'assises.

D'habitude c'est une arme,

un couteau, une carabine,

que sais-je, l'arme du crime.

Là, tous les objets qui avaient été

saisis dans cette cave, qui étaient objets

à destination sexuelle,

étaient les scellés et donc

exhiber devant

cette cour d'assises. Et cette cour d'assises avait

une allure de sexo-shop.

Il y avait une croix de Saint-André, il y avait des fouets,

il y avait, je vous passerai,

les détails évidemment, mais

c'était un sex-shop.

Et donc ça c'est la première surprise,

et ça décale complètement quand on voit

ces deux personnages insignifiants.

Et quand on connaît

l'histoire, les faits qu'on leur reproche

il y a

un décalage incroyable.

Et vous dites comment elle est ?

Pareil que son mari,

c'est une petite femme

qui n'est pas très jolie,

ou en tout cas qui n'est plus très jolie,

qui

s'exprime très peu

ces avocats

qui prenaient la

parole pour eux. Mais même les avocats,

je m'en rappelle

de Jean-Yves Lienard dans ce procès,

qui était,

c'était un ami, il est

décédé depuis, mais

on a partagé

ce procès dans une grande souffrance en réalité.

On était en même hôtel, on partageait

le repas, et je me souviens qu'à

une heure avant de plaider,

je le croise dans les rues d'Oxerre,

il airait, et il était

complètement perdu.

Elle a recherche d'arguments face

à quelque chose qui difficilement défendait,

mais qui doit être défendu aussi, c'est l'état de droit.

Il devait, c'est un excellent avocat,

il devait bien évidemment le défendre,

et d'ailleurs il l'a très bien fait,

sauf qu'une heure avant, il avait,

comme on dit, disjoncté,

plus de cette histoire.

Je ne sais pas, un trou noir,

il me dit, je suis perdu,

je n'arrive plus à rassembler

les pièces du puzzle,

et du coup, je me souviens,

on avait marché un bon moment

ensemble, et on avait, à force de

discussion, il fallait que je lui ai remis

un petit peu les choses en perspective,

il était ravi, il m'a remercié

d'une tape sur l'épaule, il est

parti plaider, il a fait un magnifique

boulot, même si de toute façon

il n'a pas été facile.

Michel Marie, au moment du procès

du non, je crois qu'il y a

peu de journalistes présents, c'est

me confirmer déjà, un peu.

Oui, on était très peu nombreux,

la presse locale est peut-être

un quotidien national.

Mais pourquoi ?

On peut se poser la question, pourquoi

ça ne m'intéressait pas ?

Cette histoire, moi

m'avait intéressé à l'époque

d'effet, et l'enquête était impossible,

et on sait maintenant pourquoi, c'est-à-dire

que nos sources habituelles,

c'est-à-dire le parquet,

ou bien la police

judiciaire,

compte tenu de la situation,

avait complètement verrouillé

la communication, donc il y avait

rien moyen d'avoir.

Après, on a eu des informations

par les avocats, mais plusieurs mois

après, moi je me rappelle avoir

pour détective suivi ce dossier

pendant longtemps,

et jusqu'au moment du procès.

Après, peut-être que la presse

a considéré, à l'époque,

qu'on avait ce côté un peu pudique,

que c'était un peu cracra, comme on dit,

et que bon, c'est viol, c'est

poufi de la dace, etc.

Il fallait pas écrire

là-dessus, et donc

mais c'est vrai que

alors peut-être qu'il y a eu

aussi des pressions

locales, ou même

peut-être remontées jusqu'à la chance

et rien, mais c'est vrai qu'on était

très peu nombreux sur les bancs de la presse.

Alors pendant le procès,

il n'y a qu'un seul client de du Nord,

c'est fort quand même, on l'a dit,

puisque de son mort, et un autre a bénéficié

d'un non-lieu, comment est-ce possible,

il semble que ça n'a jamais été la priorité

de l'instruction, on peut se demander

mais qu'est-ce qui s'est passé

au niveau de la justice, de l'incompétence

ou alors, est-ce qu'il y a des gens qui sont

dit, mais peut-être qu'il y a eu dans les clients

des notables, et parmi ces notables, les magistrats.

Ah, mon avis, c'est l'hypothèse la plus

réaliste.

Il y avait d'ailleurs, à ce procès,

une ambiance très malsaine,

aussi malsaine, finalement,

que l'effet que la justice était chargée

de juger.

L'enquête a été

sabotée, vous l'avez dit

tout à l'heure dans votre

propos.

On n'a pas été foutus

de retrouver

des clients, alors qu'il y en a

une trentaine au minimum.

C'était là la clé,

la clé était là. La clé était là.

Et on avait

les éléments qui permettait de les retrouver

puisque ces fameux carnets ont été

d'une part dérobés par une des victimes,

je crois que c'est Michaela

ou Huguette.

C'est Huguette qui est la présence d'esprit.

Quand elle s'évade entre guillemets

de ce pavillon infâme,

elle vole entre guillemets

les fameux carnets

d'adresse

qui renfermaient

probablement le nom des clients.

Il y a eu 3 carnets.

Les 3 carnets ont été placés sous scellés.

Ils ont disparu.

Incroyable.

Ils ont disparu en deux fois.

Il y a des pages qui ont été arrachées.

En deuxième temps, c'est les carnets

dans l'intégralité qui ont disparu.

Donc là clairement,

je parlais de séries de dysfonctionnement

sans éteint.

Mais ça fait capoter l'enquête.

C'est-à-dire qu'à partir du moment

où on ne retrouve pas

les clients, parce que les carnets

ont disparu,

du nom lui dit qu'il ne se souvient pas

des noms qui ne connaissaient pas

les noms de ses clients, que c'était

ce qu'il avait rencontré dans ses soirées.

Donc avec des pseudo.

Avec des pseudo,

qu'ils avaient un code

pour communiquer.

Et du coup, il n'a pas été très coopératif

non plus avec le système judiciaire.

Et je pense qu'il s'est rendu compte assez rapidement

que, peut-être parce qu'il détenait

des informations,

des dossiers sur un certain nombre

de gens influents

qu'il ne lui arriverait pas grand chose.

Vous disiez

qu'il n'y avait pas beaucoup de journalistes,

peut-être parce que l'affaire est très

craquera. Et on l'a vu dans le récit,

l'affaire d'Auponi arrive juste après

une grande affaire qui a secoué toute la région.

Il est disparu de Lyon.

Et Miloui, est-ce que c'est ça aussi

qui a créé un contexte

genre, mais c'est pas possible, encore dans le même département,

non, on ne peut pas voir.

C'est... C'est... C'est affaire que je ne veux pas voir.

C'est... Oui, c'est le

même département, mais c'est même la même ville.

La même ville, on s'aperçoit

ce que j'avais travaillé également sur

Miloui à l'époque,

qu'il fréquentait les mêmes endroits,

qu'il...

du non interroger sur ce point

dit qu'il ne connaissait pas Miloui.

Permettez-moi n'en douter.

Je pense que c'est de là

ce connaissait en réalité.

Et...

De toute façon, à l'époque,

dans ces années 80,

toutes ces

histoires étaient cachées.

Une espèce de chape de...

Je crois que c'est sorti après,

en Belgique, quand il a

la célèbre affaire.

Du trou. Du trou.

Mais à l'époque, on ne voulait pas le croire.

Et en tout cas, ceux qui étaient impliqués

dans cette histoire, bah écrasaient...

enfin ceux qui étaient influents et impliqués

écrasaient les choses. Et puis les...

les gens, les... les citoyens

ne voulaient pas le croire.

Et c'est double peine pour les victimes.

Ah c'est double peine pour les victimes,

elles ont pas eu de... elles ont été victimes

de ce que l'on sait.

Et elles sont également victimes

d'un procès tronqué.

Vous vous rendez compte que Mikaela

n'a même pas été convoquée

alors que les victimes, elle n'était pas

constituée partie civile. Elle n'a pas été

convoquée par... ni par le

président de la Cour d'Assise, ni par la vocation générale.

Quand je vous dis que tout est révoltant

dans cette histoire, hein.

Bon, puisqu'on parle des victimes,

donc à la Uguette, Mikaela, Isabelle,

vous pensez qu'elle n'a eu d'autres ?

Très probablement.

Très probablement.

Vous savez qu'il y a beaucoup de gens, beaucoup de...

de femmes qui disparaissent en France, qui disparaissaient

à l'époque et qui disparaissent en Corgi.

Je crois que le chiffre c'est de l'ordre de

1000 personnes qui disparaissent

par an. Par an ? Par an.

Dans le... dans le... en France, dans le même pays.

En France, ouais. 1000 personnes.

Alors il y en a qui disparaissent

volontairement. Il y en a qui sont

probablement tués

avec des criminels qui commettent

un crime parfait

et il y a aussi, je pense,

des jeunes femmes

et ça, ça remonte à...

très longtemps

qui étaient... qui étaient enlevés.

On l'a vu dans l'affaire Fournirais.

On a retrouvé des victimes

dix ans, quinze ans, vingt ans plus tard.

Donc, quand on voit de quoi

était capable d'une an et son...

et ça, et ça, et son épouse...

On m'en parlait sur l'épouse.

On se dit qu'il y a probablement eu

d'autres victimes, que la justice, on a vu

ce qu'elle était capable de faire, n'a pas trouvé.

Monique est ouvertement complice.

Elle est clairement complice.

Mais elle est clairement complice. Et elle fait quoi

pendant les séquestrations ? Qu'est-ce qu'on sait d'elle ?

On sait qu'elle a assisté

à peu près à tout. En tout cas, elle savait tout.

Elle arrive sur le recrutement

sur l'enlèvement, parce que c'est quand même

un enlèvement. Et séquestration.

Quand ils vont, tous les deux,

recruter la première

Uguette,

elle est là.

Elle est complice de l'enlèvement, elle est complice

de la séquestration. Quand il lui saute

dessus dans la cave pour la ligoté,

elle est là encore.

Et avec le fameux ouvrier qu'on n'a pas

retrouvé, d'ailleurs, à ma connaissance,

qui est lui aussi complice.

Mais il y a tellement de complices qui n'ont pas été...

Et le seul qui a été sympa

finalement, dans cette histoire, c'est le fameux Christian

Mais oui.

Il a quand même fait six ans de prison,

qui a été qu'on est à six mois, donc je ne sais pas

comment ils ont reconté les choses derrière.

Et qu'il y a été le seul

à être encore en prison pendant du procès.

Oui.

Est-ce qu'on peut penser que Monique,

alors je pense que c'est une circonstance

atténuante, mais a été

sous-emprise de son mari, qui était

une femme, parmi beaucoup de femmes

en France, qui peuvent être sous-emprise.

Oui, c'est une lecture

envisageable, mais...

La lecture d'avocat.

Monique Olivier était également sous-emprise

de fournirait

et elle a été condamnée à la réclusion

climénale perpétuitée, alors que celle-ci

a été condamnée

à une peine très faible.

C'est cinq ans, je crois,

de me souvenir.

Cinq ans de prison

pour tout ce qui a été commis

à tout ce qu'elle a assisté.

Et puis, surtout,

elle aurait pu, à un moment donné,

porter assistance à ces jeunes filles.

Claude Dunand, lui, il naviguait quand même pas mal.

Il sortait, c'est elle qui les gardait.

Elle aurait pu ouvrir la porte.

Ah oui, elle avait toutes les occasions.

Elle avait toutes les occasions de le faire, elle ne l'a pas fait.

Et elle aurait pu libérer ces jeunes femmes

en disant, je pense qu'il s'est passé, elles se sont

sévadées. Elle l'a pas fait.

Jean-Marie, on va en rester là.

Merci en tout cas pour

d'avoir accepté notre invitation

de nous avoir donné des

compléments, vous qui avez couvert

cette affaire, et aussi le procès.

Merci, à la prochaine fois, pour une autre affaire.

C'était l'affaire d'Aponi,

aujourd'hui, mais ça dit d'Aponi,

une émission que vous pouvez réécouter en podcast,

bien sûr. Et puisque nous sommes vendredis,

j'en profite pour remercier toute équipe qui a préparé

les affaires sensibles de cette semaine.

Révaction et recherche documentaire,

Marjolaine Cors, Sophie Baubert, Constance

Bilanova, Bastien Janss et Guillaume Ballandras.

Révaction, chef Franconniens,

chargé de programme Rebecca Dunand,

création sonore Claire Tesser,

programmation musicale Valentine

Cheux de Voix,

réalisation Edine Vizio,

Frédéric Milano et Stéphane Cohn.

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durée :00:49:20 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle - Aujourd’hui dans Affaires Sensibles, plongée dans les abysses de la perversion et de l’incurie de la justice avec l’affaire du pavillon d’Appoigny, petite commune de l'Yonne