La source: 1982, massacre dans les camps de Sabra et Chatila

Radio France Radio France 8/1/23 - Episode Page - 55m - PDF Transcript

François Sainte-Saintère

Aujourd'hui, il aura à faire sensible l'histoire du massacre des réfugiés palestiniens

des camps de Sabra et de Chatila, au Liban, le 16 septembre 1982,

alors que le pays du Cèdre est enlisé dans une violence guerre civile qui dure depuis plus de 7 ans.

Une milice chrétienne, appuyée par l'armée israélienne,

pénètre dans deux camps de réfugiés situés dans la partie Ouest de Beyrouth.

Durant plusieurs jours, les militiens massacrent méthodiquement des centaines,

peut-être même des milliers de civils vivant dans ces immenses camps ou Santas,

depuis plus de 30 ans, des dizaines de milliers de palestiniens.

Une tragédie qui choque le monde et qui marque un tournant dans la guerre civile libanaises

et au Moyen-Orient tout entier.

Notre habité aujourd'hui s'orge Chalandon, journaliste et écrivain et la couvertre

pour le journal Libération, le massacre des camps de Sabra et de Chatila.

À faire sensible, une émission de France Inter, récit documentaire Gaspar Vallu,

coordination Franconiaire, chargé de programme Rébecca Donante, réalisation Ellen Bisiot.

...

Beyrouth, le matin du samedi 18 septembre 1982.

Une poignée de journalistes se présente devant l'entrée des camps de réfugiés palestiniens

de Sabra et de Chatila situés dans la partie Ouest de la capitale libanaises.

...

Lorsqu'ils arrivent sur place, ils découvrent plusieurs unités de l'armée israélienne

positionnées autour des camps.

Ils observent aussi des centaines de militiaires chrétiens libanais en action.

Certains escorent des réfugiés palestiniens vers un stade situé à quelques centaines de mètres de là.

D'autres sont au volant de camions dont les cargaisons sont cachés par de grandes barges.

À mesure qu'ils s'avancent vers l'entrée des camps, une odeur intense est pronée à la gorge.

Une puissante odeur, archémane des rues étroites, des immeubles et des maisons de fortune,

une odeur de cadavres de morts.

...

Partent dans les ruelles, devant les portes ou dans les escaliers, les journalistes découvrent

des corps empilés les as sur les autres.

Des corps mutilés d'hommes, de femmes et d'enfants.

Il y a aussi sa silence, glaçant, transpercée par les pleurs et les suppliques de quelques

femmes et rends à la recherche désespérée de leurs maris et de leurs enfants.

...

Pour comprendre comment durant trois jours les réfugiés de ces camps puissent subir un tel

déferlement de violence, il faut revenir en arrière et se plonger dans l'histoire

sinueuse du pays du Cèdre.

...

Il est, de part le monde, un pont que la nature a jeté entre trois continents,

l'Europe, l'Asie et l'Afrique.

Un pont de 10 500 km2 formé d'une étroite bande courtière de deux chaînes parallèles

séparées par une pleine fertile, jadis appelé le Gronier d'oram.

C'est le Liban.

Le Liban est un pays indépendant à régime républicain que compte 1,232 000 habitants.

Il a pour capital Beyrouth et pour frontières la Syrie, onor et à l'Est, la Palestine

au Sud et la Méditerranée à l'Ouest.

Carrefour des peuples, le Liban fut également le carrefour des civilisations et des cultures

dont il s'imprégnit jusqu'au plus profond de l'arme.

La culture libanaises se présente donc aujourd'hui comme la résultante de plus de 6000 ans d'efforts,

la synthèse de toute production intellectuelle, quelle qu'en soit l'origine et la date,

la fenêtre entre deux mondes, selon l'heureuse expression de George du Hamel,

ouverte sur l'Orient et l'Occident.

A la fin de la première guerre mondiale, le Liban passe avec la Syrie sous mon bas français.

Dans le Moyen-Orient que Paris et Londres se partagent alors, le Liban est un pays à part,

où plusieurs religions se côtoient et où l'on tente d'établir un modèle de cohabitation confessionnelle et communautaire,

un modèle unique dans la région.

Il prend forme dès l'indépendance en 1943.

Il est incarné par la mise en place d'un pacte national.

En réalité, ce pacte est un accord de site par lequel les plus hautes responsabilités de l'État

sont confiées aux différentes communautés en fonction de leur importance dans la population,

sur la base d'un recensement, en l'occurrence celui de l'année 1932.

Les chrétiens maronites, alors majoritaires dans le pays, obtiennent la présidence de la République.

Les musulmans sunnitent le poste de chef de gouvernement,

et les musulmans chitent celui de président de l'Assemblée nationale.

Les grecs orthodoxes, eux, se voient confier la vice-présidence de cette même assemblée.

Cette règle non-écrite et l'organisation politique du pays qui en découle

doivent permettre d'établir un climat stable et propice aux compromis.

Mais en réalité, ce sont bien le clientélisme et le communautarisme qui priment.

En plus de la fragilité des institutions,

le Liban doit également composer avec un contexte régional bouillant.

En mai 1948, en effet, l'équilibre fragile qui prévalait

est bouleversé par la création de l'État d'Israël.

Le conflit qui débute au lendemain de la création de l'État hébreu avec ses voisins arabes

déclenche une arrivée massive de réfugiés palestiniens en Jordanie,

mais aussi au Liban, où plus de 300 000 d'entre eux trouvent refuge dans les grandes fortunes.

Cette vague de réfugiés bouleversent la démographie libanaises

et la viabilité du pacte national.

Les chrétiens maronites se sentent menacés par une communauté musulmane

renforcées par l'arrivée de nombreux palestiniens.

En 1958, le Liban connaît sa première crise intérieure.

Alors que le président chrétien Camille Chamoune

entend renforcer ses liens avec l'Occident,

le gouvernement musulman tente lui de se rapprocher des pays arabes

pour intégrer la République arabe unique fondée par l'Égypte et de la Syrie.

La situation se tend à tel point que le président libanais

est contraint de demander l'intervention de troupes américaines

pour sécuriser le pouvoir en place.

Ils ont pris la chance tout à l'heure, à 15 heures locales,

d'assister de la plage au débarquement des premières unités américaines.

Opération classique, à partir de deux destroyers,

de son transport de troupes.

Les bateaux à fond plat ont débarqué sur la plage au sud de Beyrouth

près de Raldée, d'Égypte, bataire prouffée et des fantasins blancs.

Ils ont pris position sur la route qui longe la côte au plus près

et se perdent à l'issable.

Ils ont écarté sans brutalité les nombreuses voitures

de curieux sympathisants et les marchants de glace.

Ils se sont dirigés vers l'aérodrome.

Le premier contingent en débarquée se composerait de Saint-Hillan.

On entend aussi les avions à réaction partir des porte-avions.

La ville a son calme des après-midi d'un été de crise,

mais la première impression est de soulagement.

Enfin, ils sont là.

C'était Jean-Arnaud qui vous a parlé de Beyrouth.

L'intervention américaine favorise le maintien du statu quo.

Mais en étant les catahèbes, elle permet aussi

à ce groupe de chrétiens libanais de se distinguer.

Fondés en 1936 par Pierre Gemayel,

un pharmacien de Beyrouth, les catahèbes ou falange chrétienne

constituent une force majeure liban.

Cette organisation politique qui a joué un rôle important

lors de l'indépendance en 1943

fédère une frange importante de la communauté maronite.

Elle s'appuie sur des groupes paraméditaires

largement impliqués lors des différents conflits qui se coulent pays.

Mais malgré plusieurs crises internes,

un appareil étatique fragilait un contexte géopolitique tendu,

le liban parvient à entretenir une image positive dans le monde.

Son port de commerce, sa place bancaire,

sa modernité ce côté, post-avancée de l'Occident en Moyen-Orient

et ses nombreux intoutouristiques participent au dynamisme économique et culturel.

Mme Suzanne Labin, vous venez de passer 5 jours au liban.

Est-ce que c'était la première fois que vous visitiez ce charmant et petit pays ami ?

C'était la première fois et ça a été pour moi une très grande surprise.

Le liban a tout pour attirer.

Il a la mer et à un quart d'heure de taxi, il a les montagnes

et puis les fameux cèdres du liban.

Comment trouvez-vous le niveau de vie, comment trouvez-vous le liban

après ce long voyage en extrême-Orient ?

Colossalement riche.

Le liban, lorsque vous vous promenez en voiture,

on ne voit que des maisons en brique, en dure.

Il y a des banques par dizaine.

Et finalement, j'ai appris que le liban, c'était la Suisse de l'Europe.

Du Moyen-Orient.

Du Moyen-Orient, je veux dire, ou bien l'Uruguay de l'Amérique latine

et que toutes les affaires d'argent s'y passaient

et pourquoi j'ai compris que ce pays était si riche.

Mais les années qui suivent vont continuer

d'ébranler le fragile équilibre qui prévaut au pays du cèdre.

Au mois de juin 1967, la guerre lancée par l'Egypte et les pays arabes

contre Israël se solde par une cuisson d'effet.

Salle détruit ses ennemis en six jours seulement.

Au même cause, les mêmes effets,

une nouvelle vague de réfugiés palestiniens

traverse la frontière du Nord d'Israël vers le Liban.

A la suite de ce conflit,

l'OLP de Yasser Arafat intensifie son activité dans ce pays.

Il frappe Israël depuis des camps situés à Beyrouth

ou Tirs, au Sud.

Véritable base opérationnelle.

Ces camps de réfugiés palestiniens

deviennent aussi d'importants lieux d'entraînement

pour les Félaïnes, les combattants d'OLP.

Cette activité terroriste

et le soutien d'une partie de la population libanaises

pour la cause palestinienne

contribuent à tendre la situation.

En avril 1969,

une manifestation de sympathisants de l'OLP réprimés dans le sang

et l'armée libanaises

tendent de reprendre le contrôle des camps palestiniens.

Enfin,

armées soutenues par de nombreux pays arabes,

les palestiniens parviennent à contenir les alphaques libanaises.

Le pays se trouve encore une fois au bord de la rupture.

En octobre de la même année,

le président Maronite demande à l'Egypte

d'intervenir en tant que médiateur du conflit.

Et le 3 octobre,

un accord est trouvé.

Autre sujet d'importance dans l'actualité internationale,

le planche-orient palestinien et libanais

sont parvenus à un modis vivendu.

L'accord a été réalisé hier soir au Caire

entre le commandant en chef de l'armée libanaises

et le leader de l'OLP,

monsieur Yasser Arafal.

Que pensons-nous de cet accord au Liban

de Beyrouth Bernard Lano ?

C'est tout ce qui n'est pas dit

comme un libano-palestinien

qui préoccupe ce matin l'opinion libanaises.

Le laconisme du communiqué

était attendu.

L'éclose réglementant les rapports

entre l'armée libanaises et les fedaïnes palestiniens

ne pouvait que rester officiellement secrètes.

On en connaît cependant les grandes lignes.

Désormais, a dit monsieur Yasser Arafal,

nous poursuivrons la bataille

à partir du Liban comme partout ailleurs.

Comme un goût de défaite

pour la présidence chrétienne de Liban,

car c'est bien Yasser Arafal

qui sort vainqueur de négociations du coeur.

En signant le compromis,

l'État libanais reconnaît

l'extraterritorialité des camps de réfugiés

sur son territoire.

En clair,

dans ses enclaves,

c'est bien l'OLP

qui est reconnu comme autorité légitime.

C'est un état dans l'État.

Et c'est aussi une défaite pour Israël

qui doit composer avec la présence de ses proches

de combat de temps,

situé à quelques kilomètres à peine

de sa frontière nord.

Puis en 1970,

c'est tout l'État-major de l'OLP

qui s'installe à Beyrouth.

A la suite des événements de septembre noir

durant lesquels les réfugiés palestiniens

de Jordanie sont chassés de Haman

par le roi Hussain,

avec le soutien d'Israël,

Yasser Arafal installe son quartier général

dans la partie ouest de la capitale libanais.

Et c'est comme ça

que le pays devient le poudrière

qu'une simple allumette peut enflammer.

Le dimanche 13 avril 1975,

le pays bascule définitivement dans le chaos.

Après un attentat raté,

dirigé contre Pierre Jemail,

un bus de palestiniens émitraillés

par les militiaires des Falanges chrétiennes

bilant 27 morts.

Alors la situation s'enflamme

et les combats se multiplient.

A Beyrouth, les militiaires chrétiens et musulmans

point partout en ville.

Et la capitale se trouve vite séparée en deux.

Beyrouth Est et Thomas des Falanges.

Beyrouth Ouest,

où se trouvent les camps de réfugiés

et les bureaux de l'ELP

et contrôlés par des militiaires d'un front gauche musulman.

Beyrouth était une ville sans vie.

Aujourd'hui, les affrontements entre Fédaïne

et catholique libanais se sont poursuivis toute la journée

avec une extrême violence

dans le centre de la capitale libanais

de Beyrouth Philippe Rochaud.

Ce soir encore, Beyrouth compte ses morts.

Ils auront fait 100 tués et 60 blessés

chez les Fédaïnes et la ministre des Falanges.

Dans certains quartiers,

sur la route nord, on a pu enlever les morts

que tard dans la soirée.

Aujourd'hui, les fusillades ont gagné

le centre de la capitale libanais.

Seuls deux ou trois magasins d'alimentation

étaient ouverts pour que la population

puisse se ravitailler.

Le président de la République s'active

pour apaiser les esprits,

mais les morts de dimanche dernier

doivent être vengés et stiment les Fédaïnes

pour les réaliser.

Je les ai vus ce soir embarquer

depuis le siège de leur partie

des canons de 105 tout neufs.

Les combats se compagent partout dans le pays.

À l'est, la plaine de la Bécar

et une partie des montagnes sont tenues

par une coalition de mouvements arabes.

Au sud, les Palestiniens s'opposent

à l'armée régulière libanais.

Le président marolite, Sleiman Frangier,

ne contrôle plus que quelque 400 km2

autour de la capitale

et du palais présidentiel.

En 1976, la Syrie intervient

dans conflit, rendant la situation

encore plus compliquée et explosive.

Pour le président Avez Al-Assad,

qui revendique alors une grande Syrie

inclus en Liban,

c'est l'occasion de s'imposer

comme une force majeure dans la région.

Après avoir proposé sans succès

un cessez-le-feu, ces troupes traversent

la frontière au mois de juin.

Mais alors qu'ils semblaient dans un premier temps

que le monde, le président syrien

et son état majeur

ordonnent rapidement le pilonnage

des positions chrétiennes sur Beyrouth

et dans les montagnes du Nord.

Au sud du pays également,

c'est la confusion la plus totale.

Une partie de l'armée fait ces sessions

sous l'impulsion du général chrétien,

ces troupes combattent les Palestiniens

installés dans plusieurs camps

près de la frontière avec l'État hébreu.

Puis en 1978,

c'est Israël qui s'emmène à son tour.

A la suite de nombreuses roquettes

envoyées sur les implantations juives

depuis sa frontière nord,

le premier ministre Menachem Begin

lance une attaque en territoire libanais.

Aider par l'armée du Liban Sud

de Sahadabad, les troupes israéliennes

établissent une vaste zone de sécurité

au sud du fleuve Litanni.

Cette coopération entre Israël

et l'armée chrétienne du général Avad

marque le début d'une nouvelle stratégie

pour l'État hébreu.

L'État majeur israélien

fait que les forces chrétiennes sont leurs meilleurs alliés

pour tenter de se débarrasser

définitivement

des centaines de milliers de réfugiés palestiniens

installés au Liban.

Pour parvenir à leur fin,

ils décident donc de miser sur les falanges chrétiennes

désormais dirigés par le fils de Pierre Gémaïel

Bachir.

A 31 ans, il s'est imposé

depuis le début de la guerre comme un leader charismatique.

Il a structuré et organisé

une véritable armée de 85 000 hommes

baptisés

forces libanaises.

Cette armée regroupe les falanges mais aussi

la quasi-totalité des forces chrétiennes du pays

fédérées autour de lui.

Le jeune chef militaire s'impose également

comme futur leader politique

et ses objectifs sont clairs.

Chez les combattants de la droite chrétienne,

la présence des soldats de la force de paix arabe

dans les régions qu'ils contrôlaient autrefois

est ressentie comme une humiliation.

Trois semaines après l'entrée des Syriens

dans toutes les régions du Liban,

les militants de la paix arabe se sont regroupés

autour du chef militaire des falanges

Bachir Gémaïel.

Le fils du fondateur des falanges s'adresse ici

à un millier de libanais chrétiens

sur les ruines du camp palestinien

de Telsatar, conquis par ses combattants

au mois d'août dernier.

Il promet que les chrétiens ne rendront pas leurs armes lourdes

tant qu'il restera un seul étranger

armé au Liban,

comprenez les Palestiniens.

...

...

...

...

...

...

Dès l'année 1978,

Bachir Gémaïel est approché

par le gouvernement israélien.

Les hommes du ministre de la Défense,

Ariel Sharon,

lui propose de l'aider dans son combat

contre la présence de l'OLP

et de la séries sur le territoire libanais.

Il propose, et concrète,

des armes, des militions, des véhicules, des uniformes.

Il propose même de former

une unité délite auprès d'instructeurs de salles.

Une proposition

que le leader des forces libanaises

accepte.

Il vient de gagner un soutien de poids,

mais il devient aussi le carte majeur

que l'Etaïbre reconte bien à battre

dans ce conflit qui s'enlise.

...

Au printemps 1982, la situation reste toujours

aussi instable au Liban.

7 ans après le début de la guerre civile,

seul le nombre de morts semble évolué

toujours plus important.

Au sud du Liban, les forces palestiniennes

continuent de pilonner l'honneur d'Israël

et les actions violentes de l'OLP

se multiplient un peu partout sur le territoire.

Le 3 juin 1982,

un diplomat israélien

gravement blessé à Londres

par un terroriste palestinien.

Et c'est la goutte d'eau qui fait des bordel-vaves.

En réaction, le premier ministre

Ménare Mbegin est son ministre

de la Défense, Arielle Charonne,

décide d'activer un plan d'attaque

qui prépare en fait depuis plus de 2 ans.

Et le 6 juin 1982,

l'opération intitulée

Péangaililé débute.

...

Une nouvelle fois donc, la guerre

ferrage au sud Liban.

Après deux jours d'intense bombardement,

deux colonnes de blindes israéliens

et un bataillon d'infanterie

ont franchi la frontière ce matin.

Il s'agit d'une entreprise

par les unités navales

qui aurait même débarqué sur les côtes libanaises.

Les troupes israéliennes ont atteint la ville de Tire.

D'après l'agence palestinienne Wafa,

20 000 soldats israéliens

participent à l'attaque.

Officiellement pour Israël, il s'agit de mettre

la galilée hors de portée de l'artillerie palestinienne.

L'opération a d'ailleurs été baptisée

Pé pour la galilée.

L'organisation de libération de la Palestine

de son côté annonce que ces combattants

se battront jusqu'à la mort

sur ce qu'il y ait en premier lieu

un nouveau drame libanais Al-Anshal.

L'objectif de cette opération militaire

est clairement affiché

mettre fin aux actions de l'OLP

et expulser ces combattants du territoire libanais.

Face à la puissance de l'armée israélienne,

les forces arabes ne résistent pas longtemps.

En quelques jours,

Tzal parvient en porte de la capitale libanaises

et fait l'ajonction

avec les positions des falanges chrétiennes.

Le siège de Behroudt-West

se met alors en place et en coordination

avec la force libanaises dirigée par Becherganayel.

Les combats sont intenses et font de nombreuses victimes

le tout devant les caméras du monde entier.

Au début du mois d'août 1982,

les États-Unis envoient une délégation diplomatique

et le 12 août,

un accord est trouvé.

...

Un interdit, son bonsoir.

Après plus de dix heures de bombardement

intensif extrêmement violent,

les armes se sont tues ce soir à Behroudt.

Un nouveau cesser le feu est intervenu

et Israël a fait savoir aux Américains

qu'il avait l'intention de cesser les bombardements aériens

sur Behroudt-West,

afin de permettre la poursuite des négociations.

Le gouvernement israélien aurait précisé

que même s'il est fort israélien

essuyé des coups de feu,

elle utiliseraient d'autres moyens de représailles

que les raids aériens.

L'accord prévoit donc le retrait

de l'armée israélienne,

ainsi que le départ du Liban des Fédaïnes palestiniens

et de leur chef Yasser Arafat

dans les plus brefs délais.

Il valide également le déploiement

d'une force internationale

composée de soldats français, italiens et américains,

afin de protéger les 200 000 civils

vivant dans Behroudt-West.

Le 21 août,

Yasser Arafat et plusieurs milliers

de combattants de l'OLP quittent le Liban

à bord de l'avir occidentaux.

Ils prennent la direction de la Tunisie.

Ce sont ensuite

les troupes syriennes qui battent en retraite

vers la pleine de la BK

à l'est du pays.

Le 23 août,

M. Mayel était du président de la République

par l'Assemblée nationale.

Avant sa prise de fonction officielle fixée

au 22 septembre, il multiplie

les entretiens avec les différentes forces

du Liban.

Il apparaît quotidiennement à la télé

et affiche sa volonté de transcender

l'éclivage confessionnel et communautaire

pour unir le peuple libanais.

Il refuse même de signer

dans l'immédiat un traité de paix

avec Israël, prenant ainsi ses distances

avec son allié.

Et au fil des jours, un espoir

sent le net dans le pays.

Les troupes de la force internationale

quittent Liban le 13 septembre

plutôt que prévu dans le plan initial.

Pourtant,

la situation est loin d'être stabilisée.

Le lendemain,

mardi 14 septembre,

en effet, le Liban s'embrasse à nouveau.

La fatalité libanais

c'est au surlandement

du départ des troupes françaises,

illustration de les bourges de paix

qui se dessinaient au Liban et c'est aussi

au milieu des combats entre Israéliens et Syriens

que Bécher J. Mayel a été tué hier,

victime de l'attentat qui a détruit le siège

de son parti à Beyrouth Est.

Bécher J. Mayel était le leader des chrétiens.

Son élection avait été un peu contestée

ou accueilli fraîchement par certains

et pourtant il représentait bel et bien

la possibilité pour le Liban

de retrouver une vie politique normale

et donc à l'état libanais de restaurer sa souveraineté.

Bécher J. Mayel avait été élu

le 23 août.

Beyrouth était encore sous les bombes.

Rien n'était définitivement réglé.

Mais dès son élection, le leader chrétien

qui devait entrer en fonction de moins de 10 jours

avait à la fois fait preuve de modération

de la souveraineté.

Pour les dirigeants des Falanges chrétiennes

comme pour leurs alliés israéliens,

l'attentat a été commandité et perpétré

par l'OLP.

Et ils sont convaincus qu'il reste

des milliers de combattants dans les camps

des routes.

Manifestement, le départ

de Bécher J. Mayel n'a pas suffi

à calmer la situation.

Même si l'on découvrira plus tard

que le poseur de bombes était en réalité

qu'il n'était enclenché.

Ari Al-Faron, le ministre de la Défense israélien

affirme qu'il reste entre 2000 et 3000

combattants dans les camps de Sabra et Chatila.

Dans les heures qui suivent l'attentat,

les troupes israéliennes franchissent la ligne verte

qui sépare les zones estes et oestes

de Beyrouth.

Ils prennent la direction, puis encerclent

ces immenses cambeurs réfugiés.

Officiellement, il s'agit

de protéger les civils et de sécuriser une ville

sur l'explosion.

En coulisse, pourtant,

les responsables israéliens avancent leurs pions

et s'apprêtent à abattre leurs cartes phalangistes.

Ils comptent sur la milice chrétienne

pour aller nettoyer les camps de réfugiés.

Les dirigeants d'État hébreu

savent que les militiens viennent de perdre

leur chef militaire et qu'ils sont prêts

à faire le sale boulot.

C'est à Ellie Obeyka, l'un des plus hauts responsables

des phalanges qu'on propose à un plan.

Pénéterait dans les camps de réfugiés

sa braille de chatilla et tuait

tous les combattants qui s'y trouvent.

Obeyka demande un délai

pour préparer ses hommes.

Rendez-vous épris 24 heures plus tard.

Dans les heures qui suivent, plusieurs milieux

de militiens se mettent en ordre de marche

et prennent la direction de Béreau-to-Est.

Dans l'après-midi du 16 septembre,

Ellie Obeyka se rend au QG israélien

installé dans un immeuble

en contre ou des camps.

Il devient échange une dernière fois

avant de lancer la saut.

Peu avant 18 heures,

les premiers combattants chrétiens pénètrent

dans l'enceinte des camps.

Les militiens phalangistes ratissent la zone

dans ces moindres recoins.

Toutes les ruelles et toutes les impas sont cadriers.

Les milliers de bâtiments enchevêtrés

les uns sur les autres sont fouillés

à rien ne doit leur échapper.

Et il n'est plus question de ne s'en prendre

qu'au combat de temps.

Il faut se venger.

Et il ne compte pas demander à chacun

si il appartient ou non à l'olpe.

D'ailleurs,

les consignes des chefs phalangistes sont clairs.

Il faut abattre le plus de monde possible.

Les hommes, bien sûr,

mais aussi les enfants qui ne sont rien d'autre

que futurs combattants.

Ils en va de même pour les femmes.

Ils compris celles qui sont enceintes

parce qu'elles portent en elle les faits d'ahine de demain.

Dans le documentaire Massacre

réalisé par Monica Borkman

Slimm,

l'un de ses militiens raconte

20 ans plus tard la réalité de Thomas Saratra.

Dans différents endroits,

les femmes sortaient en premier.

Les femmes ont la mauvaise habitude

de se lamanter.

Elles croyaient qu'en faisant ça,

elles allaient nous habitoyer.

Mais nous, ça ne nous touchait pas.

C'est pourquoi tant de femmes sont mortes

à Sabra et Chati.

Celles qui sortaient,

se condamnaient à mourir la première.

Suivaient son fils,

son père, son mari, sa fille,

son cadet, son petit fils

et je ne sais qui.

Tu tirais sur tout ce que tu voyais,

peu importe l'âge ou le physique.

Je ne sais pas ce que tu fais.

Je ne sais pas ce que tu fais.

A la tombe de la nuit,

l'artillerie israélienne commence à tirer

plusieurs salves d'obus éclairants.

Une pluie de lumière qui dure jusque très tard

dans la nuit.

Au lever du jour, l'opération se poursuit.

Et une terrible odeur se répand

sur les camps et leurs alentours.

Une odeur de mort, on l'a dit.

Oui, des centaines de cadavres,

donc beaucoup sont gravement utiles.

Des hommes, mais aussi des enfants

et des femmes, des centaines de civils innocents.

Les échos de 7000 violences

se sont déjà propagés à travers la ville.

Certains journalistes ont vu vent du massacre en cours

et la pression commence à monter

sur les responsables israéliens.

Ariel Sharon en personne

reçoit un coup de téléphone en pleine nuit

du journaliste Ron Ben Ishaï

qui l'informe de la tuerie en cours

et le somme d'agir.

Alors que le jour se lève,

une réunion s'étient encugées israéliens.

Si les chefs phalangistes sont félicités

à une réunion contre les combattants de L.P.,

on leur demande de ne plus s'en prendre au civil.

Les responsables se mettent d'accord

sur un tel de 24 heures pour quitter les lieux.

En vérité, 24 heures pour nettoyer

les traces du massacre.

Les forces israéliens mettent un build-osére

à disposition des phalangistes.

Dans l'enceinte des corps,

les militiaires regroupent les Palestiniens

capturés pendant la nuit.

Les femmes et les enfants qui ne sont pas tués

à l'instat situés à quelques centaines de mètres de là.

Les hommes, eux, sont

soit chargés dans des camions à destination inconnus,

soit rassemblés autour de grands trous creusés

par les build-osers.

Et là, ils sont méthodiquement abattus

puis jetés dans ces fausses communes.

Des centaines de corps sont ainsi entassés

avant d'être recouverts de terre.

Les combattants phalangistes quittent les camps

de Savra et de Chatilla le samedi 18 septembre

à 8 heures.

Ils laissent place au premier journaliste

venir rendre le compte de l'horreur.

La violence, la haine

atteint ici son paroxysme.

Des récits d'horreur

de ceux qui ont réussi à échapper à ce massacre

sont terrifiants.

Des hommes en armes sont entrés dans les maisons

abattant sans distinction les femmes,

les hommes et les enfants.

Dans ces deux camps de réfugiés de Savra et de Chatilla

à la périphérie de Beyrouth.

Ils apportent les corps disloqués et racontent

ils nous ont égorgés.

Ils ont égorgé des enfants,

beaucoup d'enfants.

Les cadavres jonchent

les ruelles étroites de ces deux camps

de Savra et de Chatilla.

Des dizaines de corps, des femmes, d'enfants, d'hommes.

Ces traces de balles

sur les murs

prouvent que ces hommes ont été

délibérément fusillés.

Des corps d'enfants

un véritable récit d'horreur

sans doute une véritable ennemi d'horreur

pour ces habitants de ces deux camps

de Savra et de Chatilla.

Alors que les survivants

fuient agitant une chemise

comme drapeau blanc.

Le massacre des réfugiés palestiniens

des camps de Savra et Chatilla fait le tour du monde.

Une pluie de condamnation internationale

s'abat sur les phalangistes

mais aussi sur les responsables israéliens.

Le ministre de la Défense

Arayal-Sharon, le chef de l'armée

Rafa-Lehtan et le premier ministre

Menahem Beglin sont accusés

d'avoir encouragé cette tuerie

et de n'avoir rien fait pour y mettre fin.

Le massacre bouleverse

la population israélienne qui descend la rue.

Le 27 septembre

une immense manifestation rassemble

plus de 400 000 personnes dans les rues

de Tel Aviv.

C'est encore aujourd'hui la plus grande

manifestation populaire de l'histoire de l'Etat hébreu.

Face à la colère générale

une commission d'enquête est mise en place.

Elle conclura plus tard

à une responsabilité

réduite des principes responsables

politiques et militaires.

En reconnaissant seulement leurs manques d'action

la commission choisit de culter

toutes les preuves de complicité collectée

durant l'enquête.

Des preuves qui seront révélées

des années plus tard par un journaliste

qui a eu accès aux dossiers secrets

de la commission d'enquête.

Pour Liban, la justice

ne se saisira jamais de l'affaire.

Le 22 septembre

c'est Amin Jamayel, le frère

René de Bachir qui était lui président

de la République par l'Assemblée nationale.

Installé par les israéliens dans l'espoir

d'entretenir les relations créées avec son frère

le président s'éloignera

d'Israël et tentera en vain

de faire revenir la paix au Liban.

En vain oui car la guerre continue

jusqu'en 1990

une guerre de 15 ans

qui laisse plus de 130.000 morts

derrière elle.

En 1991,

une loi d'amnistier votait et empêche

de juger les responsables des massacres

de Savare et Chatila.

Elie Baïka, chef des phalangistes

lors du massacre,

connaîtra même une carrière politique.

Oui, nommé plusieurs points ministres

avant d'être assassiné en septembre 2002

alors qu'il avait annoncé vouloir parler

en 2022.

40 ans après le massacre

les camps de Savare et Chatila sont toujours là

abritant des milliers de réfugiés palestiniens

qui vivent encore aujourd'hui

avec la mémoire de ces 3 jours d'éterreurs

comment pourrait-il en être autrement ?

Dans les camps,

c'était une beauté encore différente

un peu plus étouffée

qui s'établissait par le règne des femmes

et des enfants.

Les camps recevaient une sorte de lumière

venue des bases de combat

et camp aux femmes

l'explication de leur éclat nécessité

un long complexe débat

plus encore que les hommes

plus que les fédahines au combat

les femmes palestiniennes

paraissaient assez fortes

venir la résistance et accepter

la nouveauté de la révolution.

...

...

...

...

...

...

Vous vous écoutez à faire sensibles

aujourd'hui le massacre de Savare et Chatila

notre invité sort Chalandon.

Bonjour, journaliste

en l'occurrence Okana Ranchéne

Vous avez eu le prix Albert Long

dans 88 pour vos remportages

dix livres dont le quatrième mur

un roman

qui a pour cas dans l'histoire que nous venons

de raconter qui est sorti chez Grassez

en 2013 c'est ça

Bien, je parlais tout à l'heure

de la situation liban

de la situation politique

qui était très originale

finalement très démocratique

un président chrétien

un premier ministre musulman chite

un président de l'Assemblée nationale

chite, c'est très vertueux

très respectueux

des confessions au Liban

mais ce que cette force n'était pas

d'abord la plus grande fragilité du Liban

C'est à dire que

tous ces gens là représentaient

des gens en armes

donc il suffisait

donc là vous n'avez pas

quelque chose de vertueux

vous avez en fait

une séparation militaire et politique

d'un état qui à un moment donné

il suffit que l'un de ces groupes là

s'agirait, s'unit, chrétien libanais

disent non, on y va

on reprend la possession

on reprend une rue, on reprend une zone

on reprend un portefeuille

ministérienne et ça explose

c'est à dire qu'il n'y a pas

de paix armée

donc

je comprend pourquoi est-ce qu'ils ont essayé

de mettre ça en place

mais c'est absolument intenable

c'est tellement

tous les intérêts sont contraires

tous, ce ne sont pas des adversaires

ce sont des ennemis donc il était normal

qu'à un moment donné

tout ce vernis démocratique

craque

et que les gens ressortent

dans les rues armées et que la guerre

reprenne, c'était absolument

c'est inenvisageable

c'est comme si, je connais un petit peu

l'Irlande d'une heure, c'est comme si on avait dit

voilà il y aura les paramilitaires

protestants qui seront avec

des chefs militaires

protestants, les paramilitaires républicains

et on espère que les armes

vont se ternant, elles peuvent pas se ternant

il faut que les

armes soient rangées avant, elles n'ont jamais été

rangées et en ce moment même

et moi j'ai des amis

au Liban qui sont des amis proches

on rachète

une arme automatique pour la maison au cas où

c'est quelque chose

qui est irrépressible

donc le verre était dans le fruit en fait

le verre était dans le fruit, dès le départ

d'abord est-ce que le Liban

existe en tant que pays ?

est-ce qu'il existe ?

il est sous protecteur à français maintenant

il est dominé par la rue, par la Syrie

est-ce que c'est un état véritable

ou bien est-ce que c'est un état qui a été construit

de briquet de broc et le briquet de broc

il explose et la circonstance très agrabante

c'est qu'on a un partage du pouvoir

confessionnel donc la religion

se met le de politique et on sait à quel point

c'est toujours une impasse

c'est dangereux, c'est la violence

on le dit en plus

on n'est pas entre

les caldéens

et les syriac

même entre les chiites et les sunnites

il y a eu

des combats de rue extrêmement durs

c'est-à-dire qu'en occident

souvent on dit voilà

les chrétiens, les musulmans, pas du tout

il y a les chrétiens, puis il y a les chiites, puis il y a les sunnites

et puis il y a des groupes chiites armés

qui se sont affrontés c'est-à-dire

c'est bien au-delà de la difficulté

que l'on imagine d'autant plus que des pays

voisins tirent des ficelles

l'Esbollah

soutenu par l'Iran, la Milis

Chitamal soutenu par la Syrie

d'un Nabi Béry je crois hein c'est ça

alors Nabi Béry est aussi chite mais c'est vrai

que les Syriens

ont longtemps soutenu Hamal

et le soutiennent encore

et puis il faut pas oublier

les israéliens évidemment qui ont aussi un rôle à jouer

il faut pas oublier donc l'Iran de plus en plus

mais il se trouve que c'est

c'est assez paradoxal

parce que le

l'Esbollah qui était vu

comme augmente de

de résistance à l'Israël

maintenant on risque plus en

Syrie contre des sunnites

que

au Liban contre l'Israélien donc tout ça est

en fait tout ça c'est une

fabrication d'armes

une fabrication d'hommes

une fabrication de groupes armés

qui à un moment donné est appelé à se battre

c'est à dire que s'ils faisaient de la musique

ça ferait un quartet mais non

ce sont des combattants

et même

les noms

des ministres aujourd'hui au Liban

ce sont les mêmes que ceux qui étaient là

déjà à Sabra et Chatila

et ce sont des combattants aussi

c'est à dire que si vous mettez

un combattant au pouvoir il y a un moment

donné où le combattant pose son marocain

et reprend son pistolet automatique

bien sûr alors normal

il y a des journalistes qui intervenaient à l'époque

et on ne peut pas laisser passer ça

parle de catholiques libanais

non ce sont des chrétiens maronites

bien sûr non il n'y a pas

il y a des catholiques libanais extrêmement minoritaires

ce sont des maronites saint marron

qui est le saint patron

du Liban

alors revenons à Sabra et Chatila

donc on a raconté dans le récit comment tout ça

est arrivé ce contexte géopolitique

et politique intérieur très compliqué

comme souvent dans ce genre de récits

on ne parle de chiffres précis parce qu'on les a pas

c'est-on vraiment qu'on met une mort

durant ce massacre de Sabra et Chatila

non on ne le sait pas

enfin moi

je sais que toutes les portes que j'ai poussées

toutes les rues dans lesquelles je suis entré

il y avait des morts

des hommes, des femmes, des enfants

alors quand on dit des hommes c'est assez étrange

parce que c'était des vieillards

il n'y avait pas tellement d'hommes que ça

ils étaient où les hommes ?

la plupart étaient armés

fidaïnes

et donc grâce

à cause

des instances internationales

la majorité

et la grande majorité

avaient pris le chemin

de Tunis avec Abou Ahmad

Yasser Arafat et donc ne restaient que ceux

qui n'étaient pas les combattants

et moi j'ai pas beaucoup vu d'hommes morts

j'ai vu beaucoup de femmes, j'ai vu beaucoup d'enfants

de vieillards mais des hommes pas tant que ça

de jeunes hommes oui

des hommes pas tant que ça

donc je ne suis même pas sûr qu'il y ait eu

tellement d'hommes tués en fait

ceux qui ont été tués sont les plus fragiles de tous

c'est ceux qui sont restés derrière

parce que leurs protecteurs

les combattants, leurs maris

sont partis

on s'est attaqué vraiment un espace humain

sans défense, des femmes, des enfants et des vieillards

et quand on parlait tout à l'heure

de femmes enceintes

oui enfin

le problème que l'on a eu

quand nous entrions dans le camp, nous étions 3 ensemble

ils ne faisaient pas jour encore

ils faisaient nuit encore

il y avait Samiket, de l'Asance France Presse

il y avait François Luizet, du Fégaro

et moi

et notre souci principal

c'était d'être absolument

glacé, il fallait être froid

c'est à dire qu'il fallait que de façon froide, glacial

de façon presque mécanique et méthodique

on rapporte ce que l'on voit

c'est à dire que quand on voit une femme

il y avait des femmes éventrées

avec l'enfant sorti du ventre

ça c'est une chose qu'il faut dire et qu'on a écrit

évidemment à l'époque

il ne fallait pas qu'on pleure, il fallait qu'on dise

l'enfant sorti du ventre

parce qu'on espérait tous, on espérait qu'il y aurait

des poursuites internationales, qu'il y aurait un procès

qui n'y avait évidemment jamais eu lieu

mais c'est à dire qu'on avait cette certitude

que nous étions témoins de quelque chose

qui dans quelques heures allait être recouvert

de chaux vives et de terre

il fallait témoigner là

et surtout il fallait

faire terre, on n'avait pas le droit

à l'émotion, on n'avait pas le droit

on n'avait pas le droit

aux larmes, il fallait qu'on soit brutaux

il fallait qu'on soit extrêmement

glacé et que

chaque mort

soit comptabilisé

exactement comme si nous étions

des enquêteurs

européens

sur un massacre

c'est à dire que moi je me souviens

qu'une fois ou deux

je me suis assis

en pleurant contre un mur et François lui disait

que tous les journalistes s'appelaient Pépé

et qu'il nous appelait Pépé lui-même

comment ça va Pépé et toi Pépé

François il me dit sors je lève toi

et cette phrase qui a guidé

ma vie toujours

c'est arrête de faire chier et change tes larmes en ancre

et j'ai trouvé ça, se change tes larmes

en ancre, c'est quelque chose qui m'a

porté après pendant tous les reportages

de guerre, c'est ne pleure pas

ton utilité aujourd'hui

c'est là, d'autres ne sont plus là

personne n'est là, on est là

il faut impérativement que notre présence ici

serve à quelque chose, pleurer

hurler etc ne sert strictement à rien

soit efficace et ça c'est

une chose qui est pour moi

ce que vous disiez tout à l'heure

est très fort, j'ai vu

j'ai vu les bulles de zaires

pousser les corps dans les trous

donc nous n'avons pas assisté aux exécutions

c'était fait, mais évidemment

ça renvoie à nuit

c'est à dire que les bulles de zaires

qui roule des corps

de femmes, de vieillards et d'enfants

dans des trous, c'est quelque chose qui

a vie, a tout jamais

et nous étions persuadés que ça

ne serait pas impunie, ça a été impunie

s'enchaînons-nous, on se retrouve

dans 3 minutes après avoir écouté

Allemagne de la Simone, les 100 prochaines années

Je suis Pelléphys

et je fus Marie

années 70

avant Jésus-Christ

je reviens de loin

à travers le temps

j'ai fait le chemin

à d'autres téléphones

Mon cheveux

Farine et ma pômement

c'est une patine

c'est un ordement

bien aimé avant

mais j'ignore comment faire

sans toi maintenant

Qu'est-ce que tu fais

Les 100 prochaines années

je te verrai bien

Qu'est-ce que tu fais

Les 100 prochaines années

je te verrai bien

Les 100 prochaines années

et après on voit

J'ai lu dans nos mains

l'avenir qui brille

de beau l'endemain

roulement à billes

je tiens la calèche

vu une rose fraîche

entre mes dents neuves

Plongeons au delange

du haut d'un rocher

dans le ciel orange

je t'ai vu m'aimer

Qu'est-ce que tu fais

Les 100 prochaines années

je te verrai bien

Qu'est-ce que tu fais

Les 100 prochaines années

je te verrai bien

Les 100 prochaines années

et après on voit

Qu'est-ce que tu fais

Les 100 prochaines années

je te verrai bien

Les 100 prochaines années

et après on voit

J'ai lu dans nos mains

je te verrai bien

Qu'est-ce que tu fais

Les 100 prochaines années

je te verrai bien

Les 100 prochaines années

Et après, on voit...

France Inter...

Affaire sensible...

Fabrice Drouel.

Sorcha Landon, on l'a dit à la fin du récit, la réaction de la population israélienne à la suite de ce massacre de Sabra et Chatila

Chatila était très forte avec la manifestation la plus importante ou l'une des plus importantes de l'histoire de ce pays.

Quel est le sentiment général et à quel point cet épisode a marqué les israéliens dans leur histoire et peut-être même dans le regard qu'ils portent sur leur propre pays.

Je ne suis pas un spécialiste de l'histoire israélienne ni de l'actualité israélienne.

Ce que je peux vous dire c'est que lorsqu'on nous sommes arrivés aux abords du camp, je ne suis pas un penseur, je suis un journaliste du regard.

Donc je ne suis pas un éditorialiste. En tout cas moi ce que je peux vous dire c'est que lorsque nous sommes arrivés aux abords du camp,

comme en plein jour à cause des grenades éclairantes israéliennes, il était totalement entouré par les chars israéliens.

Totalement entouré, c'est à dire qu'on ne passait pas.

Il y avait un jeune serveur de chars qui était assis sur son char, qui était en train de fumer, qui nous a vies, on lui a dit on peut entrer, il nous a dit entrer.

C'est à dire que ce jeune homme-là aurait pu dire vous n'entrez pas, personne n'entre, et le fait que ce jeune homme dise entrer,

déjà je trouve que c'est une indication incroyable, c'est un jeune soldat de salle qui va faire entrer trois journalistes dans un camp où il y a des massacres

et il le fait, entrer sans lui, on n'entrait pas, sans lui on ne témoignait pas.

Ça c'est la première chose. La deuxième chose dont je me souviens c'est qu'après nous étions allés dans une autre manifestation en Israël

et il y avait cette foule courageuse de la gauche israélienne, chaleur marchave etc.

et tout le long autour il y avait des gens qui nous crachaient dessus sur les trottoirs en traitant ceux qui défilaient de traître.

Je crois qu'il y a une belle image de la société israélienne entre ce jeune qui dit à des journalistes entrés pour voir

parce que tant pis après tout entrer, et ceux qui crachent sur ceux qui défilent, et ceux qui défilent quand même

qui sont pleins de crachats et la tête haute, je trouve que c'est une image qui est magnifique.

Vous avez continué à couvrir les événements du Liban.

La guerre iran-irac.

Il y a un autre événement dramatique au Liban, c'est en février 2005, l'assassinat de Rafi Karri, premier ministre.

On peut dire, oui, l'assassinat part.

Part, allez-y.

Non mais il y a, enfin bon, je veux dire, on a des noms, enfin on a des noms.

Les enquêteurs ont des noms, il y aura évidemment, c'est comme le port de Beyrouth, il n'y aura jamais d'enquête.

Oui, bien sûr, les sons du port.

Il n'y aura jamais d'enquête, mais les Molas ce n'est pas.

C'est la série ? Est-ce que c'est la série ?

Non mais il y a les Molas, ils ne sont pas loin, bien sûr, bien sûr.

Donc ça a déstabilisé une fois de plus le pays, et aujourd'hui quelle est la situation au Liban ?

Alors vous avez un peu parlé déjà, tout le monde est armé, mais au-delà de ça, comment va le Liban aujourd'hui ?

Mais je ne suis pas allé depuis un petit moment, donc c'est un peu compliqué.

Moi ce que je peux vous dire c'est qu'il y a des choses qui ne trompent pas.

Avant, au Liban, quand une explosion cassait une vitre, au bout d'un quart d'heure, la vitre elle était reposée.

Aujourd'hui on met du papier journal.

En se disant que de toute façon ça va recommencer.

Oui, ou qu'on n'a pas de quoi acheter une vitre.

Bien, ce sera le mot de la fin.

Merci infiniment, Charles Dau, d'avoir témoigné vous qui êtes entrés dans ces camps, juste après le drame,

et on rappelle heureusement que vous êtes entrés, heureusement que les journalistes sont entrés.

Et heureusement qu'un soldat nous a laissés entrer.

Et heureusement qu'un soldat...

Il aurait pu dire non ?

Mais bien sûr, il n'y avait pas témoigné.

Il n'y avait pas témoigné.

Et tout seul, avec sa petite cigarette, un gamin qui a dit « Allez-y ».

Au revoir.

Merci infiniment.

Merci.

C'était Affaire sensible.

Aujourd'hui ça brèche, Attila, une émission que vous pouvez réécouter en podcast.

Bien sûr, à la technique.

Aujourd'hui il y avait Alexandre Chendé.

Sous-titrage ST' 501

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durée :00:54:09 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle, Franck COGNARD - Aujourd’hui dans Affaires Sensibles, l’histoire du massacre des réfugiés palestiniens des camps de Sabra et de Chatila au Liban. - invités : Sorj CHALANDON - Sorj Chalandon : Ecrivain journaliste - réalisé par : Helene Bizieau