Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Alexandre Verdure, à l’ombre de l’uniforme

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On de la traconte.

Christopher Delat

En 2016, Alexandre Verdure massacra coup de couteau, une jeune prostituée de 18 ans qui s'appelle Miaela Milouyou.

Alexandre Verdure était gendarme réserviste. Malgré deux procès, il n'a jamais reconnu ce meurtre.

Ouvrons ensemble la Côte B du dossier d'instruction d'Alexandre Verdure.

Dans le système judiciaire français, le dossier d'instruction contient un sous-dossier appelé Côte B.

Il rassemble les rapports des experts psychiatres, psychologues et de l'enquêteur de personnalité. Ouvrons l'un de ces dossiers.

On de la traconte. Côte B sur Europe 1

Dans la nuit du 29 au 30 novembre 2016, dans la forêt du Franois, près de Besançon, en contrebat d'une cascade,

sous des branchages et des feuilles mortes, les gendarmes découvrent le cadavre d'une jeune femme lardée de coup de couteau.

Elle est nue, son visage est méconnéssable, aucun indice ne permet de l'identifier.

Elle devient l'inconnu du Franois.

L'opinion publique a été vraiment très fortement marquée par une vague démotion suite à la révélation de cette découverte de ce cadavre d'être très jeune femme.

Etienne Manto, avocat général

Très jeune femme qui supportait 26 traces de coup de couteau au niveau de l'abdomen, au niveau de la gorge,

qui avait subi des coups très nombreux et multiples, entrainant des fracas de la face.

Son très jeune âge, le fait de la retrouver nue comme ça dans cette vulnérabilité totale, dans cette pente sur la commune de Franois,

et la presse a commencé à parler de la distarue du Franois.

Et cette émotion a été entretenue, entre guillemets, par ce mystère qui pendant six mois a entouré cette découverte de cadavre,

mystère quant à l'identité de cette femme, mystère quant à ce qui a présidé à cette mise à mort sauvage.

Et donc effectivement, l'émotion a été très importante pendant de nombreux mois,

jusqu'à ce que l'identité de cette jeune femme soit connue.

Et ça, c'est Asie Sainte-Griée.

C'est la fin du mystère de l'inconnu du Franois.

Elle s'appelle Miaela Milouyou.

Elle avait 18 ans lorsqu'elle a été tuée.

Les gendarmes ont retracé sa vie.

D'origine roumaine, elle a été victime d'un réseau de prostitution.

Elle travaillait à Lausanne en Suisse.

Son corps ensuite était transporté en France et caché dans le sous-bois au Franois.

Quand les ancateurs ont mis en évidence qu'il s'agissait d'une jeune ressortisse entre humaines

qui se prostituait en Suisse à 18 ans,

cette émotion est retombée.

Les médias n'ont plus beaucoup et voire plus du tout parlé de ce dossier.

La disparition du Franois, c'était cette jeune femme, Miaela Milouyou,

une jeune prostituée roumaine et ce dossier n'intéressait plus personne, en tout cas, plus la presse.

A présent dans d'enquête, les gendarmes interpaient leur français de 30 ans, Alexandre Verdure.

Son ADN a été retrouvé sous les pieds du cadavre de Miaela Milouyou.

Verdure est en couple depuis 10 ans.

Il travaille en Suisse.

Quand je découvre ce dossier, les investigations ont progressé devant une fois très, très importante.

Verdure a été mis en examen.

Il a d'abord mis toute implication dans l'effet.

Puis, une fois la révélation son ADN était retrouvée sur le corps de la victime,

a fait évoluer son discours en se disant totalement innocent d'effet.

Il n'a pas donné la mort à cette jeune femme.

Bien, Monsieur Verdure, qu'est-ce que vous pouvez nous dire sur le meurtre du Franois ?

C'est une fille de 20 ou 30 ans qui a été poignornée.

Je le sais parce que je suis les actualités du jour.

Mes copains m'appellent PPD.

Dans le progrès, dans l'est républicain, dans le parisien, je suis toutes les affaires criminelles.

Pour l'affaire du Franois, je m'étais intéressé.

Comme d'habitude.

Pourquoi avoir cherché ?

Ça m'inquiète de voir toutes les choses qui se passent.

Je voulais savoir s'il aura été arrêté quoi.

J'ai peur pour ma compagne quand elle dort seul.

Alors, j'ai été contacté par la famille au départ d'Alexandre.

Sylvain Cormier, avocat d'Alexandre Verdure.

Quand je rentre dans le dossier, l'enquête est terminée pour ainsi dire et on attend le procès.

Je suis vraiment à la fin du processus.

Il s'agit pour moi, si je rentre dans le dossier, je dois prendre une décision.

Est-ce que j'accepte de défendre cette cause ou pas ?

D'ici.

Parce qu'en fait, j'ai hésité.

La priori au départ était très mauvais.

L'histoire paraissait un vrai semblable.

L'accumulation de preuves contre lui semblait absolument accablante.

Les déclarations qu'il avait pu faire en garde à vue sont peut-être parmi les pires

que celles que j'ai lues dans toute ma vie d'avocat.

Et j'avais un a priori, oui, mauvais.

Bon, Monsieur Verdure.

J'accepte de vous défendre.

Mais je ne vous cache pas que tout vous accuse dans ce dossier.

Moi, peut-être oui, peut-être.

Mais c'est pas moi.

Je vous assure que c'est pas moi.

Je suis innocent.

Alors pourquoi est-ce qu'on retrouve votre sperme sur la victime et votre sang ?

Ok, j'ai couché avec elle.

Et puis quand on a fini, il y a deux hommes en noir qui ont surgis de nul pain.

Ils l'ont tué sous mes yeux avec le couteau qui était à ma boîte à gants.

Et puis ils ont menacé de s'en prendre à ma famille si je ne me débarassez pas du corps.

Alors voilà quoi, j'ai accepté.

Donc vous avez couché avec elle.

Et vous avez assisté au meurtre.

Et vous avez ramené à le corps dans la forêt.

Oui, meurtre.

Et cette tâche de sang qu'on a trouvé sous son pied.

Comment c'est possible ?

J'ai dû retirer le couteau qui était planté dans son cou.

Je me suis blessé c'est tout.

Et lorsqu'on lui dit non tu le trompes,

il a dit ok, je me trompe.

Et il a inventé un truc pour aller dans ça.

Ce faisant, il croit satisfaire son interlocuteur.

Il s'enfonce parce que tout le monde interprète ça absolument autrement.

On lui dit, c'est inventeur, enquêteur, juge d'instruction.

On était à mon avis ébranlé par les déclarations très maladroites.

C'est le minimum qu'on puisse dire d'Alexandre Anguernavu.

C'est coupable, parfait.

Il y a des preuves à câblante contre lui.

Et ses protestations sont extrêmement maladroites et malformées.

Lorsque je rencontre Alexandre Verdure.

Il est en fait déjà incarcéré en détention provisoire

et je le rencontre dans le quartier isolement de la maison d'arrêt.

Donc je lui pose la question de savoir pourquoi il est dans ce quartier de l'isolement

et son explication donc très importante.

C'est une présentation un peu spéciale.

Elle met d'emblée à l'accent sur le personnage important qu'il serait.

Il est le seul à m'avoir dit ça.

Je n'ai jamais rencontré d'autres détenus au quartier d'isolement qui disent ça.

Il me précise qu'il est gendarme réserviste

et que de ce fait il ne veut pas côtoyer les autres détenus.

Un peu comme si c'était du bas à peuples et qu'il n'écoute pas.

Alexandre Verdure c'est certain.

Il a besoin pathologique d'une image de lui-même

comme étant quelqu'un de supérieur à Outre.

Lorsqu'il est suspecté de meurtre

il a d'autant plus besoin de cette image de quelqu'un de supérieur.

Il ne peut pas être incriminelle.

Ceci d'abord pour lui-même, pour l'image de lui-même.

Ce qui habituellement provoque un déni.

C'est-à-dire que face à ces tactes

ça provoque un bouleversement si important en lui

qu'il ne peut pas le reconnaître comme étant la réalité qui vient de se produire.

Il y a donc ce mécanisme de défense psychique

qui est le mécanisme du déni

qui n'est pas un mensonge

mais qui est comme une sorte de survie psychique.

Si vous voulez pouvoir vivre

il faut avoir un minimum d'estime de soi

qu'on appelle le narcissisme.

D'habitude le narcissisme

depuis le petit bébé qui est sa majesté le bébé

jusqu'à un individu adulte etc.

Il faut on pourrait dire mettre de l'eau

dans son vin du narcissisme.

Il faut pouvoir ne pas rester complètement narcissique

parce que sinon on ne pourra pas accepter ses échecs

on ne pourra pas accepter de faire des erreurs

et puis là c'est pire que tout

il n'a pas dominé une fureur des mesurés.

Monsieur Verture

comment avez-vous rencontré cette jeune femme ?

Ben docteur c'était en sortant du travail

j'ai vu qu'il y avait une fille sur le bord de la route

et que ça ne se passait pas bien avec un autre gars

donc je me suis arrêté pour faire fuir cet homme

et là au bout de cinq minutes

la fille m'a dit que ce qu'elle faisait

et vu que je venais de l'aider

disons qu'elle m'a proposé un tarif assez bas

j'ai dit que ça m'intéressait pas

et puis je lui ai parlé aussi

de mes grades à la gendarmerie.

Alors là j'allais dire

on pourrait se dire mais c'est complètement un roman

je pense qu'il y a du juste

c'est-à-dire que pourquoi aller parler

à une prostituée de choses comme ça

c'est bien là qu'il y a du avoir un problème

à mon avis c'est mon avis

elle aurait changé de comportement

aurait voulu rester avec lui dans la voiture

en fait elle aurait été un peu en admiration

ressemblablement ça n'a peut-être pas été tout à fait

ce qu'il s'est passé

là je pense que ce jour-là

il cherchait un étayage narcissique

qu'elle soit oui

des brigadiers réservistes

c'est ce que je sais

et puis vous voyez une prostituée

je sais pas peut-être qu'elle lui a éclaté de rire au nez

puis qu'elle lui a dit

non mais voilà une jeune prostituée

elle fait son boulot

elle n'est pas franchement

à train de tomber amoureuse de quelqu'un

alors elle lui a peut-être dit quelque chose

qui n'est pas passée du tout

mais après

comme vraiment c'est pas acceptable la suite

il reconstitue tout

comme il aurait voulu que ça se passe

c'est ce que je dis

les indices ils sont plutôt là

à tel déchaînement de violence

26 coups de couteau

c'est vraiment de là

un homme submergé par la rage

étiennement tout

avocat général

et donc il a été blessé

au plus profond de lui-même

or cet homme c'est vraiment quelqu'un

au lieu de son entourage

de donner l'image du mari parfait

de l'ami parfait

qui a une très haute image de lui-même

et en même temps les psychiatres nous diront

combien il est dans un défaut d'empathie totale

avec les autres

et donc il s'est passé cette nuit-là

avec cette jeune femme

quelque chose qui l'a profondément blessé

et qui a amené ce déferlement de colère

et c'est probablement en lien

avec ce rapport sexuel

et avec une femme

qui était inquiète

parce qu'elle ne souhaitait pas avoir

ce rapport sexuel ce soir-là

avec lui à cet endroit-là

en tout cas, ça n'est pas

comme cela qu'elle travaillait jusqu'à l'heure

Monsieur Merdure

est-ce que vous avez utilisé un préservatif

lors de ce rapport avec la prostituée

je commençais avec un préservatif

oui

mais je ne les supporte pas

vous avez essayé de circuler en aides ou pas

je ne sais plus

de toute façon elle n'était pas pour

avoir un rapport sexuel sans préservatif

mais si je voulais continuer

il fallait que je l'enlève

donc j'ai tiré dessus avec les ongles

pour l'ouvrir

elle n'a pas accepté

au début elle ne le voulait pas

mais bon, comme je l'avais déjà fini

du poignant, elle était à quatre pattes

si je voulais terminer

il fallait plus de préservatifs

sinon j'ai été tout ramolo

ma femme elle sait

que j'ai des soucis avec le préservatif

elle vous le dira

je trouve que

je commence à avoir une certaine pratique professionnelle

j'ai déjà à deux reprises

je recuis

dans des dossiers de meurtres

et à deux reprises

les dossiers

où j'avais recuis

les accusés

ont reconnu l'effet

ont expliqué leur passé de l'acte

et à deux reprises

ils ont expliqué que

c'était

des relations tarifiées

avec l'espoir

d'une relation sexuelle

qui soit gratifiant

valorisante pour eux

parfois le fait que

la relation sexuelle est très courte

le sentiment d'incompletude

peut-être parfois aussi

une moquerie

ou en tout cas une remarque

qui vient atteindre l'individu

dans sa virilité

et qui peut entraîner

un déchaînement de violence

des meurtres de prostitué

malheureusement c'est quelque chose

qui est assez classique

que l'on voit régulièrement

et notamment

chez les hommes

qui se sentent humiliés

ils ont affaire à une professionnelle

ils estiment que cette relation

doit être forcément très gratifiante

et mettre en avant leur virilité

et ils se retrouvent finalement

humiliés à l'issue de ce rapport sexuel

ils l'ont payé

cette vision de cette femme

est à eux

et cela va générer

un déferlement

un déchaînement de violence

c'était pas un crime sexuel

c'était un crime d'une violence extrême

mais je vais vous dire en fait

dans cette pathologie narcissique

il n'y a pas de la place pour deux personnes

c'est un egocentrisme total

l'autre n'existe pas en tant que personne

il existe seulement en tant que

éventuellement faire valoir

ou étayage narcissique

c'est tout

est-ce qu'il a une mauvaise image des femmes

je dirais que l'image des femmes

ou d'autres huit

qu'ils soient homme ou femme

ne l'intéresse pas

c'est dur ce que je veux dire

mais il n'y a que sa propre image

il est comme Narciss

qui se regarde, vous voyez

il est prisonnier de ça

Code B19

Enquête de personnalité de Bernard Boineau

La compagne d'Alexandre Verdure

témoigne ainsi

Alexandre se ventait beaucoup

auprès des gens d'être gendarmes réservistes

et de faire carrière dans la sécurité

dès qu'il y avait une arrestation

faite par les gendarmes

ou que l'on parlait d'une enquête réussie

c'était grâce à lui

je crois qu'il se prenait un peu

pour un super héros de cinéma

je crois bien qu'il croyait

ce qu'il disait

Quand il y a des blessures narcissiques

très graves

la personne développe ce qu'on appelle

un faux self

une fausse personnalité

vous entendez là

cette fausse personnalité

il va s'épuiser toute sa vie

pour la faire tenir debout

ça donne des fois aux personnes

qui ne sont pas psychorigides

l'impression si vous voulez

qu'ils sont dans l'imposture

mais quand la personne

adhère vraiment à son personnage

et puis le joue bien

ça remplit son rôle

Incident

Perdure

Parloir c'est ton bavure

tu peux venir avec tout ton dossier

c'est pas quelqu'un de grand

maigre, quelqu'un de très blanc, ça c'est l'enfermement isolé, on a quelqu'un qui

se quasiment se dépigmente quoi, très très blanc, très pâle, presque maladif.

Sylvain Cormier, avocat d'Alexandre Verdu, un garçon qui essaye de se débattre dans un

système qu'il ne comprend pas alors il vient avec plein de classeurs, plein d'éléments

de démonstration, plein d'horriers, c'est un garçon que j'ai mis beaucoup de temps à comprendre,

qu'il y avait des traits de caractère qui avaient été décrits et notamment ce besoin du regard de

l'autre, ce besoin terrible pour lui, vital presque, de plaire à l'autre, même si ça doit causer sa

perte. Et de fait je comprends mieux sa vie, c'est un garçon qui a toujours porté l'uniforme,

c'est pas Hanoda, pompier volontaire à 12 ans, ambulancier, chandarme auxiliaire, ensuite dans

la sécurité privée, toujours l'uniforme au service des autres, parce qu'il a besoin de la

reconnaissance des autres dans le regard, il a besoin d'être validé pour tout. Et toute sa vie

construite comme ça, donc lorsque lui on lui dit tu as mal agi, le système de point de

du doigt est tenu en cause etc, il s'effondre. Code B2, expertise psychiatrique de Geoffrey

Carpentier. Alexandre Verdur est le cadet d'une fratrie de trois enfants, il décrit une bonne

entente familiale avec de bonnes relations, ses parents sont retraités. Alexandre Verdur

n'a livré que peu d'éléments, pratiquement aucun concernant vraiment le vécu de son

enfance et adolescence, qui permettrait de parler de psychotraumatisme, qui en général sont

due à des violences morales, physiques ou sexuelles ayant été vécues dans cette période.

Armand Kefik, experte psychiatre. Cependant mon expérience me fait dire, et ça il y a des

psychiatres de renom qui l'ont dit aussi, qu'il n'est pas possible d'avoir des troubles psychiques

de cette importance, des troubles de cette pathologie narcissique, sans avoir des blessures

narcissiques très importantes en rapport avec un vécu traumatique, psychotraumatique de l'enfance.

L'enfance est plutôt une enfance normale et mante. Etienne Manteau, avocat général.

Pablo vient de dire assez inhabituel par rapport aux accusés, qui souvent ont une

d'existence assez chaotique. Lui et tous les proches décirons une enfance sans histoire et

qu'on ne dure pas le même d'une enfance heureuse avec des parents aimants.

Mais il a redoublé le CM2 au primaire, donc puis la sixième au collège, et j'ai remarqué que

justement 12 ans, et l'âge de son engagement dans les jeunes sapeurs compiers junior, j'ai

pensé, ça a été une blessure narcissique pour lui peut-être de redoubler, vu s'il avait un

frérénier qui a fait des études supérieures. Voilà, que l'engagement chez les jeunes sapeurs

compiers, vu l'importance qu'il y a tâche lui-même, était quelque chose qui pouvait

l'aider peut-être à penser cette blessure. Code B19, enquête de personnalité de Bernard

Bonneau. La compagne d'Alexandre Verdure dit à l'enquêteur de personnalité, dès qu'on essayait

de construire quelque chose ensemble, il changeait de travail et ça tombait à l'eau. Il

avait toujours un bon prétexte pour quitter un emploi, une fois c'était à cause des horaires,

ou du patron, ou des collègues. Il disait toujours vouloir trouver un emploi à la hauteur de ses

espérances. Il avait toujours le rêve de devenir acteur, il s'inscrivait à des castings sur

des sites payants. J'ai dû mettre le haut là, ça devenait vraiment trop lourd pour le ménage. Je

ne savais jamais de quoi se réfait demain. Et ses parents le soutenaient quoi qu'ils fassent.

Il est à remarquer qu'il n'a connu à mon sens qu'une histoire de couple,

comme sa conjointe, qu'il a rencontré très jeune à 20 ans, qu'il a rencontré d'ailleurs parce

que c'était la cousine d'un de ses copains, donc il n'est pas très aventureux, il n'est pas allé

chercher une amie plus loin et que ce n'est même pas lui qui est allé vers elle. Au début on ne

se rend qu'est-ce qu'elle est jolie, mais ce qu'il dit c'est parce qu'elle est tombée son charme,

qu'elle l'avait vu avec son uniforme de jeune saperpompier. J'avoue que ce n'est pas si souvent

qu'il y a des réponses de ce genre. Je pense que c'est la relation qui a dû s'établir dès le départ

avec son épouse, qu'elle était subjugée et puis sous le charme. Et donc ça vient, j'allais dire,

vous savez, on a tous besoin de quelque chose, soit on a besoin de ressentir de l'amour,

soit on a besoin. Lui je pense qu'il a besoin que quelqu'un soit, comme on pourrait appeler,

en étayage narcissique. C'est-à-dire que ce narcissisme qui est si maladif, il faut tout le

temps mettre des béquilles et des choses pour qu'il tienne debout.

Sa compagne, avec laquelle il est devenu un enfant en 2015, donne à voir un homme différent qui,

progressivement, alors qu'ils ont commencé une vie commune en 2007, s'est monté progressivement

blessant, nélliant, expliquant qu'à partir du réunissant de leur enfant, même qu'il s'est

devenu inquiétant et agressif, évoquant des violences, une tirée des cheveux, une tirée

des oreilles, de pincée, ce qu'il avait conduit quelques mois avant les faits à refuser tout

rapport sexuel. Et c'est d'ailleurs ce qui, selon M. Verdu, on a conduit à avoir des relations

avec des prostitués et notamment avec la victime. Code B81, expertise psychologique d'Almoudena

M. Verduur dit avoir accepté un rapport avec une prostituée par vengeance à l'égard de sa

compagne. Il rejette la faute sur sa compagne, se sentant délaissé et pensant qu'à cette

période, elle le trompait. Nous pouvons supposer que M. Verduur aurait eu un besoin de déplacer

sa haine, sa colère, sa violence sur une autre femme. Il n'a pas pu contenir ses pulsions.

Je pense que dans sa vie avec son épouse, ce qui s'est passé, c'est qu'elle n'était plus

une admiratrice inconditionnelle. Donc, qu'est-ce qu'il fait ? Il va voir des prostitués, mais je

pense qu'il n'en parle jamais, mais c'est pas tellement un besoin sexuel. Je pense que c'est un

besoin d'avoir à nouveau un étayage d'une personne. Et puis, bon, ma faute en pif, il faut payer, mais voilà.

Code B2, expertise psychiatrique du docteur Jo Frey Carpentier. Au niveau de la dangerosité de M.

Verduur, on retient un profil psychopathique avec une note mégalomaniale. Il ne présente pas

d'empathie pour sa victime ou pour les autres. C'est surtout le fait qu'il retourne voir d'autres

prostitués dans ce qu'il présente comme une enquête personnelle sur l'affaire,

qui nous fait conclure qu'il ne présente aucune dangerosité psychiatrique, mais qu'il présente

une dangerosité criminologique extrême. Les experts psychiatres sont très forts,

nous uns, il est très violent, etc. Mais est-ce que c'est les entretiens qu'il a eu avec les experts

qui montrent ça ? Non. Est-ce qu'il y a des passages à l'acte violent avant ? Quelqu'un qui

aurait une personnalité ultra-violente, qui exploserait comme ça sur une jeune femme,

a forcément laissé dans sa vie des précédentes violences. Rien de tout ça. C'est le garçon qui,

quand il est fâché, boude quoi. Voila de quoi on parle. Et le problème, c'est qu'on a eu des

expertises qui étaient des éléments d'accusation. Ils n'ont pas cherché à savoir qui était

Alexandre Verduur. Ils ont dépeint le criminel qui a commis cet acte terrible en se disant

c'est Alexandre Verduur. On peut aller voir les filles régulièrement et ne pas être un tueur

de prostitué, c'est comme ça. Mais du coup, on s'en sert sous le langue, vous vous barratinez

encore sur votre fréquentation des prostitués ou d'une prostituée, donc vous mentez sur le reste,

vous mentez surtout. C'est pas quelqu'un qui veut dire, ben oui, je suis allé voir les filles

par curiosité, par besoin, par ci, par ça. C'est quelqu'un qui avait peur d'être jugé de ça,

et donc, à mon avis, il y a trouvé des prétextes pour expliquer ça. Mais ça aussi,

ça a joué contre lui. On lui dit, monsieur, vous en avez encore, vous racontez des craques, des

salades, etc. Je pense que c'est un des éléments pour lui le plus difficile à évoquer parce qu'il

pourrait s'écrouler s'il comprenait qu'on le jugait négativement à propos de ça.

4 ans après le meurtre de Mia et la Miloyu,

Alexandre Verdure comparé devant la cour d'assise du tout. Sa femme l'a quitté,

il a tenté plusieurs fois de se suicider en prison, et fidèle à son attitude depuis le début de

l'affaire, il répète qu'il est innocent. Les chevaux tirés en arrière, veste grise dans le dos,

Alexandre Verdure fait face à la cour d'assise, il est prostré dans le box, le regard vissé sur

le sol, il ne démore pas de sa version, il répète qu'il n'a pas tué Mia et la Miloyu face à lui,

l'avocat général n'y croit pas. Il restera une part d'ombre dans ce dossier, bien évidemment sur

les mobiles qui l'ont conduit à commettre ces faits. Etienne Manto, avocat général. Bien évidemment

qu'on aimerait toujours que toute la vérité qu'on comprenne par les explications fournies par

l'accusé, ce qui a pu se passer avec ce sentiment, un crime avoué, parfaitement compris, et la première

marche vers une réintervention possible de l'accusé, parce que c'est toujours ça aussi,

les talk-ups, la procès, mais oui, mais c'est aussi le droit de l'accuser, de ne pas reconnaître

les faits qui me sont reprochés, c'est l'attitude qu'a adopté M. Verdure. Il y a des pardonnes

qu'il faut accepter dans un dossier quand l'individu n'est fait. Sur le mobile, on en est à des

conjectures, seul M. Verdure sait ce qui s'est passé. Faites entrer l'accusé. Je suis convaincu qu'il

est innocent, je sais que les apparences sont contre lui, donc il faut demander au juré, il y a la

cour de passer par-delà les apparences.

Sylvain Cormier, avocat d'Alexandre Verdure.

Alors avec Alexandre, c'était vraiment compliqué. Je comprends vite qu'Alexandre Verdure est pas

quelqu'un qu'on peut vraiment préparer au sens strict, parce qu'il est comme il est,

vous pouvez pas le changer, et que quelque part, le parti pris, c'est de se dire, il faut qu'il soit

nature-pinture en fait, et que peut-être on peut avoir une chance que les juges le comprennent.

Mais je dois dire que c'est un garçon qui n'était pas outillé pour la violence du procès,

c'est extrêmement violent.

La Cour.

Et l'avocat général, c'est lancé dans cette démolition. Ils ont dit, attendez, vous

dites que vous êtes jeune en arme réservisme, enfin mais vous êtes venu une fois sur trois,

ou je sais pas quoi, et Alexandre Verdure, avec ses moyens, ne s'est pas dégonflé.

Et avec la candor d'un enfant, il dit peut-être, d'accord, n'empêche que il y a des choses

dont je suis fier.

Ah oui, vous êtes fier de quoi, lui lancer l'avocat général ? Il dit, une fois, j'ai

aidé à l'arrestation de quelqu'un qui avait agressé sexuellement à un enfant, j'étais

fier de ça.

Une autre fois, on est intervenu chez une dame qui se faisait taper par son mari, m'arrêter

le mari, cette dame, elle se faisait pute, je suis content d'avoir fait ça, des choses

toutes simples, dites très simplement, comme un enfant pour elle dire, et face à la violence

des attaques qui est en plus faite avec talent et maestria, on avait à faire un avocat général

de métier qui savait faire et qui usait des formules compliquées et puns qui pouvaient

être aussi punchy quand il le fallait, enfin bref, vraiment un adversaire redoutable et

retort, eh bien Alexandre Verdure, lui qui ne l'est pas, a pu, malgré tout, se défendre

avec ses moyens, il s'est pas dégonflé.

Pour quelqu'un qui a besoin d'être aimé et d'être apprécié, qui est ça dans sa

structure, c'est un jeu de massacre, en fait, de vivre ça.

Quand il était en difficulté durant le procès, c'est vraiment dans le regard de ses parents

et tout particulièrement de son père, qu'il venait se ressourcer pour retrouver de la

combattivité et essayer de défendre sa position, pour moi, le regard de ce père était vraiment

essentiel, un père qui, de toute façon, a dit, puisqu'il a été entendu par la discussion

de son fils, ne pouvait pas être coupable, eh bien même au-delà des preuves, son père

avait décrité qu'il ne pouvait pas être coupable, j'entends pour des parents combien

c'est difficile de pouvoir admettre que son enfant a commis un acte criminel durant

tout ce procès, le regard de ses parents et surtout le regard de ce père était un regard

qui rendait difficile pour M. Verdure tout à eux, parce qu'à moi, des faits aussi

terribles, ça aurait été cassé, brisé cette image du fils parfait, du fils remarquable.

En première instance, Alexandre Verdure écope de fatane et de réclusion criminelle, et

comme il a toujours répété qu'il est innocent, il fait appel, mais il prend un risque, celui

décopé de plus.

Ça n'a pas fait un pli, la gestion du risque ne fait pas partie du vocabulaire d'Alexandre

Verdure, je risque 30 ans, c'est pas son problème, il n'a rien fait, j'avais l'impression

d'être le haut qui coule sur un pas à plus, sur une toile siérée, et donc moi oui, je

le connais le risque, mais je comprends aussi que quelqu'un d'innocent, dix vingt ans

ou trente ans, je m'en fous, ça, j'avais rien fait.

Alexandre Verdure ne convainc pas les jurés, en appel il écope de dix ans de prison

supplémentaire, trente ans, il se pourvoit en cassation sans succès.

C'était temps de la teur raconte version Code B, l'enquête d'aujourd'hui est signée

Marion Douzé, rédaction en chef Guillaume Maury, réalisation Guillaume Vasso.

Retrouvez on-de-l'âtre à compte Code B, tous les vendredi et samedi des 6h sur votre

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