Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Angélique et Omeyna, victimes d’un sadique - Le récit

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On de l'âtre à compte.

Christopher de Lattes.

Je vais commencer par vous dire les choses très clairement.

Si vous sortez du couvent des oiseaux, si vous êtes une biche et farouchée,

et surtout si vous faites encore pipi au lit,

cette histoire n'est pas du tout faite pour vous.

Pour être clair, ça n'est pas une histoire pour les marmots,

ni pour les saintes ni touche.

Car il s'agit d'un double meurtre,

commis en juillet 2004 en Sénémarne,

dans le cadre de relations,

sado masochiste, un type qui ne jouit que quand les femmes souffrent,

et qui a fini par en étouffer deux.

J'écris cette histoire avec Tomahawk Doir,

réalisation Céline Lebrass.

Les écluses sont des pièges à cadavres depuis toujours.

Suicidés, assassinés,

les corps finissent toujours par se coincer dans les portes.

C'est le seul boulot du métier d'éclusier.

Un matin de juillet 2004,

le gardien de l'écluse de Freine sur Marne,

sur le canal de l'eau qu'on reste de Paris,

appelle les gendarmes.

Oui, oui, un corps de femme, enfin.

J'ai l'impression, mais sans certitude.

Oui, mais il est très abîmé, et vous verrez,

il est dans une position assez inhabituelle.

Je ne pense pas que ce soit un suicide ou un accident.

Vous arrivez?

Ok, je vous attends.

Ce sont les gendarmes de la section de recherche de Paris qui débarquent.

Bonjour, messieurs.

Vous me suivez? C'est par ici.

Vous allez voir, c'est un peu particulier.

Effectivement, pour être particulier, c'est particulier.

Le cadavre est entièrement nu,

et il est ligoté avec du gros scotch,

en position fétale.

C'est-à-dire que le ruban adhésif passe derrière le cou,

et qu'il descend jusqu'aux chevilles qui sont attachées l'une avec l'autre.

Et c'est une femme, en effet, à la peau plutôt mate.

Bon, ok.

On la sort.

Sortir le cadavre de l'eau n'est pas une masse à faire.

Le corps est très dégradé.

Bon.

Alors, pas de vêtements, pas de bijoux.

Il va pas être facile à identifier cette femme.

Naturellement, les gendarmes fouillent les abords du canal.

Ils ne trouvent rien.

Ni bijoux, ni vêtements, ni voitures.

Quand on trouve un cadavre non identifiable comme ça,

il y a en général qu'une seule issue.

Le fichier des disparitions s'inquiétante.

Avec un peu de chance, on va pouvoir coller un nom

sur ce cadavre supplicier.

En attendant, il y a du nouveau.

Ouais, ouais.

Un nouveau cadavre.

Ouais, coincé dans l'écluse.

Encore une femme, je crois.

Et même particulaire était qu'hier.

Oui, c'est ça.

Elle est attachée en position fétale.

Elle aussi.

Et voilà, les gendarmes de retour à l'écluse.

Hein? T'as remarqué la différence avec le corps d'hier?

Regarde, elle n'est pas ligotée avec du scotch, celle-là.

Mais elle est ligotée avec des sangles.

Et puis, j'ai l'impression que le cadavre est mieux conservé

que celui d'hier, non?

Il a dû séjourner moins de temps dans l'eau du canal.

Bon, c'est parti, on l'a sort.

Alors, nous sommes en présence d'un corps de femme,

entre 20 ans et 25 ans, cheveux blonds, à l'ur rondelette, point.

Le corps présente des éléments qui peuvent aider à l'identification.

Deux points, une boucle d'oreille, un persing au niveau du nombril,

et un chouchou rouge dans les cheveux.

Aucun autre élément, ni sur le corps, ni à proximité, point.

Deux cadavres en deux jours.

Les gendarmes envisagent tout de suite qu'ils ont affaire à un tueur en serré.

On va voir si on va retrouver un troisième corps demain.

Et en attendant, moi, je propose qu'on mette une équipe en planque

pendant quelques nuits, et puis on verra bien.

En attendant, les deux cadavres sont autopsiers.

Alors, dans les deux cas, ces femmes sont mortes noyées.

Noyées? Ça veut dire qu'elles ont été jetées à l'eau vivante, ça?

Probablement. Et probablement, c'est pour ça qu'elles ont été ligotées,

pour qu'elles ne puissent pas nager.

Jeter à l'eau vivante? Mais c'est d'une cruauté!

Ça y est, le fichier des personnes disparues a ouvert une piste,

au moins pour le deuxième cadavre.

Une famille de sains-mêmes, qui est sans nouvelles d'angéliques, 22 ans.

Elle est partie le 19 juillet, vers 15h.

Nous, on croyait qu'elle allait rejoindre son petit copain,

s'il va.

Mais non, et depuis, aucune nouvelle.

Et c'est pas du tout son genre.

Dites madame, vous pourriez nous montrer une photo récente de votre fille angélique?

Merci. Je peux la garder?

Oui, bien sûr.

Vous pourriez aussi nous confier sa brosse à dents, madame,

c'est pour identifier son indienne.

Bon, ben voilà, on vous tient au courant.

La photo de cette angélique ressemble beaucoup au deuxième cadavre.

Les gendarmes qu'on parle ADN de la brosse à dents à celui du corps.

Je ne vais pas laisser traîner le suspense.

Il s'agit bien d'angéliques des postes, 22 ans.

Les parents ont parlé d'un Sylvain qui serait le petit copain d'angéliques.

En enquêtant sur tout son entourage, les gendarmes identifient d'autres proches.

Grégory, l'un de ses ex, dont les parents disent qu'il a été assez violent avec Angélique.

Et puis Cyril, son meilleur ami, qui fait tout de suite tiquer les gendarmes.

Moi, franchement, c'est ce Cyril qui m'intrigue.

Les parents racontent que, depuis qu'Angélique a disparu,

il passe tout le temps les voir pour avoir des informations

sur le résultat des recherches, sur l'enquête, etc.

Et ça, bon, d'expérience, c'est toujours un peu suspect.

On est d'accord.

Et qu'est-ce qu'on a sur ce Cyril?

Les parents racontent que lui, Angélique ne se quittait pas.

Au point d'ailleurs que le Cyril faisait un peu partie de la famille.

Ils m'ont dit qu'ils déjeunaient souvent chez eux.

Bon, ils ont l'air de bien les mettre, malgré son look.

Sans look? Qu'est-ce que tu veux dire?

C'est un gothique, figure-toi.

Donc, je velons avec une partie du crâne rasée.

Et de quoi vit-il?

Il est intérimaire.

J'ai vérifié qu'il a une saville et il peut y s'enloyer.

Il faut qu'on le voit, lui, de l'convoque.

Et voilà donc Cyril face aux gendarmes.

Dites-moi, jeune homme, quelle est la nature des relations

que vous aviez avec des postes angéliques?

Vous voulez savoir si je couche avec elle, c'est ça?

La réponse est non.

On était des amis très proches.

Elle me racontait tout et moi pareil, mais c'est tout.

Vous l'avez vu le 19 janvier, jour du meurtre?

Non, non, non, je l'ai pas vu.

Est-ce qu'elle était au courant angélique de vos antecedents?

Mes antecedents?

La plainte, monsieur, qui a été déposée contre vous il y a un mois.

Ça, ça, c'est un truc que les gendarmes viennent de découvrir.

Il y a un mois, une jeune femme a déposé plainte contre lui

et elle l'accusait de l'avoir séquestrée au cours d'un rapport sexuel.

Elle l'a même dit qu'il était pervers

et ça donnait à des pratiques sadomasochistes cruelles.

Cruelles, mais cruelles comment?

L'une des ex de ce Cyril Gotik et ses meilleurs amis racontent

adeptes du romantisme s'abstenir.

Oh, mais c'est vrai que Cyril et l'Ème disons les choses un peu spéciales.

Par exemple, à chaque fois que j'ai fait l'amour avec lui,

il m'a attaché à chaque fois, oui, à chaque fois.

Et attaché comment?

Souvent, il m'a attaché en position fétale, avec de gros scotch.

Ça vous rappelle quelque chose?

Le scotch, la position fétale.

Le gendarmes vient de faire un bon sur sa chaise, mais il enchaîne.

Ce garçon, mademoiselle, à votre connaissance,

est-ce qu'il connaît l'écluse de freine sur Marn?

Ah, mais oui, oui, très bien, même.

Quand on était ensemble été, on allait se peigner là-bas.

Nouveau bond du gendarmes sur sa chaise.

Car au cours de son interrogatoire, l'autre a dit qu'il ne connaissait pas l'endroit.

À ce stade, les gendarmes sont quasiment convaincus

qu'ils ont affaire à l'assassin d'Angélique.

Et sans doute aussi de l'autre fille non identifiée pour l'instant.

Moi, je pense que c'est lui.

Mais bon, on va pas aller trop vite.

Il y a aussi son petit copain et puis il y a son ex.

Il y a quand même une hypothèse dans laquelle il s'y met à trois.

Ou à deux.

Ça, on ne peut pas l'exclure.

Et donc, les gendarmes décident de les placer tous les trois en garde à vue.

Cyril, le meilleur ami, Sylvain, le petit copain,

et Grégory, l'ex-petit copain.

Il commence par aller chercher Cyril chez lui.

Bien, monsieur, je vous informe qu'à dater de cet instant,

vous êtes placé en garde à vue

et que nous allons procéder en votre présence

à l'aperquisition de votre appartement.

L'appartement est étrangement très bien rangé.

Rien qui dépasse.

À part ça, il y a des posters de femmes à poils sur tous les murs.

Et dans le placard, des revues disons,

au lait au lait,

dont certaines sont 100% consacrées

à ce qu'on appelle le bondage.

Je ne veux pas rentrer dans les détails, mais disons

que c'est une pratique sexuelle

qui consiste à attacher son ou sa partenaire.

Capitaux?

Hé!

Bien, bien voir, regarde!

Au quatre coins du plumeur de Cyril,

il y a des anneaux fixés au sommier.

C'est comme ça que les cédomasos en général

attachent leur partenaire.

À part ça, t'as trouvé quelque chose d'intéressant, toi?

Non, à rien du tout.

C'est quand même étonnant, non?

Les gens d'armes n'ont trouvé ni menottes,

ni scotch, ni sangles pour attacher les filles,

et pas non plus de sex toys.

C'est très étonnant

pour quelqu'un qui a ce genre de pratique sexuelle.

Il a dû faire le ménage.

Et c'est parti pour la garde à vue des trois icotos.

Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org

Assez vite!

Il apparaît que Sylvain, le petit copain,

et Grégory, l'ex,

sont hortocos.

Ils ont tous les deux des alibis,

ils n'ont pas pu commettre le crime.

Alors ils sont relâchés.

Et maintenant, les gendarmes vont pouvoir se concentrer sur Cyril.

Et le concernant,

ils ont des biscuits,

des témoignages qu'ils ont pu recueillir dans sa résidence.

Un voisin, par exemple,

dit qu'il les a vus ensemble,

Angélique, et lui, le jour de meurtre.

Alors que lui, il dit qu'il ne l'a pas vu ce jour-là.

Et deux voisines,

racontent que le soir du 19,

aux alentours de 23 heures,

elles ont entendu un bruit sourdant l'escalier,

comme le bruit d'une poubelle,

dit-elle,

que l'on déplace.

Et ces deux femmes, monsieur,

disent qu'au-delà du bruit de poubelle,

elles ont entendu quelqu'un dire,

oh merde,

et elles pensent avoir reconnu votre voix.

C'est possible, parce que c'est vrai que ce soir-là,

j'ai bougé la poubelle,

cherché un ticket de l'autogagnant que j'avais perdu.

Décidément,

toujours rien en tirait.

Mais pendant la garde à vue de Cyril, l'enquête continue.

Les gendarmes se sont fermementées sa téléphonie et celle d'Angélique.

Ils étaient ensemble,

la veille du jour où on a retrouvé le corps.

Leur deux téléphones bornent chez Cyril.

Et puis le lendemain,

il a passé un étonnant appel à six heures et demie du matin,

un appel à sa grand-mère.

Les gendarmes la contactent.

Ah ben oui, je me souviens,

il m'appelait très tôt, ce qui est pas trop dans ses habitudes.

Il se lève jamais aux aurores, Cyril.

Et vous vous souvenez de la raison pour laquelle il vous a appelé, madame?

Oui, oui, oui.

Il avait besoin d'un peu d'argent pour faire le plein de sa voiture.

Et vous le lui avez donné cet argent, madame?

Oui, bien sûr.

Donc,

donc il est passé chez elle le lendemain du meurtre.

Alors est-ce qu'à cette occasion,

il n'aurait pas planqué quelque chose chez sa mami,

une preuve qui le relirait de manière irréfutable aux meurtres d'Angélique?

Cyril est toujours en garde à vue.

Les gendarmes vont perquisitionner la maison de la mami.

Et il trouve tout ce qu'il n'avait pas trouvé chez lui,

c'est-à-dire des godmichets,

des baillons,

m'arrêtent tout en attirant et achetés dans des sex shops spécialisés.

Bon, allez, on en voit tout ça au labo.

Eh oui,

si Cyril cachait tout ça chez sa mami,

il avait de bonnes raisons.

Il a toujours dit qu'il ne couchait pas avec Angélique,

qui était sa meilleure amie.

Si on retrouve l'ADN d'Angélique sur le godmichet,

ça change tout.

En attendant,

les gendarmes continuent leur perquisition

et ils tombent sur un livre,

un drôle de livre qui a été évité,

c'est-à-dire qu'on a creusé les pages

pour créer une cache à l'intérieur.

Et dedans, il y a deux cassettes de caméscopes.

Alors on les visionne,

ces cassettes.

Je vous préviens,

ce n'est pas du tout fait pour les saintes Montouches.

Auraïchaste s'abstenir.

Cela dit, il ne faut pas traîner.

L'autre est toujours en garde à vue

et si ces cassettes contiennent quelque chose de compromettant,

il faut pouvoir le lui mettre sous le nez.

Comme vous pouvez vous en douter,

ce sont des images de parties de jambes en l'air

s'adomiser.

On y voit l'oiseau avec une de ses ex-petites amies.

Regarde-moi ça.

Ça part éclair, hein.

Plus la fille souffre,

plus le gars a l'air de jouir.

Putain, il ne l'a fait pas souffrir qu'un peu.

C'est un vrai sadique, putain, ce marque.

Regarde ce qu'il lui fait.

Mais ce qui est intéressant,

c'est la suite de la cassette.

Vous ne l'avez pas une petite idée?

Allez, faites un effort.

Qui légendaire découverte-il attaché sur le lit de Cyril?

Angélique, bien sûr.

Ça soit 10 ans meilleur ami.

Elle passerait à la casserole, elle aussi.

Je ne sais pas si t'es d'accord,

mais là, bon, au début de l'enregistrement,

cette fille a l'air consentante, hein.

Oui, oui, t'as raison.

Mais voyons la suite, hein.

La suite est, elle a l'air beaucoup moins consentante.

Notamment quand il lui colle dans la bouche

un paillon avec une grosse boule à l'intérieur.

Je vous jure que je n'y connais rien.

Il paraît qu'on appelle ça un paillon goth-miché.

Regarde-la.

À partir du moment où il lui colle ce truc dans la bouche,

on voit bien qu'elle panique.

Elle peut plus respirer, quoi.

Oh putain, regarde-la, elle est ouf.

Merde, elle vient de perdre connaissance.

Oh non de Dieu!

C'est le film de sa mort.

Ce film a été filmé une jour où elle est morte.

Oh putain.

Ça va.

Vous donnez le choc.

Il vous a raconté pas ça.

Il vous a raconté pas souvent un tonton des histoires comme ça.

Et c'est pas fini.

Parce que sur les cassettes,

il y a une autre scène du même tonneau.

Avec une autre fille.

Et elle aussi, sur les images, elle est ouf.

Et si c'était l'autre cadavre,

celui qu'on a repêché en premier dans l'écluse,

reprise de la carte à vue.

Chez votre grand-mère, jeune homme,

nous avons mis la main sur des cassettes vidéo.

Ça vous dit quelque chose?

Et sur ces cassettes,

on vous voit avoir

une relation sexuelle,

ça dommage au chiste.

Avec Angélique,

votre soi-disant,

meilleur ami.

Pourquoi est-ce que vous nous avez caché

que vous aviez des relations sexuelles avec elle, monsieur?

C'était notre secret.

Et puis aussi, c'était vis-à-vis de ses parents.

Au cours de la scène que vous avez filmé,

monsieur, il semble qu'elle est ouf.

Est-ce que c'est à ce moment-là

qu'elle est morte, monsieur?

Oh mais pas du tout.

Pas du tout.

Ça a rien à voir.

Je suis pour rien dans sa mort.

Je vous jure.

Et là,

le capitaine qui mène l'interrogatoire

lui débale

tous les éléments qu'il a contre lui.

Le bornage du téléphone d'Angélique

chez lui, le soir du crime,

le voisin qui les a vu ensemble,

et la voisine qui a entendu

bruit de poubelle dans l'escalier.

Qu'est-ce que t'as mis

dans cette poubelle?

Hein?

Qu'est-ce que t'as mis dans la poubelle?

Ok.

Ok, je vais tout vous raconter.

Et là,

Cyril passe aux aveux.

L'après-midi, je suis allé chercher

Angélique chez elle en voiture.

Quand on est arrivé à la maison,

on a commencé une partie de baisse.

Je l'ai attaché.

Et je lui ai mis un paillon

double god.

Vous voyez avec

deux secs en silicone,

un dans la bouche

et puis l'autre à l'extérieur.

On sait, on a vu les images,

monsieur.

Et puis à un moment,

elle m'a demandé d'arrêter

et de la libérer, mais moi je l'ai pas fait

parce que normalement,

ça fait partie de notre jeu,

quand quelqu'un me demande

de la libérer, que je refuse.

Alors j'ai continué.

Et j'ai pas compris

qu'elle jouait plus.

Et puis à un moment,

elle s'est effondrée sur le canapé,

je me suis dit merde, merde, elle s'est étouffée.

J'essayais de la secouer,

je lui ai mis des gifs,

mais elle ne se réveillait pas.

J'ai paniqué,

je savais plus quoi faire.

Elle était morte

et je ne l'avais pas voulu.

Là,

là il m'en.

Parce que souvenez-vous que le légiste

a dit qu'elle était morte noyée,

qu'on l'avait jeté à l'eau, vivante.

Ensuite, je suis allé chercher

une poubelle

dans le local poubelle de l'immeuble.

J'ai pris la plus grande,

j'ai fait glisser le cordon

gélique dedans,

et puis j'ai descendu

la poubelle jusqu'à la voiture

et je suis allé le jeter

dans le canal.

Et avant de le jeter à l'eau,

je lui ai fait un petit bisous

sur la joue.

Je voulais pas la tuer,

je voulais pas,

c'est un accident.

Et ta soeur, Cyril,

elle bat le beurre.

Quand c'est un accident,

on appelle les pompiers ou le samu.

Il est peut-être temps que je vous donne

le nom complet de l'oiseau,

puisqu'il vient d'avouer.

Koskinas.

Cyril Koskinas.

Monsieur, je vous informe que la veille du jour

on a découvert le corps de votre ami angélique

dans le canal.

On a trouvé un autre corps de femme.

Une femme morte dans les mêmes conditions,

c'est-à-dire les côtés de la même manière.

Qui est cette femme, monsieur?

J'en sais rien, moi.

Moi, je la connais pas, celle-là.

Celle-là, c'est pas moi,

j'y suis pour rien.

Peut-être.

Mais le juge de l'instruction le met en examen

pour deux s'assassinat.

Et le juge des libertés

l'envoie derrière les barreaux.

Dans la foulée,

le laborat envoie au juge

le résultat des analyses ADN

effectuée sur l'attirail

de Cyril Koskinas.

Et notamment sur le baillon

Gaudmichet.

Alors, dessus, nous avons

dégagé trois ADN différents.

Le premier est celui de

monsieur Koskinas.

Le second, celui de la victime.

Angélique des postes.

Et alors, le troisième est

inconnu.

C'est un ADN féminin, mais

il ne correspond

à rien de ce que nous avons

dans le fichier.

Ce troisième ADN est-il celui

du premier cadavre repêché? Oui.

Le labo le confirme.

Mais qui est-ce

pour l'instant mystère?

Bon, moi, je vois qu'une solution.

C'est-à-dire qu'on prend tous les numéros de téléphone

que ce mec a appelé de son portable depuis un an.

Et s'il y en a un qui répond pas,

c'est elle.

Les gendarmes ne sont pas sorties de l'auberge.

En un an,

Koskinas a eu des échanges téléphoniques

avec 500 personnes.

C'est un travail de titan.

Et à la fin,

il ne reste qu'un numéro

qui n'a pas été actif depuis le 7 juillet.

Bon, alors,

j'ai le nom de la fille. Elle s'appelle

Omeyma.

Je sais pas comment ça se prononce.

Bourmani.

27 ans

d'origine marocaine.

Elle est escort girl

autrement dit prostituel.

Les gendarmes vont voir ses parents

et ils se font remettre une photo.

La jeune femme sur la photo

les incisives supérieures

qui se chevauchent.

Et celle du cadavre aussi.

Et l'ADN le confirme.

L'autre victime s'appelle bien

Bourmani.

Et son nom est dans le portable

de Cyril Koskinas.

Le jour où elle a disparu,

elle a reçu un coup de fil

depuis une cabine.

Une cabine située très près

de chez Koskinas.

Et ça au passage,

eh bien s'assignent la préméditation.

Il l'appelle d'une cabine

parce qu'il sait qu'il va la tuer

et qu'il ne veut pas se faire pincer.

Dernier détail qui signe le crime.

Chez la mamie, les gendarmes ont saisi

une revue.

Et dans cette revue,

il y a une annonce

d'Omema Bourmani.

Escort Girl.

Il a entouré au stylobille

et il l'a écrit.

Pute, elle fait tout.

Alors est-ce qu'il veut bien avouer

qu'il l'a tué?

Celle-là, aussi.

Mais jamais de la vie.

Angélique, oui, c'était un accident

mais pas elle.

Elle, j'ai rien fait.

On verra si ça passe au procès.

Le procès de Cyril Koskinas

s'ouvre en septembre 2008

devant la cour d'assise de Melin

dans le box changement complet de look.

Plus de crânes à moitié rasées,

plus de vêtements gothiques.

Deux garçons à l'allure classique

qui se présentent devant les jurés.

Classique mais

fanfaron.

Le président lui demande

quel plaisir trouvez-vous

dans les rapports sexuels

Saint-Domasochiste,

M. Koskinas?

Si vous ne connaissez pas,

vous n'avez qu'à essayer.

Il ne faut pas mourir idiot,

si elle juge.

Et le reste est du même à Caby.

Si on en juge par vos aventures sexuelles,

M. Koskinas,

ce n'est pas des aventures sexuelles.

C'était des plancus,

je voulais un chat, un chat.

Et ce n'est pas fini.

M. Koskinas,

j'ai noté que vous aviez signé

le procès verbal de votre première comparution

en dessinant un sexe d'homme.

Pourquoi?

C'était pour faire chier

le juge en max.

Vous ne l'avez jamais vu

d'eau si belle.

Toujours sur le ton de la provocation,

au deuxième jour du procès,

il suggéra la courte visionner

l'ensemble des vidéos.

Les vidéos retrouvées chez sa grand-mère.

Soit 24 heures d'enregistrement.

Même son avocate se foge.

Ah non, non, non.

Non, on ne verra pas tout.

Le président décide finalement

de montrer quelques extraits.

On y voit les deux victimes attachées,

l'igoté et Bayonet.

Et lui, lui se marre.

Alors quand disent les psychiatres

un tel niveau de perversité

chez un homme aussi jeune

est très inhabituel.

C'est très

que je qualifierais de pervers.

On les trouve généralement

chez des quadragénères

ou des cacagénères.

À part ça,

sur le fond cosquina se reste droit

il a tué un angelique par accident

et il ne connaissait pas

aux mêmes mains.

Personne n'y croit.

Et donc il est condamné

à la perpétuité.

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