Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: André Fourquet, le forcené de Cestas - Le récit

Europe 1 Europe 1 8/13/23 - 27m - PDF Transcript

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Cette histoire qui commence en février 1969 dans la région de Bordeaux

au début c'est l'histoire assez banale, quoique rare à l'époque, d'un couple de divorcés

André Fourquet et Michel Berton

et de leurs trois enfants, Chantal 14 ans, Aline 13 ans et Francis 11 ans.

La mer habite à Bordeaux, Rubineau, et c'est tel qu'il y a la gare de des gamins.

Et le père habite une ferme, la ferme du Saïe, dans un gros bourde gironde,

sur la route d'Arcachon, Cestas.

Et il a le droit de prendre les enfants un week-end sur deux, du samedi 19h, au dimanche 19h.

24h pour voir ses gosses, un week-end sur deux. C'est pas beaucoup.

Le 1er février 1969, André vient chercher ses trois enfants à Bordeaux.

Et il les prend en bas de l'immeuble, pas question de monter,

il ne veut pas voir la mer, à sa nom depuis qu'elle a obtenu la garde, c'est la guerre.

André sort de Bordeaux au volant de sa dauphine par le sud

et il arrive sur la longue ligne droite bordée de pain, le début de la forêt landaise,

la route de Cestas.

C'est pas loin, 20 km à peine.

Et c'est là qu'il se tourne vers ses enfants et leur dit cette phrase, terrible.

C'est la dernière fois que vous voyez la rubineau.

Nous, on va tous mourir au Saïe.

Il n'a aucune intention de les ramener chez leur mère dimanche soir, aucune.

Il a un tout autre projet, un projet complètement fou.

Et les voilà donc qui arrivent tous les quatre

dans la cour de la ferme du Saïe au milieu des pains.

C'est une maison d'un étage au mur blanchi à la chaud avec des volets rouges,

un puits en pierre et un potager.

Et au moment où il descend de la voiture, le père dit à sa fille aînée,

Chantal, tu seras mon lieutenant.

Et nous, et nous, et nous, disent les deux plus jeunes

qui n'ont pas compris la gravité de la situation.

Et bien vous, vous monterez la garde.

Et ensuite, le samedi soir et le dimanche toute la journée,

il ne se passe rien de particulier jusqu'au dimanche soir aux alentours de minuit.

Quand la petite Chantal l'aînée se lève et dit à son père,

j'ai envie d'aller faire un pipi.

Au Saïe, les toilettes sont dans la cour.

Alors la petite sort dans le noir sous la pluie.

C'était une ruse à peine dehors.

Chantal se met à courir.

Elle s'enfonce dans les bois.

Elle a décidé d'aller prévenir sa mère du drame qui se prépare.

À pied, en pleine nuit, à six heures du matin, elle frappe à la porte de sa mère.

Maman, maman, papa nous a enfermés.

Il a son fusil.

Allez les Français, ils sont avec lui.

Il veut les tuer.

Et la mère, évidemment, prévient immédiatement les gendarmes de s'estasse,

qui sont à peine surpris.

Et de un, ce n'est pas la première fois qu'il fait ça.

Et de deux, le loustique leur a envoyé une lettre il y a quelques semaines.

Il a été très clair sur ses intentions.

J'ai écrit à ma femme pour qu'elle vienne payer sa peau.

J'ai décidé de la faire venir à la maison pour qu'elle crève et elle crèvera,

où ce sont les enfants qui paieront.

Je vous préviens, je tire sur tout ce que je vois sans avertir.

Et ils le connaissent, les gendarmes, ce grand-tire racible de fourquets.

C'est la troisième fois qu'il leur fait le coup de l'ex-marie couroussée.

Et les deux premières fois, il s'est calmé.

Mais bon, puisqu'il faut y aller, il faut y aller.

Les gendarmes se rendent donc à la ferme du saillet,

avec le maire et avec le curé comme les fois précédentes.

Sauf que cette fois-ci, quand ils arrivent dans la cour,

fourquaient ces barricadets.

Il a taillé des meurtrières dans les volets,

il a une carabine van de longrif à lunettes et il gueule.

Que ma femme vienne, je rendrai les enfants.

Et ils se mettent à tirer sur tous ceux qui s'approchent trop près.

Des chasseurs qui passent par là.

Le voisin, le père du boss qui est pourtant une de ses amis.

Et même, il tire sur une vache.

Heureusement, il ne blesse personne, même pas la vache.

Les gendarmes, sans paniquer,

décident de prendre position autour de la ferme et d'attendre.

Il y a eu huit jours d'image dernier.

Il était allé chercher ses enfants comme il le fait à chaque fois.

Alors, il avait prévu son coup,

c'est la troisième fois qu'il fait ça, hein.

Vous semblez le connaître ?

Je le connais, oui, malheureusement.

Alors, le lundi matin, il avait tout préparé d'ailleurs.

Il a fait le vrai fortification de son domicile.

Il a fait des meurtrières un peu partout.

Alors, la jeune fille qui a 14 ans, elle,

elle a compris qu'il a l'air commencé.

Ce qu'il a déjà fait il y a un an, un peu plus d'un an.

Elle est partie.

Elle a donné l'alerte, elle a dit qu'il se passait.

Alors, lui, il a gardé ses deux gosses avec lui,

renfermé, n'est-ce pas ?

Et deux, trois jours après,

ce qu'il a tiré sur des automobilistes qui t'arritaient sur la route.

Alors, c'est là où on a commencé la surveillance.

Comme ça va durer un peu,

il est peut-être temps que je vous raconte comment

on en est arrivé là.

Il faut donc que je vous raconte

une histoire de corneux cul,

l'histoire d'André et Michel

qui se marie en 1954.

Lui, assez beau gosse,

petit mais sportif,

petite moustache,

les cheveux noirs, les yeux brillants,

conducteur de bulldozers

à la Société d'Asphaltage du Sud-Ouest,

1200 francs par mois,

sérieux, sans histoire.

Il n'a jamais fait grève,

il ne boit pas, il ne sort pas.

Comme on dit dans la région,

André, c'est un vaïen.

Elle, Michel,

c'est une jolie brune, piquante.

Ils se sont rencontrés dans un balle

à Bordeaux le dimanche des Rameaux 1954.

Et après, tout est allé très vite.

Le mariage, les enfants,

la petite famille qui s'installe à la campagne,

au saillet, au milieu des pains,

et puis, quand les enfants commencent à grandir,

Michel veut travailler, comme garde-malade,

dans une clinique de péssac dans la banlieue de Bordeaux.

Et on dit, mais en vérité, on n'en sait rien,

qu'elle commence à fricoter

avec les médecins de sa clinique.

Un voisin se met à raconter

qu'il l'a trouvé dans un bois

avec un homme marié, la jupe,

retroussé.

Bref, on commence à dire que Michel,

elle a le feu aux fesses,

elle tire mieux sur le dos qu'une vache

sur les cordes.

Et ça, André,

ben, ça lui plaît pas.

Remarquez, on comprend.

Il a changé.

Il est devenu taciturne,

fuyant.

Et un jour, Michel arrive à l'épicerie

avec des traces bleues

autour de son cou.

Hier soir, il a voulu m'étrangler.

Alors, en 1966,

Michel demande le divorce.

Et le juge confie provisoirement les enfants

à une institution religieuse.

Et là, le père pète les plombs

une première fois.

Il enlève les enfants

et se barricade avec eux dans sa ferme.

Cette fois, le maire et le curé

arrivent à le calmer,

ils relâchent les gosses

et ils se rendent.

Et il prend six mois de prison ferme

et le divorce a son tort

et prononce pendant qu'il est en prison.

Voilà donc l'histoire de ce grand

irracible d'André,

qui vient donc une fois de plus

de se barricader chez lui avec les gosses.

Pendant une semaine,

il ne se passerait rien.

Tous les jours,

le maire et le curé viennent parlementer

mais c'est une tête de mule.

Il veut sa femme et puis c'est tout.

Pour l'instant,

les gendarmes se contentent

de patrouilles prudentes,

mais les événements

vont se précipiter.

Attendre, attendre,

c'est bien gentil.

Ce matin, ça fait neuf jours

qu'il est enfermé là-dedans avec ses gosses

et voilà qu'il réclame un docteur.

Ali, il est malade.

Il faut l'assoigner.

Un médecin.

Il ne faudrait pas qu'il le prenne en otage.

Les gendarmes refusent.

Et soudain,

aux alentours de midi,

une détonation.

Le gendarme Karatala,

qui était allé se dégourdir les jambes

et était loin,

au moins à 150 mètres de la ferme.

C'est cruel.

Un de ses collègues se précipite

pour lui porter secours.

Deuxième coup de feu.

Il prend une balle dans la jambe

et il parvient néanmoins

à tirer son collègue à la brille

pour constater que le gendarme Karatala

est très grèvement blessé.

Il meurt dans l'ambulance

qu'il évacue vers l'hôpital de Bordeaux

et là,

c'est plus la même histoire.

C'est plus l'histoire d'une tête de mûle

pittoresque qui veut voir sa femme.

À partir de maintenant,

c'est l'histoire d'un tueur de gendarme.

Il utilise le commotage

depuis 9 jours maintenant.

Hier, le forcené a tué un gendarme

qui se trouvait pourtant à 200 mètres de lui.

Il l'a tué d'une balle en plein cœur.

Le commandant cardéac,

qui dirige les opérations policières,

n'a pas encore confié qu'elle sera sa tactique

pour tenter de se rendre maître de fourquets.

Fourquets qui a menacé de tuer ses enfants

avant de se faire justice

sinon s'approcher de son domicile.

Le commandant cardéac fait venir de Bordeaux

deux alfetraques, des petits blindés à Chenille

et une automitrailleuse.

Va-t-il ordonner l'assaut ?

Sur le coup de 17 heures,

le commandant fait avancer l'automitrailleuse

à 50 mètres de la ferme.

Et les gendarmes à l'intérieur,

largues sur la maison,

des grenades lacrymogènes et des fumigènes.

Mais c'est juste pour l'impressionner.

Il n'y aura pas d'assaut,

en tout cas pas ce soir.

Le commandant donne juste l'ordre au blindé

de tourner toute la nuit autour de la ferme

de faire du bruit pour l'empêcher de dormir.

Le lendemain, Simone,

la sœur d'André Fourquet,

lui lance un appel à la radio.

Écoutez, c'est Simone qui te parle.

Si tu m'entends,

reviens, aline, si tu es malade,

je vais te la soigner.

Le bon est possible,

juste que la maison, elle sera bien.

Et puis tu vas revenir dans l'ordre.

Il a tout de la maison,

tu seras tranquille après.

C'est quelque chose,

écoute pour tout le monde,

même pour toi.

Avant qu'il arrive,

c'est peut-être autre chose de plus grave.

Parce que tu sais,

quand même si maintenant,

t'es là, t'es pas là,

tu as les soirs.

Encore maline, surtout,

si tu veux.

Mais André Fourquet

n'entend pas l'appel de sa sœur.

Il a cassé son poste de radio.

Et comme les gendarmes

y ont coupé l'électricité,

il n'a pas non plus la télévision.

Du coup,

il ne sait pas

qu'il a tué en gendarme.

Et là,

il se passe quelque chose

de surréaliste.

Un médecin parisien,

le docteur Arnaud,

déboule à Sestas,

de son propre chef.

Il est ému

par la détresse de Fourquet

et le sort des enfants.

Et il se propose

comme négociateur.

Consilia Bull,

Fourquet est d'accord

pour le laisser entrer.

A 4h30,

le docteur Arnaud s'avance

donc seul,

sans armes,

sans protection,

vers la ferme.

Fourquet

la tend carabine au point

sur le pas de sa porte.

Et il dit à son fils Francis,

« Fouille-le ! »

Et le gamin le fouille.

Le médecin commence

à examiner la petite aline,

qui est soi-disant malade,

rien de grave.

Le docteur décrète

qu'elle a juste besoin

de lait.

Alors,

on envoie au site

un motard acheté du lait

et le commandant vient poser

les deux bouteilles

devant la porte d'entrée.

Et Fourquet lui dit,

« Merci, mon capitaine ! »

L'officier ne s'offise que pas

de cette rétrogradation.

Il est confiant.

« J'espère que Fourquet

nous confiera ses enfants demain.

C'est le commandant

le cardéac qui, ce soir,

nous a fait cette déclaration.

Pourquoi cette confiance

subite du commandant cardéac ?

Parce que,

connaissant bien Fourquet,

il sent que flanche

la résistance de ce dernier.

Les responsables de l'ordre

ont joué la carte psychologique.

Il laisse la siégée

se heurter

aux problèmes que rencontre

toute la siégée.

Et comme celui-ci

n'est pas seul,

comme les enfants

qui l'aiment risquent

de souffrir de cette situation,

il réfléchit.

Il l'a dit lui-même,

ce soir, au gendarme.

Je réfléchis

et je vais peut-être vous confier

les enfants

s'ils sont placés

dans une maison

où je pourrais les voir facilement.

Quand la nuit tombe,

ce mercredi 12 février 1969,

tout le monde espère

que ça va bien se terminer,

mais ça ne va pas

bien se terminer.

Le lendemain matin,

la pluie redouble

d'intensité.

C'est aujourd'hui

qu'on lieux les obsèques

du gendarme Karatala

à Bordeaux,

en présence du préfet

et du patron

de la gendarmerie nationale.

À Sestaz,

Fourquet, qui est toujours

déveilé que ses gosses

acceptent une nouvelle visite

du commandant cardéiac

de la gendarmerie.

Il est venu

avec un document

censé le rassurer.

Je lui notifie

une décision du juge

des enfants

et du procureur

de la République de Bordeaux

concernant le placement

des enfants

dans un établissement spécialisé.

Et...

ça lui a fait,

je crois que ça a porté

un élément

d'étendre supplémentaire

et que, grâce à cet élément,

on pourra aller

vers une solution

raisonnable de ce problème

de savoir que je pourrais

le livrer à la justice

comme c'est mon devoir de le faire

et que l'on pourra s'occuper

de ses enfants.

Je lui ai proposé, oui, évidemment,

de se rendre avec ses enfants.

Ils doivent me le faire savoir

en début d'après-midi.

De quelle façon ?

Ils doivent se présenter lui-même

avec ses enfants.

Un peu plus tard,

le docteur Arnaud,

encore lui,

s'avance à nouveau

vers la ferme

une bouteille de lait à la main.

Il ressort au bout d'une heure.

Ce qui a porté, surtout,

c'était de le convaincre

qu'en fait,

ils adorent ses enfants.

Ils les adorent.

Et ses enfants

ont produit

une affection profonde.

C'est bouleversant

de voir dans quelle situation

ce père et ses deux gosses

se trouvent.

Ils adorent leur père.

Ils n'en ont pas peur du tout.

Et quand le père dit,

si on cherche à m'arrêter,

si on cherche à les envoyer

à leur mère,

je les détruirai,

je me détruirai aussi.

Il regarde les enfants.

Il le dit devant les enfants.

Les enfants gardent le sourire.

Le docteur Arnaud

révèle autre chose.

Fourquer a réparé sa radio.

Et maintenant,

il sait.

Il sait qu'il a tué

un gendarme.

Et ça,

ça n'est pas forcément

une bonne nouvelle.

Il sait ce qu'il risque.

Il risque la peine de mort.

Alors,

il ne libère pas les enfants.

En fin d'après-midi,

le commandant s'avance

avec son porte-voix.

Pense à tes enfants.

Tu les aimes pourtant.

Amenez-moi ma femme.

Et vous aurez les enfants.

Elle a séjoui la vie, non ?

Et elle aime les petits.

Et bien, elle vient ici.

Et elle ne viendra pas.

Elle s'en fout des enfants.

Rend-toi donc.

Ni comptez pas.

Je veux pas aller en prison.

Maintenant,

il y a un mort entre vous et moi.

Bonsoir.

La solution est bloquée.

Ce soir,

la déception est immense.

Tout le monde avait

tellement espéré

que le fourquet

allait enfin sortir,

mais fourquet,

a dit non.

Le commandant carréyac

ne cache même pas son amerture.

Le vendredi 14 février au matin,

il a neigé,

le sol est recouvert de neige,

les pains aussi.

13 jours,

qu'ils sont enfermés.

Le procureur de la République

et le bâtonnier des avocats de Bordeaux

enregistrent un message d'apaisement

et ils envoient

un technicien de l'ORTF,

Pierre Amorena,

qui peut faire écouter

à fourquet

sur un magnétophone.

André Fourquet,

il est du devoir

de monsieur le procureur

de la République

de vous inciter

dans l'intérêt

de l'ordre public,

de l'ordre social

et de vos enfants

à vous livrer

aux autorités judiciaires.

J'ai d'ores et déjà

pris contact

avec monsieur le procureur

de la République

pour que

toutes les garanties habituelles

des droits de la Défense

soient sauvegardées.

L'avocat

que vous aurez choisi

vous assistera

sous mon contrôle.

A sa sortie,

le technicien de l'ORTF

va voir les journalistes.

Est-ce que vous pensez

qu'il serait capable

encore de tuer ses enfants

et de se tuer ?

Je ne crois pas

parce que le petit

était quand même assez préduit

il est venu également

à côté de moi,

ils ont l'air très gentils

et voilà, je ne crois pas.

Le lendemain,

le siège tourne à la Kermesse.

On voit des journalistes

saucissonnés avec les gendarmes

autour d'un braséro.

Fourquets,

avec un sens aigu de la communication

est sorti

accrocher une banderole.

Enfants très affamés,

avertir services sociaux.

À part ça, rien ne bouge.

Et le lendemain dimanche,

non plus.

A un moment,

le petit Francis sort chercher de l'eau

pendant

je mourirai

plutôt que de partir avec vous.

Un journaliste sud-ouest,

Girard Mignot,

parvient à contourner les gendarmes

et à ramper jusqu'à la ferme.

Fourquets,

Fourquets,

et toi,

qui es-tu ?

Je suis journaliste,

je veux vous parler.

J'ai pas d'arme,

j'ai du papier, un stylo,

un appareil photo.

Bon, ça va.

Viens, entre.

Que veux-tu ?

Et je veux que tu m'expliques.

Et Fourquets lui parle

pendant une demi-heure.

Ma femme,

elle lui disait zama

et elle me trompait.

Elle allait les boire

avec n'importe qui.

Les gosses peuvent te le dire.

Ils étaient témoins.

Et quand on s'est séparés,

qu'est-ce qu'elle a fait à la justice ?

Elle a donné les gosses

à ma femme.

À ce moment-là,

les enfants sont assis

devant la cheminée,

le journaliste leur demande.

Avec qui est-ce que vous voulez vivre ?

Je veux vivre avec papa,

moi aussi.

Tous pensent maintenant

que Fourquets

ne se rendra jamais.

Quand la nuit tombe ce dimanche soir,

un officier dit au journaliste,

je vous donne ma parole d'officier,

je vous préviendrai si on attaque.

Le matin du lundi 17 février,

la pluie a cessé,

il fait moins froid.

Et c'est décidé,

les gendarmes passent à l'action.

A huit heures moins le quart,

deux half tracks avancent.

A l'intérieur,

les hommes sont en tenue de combat.

A cinquante mètres de la ferme,

le colonel lance les dernières sommations.

Le journaliste d'Europe numéro un,

Guy Salignon,

est avec lui.

Pour mettre de la ferme,

tous les gannes à l'avion survolent.

Le paysage,

le colonel Gérard,

est dans la spraque,

au bout du chemin,

et il s'apprête à faire aller.

Recommendations,

les affirmations à Fourquets.

Le journaliste de l'Europe numéro un,

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Le journaliste de l'Europe?,

A 8h03,

On entend,

2 coups de feu.

Et immédiatement,

le bruit des grenades continue.

Les gendarmes montrent sur le toit.

D'autres défoncent la porte.

Ils entrent dans la maison.

Et quelques 20 minutes plus tard,

Ils ressortent, un par un, ils posent leurs armes, ils relèvent leurs lunettes de protection.

Personne n'a entendu le troisième coup de feu.

Fourquet a mis ses menaces à exécution.

Il a tué les enfants d'une balle dans la temple et il s'est tué lui-même.

C'est un carnage.

On va encore tenter une dernière fois tout ce qui était possible de tenter.

Essayons encore ce matin de résonner Fourquet.

Il a l'impression qu'on nous arrivait.

On s'allait en côté de la maison.

Il avait mis ses horribles menaces à exécution.

Vous pensiez qu'il allait le faire quand même ?

Non, non, je ne pense pas.

On sait qu'il aimait procés en temps pour cela.

Il avait lui raccordé le droit de vivre.

Le lendemain, la presse se déchaîne.

Pari match titre, la loi n'a pas reculé, la mort non plus.

Le nouvel observateur, les enfants de l'injustice.

Et minute par le d'un ordre imbécile venu d'en haut.

Dans le monde, on débat de la garde des enfants, quatre divorces.

La décision de confier les enfants à la mer était-elle la bonne ?

Est-ce qu'il est très troublant ?

C'est la réaction de la mer, le matin même, sur Europe n°1.

A peine ému, à peine.

Comment avez-vous appris la nouvelle ?

Pour le poste maintenant, j'ai su à midi.

Pas avant midi ?

Non, parce que j'étais mal fichu, j'étais ouli.

J'ai attendu à 7h et puis à 7h, je n'ai rien dit.

6h30, 7h.

Vous n'essayez pas que les gendarmes avaient donné la soin ?

Ah non, je savais qu'il devait faire quelque chose de sur ma tête.

C'est tout.

Alors, à midi, je me souviens que j'ai attendu à midi.

J'ai l'information de midi.

Je ne sais pas plus. Je vais voir.

Vous ne pensez pas du tout que Fourquet pourrait se supprimer,

mais laisser en vivre aux deux enfants ?

Il avait dit qu'il voulait tuer les enfants et lui avec.

Comme il avait dit au début, mettre le feu.

Pour vous, ça ne nous surprend absolument pas.

Surprendre que les enfants, ils ne sont plus.

C'est tout.

Le mardi 20 février, on lieux les obsèques des deux enfants.

Et au cimetière, c'est très tendu.

Il y en a qui s'en prennent à la mère et qui crient,

justice, vengeance.

Il faut des policiers pour évacuer la mère.

Le journaliste d'Europe n°1, Guy Salignon, fait son bilan intime.

Avant de quitter ses stades ce soir,

il me reste au coeur à un point indéfinissable.

Après 8 jours vécus devant la maison de Fourquet,

dans une atmosphère de contradiction,

d'un vrai semblance, d'incompréhension,

alors que nous avions tous tenté de disséquer le personnage et ses problèmes,

nous nous retrouvons devant un bilan tragique 4 morts.

Un gendarme de gosse Fourquet.

Tout ici a été si moche, c'est le mot.

Ces stades, pour nous ce soir,

c'est un chapitre sordide à bien des points,

des morts inutiles, des gens qu'on ne voudrait plus imaginer,

vivant leur existence de tous les jours,

et une fille de 15 ans qui a échappé au massacre

pour rejoindre une mère qui ne s'est pas pleurée.

Machine-generated transcript that may contain inaccuracies.

En 1969 à Cestas, près de Bordeaux, un père de famille divorcé, André Fourquet, se barricade dans sa ferme avec ses trois enfants. Il est armé et tire sur tout ce qui bouge. Il réclame la venue de son ex-femme. Les gendarmes, qui le connaissent bien, décident d’attendre qu’il se calme.