Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Aline Sepret, la dernière représentation - Le débrief

Europe 1 Europe 1 8/29/23 - 13m - PDF Transcript

Pour commenter son histoire du jour, Christophe Fondelatte reçoit

un invité, acteur direct de son récit.

Je vous ai raconté l'enquête sur le meurtre en 2018 dans le rône d'Aline Sepré,

assassiné par son compagnon, Michael Coursse-Saint-Dervin,

lequel a été condamné à 25 années de réplusion criminelle.

Et je débriefe cette histoire avec vous, maître Patrick Usant,

vous êtes avocat au barreau de Dijon et vous défendiez dans ce dossier

les intérêts des parents et de la sœur d'Aline Sepré.

On peut commencer par le verdict.

Il est condamné pour assassiner ce pourquoi il a encore la perpétuité à 25 ans.

On peut quand même lire là-dedans l'octroi de légères circonstances atténuantes.

Oui, tout à fait.

L'avocat général avait, après un réquisitoire objectif,

condamné de placable,

avait requis la peine la plus extrême de la réplusion criminelle à perpétuité

avec 22 ans de sûreté.

Mes confrères de l'accusation ont été très talentueux.

On en définitive parlait à la place de l'accuser.

On eut ces mots pour un peu humaniser ce débat.

C'est grâce à eux que Coursse-Saint-Dervin

a échappé à la réplusion criminelle à perpétuité.

Mais c'est quoi les circonstances atténuantes ?

Alors c'est le trauma de l'accident ?

Le trauma de l'enfance, il est abandonné par son papa ?

C'est une vie d'enfant abandonné.

Certainement, tous les séquelles de cet accident de la circulation

qu'il a rendu diminuer par rapport à Aline,

et comme vous l'avez très justement dit, il était devenu jaloux.

Elle était toujours dans la lumière, dans cesse de cabaret brillante,

une femme magnifique, et lui était diminué et sortait pratiquement plus de chez lui.

C'est peut-être ça qui a permis à la cour et au juré de diminuer la peine.

Si vous le comprenez, si vous l'expliquez comme ça vous-même, maître Ruzan,

c'est donc que son histoire personnelle à lui vous a, vous aussi, un peu touché ?

Mais je ne suppose pas la famille.

Pas du tout. Sa vie personnelle ne m'a pas touché,

mais j'ai un peu l'habitude des cours d'assises.

Les jurés rechignent à donner la réclusion criminelle à perpétuité.

Un homme qui se retranche derrière le mensonge par l'acheté.

Parce qu'en se retranchant derrière le mensonge par l'acheté, il fait preuve de faiblesse.

Et c'est cette faiblesse indisible qui a permis certainement à la cour de rendre se verdict.

Ça t'imit d'avancer vers la vérité.

Quand il dit oui, je l'ai peut-être rangler, ça, il ne l'a jamais dit.

Il ne le dit qu'au procès à la demande de son propre avocat.

Ça a compté, votre avis ?

Il le dit du bout de la langue à la demande de son avocat,

mais tout le monde a compris que c'était un menteur.

C'était certainement du temps de sa spondeur un excellent chanteur,

mais c'était un très mauvais comédien.

Il s'est retranché tout au long du procès derrière une amnésie.

Il ne savait pas répondre.

Il disait constamment, je ne sais plus, je ne m'en souviens plus.

Alors que le procès terminait,

lorsqu'il s'est agi de partager la maison du crime,

la maison de Taluier,

qu'il avait en copropriété avec Aline Spray,

il a été capable d'écrire aux notaires chargés de l'alliquidation

quatre pages donnant le détail de tout ce qui lui a partené en bien propre

et précisant les endroits précis où ses objets se trouvaient.

Donc il n'avait pas d'amnésie ?

C'était un comédien, il n'avait aucune amnésie.

Il a joué l'amnésique, mais il n'avait aucune amnésie.

Au passage, c'est son propre avocat,

maître Bussi, qui l'amène à dire que peut-être il l'a étranglé.

C'est une démarche qui n'est pas courante, pas unique,

mais pas courante chez un avocat.

C'est une démarche qui n'est pas courante,

mais c'est une démarche courageuse

qui distingue l'avocat d'assises d'un autre.

Ce qui m'a effrayé dans ce procès, M. Doulat,

c'est lorsque le président de la Cour d'assises

a demandé que l'on visionne la scène de crime,

c'est-à-dire ce véhicule calciné

avec ce petit corps de 70 centimètres complètement calciné.

Qu'on voit clairement l'image.

Qu'on voit clairement l'image.

J'avais demandé à mes clients

de sortir de la salle d'audience naturellement

et dans la géographie de la salle d'audience,

j'étais face à l'accusé qui contemplait l'écran

comme on contemple un documentaire

sans aucun signe de regret, de faiblesse.

Il avait les yeux rivés sur l'écran,

même un peu curieux.

Et je n'ai jamais lu ça dans ma carrière.

C'était un regard,

mon garçon, froid,

un regard de tueur

qui contemplait son œuvre.

Pour vous, M. Ruzan,

l'attention de tuer est une évidence.

L'attention de tuer est une évidence.

Elle a été caractérisée par l'enquête

et par les travaux du juge d'instruction.

Nous savons qu'un mois auparavant,

Aline s'est réveillée un matin

avec une plaie béante du cur chevelu.

Et on a vu que dans la chambre à coucher,

il y avait un pied de biche.

Il l'a frappé avec un pied de biche

et a consulté Internet quelque temps avant

et fait d'un coup sur la tête.

Il a tenté déjà de la tuer un mois auparavant.

Vous ne pouvez pas croire qu'elle s'est blessée

au montant du lit parce que ça arrive.

Un cauchemar, un coup de tête, on peut se blesser.

Non, les médecins légistes ont établi

que le coup avait été porté

par un objet contendant

et dans la chambre à coucher,

il y avait précisément un pied de biche.

Avant de tuer d'être anglais, Aline se prêt.

Il lui avait fait absorber ce produit.

C'est-à-dire des presseurs puissants

pour abaisser ses vigilances.

Il avait, par conséquent, prémédité son axe.

Prémédité son axe.

Alors le mobile.

Le mobile, moi j'avoue que je reste sur ma fin.

Moi, je suis rassasé à cet égard,

monsieur Mdoulage, et ma conviction.

Quel était-il ?

Aline se prêt avec consenti un testament

en faveur de l'accuser, lui légant la part

de la maison de Taluier en cas de décès.

D'accord. Donc c'est l'argent ?

Pour moi, c'est l'argent sur fond de jalousie.

Et c'est ce qui s'est passé d'ailleurs au passage ?

Non. Il n'a pas hérité la part de sa femme.

Je suis en train de mettre sur pied avec notre confrère civiliste

une procédure de déchéance.

Il n'a pas hérité de celle qui l'a tuée, c'est évident.

Donc la jalousie plus l'argent ?

La jalousie plus l'argent.

Jalousie vis-à-vis de quoi ? De sa réussite ?

Jalousie du fait qu'il a été effectivement diminué

à la suite de son accès aux accès à la circulation.

Ça c'est une réalité, même si il a un peu exagéré,

il avait perdu sa voix.

Et elle continuait à vivre dans la lumière, le musical,

la danse, cette brillée.

Et quand cette femme partait magnifique,

il restait à la maison avec ses médicaments, disait-il,

donc il a forcément entretenu une jalousie.

Alors qu'elle était à son chevet pratiquement nuit et jour,

chaque fois qu'elle rentrait à son occupé, elle veillait sur lui.

Mais avait-elle en amant ?

C'est ce qu'on a dit dans le dossier,

mais ça n'était pas le genre de femme à entretenir une liaison

avec un mari qu'elle avait, un compagnon,

qu'elle avait toujours accepté.

Elle aurait rompu, pour l'ontier, si elle l'avait pu,

mais elle n'avait pas du liaison.

Dans les mobiles, il y a un mobile qui lui échappe un peu,

qui est celui de la dépression.

Il est sincèrement en dépression cet homme.

Il voit tout travers.

Vous savez, si tous les dépressifs voyaient tout travers

pour aller jusqu'à tuer et mentir jusqu'à amener

à des enquêteurs et des juges d'inspection,

il aurait de quoi s'inquiéter.

Une dépression, ça se soigne.

Et quand on est intelligent, comme dit-il,

il est intelligent, il se serait soigné.

Cet homme est atteint d'une hypertrophie,

d'une loi exceptionnelle, exceptionnelle.

Ego-centrée.

Pour parler simple, comme vous le faites,

il prend les gens pour des cons.

Je comprends bien ce que vous me dites.

Un petit détail qui me paraît intéressant.

Pourquoi est-ce qu'il fait brûler l'arbre à chat dans la voiture ?

L'arbre à chat, c'est quelque chose extraordinaire,

parce que c'était le début de ses explications,

on démontait l'arbre à chat, on est tombés,

j'ai eu peur qu'on ne croit pas, etc.

Il a dit à la cour d'assises qu'il avait brûlé l'arbre à chat

dans le véhicule, parce que c'était la dernière chose

qui le reliait à Aline Sepré.

Et il a brûlé Aline Sepré

pour respecter sa dernière volonté d'être incinéré.

Ce qui fait que la famille que je représente,

des gens adorables, bien mis,

qui ont été éprouvés naturellement,

mais avec beaucoup de retenue,

ont hérité d'une petite boîte en bois,

de 70 cm avec le corps d'Alina.

Qu'il mente intégralement quand il dit,

je l'ai fait brûler parce qu'elle voulait être incinérée,

on le voit bien, il n'y a pas de doute là-dessus.

Le coup de l'arbre à chat fait quand même penser

que ce type est complètement à la rue au moment où il fait ça.

C'est-à-dire, il n'y a pas de nécessité objective

à faire brûler l'arbre à chat dans la voiture

dans laquelle va brûler sa compagne.

Sans doute, mais ça a été fait ainsi.

Mais c'est ce qui a permis également au juge d'instruction

de douter des séquelles de son accident de la circulation

parce qu'il n'était, soi-disant pas,

en capacité de lever un corps.

Or, le juge d'instruction lui a dit

il a bien fallu transporter le corps d'Alina

dans le coffre de la voiture

et également de transporter cet arbre à chat

qui était imposant.

Donc, vous voyez, il y a eu certainement des séquelles

de son accident de la circulation

sur les cordes vocales assurément et physiquement

mais pas autant qu'il l'a dit.

Pas autant qu'il l'a dit.

Est-ce que vos clients maintiennent une forme d'emprise

puisque c'est de ça dont ils ont parlé au gendarme

d'emprise à l'égard d'Alina?

Assurément, puisque les parents d'Alina, sa sœur,

son beau-frère, ses amis l'ont toujours interpellé

en tentant de la dissuader

d'entretenir cette relation toxique

avec ce garçon.

Mais elle était toxique.

Mais elle était totalement sous son emprise,

sous sa dépendance.

Comment une femme aussi intelligente

qu'Aline Sepré,

qui a travaillé à l'université de Lyon,

une femme brillante,

qui visait, qui écrivait fort bien,

a pu un matin se lever

avec une plaie béante au crâne

et dire à ses amis,

je me suis cogné contre le cosy, contre la tête du lit.

Elle n'arrivait pas à formuler les choses

parce qu'il l'a dominé.

Il l'a dominé, c'est ce qu'on appelle

l'emprise.

Elle était sous ça, sous fond de l'emprise.

Merci beaucoup Patrick Usant,

avocat au barreau de Dijon, avocat de la Partie civile

dans ce dossier et cette histoire absolument

passionnante.

...

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En juin 2018, dans le département du Rhône, on retrouve le corps d’une danseuse de cabaret, Aline Sepret, carbonisé dans sa voiture. Quelques heures plus tôt, son compagnon avait signalé sa disparition aux gendarmes. La position du corps sur le siège arrière indique que ça n’est pas un accident et qu’elle a été assassinée.